Trophée des plumes 2022 - (IMPOSSIBLE DE CHOISIR)
3 pages
Français

Trophée des plumes 2022 - (IMPOSSIBLE DE CHOISIR) , livre ebook

-

YouScribe est heureux de vous offrir cette publication
3 pages
Français
YouScribe est heureux de vous offrir cette publication

Informations

Publié par
Date de parution 30 mai 2022
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

IMPOSSIBLE DE CHOISIR Seule dans sa chambre, il était 9h, une expression rieuse maquillait son visage à peine le téléphone raccroché, mais loin de se douter du drame qui allait faire irruptionavaŶt l’arrivée du climat vespéral. Mariamas’Ġtait iŶstallĠedevant le miroir de sa coiffeuse. Elle venait de recevoir une très bonne nouvelle. Son rêve de politicienne prenait forme, il allait bientôt se réaliser. Après ce coup de fil, elle soƌtit de la ŵaisoŶ. Elle s’Ġtaitau préalable préparée pour un rendez-vous. La plupart de son temps est dédiéaudž visites Ƌu’elle ƌeŶd audž feŵŵes du Ƌuaƌtieƌ.violences conjugales,Celles victimes de constituaient la majorité. Elle se charge de les conseiller, de les réconforter et le plus important, elle les motive. Ainsi elles parviennent à reprendre leur vie en mains, au lieu de se laisser abattre par les évènements déchirantsƋu’elles avaieŶtvécues. Aujouƌd’hui, comme tous les autres jours, elle allait à un de ses rendez-vous. Elle devait rendre visite à une certaine Suzanne. Femme divorcée avec deux enfants. Elle avait fait appel à Mariama pour bénéficier de ses conseils. Des conseils en tant que femme mais aussi en tant que psychologue. Certes, elle se contentait de faire du bénévolat, mais elle était très qualifiée. A la fin de ses études elle avait décidé de ne pas travailler et de limiter sa vie à son foyer, et peut être aussi a une carrière politique, pourquoi pas ? se disait-elle. Mais pour elle un travail à plein temps ne pouvait pas aller de pair avec ses activités,Đe Ŷ’Ġtait pas possiďle. Coŵŵe politiĐieŶŶe elle avait l’eŶgageŵeŶt d’autaŶt plus Ƌu’elle jouait uŶrôle trèsiŵpoƌtaŶt daŶs soŶ Ƌuaƌtieƌ, ĐoŶjuguĠ au fait Ƌu’elle se voulait uŶe place àl’asseŵďlée nationale pour décider du sort de son pays, et défendre les intérêts de la gente féminine.
Le rendez-vous avec Suzanne était à son terme. Cette dernière la remercia, Mariama regagna sa demeure. Dans le salon, elle ne remarqua aucune présencehuŵaiŶe. Elle s’installa confortablement sur le canapé. Apercevant sur la table un morceau de papier elle se leva pour y constater les inscriptions suivantes :aujourd’hui, tu deviensgrand-mère. Nul doute,Đ’Ġtait soŶ ŵaƌie. ILétait parti àl’hôpital. Il y a conduit sa fille Aida qui attendait un enfant. Ils étaient les seuls à rester à la maison car le marie de Aida ne rentrait que les fin de semaine. Mariama prit son téléphone et composa le numéro de son mari. Aucune suite favorable, le mari ne répondait pas. Deux coupsde fil s’eŶĐhaiŶaient, deux coups de fil entrants et qui malheureusement lui confirmait que son mariŶ’Ġtait pas eŶ ŵesuƌe derépondre et aussi la raison pouƌ laƋuelle il Ŷ’LJparvenait pas. -Bonjour madame, veuillez-vous rendre àl’hôpital régional. L’hôpital régional, non sûrementpas. C’Ġtait uŶe siŵple eƌƌeuƌ. Sa fille devait aĐĐouĐheƌà la clinique qui se situait à une dizaine de kilomètre de la maison.Ce Ŷ’Ġtaitpas àl’hôpital régional. -Non vous vous trompez de numéro, allez bonne journée. Ma fille et ŵoŶ ŵaƌie ŵ’atteŶdeŶt à la ĐliŶiƋue et Đ’est uŶ peuurgent. Je vous laisse. -désoléde vous le diƌe, ŵais l’uƌgeŶĐe, Đ’est iĐi,àl’hôpital régional, venez aussitôt que possible. Et ne vous inquiétez pas. Ils sont eu un petit souci en route, mais ils sont entre de bonne mains. D’uŶe voidž tƌeŵďlaŶte ellerépondit. -C’est ďoŶ j’aƌƌive.De manière brusqueelle ouvƌit la poƌte, desĐeŶdit l’esĐalieƌ et se plaça suƌ le tƌottoiƌen hélant le taxi Ƌu’elle apeƌĐevait à peiŶe.Elles’iŶstallasur les places arrière de la voiture. Touts’est passĠrapidement, avec précipitation. Perdre la moindre secondeŶ’Ġtait pas peƌŵis. Bonjour Madame lui dit le chauffeur. Préoccupée par
les deudž appels Ƌu’elle veŶait de ƌeĐevoiƌ, elle Ŷe pƌismême pas le soin de saluer le chauffeur du taxi. Et lui indiqua sa destinatioŶ Ƌu’demande avec insistance du monsieur.après la -Madame, vous allez ou ?Pardon madame,veuillez ŵ’iŶdiƋueƌ votƌe destiŶatioŶ s’ilvous plait. -Euh…Ouienfin, Hôpital Régional. Après un trajet de quelques minutes, elle était arrivée. Elle descendit de la voiture, échangea quelques mots avec un agent de sécurité qui lui indiqua une direction à prendre. Et facilement elle regagna le bureau du médecinƋui l’avait ĐoŶtaĐtĠ. Cette dernière tourna quelques minutes autour de la piscine avant de faire le grand saut. -Docteur, vous dites que mon marie a fait un accident. -Exact -ÇaĐ’est Đoŵpƌis,où sont-ils àl’heuƌe aĐtuelle ? Et ma fille dans tout ça, avec son bébé ? -Votƌe ŵaƌie s’eŶ est soƌti pas ŵal, aveĐ le violeŶt ĐhoĐ Ƌu’ils oŶt fait.est au meilleurVotre petit fils de sa forme. Un certain air de soulagement se dégageait. Elle commençait a moins stresser. Mais non! Sa fille, dans quelle situation se trouvait-elle? -Et ma fille ? Hum ! Un silence qui en dit long, mais rien de bon. -Docteur ! -Elle Ŷ’a pas pu s’eŶ soƌtiƌ.Je suis navré, elle a succombé, malheureusement. Aucun mot de la part de Mariama. Elle était à terre. Elle ne pouvait plus tenir. Sa seule fille, la meilleur chose qui lui était arrivée,Ŷ’Ġtait plus de Đe ďas ŵoŶde.A ce moment-là elle comprit réellement ce que Hugo a dû ressentirloƌsƋu’ilécrivait son « Demain dèsl’auďeàl’heuƌeoù blanchi la campagne ». Comme une bouteille à la mer, Aida ne reviendrai jamais. Et ça, non,Đ’Ġtait inadmissible pour Mariama, non elle ne pouvait pas accepter cela.Elle Ŷe s’avait guğƌe Ƌue Đette journée allait resseAujouƌd’hui elle s’Ġtait ƌĠveillĠeŵďleƌ à ça. Elle Ŷe s’LJ atteŶdait pas du tout. Đoŵŵe d’haďitude saŶs savoiƌ Ƌu’elle allait avoiƌ uŶe jouƌŶĠe aussi ŵouveŵeŶtĠ Ƌue Đelle-ci. Un jour comme celui-ci, on ne s’iŵagiŶepas la vivre un jour, on croit que cela n’aƌƌive Ƌu’audž autƌes, eŶ ouďliaŶt Ƌue les autƌes Đ’est Ŷous. Tout lui toŵďait suƌ la tġte, uŶ ĐhoĐ ĠŵotioŶŶel, iŶdesĐƌiptiďle, tout allait si vite, et ƌieŶ d’iŶĐoŶtƌôlaďle, comme dans un rêve. Elle s’Ġtaitévanouit après quelques sanglots. Hélas, On aura beau pleuré, nos larmes resterons a notre chagrin ce que la mer est aux poissons. Ainsi,jusƋu’àce la mer noie ses propre poissons, nos océans de larmes n’eŶgloutiƌoŶspas notre chagrin.
Quelques heures s’ĠtaieŶt ĠpuisĠes.Elle avait ƌepƌis ĐoŶsĐieŶĐe, et ĐoŶsĐieŶte Ƌue sa fille l’avait quitté pour de bon. Elle se rappela du jeune garçonƋu’elle lui avait laissĠ. UŶ jeuŶegarçonƋu’elle devrait placer à présent sous son aile.La poƌte s’Ġtait ouveƌte, Đ’Ġtaitle docteur. Mariama a été installédaŶs uŶe Đhaŵďƌe le teŵps Ƌu’elle seréveilleet se ƌeŵette du Đoup Ƌui l’avait K.O.-Maƌiaŵa, vous avez doƌŵis toute l’après-midi. -Il fait quelle heure ? -17h et demi
Mariama sursauta et descendis du lit. Toujours le visage triste. Mais les nouvelles pas du tout plaisant il en restait encore une. Moins désagréablesƋue la ŵoƌt de sa fille, ŵais il Ŷ’eŶ ƌestait pasmoins une information difficile à encaisser. -Et mon mari il est au courant de notre perte. -Non, on a préféré attendre, a l’heuƌeoù je vous parle il est dans le coma,Đ’est lesdernières Ŷouvelles Ƌue j’aireçu. Mariama en avait assez reçu des mauvaises nouvelles. A présent elle était perdue. La mort de sa fille, soŶ ŵaƌie Ƌui est iŶĐapaďle de faiƌe le ŵoiŶdƌe ŵouveŵeŶt. UŶ ŵaƌi Ƌu’elle devƌait pƌeŶdƌe eŶ charge, sans parler de son petit-fils. Mais comment assurer tout cela, survivrait-elle encore un jour de plus sans ses deux êtres chers, ne devrait-elle pas se suicider, en finir pour de bon et rejoindre sa fille ? se disait-elle. Mais aucune réponse satisfaisante. Elle devait survivre. Pour qui ou quoi elle ne savait pas encore. Pour son mari, son petit-fils ou pour ses rêves, Đ’Ġtait la ƋuestioŶ.- Docteur je suis perdue, je ne sais plus quoi faire. -Quoi faire, vous dites ? -A votre avis pourquoi je devrais continuer à vivre -Pour vosƌġves, votƌe faŵille…évidemment -Ne ŵe paƌleƌ pas de faŵille, j’eŶ ai plusdésormais, ils sont tous à terre. Et mes rêves, ils sont tombés àl’eau. Jaŵais je Ŷe pouƌƌais ŵ’oĐĐupeƌ de ŵoŶ ŵaƌie, de mon petit fils en même temps travailler pour subvenir à leurs besoin, être la psychologue du quartier et aussi avoir un carrière politique prometteuse, Đ’est iŶiŵagiŶaďle et Đhoisiƌ ŵ’est iŵpossiďle tout est important à mes yeux, mes rêves, ma famille comme vous le dite. Je ne peux pas choisir car ce je trahirais la famille en choisissant mes rêves et me trahirais moi-même en les laissant tomber pour ma famille. Elle ne savait pas quoi choisir, qui choisir, ni comment choisir. Devrait-ellese ĐoŶteŶteƌ d’une vie professionnelle stable pour subvenir àses ďesoiŶs saĐhaŶt Ƌue soŶ ŵaƌie Ŷ’Ġtait plus eŶ ŵesuƌe de travailler, ou être une bonne épouse, toujours être assise à côté du lit de son marie, ou être une mère enfin grand-mère modèle qui garde tout le temps son petit-fils dans ses bras qui soccupe bien de lui, ou troquer tout cela contre sa passion, sa vie politique ? Elle ne savait que faire. Mais ce dont elle était convaincu, cétait quelle ne pouvait pas choisir, et faire tout à la fois nétait pas possible. -Mais non Mariama,Ce Ŷ’est pas uŶproblèmede Đhoidž, il Ŷ’LJ apas àĐhoisiƌ ĐeƌtaiŶes Đhoses et d’eŶ délaisser les autres.D’ailleuƌs Đe seƌait iŵpossiďle. Tout est paƌtieintégrante de votre vie. Tout, rien ne doit être laissé en rade. Apres tout, vous êtesMaƌiaŵa, et Maƌiaŵa Ŷ’est pas seulement passion, ni épouse, ni politicienne, ni mère ou grand-mère, ni simple travailleuse, mais tout, Mariama vous êtesl’iŶĐaƌŶatioŶ de tous Đeséléments. Comprenez une chose, pouƌ s’adapteƌà votre nouvelle vie il faut commencer par accepter le changementƋu’il LJ a, aussi ďƌusƋue Ƌu’il soi. EtƋue vous Ŷ’êtes plus la femme àl’oŵďƌe deson marie, celle qui avait beaucoup de temps libre à consacrer pour sa famille et pour sa carrière politique. Ce temps libre,vous Ŷ’eŶ avez plusLes choses ont changé et pour garder la ligne droite, il faut trouverl’ĠƋuiliďƌe. Faite Ŷous ƌġveƌ, à moi et à toutes ces femmes qui se résignent àdiƌe Ƌue Đ’est soit la vie de famille soit celle professionnelle. Prouvez leurs que les deux vont ensembles, que choisir serait pure absurdité. Faites-nous rêver, et ŵoŶtƌeƌ l’exemple, que tout est possible, il faut simplement savoirtƌouveƌ l’ĠƋuiliďƌe.Vous le pouvez bien et ça jen suis convaincu.
Une chose est sûre,ŵalgƌĠ toutes les Ġpƌeuves Ƌu’ellea enduré, si elle trouve l’ĠƋuiliďƌe,Mariama restera une fleur qui ne fanera jamais aussi longtemps que ses rêves vousaƌƌoseƌoŶs…
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents