Trophée des plumes 2022 - (First Lady)

Merveille Christelle Gbabouo Arima

Description

C'est l'histoire d'une jeune avocate qui su se hisser au sommet de l'élite africaine, mais qui subissait des violences de la part de son mari, qui la rendait responsable de ses échecs à lui.

Informations

• Publié par: Christellegbabouo
• Date de parution: 31 mai 2022
• Nombre de lectures: 35
• Langue: Français

Extrait

TROPHEE DES PLUMES 2022

FIRST LADY N’a-t-oŶ pas dit Ƌu’aveĐ la gloiƌe vieŶt la ƌaŶçoŶ de la gloiƌe. La ďelle IMANI eŶ a paLJĠ le plus louƌd tribut.IMANI Ġtait l’aîŶĠe de l’iŵposaŶt ANDRE TUMI et de YELEMA sa feŵŵe aveĐ Ƌui il eut deudž autres filles. Ils vivaient dans un quartier plutôt précaire de la ville de Yaoundé. ANDRE exerçait comme boulanger dans le centre-ville et sa femme comme ménagère. Tous les deux se donnaient corps et âmes pour assurer un avenir meilleur à leur progéniture ; surtout inculqués à ces dernières des valeurs et des pƌiŶĐipes Ƌui feƌoŶt d’elles des feŵŵes aĐĐoŵplies.

IMANI TUMI s’estdémarquée tout son parcours scolaire et académique par sa détermination à réussir, Đe Ƌui faisait d’elle uŶe edžĐelleŶte appƌeŶaŶte. CoŶtƌaiƌement aux filles de son âge attirées par des sĠƌies à l’eau derose, elle était passionnée de droit depuis sa tendre enfance. Elle ne jurait que par le ŵĠtieƌ d’avoĐat. Elle maniait très bien la langue de Molière,et l’aƌt oƌatoiƌe Ġtait pouƌ elle uŶ aĐƋuis. Elle avait pu décroĐheƌ uŶe plaĐe daŶs uŶ gƌaŶd ĐaďiŶet d’avoĐat daŶs l’optiƋue d’intégrer le barreau. Mais la feŵŵe aŵďitieuse Ƌu’elle Ġtait visait la ƌeŶoŵŵĠe ŵoŶdiale. Elle Đoŵptait LJ paƌveŶiƌ Đaƌ elle apprenait aux côtés des maîtres en la matière. Grâce à ce stage rémunéré, elle pouvait alléger la tâche de ses parents pour les études de ses cadettes MALIKA et TIDO toutes deux étudiantes en médecine.

UŶ soiƌ, uŶe pluie toƌƌeŶtielle Ƌui s’est aďattue suƌ la ĐitĠ Đapitale avait aƌƌaĐhĠ la ŵajeuƌe paƌtie des toitures des haďitatioŶs et Ŷ’a guğƌe ĠpaƌgŶĠ Đelle des TUMI. Ils se tƌouvaieŶt aloƌs saŶs aďƌi. Heureusement,ŵoŶsieuƌ MBARGA le ƌiĐhissiŵe patƌoŶ d’ANDRE TUMI a eu ĠĐho de la situatioŶ daŶs laƋuelle se tƌouvait l’uŶ de ses ŵeilleuƌs eŵploLJĠs, il proposa de les hébergerdaŶs l’uŶe des dépendances de sa propriétéduƌaŶt les tƌavaudž de ƌĠŶovatioŶ de leuƌ ŵaisoŶ. Ce Ƌu’ANDRE aĐĐepta, ŵalgƌĠ Ƌue soŶ oƌgueil d’hoŵŵeait pris un coup; Đaƌ le pğƌe aiŵaŶt Ƌu’il est Ŷe pouvait poiŶt laisseƌ sa famille dans la rue.

Leur philanthrope était plutôt drôle et sympathique au regard de son rang social. Il avait un fils nommé BAYA Ƌu’il eût avec sa défunte épouse OUM. Son fils vivait en France et ne revenait que pour les vacances au pays.

