Wallonie, réindustrialisation et innovation «Sortir par le haut?»
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Description

Depuis le début de la crise économique qui s’est abattue avec violence sur le monde, de nombreuses voix s’élèvent pour mettre l’accent sur la nécessité et l’urgence d’enrayer le processus de désindustrialisation en Europe. L’enjeu : éviter la montée du chômage et de manière plus générale la paupérisation du continent.

La Wallonie n’échappe pas à cette menace. Pourtant au cours des dernières années, notre région a montré des signes clairs de redressement économique.

Notre région a-t-elle un avenir ? Sur quelles bases et avec quels atouts construire un renouveau ? Quels axes de développement privilégier et vers quelle économie s’orienter ? Comment y arriver ?

Des questions capitales. Une tentative modeste de propositions basées sur un long vécu dans l’industrie.

Jacques Pélerin est ingénieur (Université de Liège), docteur en Sciences appliquées (Université des Sciences et des Techniques de Lille) et diplômé en gestion (Université catholique de Louvain). Il est Président du Comité exécutif du GRE, Professeur invité à HEC-École de gestion de l’Université de Liège et Membre de l’Académie royale de Belgique.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782803104703
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

WALLONIE, RÉINDUSTRIALISATION ET INNOVATION « SORTIR PAR LE HAUT ? »
Jacques Pélerin
Wallonie, réindustralisation et innovation « Sortir par le haut ? »
Académie royale de Belgique
rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique
www.academieroyale.be
Informations concernant la version numérique
ISBN : 978-2-8031-0469-7

© 2015, Académie royale de Belgique
Collection L’Académie en poche
Sous la responsabilité académique de Véronique Dehant
Volume 56
Diffusion
Académie royale de Belgique
www.academie-editions.be
Crédits
Conception et réalisation : Laurent Hansen, Académie royale de Belgique
Illustration de couverture : Buscemi Loredana, Académie royale de Belgique
Publié en collaboration avec
Bebooks - Editions numériques
Quai Bonaparte, 1 (boîte 11) - 4020 Liège (Belgique)
info@bebooks.be
www.bebooks.be

