Trophée des plumes 2022- (LES REVERS D UNE VIE SOLITAIRE)
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Trophée des plumes 2022- (LES REVERS D'UNE VIE SOLITAIRE) , livre ebook

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Date de parution 31 mai 2022
Nombre de lectures 88
Langue Français

Extrait

LES REVERS D’UNE VIE SOLITAIRE
M. Haman est un bosseur acharné que chaquechef d’entreprise souhaiterait avoir dans son effectif. Il est toujours passionné de son travail comme les hommes aiment les femmes au premier jour. Le travail qu’il accomplissaitvalait parfois plus que la paye qu'il bénéficiait. Tous les employés de l’entreprise étaient conscients de son dur labeur. On entendait souvent les vigiles faire son apologie.Tellement qu’il prenait au sérieux son travail, aucune situation aussi critique soit-elle, aucune festivité ne pouvait l’empêcher de vaquer à ses occupations. Aucun appel téléphonique, que ce soit celui de sa femme, ne pouvait impacter ses émotions vis-à-vis de son travail. S’agissant desles déficits de: « de maladie, il disait  cas l’organisme relèvent d’une compétence médicale et mon savoir des chiffres parait bien trop inutile dans ce cas précis. Un médecin vous sera davantage utile dans cette situation, je crois. »M. Haman n’avait aucune minute pour qui que ce soit, ni même pour son divin créateur. La plupart de son temps se résumait soit en ligne avec son chef oules partenaires de l’entreprise, soit en lisant ses multiples documents éparpillés sur le sol, le lit, la table et qui donnaient une allure des ordures emportées par la tempête. Et dès lors, sa femme Farida devint un objet de décoration comme un meuble dans une maison, un pot de fleur synthétique posé sur une étagère, ou encore, la vingt-unième soprane d’une chorale. Elle ne jouait que le rôle d’accessoire dans la vie etmonde de ce le maniaque du travail. Malgré qu’ils vivaient sous le même toit, celle-ci ne justifiait que le statut matrimonial.
 Farida, qui avant d’avoir la bague au doigt rêvait d’une vie conjugale paradisiaque, d’expérimenter un amour à l’état brute,se vit isolée dans son foyer quelques mois après le mariage. Elle était réduite à une femme de ménage. Elle était obligée de contenir ses désirs insatisfaits. Mais Farida gardait une lueur d’espoir au tréfonds de son cœur et se disait qu’un jour viendra oùla situation changerait et que cette solitude ne sera plus qu’un mauvais souvenir malgré que son quotidien était semblable au précédent. Ainsi, chaque année, chaque mois, chaque semaine, chaque jour, on pouvait voir la situation s’amplifier tel une canicule dans les régions arides. Nul ne pouvait compter le nombre de fois que son mari oubliait que la salle à manger existait. Etant fatiguée de jouer le rôle de technicienne de surface sous son propre toit, Farida quitta son foyer conjugal pour rejoindre le toit de ses parents. En réalité, à la veille, elle fut frappée sans merci par son soi-disantmari tout simplement parce qu’elle avait insisté qu’il lui fasse le plaisir de manger un plat concocté avec amour. Cet incident fut la goutte d’eau qui déborda le vase.
Six mois après le départ de sa femme, M. Haman tomba malade. Même étant dans cette condition, M. Haman s’efforçait d’aller au travail jusqu’au jour où il ne parvenait plus à soulever la tête. Dès lors,Sa mèreil se souvint de sa mère et l’informa de la situation. qui ne l’avait pas vu depuis plus de quatremois n’hésita pas à accouQuand Habiba posèrent lesrir chez son fils. yeux sur son fils, ceux-ci furent remplis du liquide lacrymal du faitque l’état de son fils était très inquiétant. Il était devenu maigre comme une vielle vache allaitante pendant le mois de mars
dans le Sahel. On pouvait même compter ses deux-cents huit os. Pour esquiver le deuil, la mère de M. Haman fit appel aux urgences illico presto. Farida se rendit immédiatement sur les lieux quand elle apprit la nouvelle selon laquelle son mari était gravement malade. Vu que les frais des ordonnances étaient faramineux et que la fin du mois était loin d’être proche, lade M. mère Haman laissa sa belle-fille auprès de son époux pour aller chercher la solution. Ainsi, elle rentra chez elle et convoqua tous les membres de la famille. Au sortir de cette réunion, chacun des participants mit la main dans la pâte. Ceux quin’avaient pas de possibilité d’assister à la réunion à cause de la distance envoyèrent leur contribution à travers Orange Money.C’est par l’entremise dece même service que Farida réussi à payer les frais des premiers soins avant que sa belle-mère ne revienne.
Après la guérison de M. Haman, Habiba, avant de partir, décida de tirer les oreilles de ce dernier vis-à-vis de soncomportement plus qu’insupportable. Suite à cette réprimande, M. Haman répondit que son travail était plus précieux qu’une chambre remplie d’or. Sa mère lui rétorqua : « Mon fils, aimer son travail est important mais sache que le travail ne finit pas mais l’homme si.Je ne te demandepas d’abandonner le travail, mais plutôt de trouver un équilibre dans ta vie. Pourquoi ? parce que tu as excessivement pris tontravail à cœur jusqu’àun niveau où tu es devenu asociale, distant du monde qui t’entoure. Deux semaines plutôt, tu as failli mourir seul dans cette maison à cause de ta forte inclinaison vers le travail. Mais laisse-moi te dire, un arbre n’est pas debout à cause de son costaud tronc mais à cause de ses multiples racines enfoncés dans le sol qui lui donnent la force de résister à des tempêtes violentes. Ces racines sont la famille. La famille est tout ce qui nous reste quand on a tout perdu.D’ailleurs, c’est grâce à elle que tu es encore en vie. Mon fils, tu dois changer ton comportement envers les autres. En tant que mère, je te suggère de ramener ton épousetout en lui montrant qu’elle est indispensable dans ta vie. » M.Haman fit semblant d’accepterles conseils de sa mère pour s’en débarrasser d’elle.
M. Haman est un ingrat. Après tout ce que sa famille et la pauvre Farida ont fait pour que ce dernier se rétablisse de cette maladie qui lui trainait vers la tombe, il refusa de changer son mode de vie tout en oubliant que le temps est un juge. Deux ans plus tard, l’entreprise voulut un Directeur comptable puisque l’actuel devrait prendre sa retraite. En outre, M. Haman se préparait pour ce poste depuis des annéeset le moment était venu pour lui de s’asseoir sur ce fauteuil tant convoité. Il était sûrd’être le prochain Directeur, non seulement parce qu’il était le plus expérimenté, mais aussi le plus dévoué à cette tâche. A sa grande surprise,l’entreprise désigna une autre personne. Cette personne était non seulement moins expérimentée et moins âgée que lui, mais aussi moins dévouée. Pourquoi ? parce que celle-ci était mariée tandis que M. Haman était seul.
M. Haman n’en croyait pas à ses yeux. Il débarqua dans le bureau du Grand Boss et demanda : « pourquoi cette ingratitude envers ma personne ? dans ce lieu je travaille plus que quiconque, je ne m’absente jamais.Et s’il s’agit de l’expérience, j’en ai plus!. Mais dites-moi pourquoi pas moi ? » M. Haman battait la table de son poing. Son Boss prit la parole et dit :
« calmez-vous M. Haman. Nous sommes désolés que cela arrive. Tout le monde dans cette entreprisevoudrait que tu sois l’élu y comprispersonne q la ui vient d’être promue. Car,tu t’es donné corps et âme pour valoir les intérêts de notre prestigieuse entreprise. Mais hélas ! ta situation matrimoniale ne te permet pas d'accéder à un poste de responsabilité parce que tu n’es pas responsable. » M. Haman répliqua: « en quoi mon statut matrimonial devrait impacter ma nomination ? est-ce moi qui travaille ou mon épouse ? » le Boss répondit « je suis désolé M. Haman. Ce sont les textes qui stipulent ces règlements. On ne peut pasaller à l’encontre du règlement intérieur de l’entreprise. Encelui qui peut gérer une familleadministration, on dit : « peut gérer non seulement une entreprise, mais aussi une nation. »L’essentiel n’est pas de travailler comme une machine, mais de trouver un équilibre entre la vie familiale ou sociale et la vie professionnelle.» M. Haman n’eut aucun mot à dire et sortit du bureau avec des yeux larmoyants.
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