A leur arrivée chez leur hôte, quelque chose sinonƋuelƋu’uŶ ƌeteŶait l’atteŶtioŶ du jeuŶe hĠƌitieƌ du clan MBARGAde viŶgt aŶs Ƌui Ġtait dotĠe d’uŶe ďeautĠ à la liŵite: IMANI TUMI. C’Ġtait uŶe jeuŶe fille iŶsoleŶte, Ƌui Ŷe laissait auĐuŶ hoŵŵe iŶdiffĠƌeŶt. Sa silhouette Ġtait à l’iŵage d’uŶe guitaƌe faite à base de bois issu des forêts vierges du SUD CAMEROUN. Son sourire était magnifié par un diastème du ďoŶheuƌ, hĠƌitage de YELEMA sa ŵğƌe Ƌui lui doŶŶait le pouvoiƌ de ĐoŶƋuĠƌiƌ le Đœuƌ de Ŷ’iŵpoƌte Ƌuel hoŵŵe. Mais elle Ŷ’usait poiŶt soŶ Đhaƌŵe pouƌatteindre ses objectifs.

Durant leur séjour chezleuƌ hôte, la faŵille se faisait plutôt disĐƌğte à l’edžĐeptioŶ d’IMANI Ƌui Ġtait décider à faire connaissance avec le fils du patron des lieux, à Đƌoiƌe Ƌu’il Ŷe la laissait pas iŶdiffĠƌeŶte. Le jeune BAYA était plutôt un bel homme sous son air ténébreux, qui lui donnait un côté mystérieux Ƌui plaisait taŶt à l’avoĐate eŶ heƌďe.Un matin, dèsl’auƌoƌe,IMANI et BAYA se retrouvèrent par pur hasard dans la cuisine au même moment. Les premières minutes étaient marquées par un silence plutôt glacial, qui a pu se briser grâce à IMANI qui dit : -Bonjour, comment vas-tu ? Au jeune homme de répliquer avec désinvolture : -Je vais bien et toi ? -À Đe Ƌu’oŶŵ’a dit tu Ġtudies le droit des affaires ? Demanda IMANI

TROPHEE DES PLUMES 2022

BAYA ƌĠpoŶdit paƌ l’affiƌŵative et ŵis fiŶ à Đette disĐussioŶ; il se seŶtait gġŶĠ paƌ la pƌĠseŶĐe de l’aîŶĠe des TUMI, mais cette dernière était entêtée à faire connaissance avec lui.

Deudž seŵaiŶes s’ĠtaieŶt dĠjà ĠĐoulĠes, il Ġtait teŵps pouƌ IMANI de passeƌ l’edžaŵeŶ du ďaƌƌeau. La veille de cet évènement, la famille entière était mobiliser, entre prières pour les uns et encouragements pour les autres, chacun voulait apporter son soutien la future avocate. Tout à coup, on frappa à la porte de la dépendance, contretoute atteŶte il s’agissait de BAYA qui venait présenter ses encouragements à IMANI. Ce geste anodin fit un grand bien à la jeune feŵŵe Đaƌ elle ĐƌoLJait Ƌu’elle laissait indifférent le fils du patron des lieux.

Le matin,IMANI se ƌĠveilla aveĐ ďeauĐoup d’eŶthousiasŵe, elle Ġtait si pƌğsson but. Après les de dernières bénédictions prononcées par sa mère, elle prit la route pour aller prendre un taxi afin de se ƌeŶdƌe à soŶ ĐeŶtƌe d’examen. Malheureusement pour IMANI, la route était déserte, aucun taxi à l’horizon ; la jeune femme commençaà s’iŶƋuiĠde BAYAtout à coup, le beau cabriolé ter quand stationna devant elle,et il lui deŵaŶda de ŵoŶteƌ, Đe Ƌue la jeuŶe feŵŵe aĐĐepta à Đœuƌ joie. Il la dĠposa devaŶt soŶ ĐeŶtƌe d’edžaŵeŶ et lui ƌĠitĠƌa ses eŶĐouƌageŵeŶts.Il était environ dix-huit heures quand IMANI rentra à la maison.Tout le ŵoŶde l’atteŶdait pouƌ eŶ savoiƌ uŶ peu plus suƌ sajournée, elle rassura les siens: il s’agissait ƋuaŶd ŵġŵe de la ďƌillaŶtissiŵe IMANI TUMI.

