Trophée des plumes 2022 - (LES MICROBES)
3 pages
Français

Trophée des plumes 2022 - (LES MICROBES) , livre ebook

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
3 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

$ OD FDSLWDOH LO \ DYDLW EHDXFRXS G¶HQIDQWV GDQV OD UXH ,OV pWDLHQW WUqV GDQJHUHX[ On les appelait les enfants en conflit avec la loi. Ils agressaient enfants, jeunes, DGXOWHV HW YLHLOODUGV ,OV pWDLHQW WUqV MHXQHV HW DYDLHQW O¶kJH FRPSULV HQWUH VHSW HW dix-huit ans. Ils agressaient partout: dans les marchés, les écoles, les rues. Certaines personnes partDJHDLHQW O¶LGpH VHORQ ODTXHOOH Fes enfants avaient besoin GH UpLQWpJUDWLRQ HW GH VXLYL '¶DXWUHV SHQVDLent qu¶ils étaient des énergumènes à pOLPLQHU ,OV IDLVDLHQW FUDLQGUH OD SRSXODWLRQ HW PrPH O¶DUPpH Cesenfants communément appelés microbes impactaient toutes les communes. En plein midi, RQ SRXYDLW YRLU WRXWHV OHV WUDQFKHV G¶kJH IXLU SRXUtrouver une cachette. Tous se cachèrent des microbes. Même une fausse alerte pouvait vider de grands marchés. La population en avait marre. Tous les matins avant sept heures, on apprenait des WXHULHV GHV DJUHVVLRQV 'HV MHXQHV pWXGLDQWV TXL SDUWDLHQW DX OLHX G¶DSSUHQWLVVDJH étaient tués. Les commerçantes qui faisaient leurs activités à quatre heures ou cinq heures étaient dépouillées et bastonnées. Celles qui avaient peu de chances mourraient. Ces enfants avaient une seule arme OD PDFKHWWH ,OV pWDLHQW VDQV F°XU et sans compassion. Ils découpaient leurs victimes. Lorsque la police les arrêtait, on ne tardait pas à les relâcher sous préWH[WH TX¶LOV VRQW HQFRUH GHV HQIDQWV. Les jeunes des quartiers en avaient marre.

