Trophée des plumes 2022 - Lettre à mon père
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Trophée des plumes 2022 - Lettre à mon père , livre ebook

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Description

Une fille mise à la rue par son père.

Informations

Publié par
Date de parution 10 mai 2022
Nombre de lectures 84
Langue Français

Extrait

Lettre à mon pèreCe weekend ellen’avaitqu’une chose à faire, c’était dese reposer. Mentalement et physiquement. Elle avaitperdu l’équilibre entre lapetite et l’adulte enelle. Quand ? Comment ? elle ne saurait le dire. Elle tente en vain de retrouver ce semblant dejuste milieuqu’elle avaitmis en place. Quelque chose s’est brisé.En entreprise une remarque revient de plus en plus « Niélé on te sent moins combattive, tout va bien ? » oui, ellen’aplus cette hargne du début.Elle est tombée dans un mutisme, ou une résignation ? Une résignation face au faitque les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaiterait et qu’importe la volonté qu’elleymettrait, si elle n’estpas aidée,les choses n’avancerontpas.Ah ! unpointpositif, elle demandede l’aide maintenant. Ellen’a plus peur dese faire rejeter, elle demande de l’aide et si la réponse nelui estpas favorable ce n’estpasgrave. Alors cette résignation ou ce mutisme ?elle s’observe. Lapetite fille apris le dessus surl’adulte. Comment le sait-elle? Si l’adulte avait le dessus, elle respireraitprofondément, essaierait de comprendre ses émotions et agirait avec diplomatie. L’adulte n’estprésentequ’en entreprise. Elle est posée, réfléchie, ne prend plus rien à cœur, et s’adapte à son environnement tant bienque mal. Elle devient deplus enplus sage et mure. Lapetite en revanche elle a une âme de bohème,mom louko nekh rk leu kham, elle n’en faitqu’à sa tête. Actuellement elle adiakhassé(mélangé)les cartes,todjkassyi, (brisé les verres),en affrontant l’adulte et en lui disant «je veux être entendue ! Etje veux être reconnue ! Je veux que mon mal être et ma douleur soit entendue,je veux que tu arrêtes de m’opprimer !» on a tendance à croireque lapire des oppressions vient de l’extérieur. Mais la pire des oppressions c’est quand on est oppressé par sois même etque l’on ne s’en rendepas compte. Cette dernière cause des séquelles à l’intérieur de nous. Lapetite n’avaitpas conscience de sa douleur, mais l’adulte le lui a fait savoir sans le vouloir. En effet, l’adulte est devenue très curieuse, elle s’isole pour rester seule afin de se remettre enquestion régulièrement, Elle comprend mieux les sentiments, elle arrive à les décoder. Mais cette évolution,la petite l’observait et enprofitait à son tour silencieusement. Cequi faitqu’elle a compris commentetquand réagir. Elle apris son mal enpatience. Et voilà maintenant elle apris le dessus. Les gles dujeu ont changé. L’adulte ramasse les verres derrière son chemin. Elle n’en fait vraimentqu’à sa tête. Elle impose desjournées détente, de l’expression d’émotions, si elle veut pleurer rien à faire, elle va pleurer, elle est très capricieuse. Maispouvons-nous lajuger ?l’adulte demandepardon à cettepetitequ’elle ablessé et séquestré en elle. En voyant comment elle s’exprime sans s’arrêterelle se rend compte de l’ampleur des dégâts de l’adulte. Grandir troptôt sans comprendre tout ce que cela voulait dire lui a couté cher. Lapetite crie à l’aide. Vous savezquelquefois en dormant onpeut faire un cauchemar en criant mais sans son, ce cri est tellement effrayant qu’il peut nous réveiller en sursaut en se demandant si on est devenu muet. Lapetite demande de l’aide de toutes les manièrespossibles, avec du mal