Les TUMI avaieŶt dĠjà passĠs plus d’uŶ ŵois Đhez lesMBARGA, il était temps pour eux de partir, car les travaux de rénovation de leur maison étaient achevés. La famille entière se rassembla dans la salle de séjour de monsieur MBARGA pour dire merci à cet homme qui a été si bon avec eux. Monsieur MBARGA avait demandéà soŶ ĐuisiŶieƌ de faiƌe uŶ dîŶeƌ d’au ƌevoiƌauquel était convié ses hôtes ainsi que son fils; Đe deƌŶieƌ ƌepas s’est dĠƌoulĠ daŶs uŶeconvivialité absolue entre rire, petites anecdotes, oŶ dĠĐouvƌait uŶ Ŷouveau visage de BAYA Ƌui s’LJ seŶtait paƌtiĐuliğƌeŵeŶt à l’aise. IMANI Ġtait ƌavie. L’hĠƌitieƌ des MBARGA pƌofita de l’aďseŶĐe du Đouple TUMI et de soŶ pğƌe pouƌ ĠĐhaŶgeƌ aveĐ IMANI, lui qui était glacial autrefois avec elle, semblait lui accorder une attention particulière ; à croire que son départ certain avait créé un déclic chez le jeune homme.

IMANI et BAYA discutèrent pendant presque une heure ; ils se racontaient leurs vies et leurs déboires. Au ŵoŵeŶt où elle s’apprêtait à partir, il lui glissa subtilement sa carte de visite que la jeune femme garda précieusement.

Une fois chez eux,uŶe Ŷouvelle ŵaisoŶ Ƌui avait fiğƌe alluƌe et s’eŶ suivie desils dĠĐouvƌiƌeŶt accolades avec leurs voisins. DaŶs la Đhaŵďƌe Ƌu’elle paƌtageait aveĐ ses sœuƌs, elle avait hâte de ƌaĐoŶteƌ Đe Ƌu’elle veŶait de vivre avec BAYA à ces dernières qui étaient ses meilleures amies. Elle essaLJait taŶt ďieŶ Ƌue ŵal d’edžpliƋueƌ Đe seŶtiŵeŶt euphoƌiƋue Ƌu’il l’aŶiŵaitpatienta une .Elle seŵaiŶe avaŶt d’appeleƌBAYA,suƌtout Ƌu’elle veŶait d’ġtƌe ƌeçue au Đoŵŵe avoĐate au ďaƌreau. Le jeune hommel’iŶvita à alleƌ fġteƌ Đette ďoŶŶe Ŷouvelle;

Cette routine entre dîner en tête en tête a fait naître une belle idylle chez les deux tourtereaux, qui s’est tƌaŶsfoƌŵĠ eŶ ĐauĐheŵaƌ dğs loƌs Ƌu’ils oŶt dĠĐidĠs de ĐoŶvoleƌ eŶ justesnoces après un an de relation seulement ;

IMANI Ġtait deveŶue uŶe jeuŶe avoĐate ĐoŶŶue et ĐoŶvoitĠe paƌ de Ŷoŵďƌeudž ĐaďiŶets d’avoĐats eŶ AfƌiƋue et ŵġŵe à l’ĠtƌaŶgeƌ; mais elle est restée fidèle au premier cabinet qui a cru en elle. Après leur mariage, BAYA était venus’iŶstalleƌau pays car son père venait de décédeƌ. Il fallait Ƌu’il ƌepƌeŶŶe l’eŶtƌepƌise faŵiliale Ƌui toŵďait en faillite. Au lieu de trouver des solutions à ses problèmes, il versait ses frustrations sur son épouseƋu’il dĠlaissait etméprisait, à travers des paroles blessantes puis, il montait crescendo dans la violence ; elleŶ’Ġtaitplus verbale mais physique. Il la battait à tout bout de champ, pour un cheveu dans la soupe ou une incompréhension.

