Trophée des plumes 2022 - (UN ETERNEL ESPOIR)

Arinala Hanitra

Description

TROPHEE DES PLUMES 2022
HANITRARINALA - UN ETERNEL ESPOIR
Une bouffée d'air frais chatouillant mon visage finit par me réveiller. Je suis dans mon lit, recouverte uniquement d'un léger drap. Je tourne la tête vers ma fenêtre que je ne ferme plus. Je dois avouer que ce que je vois est magnifique. Un sublime mélange de cieux en robe bleu nuit et d'une légère touche de bande rose et jaune à l'horizon, le tout parsemé d'étoiles encore brillantes. Cela a l'air paradisiaque, mais je sais que cette félicité ne durera pas. L'aube est le seul moment de la journée où la nature n'est pas hostile envers les habitants de cette région. A gauche de ma tête, ma montre de chevet affiche cinq heures onze du matin juste en dessous de la date, 13 juin. En théorie, nous sommes donc en hiver. Mais je sais pertinemment qu'une fois le soleil levé, ces brises fraîches qui caressent ma peau ne seront qu'un lointain souvenir. D'ici peu, un ciel bleu immaculé remplacera ces milliards d'étincelles au-dessus de ma tête tout en apportant son lot de chaleur écrasante. A sept heures du matin, la chaleur sera déjà suffocante. Je ne bouge pas, me contentant de fixer mon plafond. Je devrais me lever, mais mon corps s'y refuse. Je le comprends… Je le pousse vraiment vers ses limites. Ce matin par exemple, je ne m'étais couchée qu'à une heure du matin. - Maman, debout! Je souris à mon fils de dix ans qui entre en trombe dans ma chambre et saute sur mon ventre.

Informations

• Publié par: hanitrarinala
• Date de parution: 01 juin 2022
• Nombre de lectures: 21
• Langue: Français

Extrait

HANITRARINALA - UN ETERNEL ESPOIR TROPHEE DES PLUMES 2022 Une bouffée d'air frais chatouillant mon visage finit par me réveiller. Je suis dans mon lit, recouverte uniquement d'un léger drap. Je tourne la tête vers ma fenêtre que je ne ferme plus. Je dois avouer que ce que je vois est magnifique. Un sublime mélange de cieux en robe bleu nuit et d'une légère touche de bande rose et jaune à l'horizon, le tout parsemé d'étoiles encore brillantes. Cela a l'air paradisiaque, mais je sais que cette félicité ne durera pas. L'aube est le seul moment de la journée où la nature n'est pas hostile envers les habitants de cette région. A gauche de ma tête, ma montre de chevet affiche cinq heures onze du matin juste en dessous de la date, 13 juin. En théorie, nous sommes donc en hiver. Mais je sais pertinemment qu'une fois le soleil levé, ces brises fraîches qui caressent ma peau ne seront qu'un lointain souvenir. D'ici peu, un ciel bleu immaculé remplacera ces milliards d'étincelles au-dessus de ma tête tout en apportant son lot de chaleur écrasante. A sept heures du matin, la chaleur sera déjà suffocante. Je ne bouge pas, me contentant de fixer mon plafond. Je devrais me lever, mais mon corps s'y refuse. Je le comprends… Je le pousse vraiment vers ses limites ces derniers temps. Ce matin par exemple, je ne m'étais couchée qu'à une heure du matin. - Maman, debout! Je souris à mon fils de dix ans qui entre en trombe dans ma chambre et saute sur mon ventre. Il était couvert de la tête jusqu'au pied de vêtements noirs pour le protéger des coups de soleil. En le regardant, le documentaire que j'avais vu hier soir pendant le dîner me revient en mémoire et cela me donne presque envie de pleurer. - Tu ressembles à un petit ninja dis-je d'une voix rauque.

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HANITRARINALA - UN ETERNEL ESPOIR TROPHEE DES PLUMES 2022 -Ouiiii… me dit-il en souriant tout et en faisant des gestes de combats maladroits. Je vais te ramener la plus jolie pomme du verger aujourd'hui. - C'est gentil mon chéri. Mais fais attention quand tu seras là-bas. Ne t'expose pas au soleil. -Promit maman… me répond-il, toujours en souriant, tout en descendant doucement de mon lit. - As-tu pris ton petit déjeuner? - Yep. Grand-mère est déjà debout et papa va m'emmener à l'école dans cinq minutes. J'y vais me lance-t-il déjà presque arrivé devant la porte. - À mon tour de me lever dans ce cas. J'ai l'impression d'être la grande paresseuse de la maison! En entendant mes mots, mon fils se tourne vers moi et prend un air grave. - Maman, ne dis pas ça! Mamie et papa me disent souvent que ton travail est important pour notre ville. Je sais que c'est pour nous sauver tous que tu travailles autant. Je suis fier de toi, rajoute-t-il avec un regard plein de respect. Je ne peux m'empêcher de mettre ma maindevant ma bouche et mes yeux. Mon cœur se gonfle de joie rien qu'avec ces petits adorables. C'est réconfortant. Hier soir, pendant le dîner, un documentaire sur le mode de vie des humains d'il y a 70 ans était diffusé à la télé. Le film montrait à quel point les humains étaient inconscients. Ils tenaient une bombe à retardement entre leurs mains et jouaient au handball avec. À qui revenait l'obligation de protéger l'environnement? Qui devait protéger le leur et qui pouvait compenser avec leur fameuse taxe carbone? Payer pour avoir le droit de polluer! Et encore plus drôle, racheter aux autres pays leurs droits de polluer s'il leur en restait encore! Quelle absurdité! Tout au long du reportage, je m'étais posé des questions comme: pourquoi ne pas avoir utilisé cet argent pour sensibiliser massivement la population sur les dangers du changement climatique? Pourquoi ne pas avoir utilisé cet argent aussi pour développer des technologies bénéfiques et accessibles pour tous? Enfin, peu importe, tout cela n'a plus d'importance maintenant. Cette fameuse bombe avait inévitablement explosé. Dix pays n'existent plus ainsi que quelques îles, la montée des eaux a redessiné la carte du monde et près d'un sixième de la population mondiale a disparu. Hélas, cela continue. Le taux de mortalité est toujours supérieur à celui de la naissance actuellement. Le vingtième siècle, siège de l'industrialisation, fut marqué par le début de la grande catastrophe. En seulement une centaine d'années, les êtres humains avaient réussi à briser un écosystème stabilisé depuis des milliers d'années. Étant une scientifique, je n'ai rien contre les changements. Les évolutions, les transformations, les mutations sont inévitables, partout dans l'univers. Seulement, celui-là n'était pas en notre avantage et nous en payons le prix actuellement. Entre la 2

HANITRARINALA - UN ETERNEL ESPOIR TROPHEE DES PLUMES 2022 mondialisation, le régime capitaliste et la consommation de masse, il était devenu impossible pour l'homme de trouver l'équilibre entre leurs avidités, leurs conforts et leurs sécurités sur le long terme. Mais tout cela appartient au passé désormais. Nous sommes en 2110 et les êtres humains sont déjà en train d'écrire un nouveau chapitre de son histoire. Si j'étais née un siècle plus tard, je ne me sentirais pas aussi en colère ni nostalgique puisque je n'aurais connu que le monde dans lequel je vis actuellement. Mais je me souviens encore des arbres et des fleurs dans la ville de Fandriana où je vivais quand j'étais petite. Je me souviens encore des chants des oiseaux sauvages et des chiens qui aboyaient dans la nuit. Maintenant, posséder un chien ou n'importe quel animal de compagnie est devenu un luxe puisqu'il faut les nourrir. Je finis par me lever. Je me dirige vers ma salle de bain et me tiens un instant devant le miroir. Regret et espoir se bousculent dans ma tête. Ce matin, mon fils va participer à une sortie scolaire hebdomadaire. L’État a décrété que dès le début de leurs scolarisations, les enfants doivent participer à des actions de préservation et de sensibilisation afin de repousser le désert qui s'est installé petit à petit autour de notre ville. Ce n'est pas sans danger pour eux puisqu'à midi, la température peut facilement atteindre les 40°C. Je soupire. Dommage que cette loi n'existait pas encore un siècle plus tôt. Mais l'heure n'est plus au regret. Au moins, des mesures concrètes ont été prises. Et contrairement aux pays du Nord surtout, le choc a été moins sévère pour les Gasy, déjà habitués à de fortes températures. Cela nous a permis de nous adapter plus rapidement. Mon plus grand espoir réside dans mon travail. Je suis biologiste. Et depuis cinq ans, je travaille au sein d'une équipe d'une centaine de scientifiques répartie dans le monde entier. Nous essayons tous les jours de développer des végétaux à croissance rapide, capables de résister à la chaleur globale. Je dois tenir encore un peu. Nous avons fait de gros progrès. L'espoir est là. Peut-être que d'ici une quinzaine d'années, mon fils pourra se balader à midi avec un simple t-shirt. Je lâche un autre soupir. Au moins, la grande catastrophe de 2057 a servi de leçon au genre humain. Les conglomérats et les grosses sociétés multinationales existent encore. Mais la plupart des brevets pouvant améliorer la vie sur terre sont désormais tombés dans le domaine public. En plus, la société civile est devenue plus regardante sur les avancées des recherches scientifiques, surtout en laboratoire. Nous l'avons peut-être enfin trouvé cet équilibre qui manquait tant à l'humanité au siècle dernier. Du moins, je l'espère. Le mot bien-être n'est plus un concept et chacun semble être un peu plus conscient de l'impact de leurs décisions sur leurs environnements immédiats. En tout cas, je me battrai pour préserver cet espoir et cet équilibre pour mon enfant, pour moi, pour mes proches et pour l'ensemble de cette belle planète, la maison de l'humanité.

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