mais elle demande de l’aide. On dirait une personne qui a été séquestrée et qui a peurde se faire rattraper par l’adulte, elle court, elle crie, elle se retournepour voir si elle est suiviepar l’adulte mais elle court, elle ne s’arrête pas. Elle a l’impression que si elle ne sort pas de cette prison cette fois ci, elle va en mourir. Elleterrifie l’adulte car l’adulte est mauvaise, elle a fait croire à tout le mondeque tout allait bien, elle a affiché sonplus beau sourire en disant « tout va bien» cette menteuse est maintenant apeurée de voir que la petite crie et qu’elle
commence à se faire entendre. Dans ces moments de dépression et de remise en question, où lapetite apris le dessus, lepère l’a mise dehors, à trois heures du matin. Comme la mère. Quelques années auparavant. Mais là, elle ne connaitpersonne dans cette ville. Elle ne saitpas où aller.Elle décide d’éteindre toute émotion.Ce n’estpas le moment. Faut sortir de cette merde. Elle a voulu la liberté. Maintenant faut assumer. Est-ceque vous vous demandezpourquoi dèsqu’ily’a un affront entre eux etelle, ils la mettent dehors ? La mère est allée loin en l’étouffant unjour. Mais sérieusement pourquoi ils la mettent dehors ? Sapersonne dérange, elle les met face à leur responsabilité, etc’est affolant, ilspréfèrent agir en lâche au lieu d’affronter, ilsla mettent dehors pour se dire tout va bien. Ils vivent dans le déni. L’affronter voudrait dire affronter leur manquement. Chuuut les murs tremblent, les meubles bougent vite lestableaux décrochent du mur, faut arrêter le séisme ! on la met dehors et c’est réglé. Tout redevient calme, tout redevient serein, ALHAMDOULILAH ! Le séisme va vous venir de l’extérieur, vous allez affronter vos responsabilités. Le père, tu lui as demandé deprendre ses responsabilités en lui demandant dequitter la maison. Cher père, tu fuis les tiennes en la mettant dehors.Ça va ? Tu arrives à tenir le choc ? La mère, tupleures ? où tu te rends compte des dégâts révélés augrand jour ? Pas le choix ! asseyez-vous et écoutez-la. Elle aessayé d’attirer votre attention de l’intérieur apparemmentça n’apas marché. On va faire autrement. Ce type de parents est difficile. Car ils sontconvaincus d’avoir raison, de bien faire, en se réconfortant avec les quelques devoirs respectés. Et la déformation du statut parental dans la religion n’aidepas.On sedemande réellement s’il n’yavaitpas eu de religion, est ce que les enfants se soulèveraient contre leursgéniteurs ? Est-ce que ces géniteurs auraient une excusepour valider leur lâcheté ? Chut le séisme va devenir national faut descendre le rideau ! Non,on va crever l’abcès. A tous lesparentsqui lisent buvez de l’eau, prenez vos médicaments contre la tension, on risque d’assister à des appels d’urgence frénétique.Et lepère, avec ton égo surdimensionnépensant savoir tout, avoir tout vécu,que personne n’est rien sanstoi. Seulement, tu ne connaispas la vie de famille. Chuut faut pas direça ! il va dire «je ne vaispas lalire,je n’aipasqueça à faire, elle est malade». Cette capacitéque tu as à minimiser les autresparticulièrement tes enfants est incroyable. Le père, tu es un personnage vraiment contradictoire. Tu es le premier à prôner être un fervent religieux. Mais il faut voir ton comportement à côté. Un manipulateur avec tes enfants. Tu as ce discours de « Je ne me mêleraipas de sa vie, je vais l’observerpour voir où cela va la mener» avec un tonpour direque c’est voué à l’échec.Lapetite a envie de te direquêtre absentpendantplus de 18 ans et venir penser que tu es indispensable c’est que tu ne manques vraiment pas de toupet.Voyez