Trophée des Plumes 2022 (J'AI EPOUSE UNE FEMME D'AFFAIRES)

Yan Kantu

Informations

• Publié par: yankantu
• Date de parution: 31 mai 2022
• Nombre de lectures: 110
• Langue: Français

Extrait

J'AI ÉPOUSÉ UNE FEMME D'AFFAIRES

Semble-t-il qu’on aime pour le meilleur et pour le pire… Ce soir, ils décident de s’aimer à haute-voix, de braver tous les doutes, toutes les questions rationnelles qui n’encouragent guère la vie de couple. Ils se sont dits que tous sachent que l’on s’adore, que nous sommes faits l’un pour l’autre, que notre amour est sacré, c'est pourquoi même les anges au ciel sont toujours joyeux quand ils nous voient s’amouracher parce qu’ils apprennent le vrai sens de l’amour à travers notre saine relation que Dieu lui seul a déjà approuvé. La terre de la ville de Butembo est gentille envers eux, les voilà à la mairie pour tout mettre en ordre, car le mariage doit être approuvé dans toutes les instances qui dirigent la vie des hommes, notamment le ciel, le gouvernement et la famille. Donc à ce niveau tout se déroule bien et plus que prévu même. Depuis lors, ils vivent aisément ensemble. Tout va bien. Chemin faisant, l’idée de fructifier leur amour commence à naître et à devenir imposante. Du coup, tout change, les lignes bougent autrement, maintenant, c’est la femme qui réalise combien est précieux son temps. N’est-ce pas, dit-on que le temps, c’est de l’amour ? Ce rationalisme est tellement imposant au point qu'elle n’a plus le temps

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de s’occuper de son mari. Désormais à la maison, ils se retrouvent dans l’obligation d’embaucher plusieurs travailleurs, entre autres des serveurs, des restauratrices aussi. La femme sort tôt, pour rentrer tard chaque jour. Elle quitte le lit au moment où son mari a vraiment besoin d'elle. Puis, elle ne revient que quand ce dernier dort. Quand bien même le mari travaille aussi, mais il ne rentre pas tard. Malgré ça, il ne peut profiter de sa femme que quand elle se couche auprès de lui, celui-ci la touche juste légèrement pour ne pas l'indisposer. Et après, elle réclame qu'elle soit épuisée, qu'elle n'a plus de force pour parler. Cette dame renvoie toujours à demain ce que son mari lui présente dans la soirée. Un jour, François se résout de parler avec sa femme en tant qu'homme. Il l’appelle alors qu'elle se maquille pour aller dans son travail comme d’habitude. Chérie, est-ce que je peux te parler ? Me parler ! Ne vois-tu pas que je suis en train de me maquiller pour aller au boulot ? Ah bon ? Au boulot ? C'est ça la réponse que tu me donnes moi ? Ton boulot est plus important que notre amour qui ne fait que s’assombrir chaque jour ? Te voilà, ingrate de surcroît, aujourd'hui qui passe beaucoup plus de temps avec tes collègues de service qu'avec-moi ton époux. Mais chéri, qu’est-ce qui ne va plus avec toi ? C'est quoi cette sale manière de me parler

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aujourd'hui ? Ne restes-tu pas en bon terme avec ces travailleurs ? Écoute, si tu ne veux pas m'énerver, ne me parle pas de travailleurs. Je t'ai marié toi ou ces fameux travailleurs ? Non, chéri, pourquoi te fâches-tu ? Qu’y a-t-il de mal dans tout ça hein ? Tu ne sortiras pas d'ici aujourd'hui, s’imposa finalement François pour une première fois. Quoi ? Je ne sortirai pas ? Et c'est pour quelle raison ? Oh chéri, as-tu un autre problème envers moi ou quoi ? Qu'ai-je fait exactement ? Je dis tu ne sors pas. Exécute tout d'abord et après je te dirai de quoi, s'agit-il. Ce matin, vu les discussions infertiles, il se décide d’aller simplement se coucher un peu, afin d’essayer d'apaiser son esprit. En réalité, il ne dort pas vraiment, il veut juste se calmer un peu. Car la colère n'est pas dans ses habitudes. Quelques minutes après, il sursaute de son lit. A la suite de quoi, il constate un silence de mort dans son salon. Ce qui signifie que Clémence n'est plus là. Elle est partie à son mystérieux boulot. François, tout furieux, sort dehors, puis ordonne à ce que l'on ouvre la porte à personne pendant toute cette journée, il ne sort plus aussi. Et reste là, méditant et réfléchissant sur ce qu'il fera quand son épouse sera de retour à la maison. Ses nerfs sont tendus, il transpire tellement. Il est 20 heures 46 minutes, François en train de faire cent pas

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dans son salon, attendant que son épouse puisse rentrer. Malgré sa colère, il ne peut quand même pas dormir sans voir Clémence, mais vraiment il ne se sent plus bien, son cœur bat à vive allure, son estomac l'embête brusquement. Pour y échapper, il envoie Makosa, la 1 sentinelle, lui chercher quelques bouteilles deNkoyi pour essayer un peu de se défouler. C’est pour lui aussi la première fois de goûter à l’alcool, mais abusivement il en a pris en grande quantité pendant plus d’une heure, puis il s’est enivré. François devient ivre jusqu'à ne plus reconnaître ses travailleurs qui viennent lui demander s'ils peuvent ouvrir la porte à Madame Clémence à son arrivée, parce qu'il est déjà presque zéro heure sept minutes, heures du matin. En même temps, François a maintenant des difficultés à comprendre certaines choses. Et ne dit plus rien avant d'aller alors se jeter brutalement sur son lit, oubliant sa femme qui est toujours dehors. Dommage pour lui qui désormais va faire une relation intime avec l'alcool, il le prend chaque jour accompagné des cigarettes. Les années s'écoulent, et François demeure toujours soulard. Pourtant, sa femme ne s'en occupe pas non plus. Mais un certain mercredi à 10 heures 00, son mari fait une crise brutale à son absence. Ce sont les travailleurs qui l'emmènent à l'hôpital. Ce sont toujours ces mêmes personnes qui appellent leur patronne pour lui annoncer

1 Boisson brune consommée à Kinshasa

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cette bouleversante nouvelle, que M. François est aux urgences. Oui allô papa Mengi, je vous écoute. Y a-t-il un problème ? J'ai oublié de vous donner quelque chose à mon départ ? Non madame. Nous vous appelons pour vous signaler que le patron a fait une crise brutale et est actuellement aux urgences dans un hôpital des environs … Mon Dieu ! Quoi ? Mon mari aux urgences ? Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Madame, nous ne savons plus rien. Il est dans la salle d'urgence avec les médecins et d'autres infirmières. François ne parle pas et a les yeux fermés depuis longtemps. Car, les piqûres qu'on lui donne par ces médecins lui rendent faible. Vu qu'il prend trop d'alcool depuis un moment, on doit lui faire des traitements d’une manière subjective pour que l’alcool n’étouffe pas l’impact de médicament dans son corps. Toutes les deux familles des mariés sont au courant de tout ce qui est arrivé à François, mais personne n'ose venir à leur secours, dû aux mauvais comportements de Clémence. La vie devient très amère pour eux. Clémence perd son poids, son visage dégage des douleurs, des soucis et quelques manques de sommeil. Puisque c'est elle qui fait manger son mari au temps qu'il faut. Malgré ça, François reconnait très bien que s'il se trouve dans ces conditions,

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c'est à cause de sa femme. C'est dur, l'argent ne traîne plus entre les mains de la pauvre. Car toutes les interventions des médecins valent quelque chose financièrement. Trois mois plus tard, son mari reprend sa santé et peut quand même marcher. Mais sa main droite ne fonctionne presque plus bien. Clémence fait tout pour s’occuper de son mari. L’ambiance reprend sa place dans leur foyer. D’un bon matin, elle prend calmement un petit déjeuner avec son mari. Il y a de la bonne humeur, ils rigolent en mangeant. Soudain, un silence de mort se constate. Clémence a à dire, mais elle doute. Chéri, tu sais ? Je suis enceinte… C’était ça son dernier mot quand elle avouait cette vérité à son mari avec tremblement qui se sentait partout dans son corps. Quoi ? Es-tu enceinte ? Oui, mais ce n’est pas toi qui en es l'auteur. Quoi ? … Clémence est enceinte de trois mois et c’est son Directeur général Kabeya qui en est l’auteur. Son chef de service est légalement marié et a un enfant. Leur union cachée a quand même duré. C’est ce qui fait qu’elle puisse, de fois, rentrer tard à la maison. Cependant, François ne pût encaisser ce dégât, et l'entraîne jusqu’à la mort suite à un arrêt cardiaque sur le champ… C'est fini, elle perd son mari à cause de son imprudence.

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