Informations concernant la version numérique
ISBN 978-2-87569-172-9
 
A propos
Bebooks est une maison d’édition contemporaine, intégrant l’ensemble des supports et canaux dans ses projets éditoriaux. Exclusivement numérique, elle propose des ouvrages pour la plupart des liseuses, ainsi que des versions imprimées à la demande.
Préface
Un manifeste de combat
Le livre que signe Jacques Pélerin est un texte de combat. Il pourrait même être qualifié de manifeste tant émane de cet ouvrage une vision et une volonté de repenser la Wallonie et sa réindustrialisation au-dessus et au-delà des schémas classiques.
La crise constitue un séisme pour l’économie wallonne car elle la confronte à la globalisation de l’économie. Les foyers de croissance se déplacent vers les pays à forte démographie et caractérisés par un haut degré de recherche et de développement. Les services à haute valeur ajoutée ne sont plus l’apanage des anciennes sociétés occidentales : ils sont aisément délocalisables.
Bien sûr, on argumentera que la désindustrialisation est un phénomène commun aux sociétés matures. L’argument est correct, puisque la part de l’industrie dans le PIB a lentement glissé au cours du dernier demi-siècle. Mais cela n’explique pas tout : la valeur ajoutée industrielle de notre principal partenaire économique, l’Allemagne, est restée très stable. Il y a donc des explications qui dépassent une évolution apparemment inéluctable.
Quatre causes peuvent être associées à la désindustrialisation : la petite taille de nos PME (dont la structure doit être renforcée), le manque de « grandes entreprises », le déficit de flexibilité de notre tissu industriel, une valeur ajoutée par unité de coût du travail trop faible, un manque de culture entrepreneuriale et des difficultés à traduire les résultats de recherche en processus industriels. On peut aussi ajouter l’insuffisance du partenariat entre le système éducatif et le système industriel.
En Wallonie, le dépassement de ces obstacles passera immanquablement par des initiatives complémentaires des secteurs privé et public.
Le renouveau industriel passera donc par un écosystème partenarial qui associe l’entreprise, l’État, l’université et le monde syndical, sur le mode de concertation allemand.
Les grandes entreprises ont, au-delà de l’emploi direct créé, un impact indirect important, notamment par la sous-traitance qu’elles génèrent, par le secteur des services aux entreprises qu’elles dynamisent. Les renforcer, et consolider leurs sous-traitants locaux, est un enjeu essentiel de densification de notre tissu industriel. C’est cette approche industrielle par « filière » regroupant à la fois grandes et petites structures, que l’Allemagne a engagé dès 1950 et qui demeure un facteur clé du succès de son économie aujourd’hui. Plus une partie importante de la chaine de valeur ajoutée est produite en Wallonie, plus l’activité sera ancrée dans notre région.
Un effort de pédagogie et des modalités innovatrices d’intervention doivent encourager certaines PME à ouvrir leur capital pour, parallèlement à une amélioration de leur gestion, accélérer leur expansion et leur internationalisation.
En matière de recherche et développement enfin, il faut encore renforcer le modèle de la triple hélice, c’est-à-dire l’interaction entre mondes universitaire, industriel et public, dont les pôles de compétitivités sont une belle illustration.
Il faudrait peu de choses pour replacer la région wallonne dans une posture économique offensive car ses atouts sont innombrables. À commencer par un message politique combattif destiné à affronter les réalités concurrentielles. Entre le déni et l’accablement, il y a une troisième voie : celle de l’action conjuguée qui donnera confiance en un avenir pris en mains et qui permettra de maintenir les principaux acquis de notre modèle social. Mais cela exigera de définir soigneusement les atouts concurrentiels que la région wallonne peut déployer. Cela réclamera de l’unité, de la persévérance et un projet collectif.
Jacques Pélerin a dirigé des grandes entités dans le domaine industriel. Il nous livre ici l’essence de sa pensée, de ses convictions et de son projet. Ce texte, que j’ai l’honneur de préfacer, est une lecture indispensable pour tout responsable politique, économique et syndical qui choisira d’aborder l’avenir en face dans une perspective de progrès partagé.
Bruno Colmant,
Membre de l’Académie
Introduction
Depuis le début de la crise économique qui s’est abattue avec violence sur l’Europe, de nombreuses voix s’élèvent pour tirer le signal d’alarme sur l’évolution de l’industrie européenne. La Classe Technologie et Société de l’Académie royale de Belgique notamment, dans son manifeste La désindustrialisation de l’Europe , a mis l’accent sur la nécessité d’enrayer le processus pour éviter la montée du chômage et, de manière plus générale, la paupérisation du continent 1 .
Comme l’a montré l’économiste Patrick Artus dans le cadre de sa réflexion sur les causes profondes de la crise de la zone euro, les pays industrialisés du Nord de l’Europe ont bien mieux résisté à la crise économique que les pays du Sud, davantage orientés vers les services 2 .
Les industries, en générant des entreprises de service de nature plus « industrielle » et porteuses d’emplois, jouent ici un rôle structurant qui est mis en évidence par les études de l’UWE 3 .
Par ailleurs, nous Européens, n’avons pas le monopole de la créativité. L’histoire des découvertes nous incite à la modestie — nous n’avons découvert ni la poudre, ni les mathématiques ! La vision d’une Europe en tant qu’immense laboratoire de recherche d’où sortiraient par après les idées industrialisées à bas coût salarial dans les pays dits émergents, semble quelque peu méprisante.
Du reste, l’avance technologique que nous connaissions en Europe et aux États-Unis est en train de fondre comme neige au soleil dans certains domaines. Ceci est dû certes aux transferts technologiques du monde occidental vers ces pays en plein boom économique, mais également aux moyens financiers dont ces derniers disposent, leur permettant d’investir localement dans leurs capacités de recherche — souvent intégrées dans des centres R&D gigantesques.
Quelles sont les différentes pistes formulées en matière d’innovation et d’éducation ?
Au niveau de la Commission européenne, la prise de conscience quant à la nécessité de conserver et soutenir l’industrie se fait croissante. De nombreux programmes de développement voient le jour au niveau de l’espace européen, en particulier à l’initiative du Commissaire A. Tajani qui, en plaidant pour A stronger European Industry for Growth and Economic Recovery , définit différentes lignes d’actions prioritaires 4 . Certains de ces axes correspondent d’ailleurs à ceux qui sont défendus et poursuivis au sein de nos pôles de compétitivité wallons depuis plusieurs années déjà.
Sous l’effet de la crise économique, des fermetures, restructurations et pertes d’emploi — 3,5 millions d’emplois détruits en Europe ces dernières années —, la Commission remet donc la réindustrialisation au cœur de ses priorités dans son plan Europe 2020… Mieux vaut tard que jamais !
Outre un indispensable renforcement du marché unique et intégré, les priorités sont axées sur la modernisation de l’industrie européenne, les investissements en innovation et dans les nouvelles technologies, le développement des compétences et de l’esprit d’entreprendre, l’appui aux PME…
La volonté est de remonter à 20 % en 2020 la part de l’industrie manufact

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