Trophée des Plumes 2022 ( Françafrique)

Amadou Adamou

Description

Beaucoup de maux minent le développement de l'Afrique. La plupart des africains ignorent leur devoir dans le processus du développement de leur continent. Il est donc nécessaire d'attirer l'attention des Africains sur le rôle que chaque individu doit jouer pour stimuler le développement de l'Afrique.

Sujets

• Plum

Informations

• Publié par: adamou35
• Date de parution: 30 mai 2022
• Nombre de lectures: 21
• Langue: Français

Extrait

ADAMOU Amadou TROPHEE DES PLUMES 2022 FRANÇAFRIQUE

Le ciel depuis quelques minutes s’était couvert de gros nuages qui filèrent vers l’horizon, le vent souffla de toute sa force en balayant tous les déchets sur son passage, la poussière régnait en maître sur la voie pavée qui conduit vers notre mosquée. Brusquementl’orage se déclencha. Les éclairs zigzaguaient au ciel et fournissaient de la lumière ; le tonnerre gronda deux fois de suite. Les premières gouttes de pluie crépitèrent sur les toits des maisons. Pendant ce temps l’imam démarra la prière. Il effectua toutes les étapes à la hâte; l’imam n’a pas pris le temps d’embellir sa voix dans la récitation des sourates; les génuflexions et les prosternations étaient effectuées dans la précipitation. La pluie gagnait d’intensité au fur et à mesure que nous avancions dans la prière. Au terme de celle-ci, nous étions sur le point de déserter les lieux, quand l’imam entama ses implorations interminables. Tous les fidèles écumaient de rage à l’exception de moi. Quand bien même j’étais étouffé par la fatigue pour avoir marché du campus jusqu’à la maison, je ne m’étais pas laissé emporter par la colère car j’aimais toujours entendre les implorations de l’imam à l’endroit des pays touchés par des crises sociopolitique, sanitaire et environnementale. A vrai dire, ces implorations que j’écoutais chaque soir après la prière de 20 heures, élevaient progressivement mon sens d’humanisme: elles me donnaient l’envie d’œuvrer pour le bien-être de tous les êtres humains. Deux fidèles de la mosquée sous l’effet de la colère ont déserté les lieux avant la fin des propos de l’imam. Malgré cela l’imam n’était pas ébranlé par leur comportement. Il continuait toujours ses implorations.

—Que Dieu accorde sa richesse à toutes les familles touchées par la pauvreté, qu’Il accorde de bon emploi aux chômeurs, qu’Il accorde la santé à tous les malades, qu’Il donne la sagesse de Salomon à tous nos gouvernants afin d’épargner nos pays des troubles sociopolitiques, qu’Il sauve tous les pays du monde entier de la pandémie de covid-19, qu’Il ramène la paix dans tous les pays qui sont en guerre ; je pense spécialement à nos frères maliens que Dieu les accorde une issue favorable, que Dieu ramène sur le droit chemin nos frères qui orchestrent les actes de barbarie etqui ternissent l’image de la religion musulmane; enfin nous allons prier Dieu qu’Il épargne tous les pays du monde des catastrophes naturelles.

Toutesles implorations de l’imam étaient accompagnées par une réponse rituelle que nous prononcions en chœur: « Amine ! Amine ! Amine ».

 La prière fût clôturée et subitement la pluie commença à tomber en grosses gouttes. Nous étions tous sortis sous la pluie pour rejoindre nos demeures. Avant d’arrivée à la maison, j’étais mouillé jusqu’aux os. L’eau roulait surcorps pâle, je grelottais de toute ma chair. mon Difficilement, je parvenais à respirer. Le châtiment que la pluie m’infligea était cruel à tel point que je perdis l’appétit, quand bien même j’avais faim. Je fis l’effort de manger avant de me placer au lit. Absorbé par la fatigue et le tourment de la pluie, je n’ai pas pu rester éveiller pendant quelques minutes : le sommeil me prit automatiquement.

 A peine, ai-je fermé les yeux quand je me mis à rêver. Je me suis vu dans une grande foule ; j’étais entouré par les ressortissants d’Europe et de Maghreb –Français, Algériens, Marocains– Sur le podium, il y avait quatre personnalités : le président Français, la première dame Française, Tiken Jah, Gohou Michel. Pour la circonstance, le président Français était habillé en Agbada–tenue Béninoise–, conçu à base de pagne tissé, la première dame vêtue d’Atchoké – tenue Béninoise–conçu à base de pagne tissé, coiffée d’un guéléTiken et Gohou étaient ; habillés en veste. Le président Français a débuté son discours avec l’expression« Chers :

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ADAMOU Amadou Africains, la France n’est pas l’ennemie de l’Afrique, l’Afrique aussi ne doit pas être l’ennemie de la France ». «Ce jour est un grand jour, ce jour marque la fin d’une ère et le début d’une nouvelle ère. J’annonce solennellement le début d’une Françafrique profitable non seulement à la France, mais aussi à l’Afrique. C’est pourquoi, je suis habillé pour la circonstance en tenue africaine. Le choix de cette tenue vient de ma volonté manifeste de valoriser la culture de l’Afrique non seulement en Europe, mais aussi en Afrique afin de stimuler le développement économique et culturel de l’Afrique. Chers Africains, vous criez sur tous les toits que la France est à l’origine du malheur de votre continent. Comme si vous n’aviez aucune responsabilité dans les maux qui minent le développement de votre continent. Je ne peux pas nier que la France a une part de responsabilité dans le malheur de l’Afrique, mais votre part de responsabilité est beaucoup plus grande que celle de la France. Si chaque Africain faisait le devoir patriotique qui lui revient, l’Afrique allait éradiquer la pauvreté depuis fort longtemps, et cela sans l’aide d’aucun partenaire. Ce n’est un secret pour personne d’entre vous que la consommation des produits locaux est le facteur principal de la lutte contre la pauvreté dans un pays. Vous le savez tous, chers Africains, mais vous refusez de consommer les produits de chez vous, tout simplement parce que vous trouvez que la France est un eldorado ; par conséquent, ses produits sont à privilégier. Malgré cela, vous passez tout votre temps à critiquer et à jeter le tort sur la France, comme si elle intervenait dans vos pays respectifs, dans vos contrées respectives et dans vos maisons respectives pour vous forcer à adopter son mode de vie et à consommer les produits importés dans vos pays. Chers Africains, vous êtes d’accord avec moi que la destruction de la civilisation et de la culture africaines repose sur vos épaules. Aujourd’hui, je viens par le présent discours pour vous dire ce que vous devez faire pour votre bien-être, et par la même occasion, vous montrer que je n’ai aucune arrière-pensée. Je ne me limite pas à me vêtir de cette manière uniquement ce jour. Je le ferai par moments. J’invite aussi tous les Français àporter les tenues africaines, par moments afin d’assurer l’équilibre économique et d’empêcher toute hostilité économique qui est nuisible pour l’économie circulaire de la France. Comme vous le savez, chers Africains, en matière d’accords de partenariat iln’y a pas d’amitié; il n’y a que des intérêts. Un partenariat est comme un match de football. Chaque équipe doit mouiller le maillot pour remporter la victoire sur l’équipe adverse. Vous ne voulez pas mouiller les maillots pour l’emporter; la seule chose que vous faites, c’est de crier sur tous les toits que vous êtes faibles et qu’on abuse de vous. Et pourtant, vous avez toutes les qualités requises pour gagner, car vous êtes des gens instruits. Mais vous cherchez toujours de raccourcis, on vous offre donc des raccourcis, on se laisse gagner et c’est pourquoi, j’ai pris cette initiative. Je suis persuadé que si je me contentais de vous dire seulement de privilégier les produits de chez vous, vous n’allez pas le faire car vos actions sont tributaires de celles de la France. Dans ces conditions, la France ne peut que vous dicter chaque fois la directive à suivre. Chers Africains, prenez votre destin en main et la France cessera de vous considérer comme un peuple non émancipé à qui il faut dire chaque foisce qu’il faut faire.

 Chers Marocains et Algériens, vous dites toujours que la France ne fait pas preuve de tolérance à l’égard de votre religion. C’est peut-être vrai. A partir de ce jour, je prends l’engagement de vous offrir la politesse: le respect d’autrui dans ses pratiques et sa manière de vivre. Pour commencer, je vous dis avec sincérité ‘’Assalamoun Anleikoun’’. Mes chers compatriotes français, je vous exhorte à vous comporter comme les Béninois. Dans ce pays, les féticheurs, les chrétiens et les athées offrent avec sincérité le salut en ces termes: ‘’ Assalamoun, Anleikoun’' à leurs voisins musulmans. Les non-musulmans ont une grande considération pour les musulmans, c’est pourquoi il n’y a jamais eu de conflit entre les religions au Bénin. Il est l’heure pour vous d’emboîter le pas aux Béninois afin favoriser le vivre- ensemble dans notre pays.Ce n’est pas encore tard de repartir sur de nouvelles bases pour éviter

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ADAMOU Amadou de mettre la France sous tension.C’est pourquoi, je vous exhorte à offrir lesalut aux musulmans en ces termes « Assalamoun Anleikoun». Je sais très bien que c’est une pilule amère, mais faites l’effort de l’avaler pour garantir la cohésion sociale. Chers Africains de France, faites comme chez vous, la France vous appartient ; Chers Marocains de France, faites comme chez vous, la France vous appartient ; Chers Algériens de France, faites comme chez vous, la France vous appartient. Vive la France, vive les Africains de France, vive les Arabes de France ».

 Après son discours Tiken prit la parole : « Chers frères africains de la France et du monde entier, je ne suis pas Africain à Paris, je suis Parisien Africain, ma culture a le même droit que la culture Française. Chers frères Africains de France, faites comme chez vous ».

 Gohou aussi prit la parole : « Chers frères africains, la France a ravalé son arrogance, il reconnait maintenant qu’il a une part de responsabilité dans le malheur qui frappe le peuple africain. Il est temps aussi de nous remettre en cause, car notre part de responsabilité est beaucoup plus grande que celle de la France. Nous avions l’habitude de remettre toute notre richesse à la bourgeoisie et nous passions notre temps à jeter le tort sur la France et nos dirigeants. Alors que la responsabilité est partagée. Mes chers frères africains, nous connaissons tous l’adage qui dit:‘’La charité bien ordonnée commence par soi-même’’. Cessons donc de culpabiliser les autres et engageons-nous sans jamais baisser les bras pour pouvoir gagner ce combat. Notre liberté d’action n’est pas confisquée sur le plan économique. Mes chers frères africains, l’écrivain Sony Labou Tansi a déclaré dans son ouvrage intitulé La vie et demie :‘’Une nation n’a pas de parent, pour la simple raison qu’elle doit naître tous les jours. La nation doit naître de chacun de nous, autrement pourquoi voulez-vous, que ça soit une nation ? La nation ne peut pas venir des illusions de deux ou trois individus quelle que soit la bonne volonté de ceux-ci’’. Mes chers frères africains, sachons qu’à partir d’aujourd’hui nous avons une mission tout comme nos dirigeants. Et notre mission, c’est de consommer les produits africains. Vouons-nous corps et âme à cette cause afin d’assurer à tous le bien-être.

Chers Français, vous avez été les capitaines de l’éducation dans le continent africain. L’Afrique était un continent de barbarievous étiez venu en Afrique pour apprendre aux ; Africains les règles du savoir-vivre. Grâce à cette éducation, on a appris à accepter tout le monde. Aujourd’hui, nous vivons en bonne harmonie avec toutes les races. Toutes les religions sont les bienvenues en Afrique, toutes les cultures sont les bienvenues en Afrique, toutes les civilisations sont les bienvenues en Afrique. Je vous donne l’exemple du Bénin pour illustrer ce que je viens de dire. Le Bénin est le berceau du vaudou. Malgré cela, la religion musulmane est reine. Certaines pratiques de la religion musulmane sont rentrées dans les mœurs des Béninois. Le port de voile est devenu une identité culturelle pour la majorité des béninoises– musulmanes et non-musulmanes–. Le port de boubou blanc des musulmans est à la mode, au Bénin. Les jeunes non-musulmans portent le boubou blanc dans l’intention qu’on les appelle avec le surnom « Elhadj ». Chers Français,je vous demande humblement de développer l’esprit de tolérance en acceptant la culture africaine afin d’assurer l’équilibre économique et culturel. Ainsi le partenariat Françafrique ne se heurtera à aucune difficulté. Je tiens à remercier très sincèrement le président pour cette initiative. C’est la preuve que vous êtes un rassembleur. Pour cette raison, je place votre mandat sous le signe de la cohésion sociale.

Vive la Françafrique »

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