Un étranger au paradis du Brésil
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Un étranger au paradis du Brésil , livre ebook

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Description

René Hover, jeune médecin français, exerce dans un petit port de pêche brésilien où la vie s’écoule paisiblement. Les habitants l’ont accueilli avec contentement. Il invite Caroline De Montcoutray à connaître le petit paradis où il vit. L’auteur décrit les us et coutumes du peuple de cette région tropicale au cours des années soixante-dix. Les règles de vie sont très éloignées de celles en vigueur en Europe. L’idylle sera menacée par un personnage que le couple européen devra affronter. Ils seront tentés d’utiliser les moyens qui heurtent leur morale, mais qui sont coutumières dans le pays parce que les gens ne croient plus à l’efficacité de la police et de la justice. L’amour qui unit Caroline et René sera fortement mis en danger à cause de la divergence de leurs morales réciproques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 août 2019
Nombre de lectures 3
EAN13 9782414345977
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-34598-4

© Edilivre, 2019
Du même auteur
Du même auteur :
– Proposta para uma ranicultura moderna
Fundação Gutenberg Rio de Janeiro 2004 (épuisé)
– La voile en liberté
Edilivre collection classique 2013
– Entre la ficelle et la corde
Edilivre collection classique2013
– Prendre son temps pour ne pas le perdre
Edilivre collection récit de croisière 2017
– Des moments d’égarement
Edilivre collection érotique 2019
Exergue

Si l’on suppose quelqu’un qui n’aurait jamais été amoureux, auquel ce sentiment serait tout à fait étranger, il aurait certainement du mal à s’intéresser à un roman consacré à cette passion.
Michel Houellebecq “Soumission” Ed Flammarion
Ce livre est un roman. Les personnages sont des compositions à partir de différents caractères observés dans la vie réelle. Il est écrit à la forme personnelle, bien que l’histoire n’ait aucun rapport avec la vie de l’auteur.
Toute ressemblance avec des personnes, des noms propres, des lieux privés, des noms de firmes, des situations existant ou ayant existé, ne saurait être que le fait du hasard.
* * *
Avant-propos
Le peuplement de cette presqu’île commença bien avant les années cinquante dans un paysage chevauché de collines et bordé d’une plage ou les vagues rases viennent mourir lentement.
Les pins maritimes avaient grandi sous la poussée du vent du large, les arbres d’autres essences leur avaient cédé cet espace parce qu’il ne leur convenait pas. Il leur fallait un vent moins constant et moins saumâtre et surtout une terre plus riche que le sable. Ces pins maritimes était d’un bois différent forgé dans l’adversité. Il en va-t-ainsi de tous les êtres vivants.
Les collines furent oubliées pendant “ Cent ans de solitude ”. La Praia Rasa (Plage Rase) ne facilitait pas le débarquement des grands voiliers et du côté du continent un marais hanté de sauriens servait de barrière naturelle pour protéger la nature de ce qui n’était pas encore considéré comme un petit paradis.
Dans le passé antérieur au règne de la Princesse Isabelle, une jetée de pierres avait été érigée sur une bande rocheuse de la baie de Manguinhos qui est assez bien protégée du mauvais temps. Aujourd’hui encore, à marée basse, on peut observer une proéminence de pierres amoncelées formant une piste qui s’en va chercher la mer profonde.
Des milliers d’hommes et de femmes épuisées découvrirent le Brésil en faisant leurs premiers pas sur ces pierres, ils étaient les survivants d’une traversée mortelle pour les plus faibles. Au fil des ans, très peu réussirent à s’échapper en se jetant dans la mer pour atteindre la côte de la baie voisine, la Praia Rasa.
Ici je dois citer un passage du livre “Búzios” de Anibal Fernando Henrique Martinho et de Marcelo Lartigue que j’ai traduit du portugais : “ Une loi, qui aujourd’hui peut paraître très étrange… les Portugais interdirent la pêche sur tout le littoral” . Et plus loin : “ La région côtière au Nord de Rio de Janeiro jusqu’à Campos, fut destinée à la culture et à l’élevage, les activités des grandes “fazendas”. En 1679, João Fernandes (aujourd’hui une plage de Búzios porte son nom) fut condamné à mourir au pilori à Barra de São João, pour avoir commis le crime de pêcher illégalement dans les eaux de Búzios. Les noirs évadés de ces fazendas sont à l’origine des habitants de Rasa” .
Cette loi absurde avait comme objectif de fixer la main d’œuvre dans les fazendas. La mer et la terre nourricières étaient si généreuses envers les hommes qu’il ne leur était pas nécessaire d’aller travailler chez le riche propriétaire terrien. Les fugitifs choisissaient la voie de terre en traversant le marais hanté par des reptiles dangereux de toutes sortes pour se joindre à la communauté d’homme libres. La population s’organisa pour survivre cachée et isolée du reste du monde. Ils sont en vérité les premiers possesseurs des terres de Rasa.
A l’époque il y avait ce que l’on appelle des “ quilombos” 1 créés par les propriétaires des esclaves, ces derniers y abandonnaient les vieux, les malades et les handicapés qui ne servaient plus à rien. Mais la Rasa donna vie à une communauté où les fils naquirent libres bien avant la promulgation de la loi “du ventre libre” qui décrétait que les enfants d’une esclave n’appartiendraient plus au propriétaire de la mère.
Rasa ne fut jamais un quilombo de moribonds. La communauté prospéra grâce à la générosité de la mer et du sol. La similitude du climat avec celui de la côte Ouest de l’Afrique fut déterminante, les survivants réussirent à utiliser leurs connaissances culturelles africaines pour pêcher, planter, élever des animaux, faire la farine de manioc et construire leurs maison de torchis. Grâce au manque de communications, les cent ans de solitude durèrent pendant plusieurs générations après l’abolition de l’esclavage. 2
De fait, aujourd’hui encore il y a des familles de Rasa qui ne démontrent aucun signe de race blanche, ils sont d’un beau noir bleuté. Beaucoup d’entre eux vivent une longue vie, c’est que leurs ancêtres qui furent les survivants de tribulations sélectives leur ont transmis une génétique robuste.
Bien plus tard, dans les années soixante-dix, arrivèrent les pionniers blancs à la recherche d’espace pour commencer une nouvelle vie, la partie restante de la Forêt Atlantique fut détruite pour fabriquer le charbon de bois qui servait aux “churrascos” 3 des vacanciers de Búzios. Ce déboisage caractérisait et caractérise encore la possession de la terre comme la loi l’indique…
Les premiers vrais possesseurs de la terre de Praias Rasas depuis plus d’un siècle n’eurent pas l’audace ni les moyens de s’opposer aux nouveaux envahisseurs. Peu d’entre eux savaient lire et écrire et ne connaissaient pas leurs droits. Des droits qui furent toujours ignorés dès les temps de la “ fazenda de Campos Novos ” 4
* * *


1 . Il y a deux types de quilombo, celui que le propriétaire d’esclave a fondé et où sont placés les esclaves en fin de vie, les estropiés et ceux qui ne peuvent plus travailler. Et le quilombo secret formé par les esclaves fugitifs.

2 . En 1888 le Brésil fut le dernier pays à décréter l’abolition, ce fut plus par convenance économique que par humanisme. Les esclaves n’en restèrent pas moins dépendants des propriétaires des terres.

3 . Barbecue ou grillades sur feu de charbon de bois.

4 . La ferme des nouveaux champs.
1
Quand je suis arrivé au Brésil je venais de fêter mes trente ans, cet immense pays de tous les climats, de toutes les couleurs de peau et détenteur de toutes les richesses minérales était sur le point de quitter le club des pays en voie de développement pour enfin tenter de jouer un rôle parmi les grands dans la géopolitique mondiale.
Je pensais, comme beaucoup d’autres Européens aventureux que nous avions choisi le pays de l’avenir, mais la raison principale de mon choix n’était pas de devenir riche. Nous disions en plaisantant que le Brésil sera toujours le pays de l’avenir.
Je suis médecin généraliste. Ma profession et l’expérience que j’avais acquise en Afrique de l’Ouest où j’étais interne des hôpitaux, m’ont permis de m’adapter assez rapidement à la vie sociale de ce pays. Les similitudes des climats et des comportements de la population sont assez comparables.
Ce village de pêcheurs n’était connu que de quelques Cariocas aventureux qui le visitaient au prix d’un voyage par une route périlleuse qui devait contourner la Baie de Guanabara. Les dix-huit kilomètres de pont qui unissent Rio de Janeiro à Niteroi n’avaient pas encore été construits.
Autant dire que mes patients étaient rares, ce qui me laissait beaucoup de loisirs pour profiter de toutes les bontés que la nature mettait à la disposition de ceux qui pouvaient se passer de lumière électrique, d’eau courante et de téléphone sans ressentir ces manques comme une épreuve de grand sacrifice.
Le village était constitué de petites maisons basses couvertes de toits de tuiles ou de chaume pour les plus modestes. Les premières avaient été construites autour de la petite place. L’église de style portugais en occupait le centre.
Aucune des maisons était mitoyenne, les terrains de petites dimensions étaient plantés de bananiers parfois de manioc et de haricots noirs. Quelques arbustes fruitiers comme les plants de pitanga 5 et d’acérola 6 en marquaient les limites.
Quelques habitants possédaient un âne ou une mule qu’ils laissaient en liberté quand il n’avait pas besoin de transporter un fardeau.
Les poules en liberté s’occupaient tout le jour durant à débarrasser les abords de toutes les vermines et colonies d’insectes qui auraient tenté de braver la vision et le bec acéré des gallinacés.
Du côté de la rue en terre, un manguier et parfois un avocatier donnait de l’ombre sur une petite cour séparée de la voie publique par un muret et un portillon bas.
Les flamboyants en fleur égayaient les rues en annonçant la venue de l’été.
Presque toutes les habitations étaient entourées d’une véranda pour les protéger de la pluie ou du soleil. Les hamacs étaient accrochés aux colonnes pour y dormir durant les nuits chaudes de l’été ou encore pour y faire la sieste après le déjeuner.
A l’arrière des maisons, sur le côté opposé à la rue, la churrasqueira 7 siégeait au milieu de la cour qui donnait de plein pied sur la cuisine. Devant le foyer en briques, la table faite de planches de coffrage épaisses avait les pieds fichés dans la terre battue et servait à tous les repas, sauf quand il pleuvait.
Ces arrière-cours comportaient aussi un puits entouré d’une margelle en pierre, ils avaient été creusés dans le sable du bord de mer dès les premières occu

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