Informations

Publié par
Date de parution 31 mai 2022
Nombre de lectures 32
Langue Français

Extrait

A la capitale, il y avait beaucoup d’enfants dans la rue. Ils étaient très dangereux. On les appelait les enfants en conflit avec la loi. Ils agressaient enfants, jeunes, adultes et vieillards. Ils étaient très jeunes et avaient l’âge compris entre sept et dix-huit ans. Ils agressaient partout : dans les marchés, les écoles, les rues. Certaines personnes partageaient l’idée selon laquelle ces enfants avaient besoin de réintégration et de suivi. D’autres pensaient quils étaient des énergumènes à éliminer. Ils faisaient craindre la population et même l’armée. Ces enfants communément appelés microbes impactaient toutes les communes. En plein midi, on pouvait voir toutes les tranches d’âge fuir pourtrouver une cachette. Tous se cachèrent des microbes. Même une fausse alerte pouvait vider de grands marchés. La population en avait marre. Tous les matins avant sept heures, on apprenait des tueries, des agressions. Des jeunes étudiants qui partaient au lieu d’apprentissage étaient tués. Les commerçantes qui faisaient leurs activités à quatre heures ou cinq heures étaient dépouillées et bastonnées. Celles qui avaient peu de chances mourraient. Ces enfants avaient une seule arme: la machette. Ils étaient sans cœur et sans compassion. Ils découpaient leurs victimes. Lorsque la police les arrêtait, on ne tardait pas à les relâcher sous prétexte qu’ils sont encore des enfants. Les jeunes des quartiers en avaient marre. Ils organisaient de petits groupes et faisaient des patrouilles. Ils arrivaient à réduire l’insécurité. La population ne cessait de se plaindre des microbes. La police était corrompue affirmait-elle. Lorsqu’elle rendait un microbe à la police, les autres membres du gang la soudoyaient. Parfois, la police relâchait immédiatement l’agresseur après que celui-ci lui avait remis ce qu’il avait volé. Cela provoqua l’insurrection de la population. Cette révolte était barbare. Lorsque la population attrapait un microbe, elle se faisait elle-même justice.Elle utilisait des pneus, de l’essence et des buchettes d’allumettes pour bruler vivant les microbes sur les lieux publics. Cela faisait pitié mais fallait voir les victimes des microbes pour se soulager et se réjouir de cette atrocité. D’autres microbes étaient abattus par des coups de pierres. On les lapidait à mort. Les plus chanceux des microbes étaient secourus par la police. Les populations pleurèrent,
se lamentèrent et se rebellèrent encore plus. Plus de microbes à la police, à nous la justice, telle était leur loi. Ils lapidèrent et brulèrent les microbes. L’Etat avait réussi à intégrer certains microbes à la vie normale. Il y avait donc des tailleurs, des artisans, des mécaniciens, des menuisiers, des coiffeurs qui étaient des microbes reconvertis. D’autres se plaisaient dans la tuerie, les agressions et les dépouillements, ils étaient alors restés microbes. Ces enfants étaient téléguidés déclaraient certaines personnes. Pour commettre ces crimes, ils consommaient la drogue. Ainsi, ils n’avaient plus de morale et étaient prêts au meurtre. Les matins dans chaque commune, des mères ne cessèrent de pleurer leurs enfants, victimes de microbes. Plus la population se faisait justice elle-même, plus les microbes commettaient les atrocités. Était-ce leur faute ? Ces enfants ont vu la guerre, ont entendu les bruits de fusil. Ils étaient des enfants. Sous leurs yeux, on bastonnait à mort leurs pères. On violait leurs mères. On tuait leurs ainés. On les obligeait à prendre des armes et à défendre un parti politique. On leur injectait des substances afin de briser leur conscience et les rendre plus cruels. Ils étaient victimes du choc des divergences politiques. Jamais, ils ne tueraient une mouche avec un fusil. Maintenant, ils tuaient les hommes avec des machettes. Se sentant marginalisés et délaissés après cette barbarie appelée crise politique ils en avaient marre. Alors qu’ils ont été victimes, surexploités ils n’avaient reçu aucune aide. Plus d’éducation, pas de moyens pour l’école ou pour exercer une activité. Puisqu’ils n’avaient droit à aucune éducation, ils épousèrent celle qui était à leur portée. L’éducation à la vengeance, au meurtre sans pitié, aux agressions. Ils étaient maintenant bien éduqués grâce à cette école que leur a laissée la crise politique. Un enfant de sept ans pouvait découper à l’aide d’une machette un vieillard de soixante-dix-sept ans sans se faire de reproches. Pour lui, tuer c’était normal. Il n’y avait rien de mal à chercher son pain quotidien. De la même manière qu’un vigneron serait fier de vivrede sa vigne, les microbes avaient l’esprit éduqué. C’était normal la tuerie. Un menuisier fait une table, un couturier fait une chemise, un ferronnier bat le fer, le microbe tue. Tous
gagnent leur vie. C’était normal la tuerie. Pourquoi le vigneron qui vitde sa vigne est tué ? C’était normal la tuerie. Aux yeux rouges, aux apparences distinguées, leurs machettes dans leurs habits les microbes exerçaient leur activité. Ils s’y plaisaient car ils mangeaient à leur faim et buvaient à leur soif. Ils encourageaient leurs amis déscolarisés c’est-à-dire ceuxqui n’avaient pas encore rejoint l’école de la guerre,
l’école que leur a laissée la crise politique à venir s’instruire. Pas besoin de stylos, de craies, d’ardoises, de cahiers, de livres! Pas besoin de tenue, de chaussures fermées! Pas besoin d’intelligence et de réflexion! Pas besoin de cœur et de moralité ! Machette, machette et machettes ! Cela suffisait largement à cette école sans enseignants. Les microbes battaient le plein. La prison était leur salon. C’était normal pour un enfant normal d’aller à l’école normale et s’instruire dans les conditions normales. C’était normal la tuerie.Pourquoi ce soulèvement de la population? C’était normal la tuerie. Tuer c’était normal. Ils seraient prêts à soutenir les attaques terroristes pour avoir leur argent. C’était normal la tuerie.Maitres de la rue, de l’obscurité et des places publiques ces enfants travaillaient selon eux. Ilsluttaient pour leur avenir. Pour eux, c’était la voie de la réussite. Ils ont reçu cette éducation qui hante leur esprit, quoi de plus normal que d’obéir aux règles et aux valeurs de l’éducation. Ils ne pouvaient refléter autre que l’image qu’ils avaient reçu de l’éducation. Ils n’avaient pas de parents ou soit étaient maltraités par les personnes qui étaientsensées s’occuper d’eux. Ils ne mangeaient pas. Quoi de plus normal que d’intégrer l’école et faire la fierté de ceux qui les maltraitaient au lieu de les protéger ? Tristes et sans repère, ils s’offraient un jour à l’école de la guerre. Ils prirent des machettes et eurent de quoi à manger. Ils déposèrent les machettes et eurent encore faim et étaient encore maltraités. Ils reprirent les machettes et eurent de la nourriture en abondance. Ils reprirent les machettes et les sourires devenaient de plus en plus reluisants chez eux à la maison. Ils tinrent la machette levée en main et mangèrent aisément. L’école était la clé du succès.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents