Un défi sans fin
288 pages
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Description

Après avoir à nouveau raté son bac, le jeune Claude Bernard quitte sa pension pour rejoindre le domicile familial, la mort dans l’âme... Et pourtant, c’est à ce moment que l’incroyable destinée d’un des plus grands chercheurs du XIXe siècle se met en marche. Considéré comme le fondateur de la médecine expérimentale, on suit la vertigineuse ascension de ce jeune cancre dans lequel sommeille un génie de la science. Personnage atypique, Claude Bernard tentera tout d’abord une carrière d’écrivain et dramaturge, avant de se tourner vers des études en pharmacie et en médecine. "On doit toujours douter", avait écrit Descartes, et Claude Bernard applique ce principe à la lettre, s’attirant plus de reproches que d’éloges de la part de ses pairs. C’est un personnage attachant et émouvant à travers lequel on découvre la belle époque et les grandes évolutions de la médecine et de la recherche scientifique. À la fois scientifique et artiste, Claude Bernard ne séparait pas la science de la philosophie, la médecine des arts, et c’est peut-être cela qui fit de lui un des plus grands chercheurs que la France ait jamais portée. C’est avec beaucoup de talent et d’adresse que Peter Wise nous livre cette passionnante biographie savamment romancée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748372052
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un défi sans fin
Peter Wise
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Un défi sans fin
 
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Tant de personnes m’ont aidé à retracer la vie de Claude Bernard afin d’écrire ce roman biographique. Marie-Aymée Marduel en est l’une des dernières descendantes, bien que parente éloignée : sa description de l’arbre généalogique de la famille, ses documents personnels et les copies des plus marquants d’entre eux, ont été essentiels à ma recherche. Christian Guillarme, président de l’association « Les amis du Musée Claude Bernard » à St Julien-en-Beaujolais, m’a permis de me familiariser avec l’environnement et les possessions personnelles de Claude Bernard, et a mis à ma disposition d’importants documents supplémentaires sur son passé. Je voudrais aussi remercier les collaborateurs du Collège de France, de l’institut de France, des bibliothèques d’UPMC Paris, de la bibliothèque interuniversitaire de santé, Paris (l’ancien BIUM), ainsi que ceux de la Bibliothèque Municipale de Lyon. Et tout particulièrement, je remercie mon épouse Irma qui m’a assisté d’une merveilleuse façon en rassemblant beaucoup d’informations, écoutant patiemment mes idées et commentant le texte.
- Pour poursuivre des détails biographiques et scientifiques de Claude Bernard, avec des liens compréhensifs à ses textes originaux, nous recommandons le site web www.claude-bernard.co.uk .
- Pour toute correspondance avec l’auteur, nous vous demandons de le contacter sur l’email suivant : mail@claude-bernard.co.uk .
- Un blog au sujet de CB est disponible à         http://tinyurl.com/BernardBlog
 
 
 
 
 
Prologue
 
 
 
La jeunesse fleurit dans l’espoir et les rêves. Certains en font leur vie. D’autres cherchent à briller, à s’enrichir – ou simplement à comprendre le monde comme il va. Le jeune Claude rêvait encore. Après ses décevants résultats au collège de Villefranche-sur-Saône, ses parents l’avaient inscrit pour une année au collège de Thoissey, dans l’espoir qu’il y décrocherait son bac. L’établissement étant très éloigné de son foyer dans le Beaujolais, Claude était en pension. Il se sentait seul : l’un de ses vieux amis de Villefranche travaillait à Lyon, et deux autres étudiaient à Paris. Il n’arrivait pas à se lier avec ses nouveaux camarades de classe, et sa timidité l’aliénait davantage.
 
Ses études ne l’enthousiasmaient pas plus qu’avant. Il savait néanmoins se passionner pour certains sujets scientifiques. Sans aucun doute, ce Fresnel était un génie. Ses astucieuses lentilles prismatiques perchées sur les phares le long de la côte assuraient maintenant la sécurité des voies maritimes. Claude s’intéressait aussi à la philosophie. On doit toujours douter, avait écrit Descartes. Appliquant ce principe à la lettre, le jeune homme se mit deux fois ses professeurs à dos en mettant leur enseignement en question. Cette vaine révolte ne lui valut que les ricanements de ses compagnons d’études et la colère à peine voilée de ses professeurs. Il décida alors de se réfugier dans ses pensées ; lorsqu’il trouvait un coin tranquille, il s’y installait et lisait. Le nouveau romantisme n’était guère prisé au collège, et il le déplorait souvent dans ses lettres à son ami lyonnais. Claude aimait vraiment écrire et ses lettres ne cessaient de s’allonger. Ses vers s’agrémentaient d’une prose très descriptive et pleine d’imagination.
 
Chez les Bernard, personne ne s’était encore aventuré dans la littérature ou la science ; la plupart des hommes étaient des travailleurs manuels, et les quelques connaissances mathématiques de son père ne lui avaient pas vraiment profité. Sa mère, moins instruite, avait les pieds sur terre et savait prendre les bonnes décisions. Leur situation financière, malgré tout, était délicate malgré leurs vignes. Que diraient-ils donc en apprenant que leur fils avait à nouveau raté son bac ?
 
Il était terrifié.
 
Dans la diligence, deux jeunes filles faisaient maintenant route avec lui. Bien en chair et les lèvres boudeuses, elles éveillaient son désir à son grand embarras. Claude était assez beau, quoique dégingandé, mais le bulletin scolaire déprimant qui était enfoui dans son cartable le préoccupait tellement qu’il ne pouvait répondre à leurs regards furtifs que par un vague sourire. Le cabriolet d’un villageois de sa connaissance l’attendait à Villefranche. Pendant leur périple dans les collines, Claude savoura les nouvelles locales : le décès inattendu du maire, la nouvelle route qui devait écourter le trajet vers Saint-Julien, son village natal. Ce petit plaisir s’envola tandis que, plein de lassitude, il grimpait la colline vers le hameau de Chatenay.
 
Les battements de son cœur s’accélérèrent, et la difficulté du chemin n’en était pas la seule cause.
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
— Merde ! hurle-t-il vers le ciel immaculé. Il s’approche de la maison, le sentier bordé de vignes lourdement chargées de fruits. La porte de la maison est entrouverte, et il baisse brièvement la tête pour ne pas heurter le linteau. Personne en vue. Avec un soupir de soulagement, il gravit calmement les escaliers vers sa chambre et laisse choir son sac et sa mallette sur le plancher. Ignorant la lettre posée contre l’encrier sur la lourde table en chêne, il se jette sur son lit et s’endort aussitôt. Deux heures plus tard, il se réveille, profondément inquiet. Son père attend certainement de lui un bulletin scolaire décent. Il va citer en exemple son ami Ronne, studieux apprenti dans une pharmacie lyonnaise, ou ses deux autres amis d’enfance devenus étudiants en droit à Paris.
 
Son premier face-à-face s’avère strictement conforme à ce qu’il avait prévu. Il endure bravement la colère et la déception de l’auteur de ses jours, assis face à lui, et accepte les reproches somme toute raisonnables qu’il lui adresse. Oui, il s’est montré paresseux ; c’est vrai, il n’a pas su saisir les perches qu’on lui a tendues. La grassouillette Mme Bernard s’affaire nerveusement, écoutant leur conversation tout en feignant de ne s’intéresser qu’à la soupe qui mijote sur le feu. Claude redevient un petit enfant pleurnichard tandis que son père poursuit son offensive :
— Je me demande à quoi rime tout ça. Les Jésuites de Villefranche n’ont rien pu tirer de toi, et maintenant…
Claude hausse les épaules, résigné, tandis que son père se penche sur le document posé devant lui sur la table. Il ne peut que froncer les sourcils à la lecture du dernier bulletin scolaire de son fils, résumant les vains efforts des professeurs du collège de Thoissey pour lui faire décrocher son bac. Grand, rigoureux, Jean-François Bernard est lui-même devenu enseignant – mais par nécessité. Ses vignes et sa maison faisaient partie de la dot de son épouse ; il a longtemps été un vigneron prospère, avant de se heurter à la saturation du marché régional. Il a cru un moment se tirer d’affaire en s’associant à un certain M. Richard et en exportant sa précieuse production vers la capitale par péniches ; mais le vin s’est gâté en cours de route et cette audacieuse initiative s’est achevée sur un désastre financier.
Désormais, chaque jour, M. Bernard père accueille chez lui quelques enfants du village ; dans la grande pièce contiguë à la cuisine, il tente, pour quelques sous, de consolider leurs acquis en arithmétique, en lecture ou en écriture. Son enseignement satisfait les familles les plus ambitieuses – celles qui refusent de confier l’éducation de leurs enfants au seul curé de Saint-Julien. Qui plus est, Mme Bernard mère offre la soupe à leur progéniture.
— Pour l’amour de Dieu, lance Mme Bernard à son époux, fiche la paix à ce pauvre garçon ! Je suis sûre qu’il a fait de son mieux.
Elle se tourne vers son enfant, avec un sourire doux et patient :
— Que veux- tu faire maintenant, Claude ?
Les épaules du malheureux s’affaissent, puis sa tête, tandis qu’il fouille dans ses poches pour en extraire une lettre qu’il déplie et pose devant lui :
— Je ne sais pas vraiment, confesse-t-il, penaud, mais Ronne vient de m’écrire. Il semble ravi de son apprentissage chez Millet, à Lyon. Peut-être que je devrais essayer la pharmacie, moi aussi.
— Bien sûr, ils n’attendent que toi ! répond son père, sarcastique. Reste à savoir quelles qualifications tu peux leur présenter…
— Ronne me dit qu’on n’a pas besoin du bac pour un apprentissage en pharmacie. Apparemment, Millet est maintenant sous contrat avec l’école de médecine vétérinaire. Il a besoin d’un coup de main et propose un stage. Je pourrais essayer, et si ça me plaisait…
Sa voix déraille tandis qu’il lit à nouveau la colère sur le visage de son père :
— Bien ; et combien cela nous coûterait-il cette fois de t’envoyer à Lyon, t’amuser avec ton ami ?
— Monte dans ta chambre, ordonne doucement Mme Bernard à son fils. Ton père et moi discuterons de tout cela plus tard.
Claude soupire et se lève de sa chaise inconfortable, dépliant sa grande carcasse pour souhaiter bonne nuit à ses parents d’un vague mouvement de tête. Après avoir tapoté affectueusement la tête de sa sœur, il gravit les escaliers avec lassitude. Il entend à peine les éclats de voix lorsque, peu après, le sommeil vient dissiper ses pensées moroses.
 
 
— Tu es si dur avec ce garçon, Jean-François !
— Bien sûr que je le suis ! À son âge je travaillais dans les vignes tout en étudiant. C’est un rêveur, Jeanne. Crois-moi, s’il continue comme ça, il n’arrivera à rien.
Un silence, puis…
— D’accord François, mais nous-mêmes, où en sommes-nous ? Tu as beau a

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