venir les tantes affolées avec leur soi-disant plainte pour la faire culpabiliser et la « raisonner », allez au diable. Allez sermonner cesgéniteurspour voir s’ils vont être réceptifs. Ou vous aussi vous êtespareilsqu’eux ? Vous avez les mêmes comportements et réactions, aucun d’entre vous n’acceptera de recevoir une critique de son enfant. C’est normal que vous vous souteniez dans votre hypocrisieparentale. Epargnez nous votre manipulation ! Vous vouspensezparfaits,que vous êtes des héros. Vos enfants voient vos défauts, vous n’êtes pas parfaits!Et au fait le père, l’adulte va répondre à ton mailaujourd’hui :le
respect se mérite et il est réciproque, que tu sois mari, parent, employeur. Faire des reproches ne veutpas dire manquer de respect. Lepère, tu as des comptes à solder avec tes enfants. Tu les as abandonnés, qu’importe les raisons. Assume.La mère, onpeut êtreplus compréhensive avec toi, au moins tu asporté tes ovaires et tu as assumé taprogéniture. Mais elle se prend pour qui pour faire le procès de sesgéniteurs ? Elle se prend pour leur fille ainéequ’ils ont manipulée, violentée, maltraitée, et àqui,ils demandent d’être reconnaissante pour « tout ce que nous avons fait pour toi » allez-vous faire voir ! Elle est reconnaissantepour la vieque vous lui avez donnée, de l’avoir nourrimême si elle auraitpréféré être étouffée à la naissance, de lui avoir appris à ne compter sur personne, de l’avoir responsabilisée très tôt.Elle vous est reconnaissante pour votre absence à vos devoirsqui lui apermisd’être consciente, mature et ambitieuse.Le père l’a mise dehors car il voulait lui prouver qu’ellen’estrien sans lui. Tu as la mémoire courte. Te souviens-tuquand la mère l’a mise dehors alorsqu’elle n’était qu’uneadolescente ? Elle estpartie sereinement. Refermant laporte en se disant «je n’aiplus deparents àpartir d’aujourd’hui». 22 ans et orpheline. Son cœur saigne, mais ce n’estpas le moment d’arrêter l’hémorragie. Au contraire. Saigne. Saignepour que l’adulte puisse atteindreses limites. Saigne pour qu’elle se souvienne. Saigne pourqu’ellepuisse renaitre. Saigne…Elle s’enest sortie ! Donc toiqui as été absentpendantplus de 18 ans tu vas venir lui direqu’ellen’estrien sans toi ? Tu ne manquespas d’audace et d’insolence.Tupensaisqu’enlui demandant dequitter les lieux à trois heures du matin,qu’elle allait resteret te supplier ou te demander pardon ?Elle ne s’excusera pas.qu Parce ’ils se diront «elle s’est excusée c’estque nous avions raison depuis le début» Elle ne redorerapas votre image. Bien entendu, ily’en a des parents adorables qui méritent d’être parent. Que Dieu descendepour remettre à leurplace cespseudosparentsqui se croient infaillibles. Cesparentsqui sont incapables de direpar orgueil «pardonne moi ». Que Dieu descende et porte la voix de ces enfants opprimés dans le silence à cause de cette déformation du statutparental. Que Dieu descendeprotéger ses orphelinsqu’il a confié à ces êtres hautains et abusifs de leur statut. Papa : Je t’ai réclamé dèsquej’ai commencé àparler.Je t’ai aimé sans te connaitre.J’ai crié ton nomquand elle me frappaitet m’humiliait. Tu m’as sortie de sesgriffes.Je t’ai fait confiance.Je comptais sur toipourguérir. Mais tu m’as trahie.Tu m’as lâchéquandj’avais leplus besoin de toi.Tu m’as demandé de quitter ta maison la nuit.Tu es allé dormir. En toute tranquillité. Jusqu’à ronflerlorsquej’ai fermé laportederrière moi à 3h06. Et pourtant. Je t’aimais. J’avaisbesoin de toi. Etaujourd’hui, je cherche mon équilibre. Sans toi.
Sokhna Maguette SIDIBE
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