Un million de petites pièces
234 pages
Français

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Un million de petites pièces , livre ebook

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Description

Savina, Mattéo, Max, Aria, Lucas et Fiona sont six jeunes que tout oppose, à première vue.


Ce soir, ils ont un bal de promo. Ce devrait être la plus belle soirée de leurs vie. La fin d'une époque et le début d'une autre.


Bien qu'ils n'aient rien en commun, a priori, leurs destins vont s'entremêler le temps d'une soirée où tous les masques vont tomber suite à une nouvelle retentissante.


Qu'ils soient solitaires ou populaires, derniers de la classe ou diplômés avec distinction, ils trouveront l'un en l'autre un alter ego, tandis que tous leurs rêves sont remis en question.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 janvier 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414174133
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-17411-9

© Edilivre, 2018
Exergue

« Non, j’ai peur de cette longue existence qui est devant nous, je ne sais pas quoi en faire. J’ai l’impression d’être devant un précipice. »
Frédéric Beigbeder – Oona & Salinger
Savina
Ça y est, nous y sommes enfin ! pensai-je en enfilant ma robe rouge fraichement dégotée dans une boutique du centre-ville. Ce soir sera certainement la plus belle soirée de ma vie. J’ai déjà tout prévu depuis bien longtemps. D’abord, le directeur fera son discours annuel, saluant les mérites de chacun et contera des anecdotes que nul n’écoutera. Ensuite, viendra le tour de mon professeur principal qui, à son tour, évoquera des souvenirs de l’année écoulée. Et puis viendra le moment où je serai proclamée diplômée avec grande distinction. La salle se lèvera et m’applaudira en n’ayant d’yeux que pour moi. Et pour finir en apothéose, Mattéo m’invitera à danser jusqu’au petit matin et, en me raccompagnant chez moi, m’embrassera sur le porche et me dira qu’il m’aime.
La suite ne sera que formalité. J’irai à l’université et étudierai le droit pour devenir avocate. Je serai la meilleure dans mon domaine, car c’est toujours le cas. Quoi que j’entreprenne, je réussis.
Ce soir sera la plus belle soirée de ma vie. Ce soir, je serai élue reine du bal de promo.
Mattéo
Je suis allongé dans mon canapé depuis plus d’une heure maintenant. Je regarde avec insistance la petite araignée qui ne cesse de se balader sur le plafond blanc du salon. Elle va et vient depuis plusieurs minutes, cherchant désespérément un endroit où aller. Je suis comme hypnotisé par ses pas.
« Cesse donc de rester planté là, tu as ta proclamation ce soir ! » dit mon père en entrant dans l’appartement.
« Tu sais bien que je n’y vais pas. »
« Pourquoi ? »
« Parce que j’ai raté. J’ai trois examens à repasser. » lui dis-je.
« Comme c’est étonnant. »
« Je t’emmerde… » dis-je en marmonnant.
« Pardon ? »
« Rien. Rien… »
Je me lève finalement du canapé et me dirige vers la salle de bain. Je fais couler de l’eau dans le lavabo afin de faire suffisamment de bruit pour que mon père n’entende pas ce que je fais. Je prends ensuite le petit sachet de coke qui se trouve dans ma poche ainsi qu’une paille et la sniffe d’une traite. Mon téléphone vibre. C’est un message de Max.
« Est-ce que tu viens au bal ? J’ai de la bonne came pour toi. » m’écrit-il.
Je lui réponds que je viendrai. Même si, à la base, je n’avais pas prévu d’y aller. Je n’ai jamais été un élève brillant, bien au contraire. Je ne me sens pas vraiment à ma place parmi tous ces intellectuels. Pourtant, j’ai tout essayé pour faire partie de leur monde. Cours particuliers, étude rigoureuse durant des heures, etc. Mais rien n’y fait. Bien sûr, je pourrais me cacher derrière des excuses telles qu’une mère décédée et un père ne se préoccupant que trop peu de mon avenir, mais ce serait trop facile.
Non, je n’avais pas vraiment envie d’aller à ce bal. Mais je sais que j’y aurais l’occasion de boire à volonté et probablement de coucher avec l’une ou l’autre fille.
Max
En cette mi-journée du mois de juin, il fait terriblement chaud. Je suis allongé au bord de ma piscine, torse nu. Ne portant qu’un petit short blanc moulant et des lunettes de soleil. La bonne arrive près de moi et s’assied sur le transat à côté du mien.
« Je peux m’asseoir là un petit instant, ça ne te dérange pas ? » me demande-t-elle.
« Je t’en prie. »
Elle porte un short en jean lui arrivant juste au-dessus des genoux et un débardeur blanc laissant apparaître son soutien-gorge.
« J’ai appris que tu sortais ce soir ? » me demande-t-elle.
« Oui, je vais à mon bal de promo. »
« Je suppose que ton père a fait ce qu’il fallait pour que tu obtiennes ton diplôme… »
« Comme chaque année. » lui dis-je en souriant.
Mon père est un homme d’affaires incroyablement riche. Et le directeur de mon école reçoit chaque année des pots-de-vin à la période des examens. Mon père croit que je ne le sais pas. Il veut me faire croire que, si je réussis, c’est entièrement grâce à mes capacités intellectuelles et à mon travail. Mais je le sais. Enfin disons que je le devine. À chaque rentrée scolaire, le directeur revient avec une mine resplendissante. Exhibant avec fierté les photos de ses vacances à l’autre bout du monde aux murs de son bureau. Vacances qu’il n’aurait jamais les moyens de se payer avec un simple salaire de directeur. Cette année, lorsque je l’ai croisé après le dernier examen, il portait le dernier modèle de Breitling autour du poignet et me regardait avec un grand sourire.
« Dis-moi, est-ce que tu saurais me dépanner ? Mon fournisseur est à Saint-Barth’ jusqu’à la fin du mois… » me dit-elle.
« Tu as de quoi payer, Sara ? »
Elle pose sa main sur le haut de ma cuisse et me dit :
« Tu sais bien que oui… »
Aria
Tandis que Tony est sur moi et effectue ses va-et-vient, je tente de me rappeler la dernière fois où j’ai été heureuse. Le regard dans le vide, je fixe le plafond. Je n’oublie pas de pousser quelques gémissements de temps à autre, pour lui montrer que ce qu’il fait est bien et que je prends du plaisir. Même si c’est loin d’être le cas.
Je tente de me rappeler, mais je n’y arrive pas. J’ai bien quelques souvenirs qui me traversent l’esprit, comme cette fois où j’étais à Disneyland avec mes parents alors que je n’avais que sept ans. Nous nous promenions mains dans les mains dans les allées lumineuses du parc, croisant tous les personnages au fil de notre marche. Oui, j’étais heureuse à ce moment-là. Jusqu’au moment où, alors que je m’égarais dans un endroit déserté de tous, j’aperçus le personnage de Mickey ôter son uniforme et fumer une étrange cigarette. Je comprendrai plus tard qu’il s’agissait d’un joint. Je compris à cet instant que tout n’était qu’apparence et que les contes de fées n’existaient pas.
Je me remémore aussi le jour du mariage de mes parents. J’avais huit ans. La cérémonie était magnifique. Toute ma famille et les amis de mes parents étaient là. Même le meilleur ami de mon père, Bob, qu’il n’avait plus vu depuis longtemps. Ma mère était rayonnante et avait l’air d’une princesse avec sa robe blanche. Après s’être dit oui devant toute l’assemblée, nous étions tous allés dans une salle de fête, pour continuer à nous amuser et faire de ce moment un moment interminable. Oui, je pense bien avoir été heureuse à ce moment-là. Mais juste après, lorsque je me suis rendue aux toilettes, j’aperçus ma mère, à genoux, le sexe de Bob dans sa bouche. Je compris alors que tout n’était que mensonge et tromperie.
Non, vraiment, je ne parviens pas à me souvenir de la dernière fois où j’ai été heureuse. Tony accélère de plus en plus ses mouvements. Il commence même à me faire mal, mais je ne dis rien. En arrière-plan, mon petit baffle, relié à mon téléphone, joue Lullaby de The Cure . Après quelques secondes d’accélération, il pousse un râle de plaisir et je le sens se vider en moi. Il se couche ensuite sur le dos, à côté de moi. Dégoulinant de sueur et reprenant sa respiration comme s’il venait de courir un marathon. Dire que ça n’a duré que cinq petites minutes… Je me lève et vais dans sa salle de bain afin de me rafraîchir. Lorsque je reviens dans la chambre pour me rhabiller, il me dit :
« Alors bébé, t’es prête à remettre le couvert ? »
Il me dégoute.
« Je suis pas ton bébé. Et je dois y aller, j’ai un bal de promo ce soir. »
« N’y va pas, c’est pour les gamins. Reste avec moi. On sortira. »
Tout en remettant mon t-shirt, je lui dis :
« Tony, je ne t’aime pas, d’accord ? C’est seulement sexuel entre toi et moi. »
« Bien sûr, tu crois que je t’aime moi peut-être ? Seulement, t’es vraiment trop bonne. J’adore coucher avec toi. Et enlève-moi cette musique de dépressive, par pitié. »
Je ne réponds pas et regarde l’heure du prochain bus sur mon téléphone.
« Laisse-moi au moins te raccompagner. Qui sait, je te laisserai peut-être même me tripoter pendant que je conduis… » poursuit-il.
« Je t’appellerai un de ces jours. »
Lucas
« Alors, tu es prêt pour le grand soir ? » me demande ma mère en m’aidant à faire mon nœud de cravate.
« Oh, tu sais, c’est juste une proclamation… » dis-je timidement alors que ma mère manque de m’étrangler.
« Tu as tout de même un bal de promo ! Ce n’est pas rien ! Je suis vraiment désolée de ne pas t’accompagner… »
« Ce n’est rien maman, je sais bien que tu n’es pas en état de le faire… » lui dis-je en tentant de la rassurer.
« Je vaincrai ce cancer, tu le sais, non ? » me demande-t-elle en tenant mes joues entre ses mains.
« Je suis sûr que tu y arriveras. »
« Et, qui sait, peut-être que tu me ramèneras une fille cette année ! Ça me ferait tellement plaisir d’avoir une belle-fille… »
« Oui, qui sait… »
Je retourne dans la salle de bain afin de me parfumer. Ma mère, quant à elle, retourne s’asseoir dans le canapé, vêtue de son peignoir et d’un petit bonnet blanc cachant son crâne délaissé du moindre cheveu à cause de sa chimiothérapie. Cela fait un an qu’elle ne sort plus que pour se rendre à l’hôpital. Elle ne sait plus grand-chose sur ma vie. Tout ce qu’elle sait, c’est ce que je lui raconte. Je lui dis que je suis un garçon populaire, que tout le monde m’apprécie. Que j’ai du succès auprès des filles, mais que je suis réticent. Je veux trouver la bonne. La fille qui la rendra fière. Mais rien de tout cela n’est vrai. Je n’ai pas d’amis. Je passe toutes mes journées au fond de la classe. Seul. Les filles ne me regardent pas. Et je ne les regarde pas non plus. Je ne sais vraiment pas ce que je vais faire à ce bal de promo.
Fiona
Tandis que je peaufine ma valise, mon petit frère entre dans m

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