Un hiver de canicule
288 pages
Français

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Un hiver de canicule , livre ebook

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Description

Alors, je vais certainement gâcher un peu une belle soirée. Alors, certains vont être tentés de changer de chaîne, parce que les SDF... Et pourtant, où se trouve-t-il, le vrai tsunami? En Indonésie ou si près de chez vous? Pas en France, vraiment? En êtes-vous si persuadé? Et si persuadé que la vie, jamais, ne vous jouera de mauvais tour? Prenez trente secondes pour méditer. En tout cas, ce soir, l'événement il se passe ici et nulle part ailleurs et, ne zappez pas, toutes les chaînes y reviendront inexorablement, j'en suis sûr. Parce que ce soir, nous allons vous parler de vous, oui vous. Potentiellement vous tous. Parce que ce soir, nous allons, surtout et par-dessus tout, agir pour vous, avec vous, concrètement et aussi longtemps qu'il le faudra pour aboutir à une solution complète, je dis bien complète, et durable. L'inattention, l'indifférence et l'inaction écartent et isolent toujours plus les plus précaires, au point que ceux-ci peuvent en mourir doucement... Ces derniers peuvent aussi se révolter, comme le fait le groupe de sans-abri d'"Un hiver de canicule" qui use de moyens – désespérés, délictueux, audacieux – pour se faire entendre, et diffuser leur cri d'alarme et leur appel à une révolution compassionnelle. Avec sa critique des sphères étatiques et médiatiques, mais aussi avec son espérance en un sursaut des citoyens, ce livre se fait le lieu de l'expression intolérable d'une réalité occultée, mais aussi de celle d'un profond credo humaniste.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 mars 2014
Nombre de lectures 25
EAN13 9782342020502
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0086€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait












Un hiver de canicule



Du même auteur



Paulette,
éditions Publibook, 2013
Olivier Laucournet










Un hiver de canicule






















Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook :




http://www.publibook.com




Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les
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limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou
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14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55






IDDN.FR.010.0119137.000.R.P.2013.030.31500




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2014



Avertissement



Ce roman est une fiction, pas la réalité.
Il doit être lu avec prudence, une fiction n’est pas et n’a
pas vocation à devenir la réalité.
Il n’est là que pour témoigner et faire réfléchir sur la
vraie motivation des médias, et sur ce qui se passe en bas
ou à côté de chez vous.
9


Première partie



1.
2 Mars 2005 – 17 h, quelque part dans Paris
— Et enfin la météo. Demain encore, des températures
glaciales. -15 prévus dans la capitale, -20 au plus bas dans
le Jura. Temps gris sur la majorité du pays. L’hiver est
décidément rude cette année. Rappelons d’ailleurs que la
nuit dernière, le record de froid a même été battu dans la
petite commune de Saugues en Haute-Loire. Une
température polaire de -29,5 degrés. Sortez couverts, et surtout, si
vous voyez quelqu’un en difficulté dans la rue, appelez le
115. Merci pour elle ou lui. Tout de suite, je vous laisse
avec votre programme « Super Turbo ».
— 29,5 ! Et tous ces malheureux qui errent dans les
rues pensa-t-Elle. Dans la douce chaleur de sa jolie Smart
rose, un frisson lui parcourut le dos au moment où Elle
zappa vers une fréquence forcément plus gaie… une radio
exclusivement musicale.
— Aujourd’hui, on n’a plus le droit, ni d’avoir faim, ni
d’avoir froiaaaaaah. On compte sur vous !
Ne fuyez pas la réalité, elle vous rattrapera toujours.
Heureusement d’ailleurs. Penser qu’en 2005 les Restos du
Cœur existent encore : quelle tristesse, quel échec de nos
sociétés modernes. Les Restos ont vingt ans. Vingt ans,
putain, vingt ans.
Noyée dans ses pensées, sa Smart caressa le pare-chocs
de la Polo noire garée devant Elle. Pas grave. Tellement
fréquent. Tiens, est-ce qu’ils donnent pour les Restos ou
11 d’autres causes ses propriétaires ? Non ? Encore moins
grave alors.
A peine descendue, Elle courut en direction de sa porte
cochère, puis se dirigea d’un pas rapide vers les escaliers
qu’Elle monta quatre à quatre jusqu’au troisième étage.
Encore essoufflée, Elle ne prit même pas le temps
d’allumer la lumière du palier pour enfoncer la clé dans la
serrure.
2.
12 Janvier 2001
Il était toujours aussi furieux, lorsqu’Il arriva, boitant
bas, avec une grosse heure de retard au travail.
— Salut Jean-Etienne, dépêche-toi mon vieux, les
allemands sont déjà en conférence depuis un bon moment.
On a essayé de les faire patienter, mais leur vol retour a été
avancé.
— Si tu crois que je m’amuse. Dis-moi plutôt dans
quelle salle ils se trouvent.
— En salle du Conseil. Mais qu’est-ce qui t’es arrivé,
ton costume est tout déchiré ?
— Mon costume ? Mince, mon costume ! Un costume à
plus de mille euros, comment n’ai-je pas pensé à mon
costume ? Une glace, vite une glace.
Sans desserrer les dents, mais la mine de plus en plus
renfrognée, Il courut vers les toilettes.
A peine trente secondes après, son cri raisonna dans
tout le bâtiment.
— RAAAAHHH, QUEL CONARD !!!
Il sortit rouge de colère à la recherche de son assistante.
Celle-ci, une petite femme un peu boulotte, engoncée dans
son tailleur – aussi rouge que ses joues et celles de son
patron à cet instant –, avait accouru dès le début du
« râle » de son bien-aimé chef.
12 — Valentine, trouvez-moi un autre costume dans la
minute. Regardez comment cet imbécile m’a détruit
celuici.
— Cet imbécile, mais quel imbécile Monsieur
Paletant ? Mais, mon Dieu, vous saignez Monsieur ! Il faut que
vous alliez à l’infirmerie. Je vous y rejoins avec un
costume neuf.
— Vous ne m’avez pas bien entendu ? Un costume tout
de suite, c’est un ordre. Pas de temps à perdre avec
l’infirmerie, ça attendra ce soir.
— Mais Monsieur…
— Exécution, ou la porte n’est pas bien loin !
Le « petit chaperon rouge » tourna prestement les
talons pour aller contenter « Père-grand ». Le jeune cadre
supérieur qui l’avait accueilli l’interrogea du regard.

— Y’en a marre de tous ces SDF qui polluent les
trottoirs. Plus possible de circuler sans s’en payer un ! Je
venais juste de sortir de chez moi et je me dépêchais pour
prendre le métro, lorsque je me suis entravé sur un qui
était là, au beau milieu du trottoir, allongé en train de
cuver sa Villageoise… Je suis sûr que je me suis fait une
déchirure. Et tu crois qu’il m’aurait aidé à me relever cet
ivrogne ? Non, il a continué à roupiller. Si je ne m’étais
pas retenu…
— Si tu ne l’as pas vu au milieu du trottoir, tu devais
sacrément te dépêcher. Panne d’oreiller ?
— Et alors, tu arrives toujours à l’heure toi ? En tout
cas, tu es bien comme tous les passants qui nous ont
doublé sans un regard : ta pomme d’abord, celle des autres
ensuite. Mon retard et ta galère pour faire patienter les
deutchs oui, ma déchirure et la douleur que je peux avoir
non. Enfin, ce n’est pas grave, je commence à connaître la
nature humaine. Bon, elle arrive ou quoi ? Bon sang, mais
qu’est-ce qu’elle fait Chorizo, elle le fabrique son
costume ?
13 — Désolé Jean-Etienne, je ne disais pas cela pour te
vexer. C’est que j’avais un peu de mal à comprendre
comment tu avais fait pour ne pas le remarquer. Pour les
allemands, on a géré, ne t’inquiète pas. Tu as très mal à la
cuisse alors ?
— Comme s’il m’avait planté un poignard en plein
milieu ce clochard « de mes deux ». Aucun souci de dossier
ultrasensible celui-là. Hormis buller et embêter les
honnêtes citoyens qui bossent : pas dures leurs journées.
Qu’estce que j’ai mal, mais qu’est-ce que j’ai mal. Enfin, ce n’est
pas le plus important. Il ne faut surtout pas qu’on loupe
cette affaire. Valentine ! VALENTINE ! C’est pour
aujourd’hui ou pour demain ?

Derrière lui, dans l’enfoncement du couloir, une femme
n’avait pas perdu une miette de la conversation. Une
femme d’une cinquantaine d’années, très élégante. Une
femme à l’allure élancée, l’air sérieux et décidé.
— Monsieur Paletant ?
Il sursauta.
— Madame la Directrice ?
— Que vous arrive-t-il ?
Pas un mot inutile. Jamais.
— Je vous prie de bien vouloir m’excuser pour mon
retard. Comme j’expliquais à Masson, j’ai connu un petit
désagrément durant mon trajet. Un pauvre bougre au
milieu du trottoir, je ne l’ai vu qu’au dernier moment, je suis
tombé

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