Trophée des plumes 2022 - la mauvaise nouvelle

Kouadio Edmond Kouakou

Description

THEME : Trouver l¶équilibre Titre : La mauvaise nouvelle Ce mardi matin, pendant qu'elle se rendait à son lieu de travail, dans sa Mercédès, madame Rose décida de s'approvisionner en gasoil. C'est une jeune fille de 20 ans environ qui l'accueillit à la station d'essence. Après avoir faire le plein du réservoir qui s'élevait à 48.000 FCFA, madame Rose lui versait la somme de 50.000 FCFA. La demoiselle lui dit qu'elle n'avait pas la monnaie. Madame Rose la supplia de garder les 2.000 FCFA car elle était satisfaite de sa prestation. La jeune fille toute contente, lui exprima sa gratitude en ces termes : « Merci maman ! Que Dieu vous bénisse ! ». Madame Rose, au volant de sa voiture, devient subitement toute froide et ne put V¶HPSrFKHU GHfondre en larmes. La jeune fille eut très peur voyant la dame pleurer mais pris le courage de l'approcher pour comprendre la raison. -Madame, je vous demande sincèrement pardon si je vous ai offensé.6¶H[FXVD-t-elle. -Non ma fille, je ne suis pas offensé ! Depuis que je suis une femme, on ne m'a jamais appelé maman. Dit madame Rose en reniflant. La jeune fille resta immobile, devant ce mystère, les mains dans sa poitrine. Rose reprit : -Je suis marié depuis 7 ans, Je ne peux pasIDLUH G¶HQIDQWV Comment je peux être maman ? Avant de partir, Rose donna son adresse sur demande de la jeune fille. Le week-end, vendredi matin, elle reçut un appel. -Bonjour maman ! C'est Noëlle la jeune fille pompiste. Je voudrais passer vous voir ce soir.

Informations

• Publié par: Kobah
• Date de parution: 31 mai 2022
• Nombre de lectures: 110
• Langue: Français

Extrait

THEME : Trouver l’équilibre Titre : La mauvaise nouvelle Ce mardi matin, pendant qu'elle se rendait à son lieu de travail, dans sa Mercédès, madame Rose décida de s'approvisionner en gasoil. C'est une jeune fille de 20 ans environ qui l'accueillit à la station d'essence. Après avoir faire le plein du réservoir qui s'élevait à 48.000 FCFA, madame Rose lui versait la somme de 50.000 FCFA. La demoiselle lui dit qu'elle n'avait pas la monnaie. Madame Rose la supplia de garder les 2.000 FCFA car elle était satisfaite de sa prestation. La jeune fille toute contente, lui exprima sa gratitude en ces termes : « Merci maman ! Que Dieu vous bénisse ! ». Madame Rose, au volant de sa voiture, devient subitement toute froide et ne put s’empêcher defondre en larmes. La jeune fille eut très peur voyant la dame pleurer mais pris le courage de l'approcher pour comprendre la raison. -Madame, je vous demande sincèrement pardon si je vous ai offensé.S’excusa-t-elle. -Non ma fille, je ne suis pas offensé ! Depuis que je suis une femme, on ne m'a jamais appelé maman. Dit madame Rose en reniflant. La jeune fille resta immobile, devant ce mystère, les mains dans sa poitrine. Rose reprit : -Je suis marié depuis 7 ans, Je ne peux pasfaire d’enfants.Comment je peux être maman ? Avant de partir, Rose donna son adresse sur demande de la jeune fille. Le week-end, vendredi matin, elle reçut un appel. -Bonjour maman ! C'est Noëlle la jeune fille pompiste. Je voudrais passer vous voir ce soir. -Bonjour ma fille. Je serai contente de te revoir. Je serai à la maison à partir de 18h. Tu peux passer à 19h. Noëlle se rendit à domicile de madame Rose comme prévu. Après les salutations d'usage, toutes deux causèrent. -Votre réaction de la dernière fois m'a particulièrement affecté. J'ai décidé de vous revoir. -Je suis ému ma fille, toute le monde me rejette. Je n'ai plus d'amies, mon mari ne m'accorde plus d'attentions. Je me sens si seule. Je souffre énormément. -Maman dites-moi qui vous êtes ! La jeune dame se disposa, se racla la gorge et raconta son histoire : -Je suis Rose.J’aigrandi dans une riche famille. Je me suis marié à monsieur Roger à 25 ans. J’exerce plusieurs activitéset je travaillais beaucoup tout le temps. Grâce à mes différentes occupations, j’avais une grande renommée. Je n’avais presque pas le temps pour moi-même. Mon mari, sous-directeur d’une grande entreprise, se rendait toujours disponible pour moi. Mais je n’avaispresque pas le temps pour lui. Il s’enplaignit à chaque fois. Et voilà 5 ans déjà que je n'ai toujours pas contracté une grossesse. Je n'avais pas pris au sérieux dans le début ;j’étais trop occupé pour y penser. Plus le temps passait, mon mari s'inquiétait plus. Il se sentait irréprochable et rejetait la faute sur moi.C’est en ce moment que jecommençai à m'inquiéter.J’exigeai alors qu’on fassedes tests de stérilitépour tirer l’affaire au clair. Nous avionsun médecin contacté

spécialiste. Le test de stérilité de mon mari se révéla négatif. Roger eut donc raison de se montrer irréprochable. Le jour suivant le médecin se pencha sur mon cas.J’eus beaucoup peur. Deux semaines plus tard, les résultats du test furent disponibles. Le médecin nous convoqua. Le verdict tomba : positif ! J’étais stérile car j’avais une sécrétioninsuffisanted’hormone de fertilité.Ce fut la mauvaise nouvelle ! elle me frappa tel un coup de foudre. Elle allait changer complètement ma vie. Comment pourrais-je supporter le poids de cette anomalie ? Cette nouvelle mit mon mari dans un état inhabituel. Il était devenu sombre subitement.Le médecin nous fut savoir qu’il n’existait pas de traitement connu pour remédier à cette anomalie. Il me conseilla de changer de mode de vie afin d’espérer guérir avec le temps. Une bonne sécrétion d’hormone était liée à un bon équilibre du corps. Certains amis et proches de mon mari lui conseillaient déjà de divorcer.J’ai dûtout faire pour le retenir.J’étais devenue soumise et me rendais toujours disponible pour lui. Je le rassurais également que la guérison viendrait progressivement au fur et à mesure quej’allais corriger mes habitudes. Il n’existe pas de guérison spontanée. Deux ans plus tard, rienn’avait changé. Ma situation a pris de l'ampleur. Ma notoriété a brusquement décliné. La dépression s'empara de moi ; j’ai su que mon mari me trompait. Le rendement de mes activités chuta. Malgré maints efforts, je perdis espoir, ma santé se détériorait et je songeais quelques fois au suicide. Ma situation était sensée s’améliorer mais ce ne fut pas le cas. Madame Rose pris un morceau de lotus et le passa sur ses yeux. Elle évita de montrer ses larmes à Noëlle et conclut : -Voilà qui je suis ma fille ! Noëlle baissa la tête et n’eut pas demot à dire. -Ma fille aide-moi à retrouver mon énergie. Supplia Rose. Les deux femmes restaient silencieuses pendant un moment. Noëlle accepta de répondre à la sollicitation de sa nouvelle maman. Au bout de 20h, Roger n'était toujours pas rentré. Noëlle rentra chez elle. Le lendemain matin, Noëlle convoqua un entretien avec son oncle Victor. Elle lui exposa la situation que traverse madame Rose. Le week-end prochain, samedi, Noëlle invita Rose à une randonnée matinale à pied. Il était 06h lorsque Rose débarqua au lieu indiqué. Noëlle était déjà là.Elle fit un sourire dès qu’elle vit Rose. -Bonjour maman. Je suis très heureuse de vous voir ce matin ! -Le bonheur est partagé ma fille. Ça fait très longtemps que je suis sorti de si bonne heure. Rose laissa sa voiture dans un parking puis entreprit une marche avec Noëlle sur une route à la sortie de la ville. La voie était calme et dégagée. Elles marchaient sur le trottoir. C'est Noëlle qui reprit la parole : -Vous savez madame, pour retrouver votre équilibre, vous devez faire une introspection sur vous-même. La vie nous offre tellement de bon et de mauvais goût qu'il faut savoir se contenter du moins qu'on possède pour garder l'équilibre. Regardez-vous ! Vous êtes en pleine forme.

Nombreux voudrais faire ce que nous sommes en train de faire actuellement. Mais ils ont un handicap ; ils ne sont pas psychologiquement stables ; ils n'ont pas le temps. -Ils n'ont pas le temps, ni la santé physique ou mentale mais ils sont plus heureux peut-être. Répliqua Rose, confuse. -Oui ils sont plus heureux parce qu'ils ont réellement compris que leur vie ne se limite pas à leur handicap. Vous devriez avoir confiance en vous-même, croire en vous-même, vous accepter comme vous êtes ! Vous n'êtes pas supérieure, ni inférieure non plus. Vivez votre vie en optantpour l’essentiel! Madame Rose s'arrêtera subitement. -Ma fille, c'est tellement dur ! Comment puis-je y arriver ? Je suis stérile, mon mari cherche une occasion pour se débarrasser de moi. Je perds mes clients, mon entourage me rejette. Comment je peux me défaire de cette entrave pour retrouver l'équilibre ? -Maman,j’auraiune dernière chose à vous dire: cessez d’avoir peur, contrôler vos actions. Vous ne pouvez pas tout faire et tout avoir à la fois. Accordez plus d’amour et d’intérêt à ce qu’ils vous coûtent vraiment chers. Rose resta immobile, elle fixait Noëlle droit dans les yeux.Les deux femmes s’étreignirent fortement et laissèrent pleuvoir des larmes silencieuses. Les jours qui suivirent madame Rose commença à opérer des changements concrets sur ces habitudes. Elle avait délégué plusieurs de ses tâches et se contentait maintenant de faire le ménage et la cuisine ; elle faisait régulièrement du sport. Un compromis fut trouvé entreRose et son mari par l’intermédiaire de Noëlle et son oncle Victor. Des années plus tard, Rose eut un enfant, une fille qu’elle baptisa Noëlle. Kouadio Edmond KOUAKOU