Trophée des plumes 2022 - (PARFUM ET SOUVENIRS)

Gaelle Bissala

Description

cette histoire est le reflet de ce qu'un objet, une odeur, un endroit peut déclencher comme émotion chez un être humain.

Informations

• Publié par: DameGaelle
• Date de parution: 24 mai 2022
• Nombre de lectures: 62
• Langue: Français

Extrait

PARFUM ET SOUVENIRS

Elle était en train de faire le grand ménage dans sa chambre quand elle est tombée sur ce flaquant de parfum violetƋu’elle avaitrangé dans un coin de son armoire. Il était Đoŵŵe Ŷeuf, Đoŵŵe s’il Ŷ’avait jamais été touché. Encore dans son emballage elle le prit, l’ouvƌit. En un mouvement elle appuya dessus et là, le liƋuide s’Ġvapoƌa; l’odeuƌ, Đette odeuƌ fƌuitĠe laramena à des souvenirs Ƌu’elle avait ƌaŶgĠ daŶs une partie secrète de soŶ Đœuƌ. Elle s’Ġtaitcomme, déportée dans une autre diŵeŶsioŶ, le teŵps d’uŶ iŶstaŶt,elle revivait toute l’histoiƌe liĠe à Đette odeuƌ. Un soir en rentrant chez elle, téléphone à la main elle reçutuŶe ŶotifiĐatioŶ, Đ’Ġtait uŶe Ŷouvelle deŵaŶde d’aŵis. Le Ŷoŵ de Đette peƌsoŶŶe Ŷelui disait rien. Curieuse elle alla sur son profil voir qui Ġtait Đette ŵLJstĠƌieuse peƌsoŶŶe. C’Ġtait uŶe peƌsoŶŶe Ŷoƌŵale, tout Đe Ƌu’il LJ a de plus huŵaiŶ,elle ne l’avaitjamais vu au paravent. Alors pourquoi voudrait-il devenir mon ami ? se questionna-t-elle. Pas très emballée, elle décida dans un premier tempsde Ŷe pas l’aĐĐepteƌ. QuelƋues jouƌs s’ĠtaieŶt ĠĐoulĠs avaŶt Ƌu’ellene revienne sur sa décision, sans aucune raison précise. Bonjour et bonne année  Bonjour, à toi de même, avait-elle répondu.

Puis un silence pendant plusieurs jours. Ne sachant pas pourquoi, peut-être par pure curiosité elle décida de reprendre la conversation avec cette personne.

        

Bonjour, comment vas-tu ? Bonjour, je vais bien et toi? ŵ’avait-il répondu. Je vais bien aussi, merci.Il est ďieŶ Đoƌse l’iŵage suƌ ta photo de pƌofil? Oui la bannière corse, de quelle ville es-tu ? Pointe-Noire, au Congo Brazzaville. Ah bon? Đ’est ŵa ville Ŷatale! j’LJ ai passĠ ƋuelƋuesune de mes plus belles années. Ah oui ? Oui, dans quelle quartier habites-tu ? moi je ne vivais pas loin de la brasserie Moi je suis apƌğs la ďƌasseƌie…

Il semblait très enthousiaste, et très heureux de se remémorer tous ses souvenirs. Et elle, elle était plutôt ĐoŶteŶte de disĐuteƌ aveĐ lui. FiŶaleŵeŶt Đe Ŷ’Ġtait pas uŶe si ŵauvaise idĠe d’accepter en ami Đette peƌsoŶŶe. QuelƋues jouƌs passğƌeŶt eŶĐoƌe avaŶt Ƌu’ils Ŷe se laŶĐeŶt daŶs uŶe autƌe ĐoŶveƌsatioŶ. C’Ġtait uŶ diŵaŶĐhe soiƌ, jouƌ de St valeŶtiŶ, les aŵouƌeudž s’eŶivƌaieŶt d’aŵouƌ et les solitaiƌes se terraient daŶs leuƌ solitude, puis il LJ avait les ĐĠliďataiƌes Ƌui s’aŵusaieŶt à se ŵoƋueƌ les uŶs des autƌes. C’est daŶs Đette optiƋue Ƌu’elle lui eŶvoLJa uŶ ŵessage.  Coucou, comment vas-tu ? Coucou ! bien et toi ?  Ça va supeƌ, aloƌs ƌaĐoŶte t’as pƌĠvu Ƌuoi pouƌ la St Val ?

 Cette fête commerciale non! ƌieŶ du tout. (EŶtƌe Ŷous soit dit j’ai toujouƌs peŶsĠ Ƌue Đe disĐouƌs veŶait des peƌsoŶŶes Ƌui Ŷ’assuŵaieŶt pas d’ġtƌe saŶs ValeŶtiŶe! rire mais revenons à notre histoire). Et de ton coté ?  Bah disant que St ValentiŶ Ŷ’a pas vƌaiŵeŶt ŵoŶ adƌesse, paƌĐe Ƌue depuis là il Ŷe vieŶt pas!  Ah ah ah! il ĠĐlata de ƌiƌe avaŶt d’ajouteƌ peut-ġtƌe Ƌue Đe Ŷ’est pas ValeŶtiŶ Ƌue tu dois atteŶdƌe, Đ’est peut St Edouaƌd, ou St JustiŶ….  C’est possiďle oui! répondit-elle morte de rire.  Dis-moi la salle de cinéma Rex existe elle toujours? j’ai pas ŵal de souveŶiƌs de cette endroit, je me souviens que des fois je séchais les cours pour aller suivre des films là-ďas….  Elle Ŷ’edžiste plus, Đ’est uŶe Ġglise Ƌui a ĠtĠ ŵise à la plaĐemaintenant. Mais Đ’est Ƌue Đe jeuŶe homme dû fairel’ĠĐole ďuissoŶŶiğƌe!  Oui, il ŵ’aƌƌivait dela faire oui,de teŵps eŶ teŵps… ŶoŶ ŵais uŶe Ġglise? ah mais franchement je Ŷe sais pas si Đ’est le ďoŶ eŶdƌoit pouƌ LJ ŵettƌe uŶe Ġglise vu le geŶƌe de filŵ Ƌui LJ Ġtait projeté ! je dis ça je ne dis rien !  Rooooh Mr assume avoir vu des films pas très catholiques ! ils en rigolèrent tous les deux. Cette Ŷuit Ġtait le ĐoŵŵeŶĐeŵeŶt d’uŶe ďelle aŵitiĠ eŶtƌe deudž peƌsoŶŶes sĠpaƌĠes paƌ des ŵillieƌs de kilomètre.

 Ils se donnaient rendez-vous tous les soiƌs, ils ƌestaieŶt des heuƌes à s’ĠĐƌiƌe, ils se découvraient de nombreux points commun. Comment peut-oŶ se seŶtiƌ aussi pƌoĐhe d’uŶe peƌsoŶŶe si loiŶ. Les ŵots avaieŶt uŶe iŵpoƌtaŶĐe iŶĐƌoLJaďle, suƌtout ƋuaŶd l’oŶ s’est souveŶt seŶtit iŶĐoŵpƌis, tƌouveƌ uŶe personne qui a le même degré de folie que nous, et qui laisse encoƌe s’edžpƌiŵeƌ soŶ âŵe d’eŶfaŶt. Je Ŷe le verrai peut-ġtƌe jaŵais eŶ vƌai, ŵais je suis heuƌeuse de l’avoiƌ daŶs ŵa vie, se dit-elle. PouƌƋuoi Ŷ’es-tu jamais revenu depuis ton départ ?  Ce Ŷ’est pas l’eŶvie Ƌui ŵe ŵaŶƋue,ça fait des années que je me promets de le faire mais à ĐhaƋue fois ça toŵďait à l’eau. TieŶs j’avaisprévule faiƌe l’aŶ deƌŶieƌ ŵais Ŷous ĠtioŶs tous confinés. Mais je pense que je viendrais cette année, et tu me feras redécouvrir cette ville qui ŵ’a vu Ŷaitƌe.  Ce serait sympa. Mais je mesuis toujouƌs deŵaŶdĠe ĐoŵŵeŶt tu ŵ’avais tƌouvĠ, Ŷous Ŷ’avons auĐuŶ aŵi eŶ ĐoŵŵuŶ… ĐoŵŵeŶt eŶ fait?  Hmmm très bonne question, je suis tombé sur ton commentaires sur une page et je me suis dit cette fille a le même sens de folie que moi, il se peut que nous nous entendions bien et aussi j’avoue Ƌue toŶ souƌiƌe ŵ’a pas ŵal ŵotivĠ aussi. Je Ŷe ŵe suis pas tƌoŵpĠ, vous Ŷ’ġtespas seules dans votre tête ! (rire)  Merci pour ce compliment cher monsieur mes locataires et moi en sommes flattés ! votre souƌiƌe Ŷ’égale pas le ŵieŶ, ŵais il Ŷ’est pas ŵal! rire

Il lui paƌlait de soŶ eŶfaŶĐe, de Đe Ƌu’il avait vĠĐuet elle l’ĠĐoutait. Elle s’attaĐhait de plus eŶ plus à lui, et cela semblait être réciproque. Que fait-oŶ d’uŶe ƌelatioŶ à distaŶĐe? je Ŷ’ai pas les ŵoLJeŶs pour aller le voir, et est-Đe Ƌu’il vieŶdƌa uŶ jouƌ iĐi? mais pourquoi est-ce que je me pose toutes ces questions ? nous ne sommes pas en couple! je peŶse Ƌue je suis eŶ tƌaiŶ d’avoiƌ des seŶtiŵeŶts pouƌ lui… je Ŷ’avais pas prévu ça mon Dieu! je Ŷ’airien demandé moi et me voilà avec des papillons dans le ventre, se dit-elle.  Coucou !  Hello ! comment va ?

   

Je vais bien et toi ? Moi aussi je vais ďieŶ, ça LJ est j’ai pƌis ŵoŶ ďillet! C’est uŶe ďlague? tu viens vraiment? Ƌu’est Đe Ƌui t’a poussĠà franchir le pas ? DisoŶs Ƌu’il LJ a uŶe ĠtiŶĐelle Ƌui ŵ’a doŶŶĠ l’eŶvie de sauteƌ le pas.

Apƌğs plus de 1ϱ aŶs il allait ƌeveŶiƌ iĐi, Đ’Ġtait ƋuelƋue de spĠĐiale pouƌ lui, Đe Ŷ’Ġtait pas Ƌu’uŶ voLJage, Đ’Ġtait aussi pouƌ lui uŶ ƌetouƌ audž souƌĐes, uŶe ƌeĐoŶŶedžion, une réconciliation entre son passé et son présent. Elle allaitle voiƌ pouƌ la pƌeŵiğƌe fois. Qu’allait-il se passer ? resteraient-ils de bon amis ou l’alĐhiŵie les ĐoŶduiƌait veƌs ƋuelƋue Đhose de plus passioŶŶel? il lui disait souveŶt Ƌu’elle l’eŶvoutait au point de ne plus vouloir dormir pour rester discuter avecelle, il la disait Ƌu’eŶ elle il tƌouvait uŶ apaiseŵeŶt, uŶ ĠƋuiliďƌe…. EŶ lui, elle tƌouvait uŶ aŵi, uŶ paƌteŶaiƌe, uŶ ĐoŶfideŶtet peut être un aŵouƌeudž….

Le jouƌ J Ġtait eŶfiŶ aƌƌivĠ, il avait atteƌƌi depuis peu, 8h du ŵatiŶ ƋuaŶd il l’eŶvoLJa uŶ ŵessage lui disant Ƌu’il avait foulĠ la teƌƌe de ses aŶĐġtƌes. Ils avaieŶt pƌĠvu de se voiƌ à 1ϲh, à la fiŶ de soŶ seƌviĐe. Le rendez-vous Ġtait pƌis daŶs uŶ ƌesto Ƌu’elle l’avait pƌoŵis lui faiƌe dĠĐouvƌiƌ.

Enfin elle était devant la porte du restaurant, elle ouvrit la porte ; regardant à gauche, puis à droite avant de le voiƌ, eŶfiŶ. Il Ġtait assis, il seŵďlait stƌessĠ ďieŶ plus Ƌu’elle, il tapait uŶ peu du pied. Elle avaŶça, se mit devant lui, tout sourire en disant : coucou ! il se leva, lui fit la bise avant de lui tirer la chaise. Ça va? tu Ŷ’as pas eu tƌop de ŵal à te ƌetƌouveƌ?  NoŶ, le tadži ĐoŶŶaissait tƌğs ďieŶ l’eŶdƌoit. Il seŵďlait Ġŵu etémerveilléd’eŶfiŶ la voiƌ, et elle essaLJait du ŵieudž Ƌu’elle pouvait de Ŷe pasêtre maladroite. Ils y étaient restés des heures à parler et à rire aux éclats, comme deux vieux amis qui se retrouvaient après une longue séparation. Ils ne finissaient pas de se raconter la vie, ils étaient enfin là,l’uŶ eŶ faĐe de l’autƌe, il n’y avait plus de distance, plus d’ĠĐƌaŶ, juste deudž peƌsoŶŶes, deudž ƌegaƌds, deudž âŵes. Il leur fallait rentrer à la maison, ils sortirent du restaurant, ŵaƌĐhğƌeŶt ƋuelƋues ŵiŶutes, avaŶt Ƌu’il la deŵaŶde de s’aƌƌġteƌ. Il prit ses mains en la regardant dans les yeux, il eut uŶ sileŶĐe, l’oŶ pouvait eŶteŶdƌe le ďƌuit deleurs deudž ĐœuƌsƋui ďattaieŶt. J’ai ƋuelƋue Đhose pouƌ toi, dit-il en sortant de son sac, un carton violet. Il le dĠposa daŶs ses ŵaiŶs. Elle lui avait laissĠ eŶteŶdƌe Ƌu’elle Ġtait addiĐt de paƌfuŵ, et il s’eŶ Ġtait souvenu. Ill’avait doŶĐ offeƌt Đe flaƋuaŶt violet, Đe paƌfuŵ Ƌui aujouƌd’hui la faisait voLJageƌ daŶs ses souvenirs.Il ƌetiŶt soŶ souffle, feƌŵa les LJeudž puis soupiƌa avaŶt de les ƌouvƌiƌ, et il la dit, je dois t’avoueƌ quelque chose.

Si la distance les avait rapproché, la proximité les garderait il uni ? était-ce donc là,le dĠďut d’uŶe autƌe histoire ou la suite de la précédente ?la ƌegaƌdaŶt daŶs les LJeudž, uŶ peu stƌessĠ, il dit…….Griiiinnnn ! un bruitƌeteŶtit, Đ’Ġtaitla sonnerie de mon réveil !

Et, je parie quevous voulez savoiƌ Đe Ƌui s’est passĠ apƌğs? moi aussi !ŵais ďoŶ j’ai dû ŵe réveiller, et ŵe ƌĠsigŶeƌ à Ŷe pas ĐoŶŶaitƌe l’issue vĠƌitaďle de Đette ƌeŶĐoŶtƌe. Mais j’ai Đhoisi de Đƌoiƌe à uŶe fiŶ heureuse pour eux, quoiƋue….

GAELLE BISSALA