TROPHEE DES PLUMES 2022

Contrairement au miroir de contes defĠes, Đelui d’IMANIŶe lui ŵoŶtƌait plus Ƌu’elle Ġtait la plusbelle, maislui ƌeŶvoLJait eŶ pleiŶe figuƌe la feŵŵe dĠtƌuite et aŵoĐhĠe Ƌu’elleétait devenue. Elle excellait dĠsoƌŵais daŶs l’art du camouflage de bleues sur son corps et elle fuyait sa famille de peuƌ Ƌu’oŶne dĠĐouvƌe Đe Ƌu’elle suďissait daŶs soŶ foLJeƌ.AMANI aimait profondément BAYA, priait et avait foi en ce que ce dernier reviendrait un jour à de meilleurs sentiments. Tenue par les sentiments, ses douleurs étaient muettes.

Son calvaire ne faisait que commencer. Les moments de tendresse avec BAYA étaient pour IMANI, aussi ƌaƌe Ƌue la Ŷeige eŶ AfƌiƋue. Elle Ġtait deveŶue l’oŵďƌe d’elle-même et elle ne reconnaissait plus le jeuŶe hoŵŵe Ƌu’elleavait si facilement aimé. Les seules fois où elle pouvaits’Ġvadeƌ,Đ’Ġtait duƌaŶt ses plaidoyers au tribunal.

IMANI et BAYA étaient régulièrement invités à des prestigieuses cérémonies, ils étaient considérés comme le couple modèle de la cité capitale. IMANI représentait désormais l’élite de la femme africaine ; elle faisait la couverture de plusieurs magazines, animait des plateaux télé. La société faisait d’elle uŶ edžeŵple à suivƌe. Le paƌadodže est Ƌu’elle pƌeŶait paƌt et iŶteƌveŶait daŶs de nombreuses conférences internationales sur les violences basées sur le genre sans jamais elle-même dénoncé son bourreau.

Il Ġtait iŶdiĐiďle pouƌ elle de savoiƌ Ƌu’oŶ lui Đolle l’ĠtiƋuette de «femme battue ». IMANI Ŷ’aƌƌivait plus à tƌouveƌ l’ĠƋuiliďƌe eŶtƌe l’ġtƌe et le paƌaître, elle jouait tƌğs souveŶt la ĐoŵĠdie, Ƌu’elle ĐoŶsuŵait de l’iŶtĠƌieuƌ. Elle ƌefusait d’eŶparler à ses proches et capitulait face aux coups de BAYA.

Un soir, IMANI décida de mettre fin à cette mascarade qui avait assez durée, elle prit ses affaires et quitta sa prison dorée. Elle voulait rentrerĐhez ses paƌeŶts, ŵalheuƌeuseŵeŶt BAYA l’a surpris et l’iƌƌĠpaƌaďle se pƌoduisit. DaŶs uŶ edžĐğs de Đolğƌe et teŶtaŶt de dissuadeƌ IMANI de paƌtiƌ, s’eŶ suit une violente dispute où cette dernière signifia tout son dépit à BAYA. On a coutume de dire « chasse le naturel et il reviendra au galop », effronté BAYA réagi par une gifle qui projeta IMANI contre un ŵeuďle du saloŶ Ƌui lui ďƌisa la ŶuƋue et l’eŶvoLJa au tapis. BAYA venait de tuer IMANI.

BAYA a essayé de maquiller leŵeuƌtƌe d’IMANI eŶ aĐĐideŶt. Mais ŵalheuƌeusement pour lui lors des investigations, les autoritĠs avaieŶt ƌetƌouvĠ uŶe lettƌe ĠĐƌites de la ŵaiŶ d’IMANI où elle edžpliƋuait les ƌaisoŶs de soŶ dĠpaƌt et le fait Ƌu’elle suppoƌtait plus la violeŶĐe de Đet hoŵŵe Ƌu’elle a aiŵĠ passionnément au point de tuer son humanité.

BAYA fut ĐoŶdaŵŶĠ à 30 aŶs de pƌisoŶ et l’histoiƌe fit les Đhoudž-gras des médias. Les associations de dĠfeŶses des dƌoits huŵaiŶs pƌeŶŶeŶt ƌĠguliğƌeŵeŶt le Đas d’IMANI pouƌ seŶsiďiliseƌ et iŶtensifier le plaidoyer sur les violences basées sur le genre.