Chroniques déjantées d’un (éduc) cadre un peu hors cadre
224 pages
Français

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Chroniques déjantées d’un (éduc) cadre un peu hors cadre , livre ebook

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Description

Ce volume 2 des Chroniques déjantées se présente sous forme de brèves inspirées d’une expérience éducative de terrain et largement orientées vers le second degré. Vince porte un regard à la fois engagé, tendre et acerbe sur les métiers du social. À travers ses punchlines, dessins, détournements, traits d’esprit, évocations poétiques, il nous pousse, au-delà d’un humour parfois potache, à nous interroger sur le sens de l’éducation ou certaines valeurs, il nous invite à sortir de nos zones de confort en interrogeant les pratiques éducatives et l’évolution du travail social. Il est des vérités qui ne peuvent s’énoncer que dans un esprit de dérision.



Une lecture décomplexée qui gratte, qui intrigue, qui enflamme, qui dérange, qui surprend, qui offusque, qui revigore et qui ne laissera en tout cas personne insensible.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 septembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414474783
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-47477-6
 
© Edilivre, 2020
Préface dessinée par Jiho

 
 
Il n’y a rien de pire que de devoir expliquer le sens de son intention juste après avoir fait un trait d’humour. C’est de la sorte que la blague devient complètement ridicule et que le message initial prend de fait des allures suspectes.
Je m’emploie néanmoins ici à justifier préalablement mon propos pour m’éviter d’éventuels frais d’avocat trop importants. On n’est jamais trop prudent.
A l’heure où le «  rire de tout » est plus que jamais menacé, je reste persuadé qu’il est pourtant l’ultime fondement de la liberté.
Sous prétexte d’inclusion à tout prix, notre système de valeurs actuel fabrique des tyrans de la pensée qui nous disent que ce n’est pas bien de rire de la différence. Je pense au contraire que c’est en riant de tout que l’on rend notre société plus juste.
Rire d’une bonne vanne sur une distribution de brassards de nage aux migrants, c’est dénoncer et refuser la fatalité d’une situation insupportable. Rire à l’idée qu’une personne non-voyante s’inscrive à l’auto-école, c’est sublimer le handicap et en faire une force de vie plutôt qu’un éternel apitoiement. Rire des différences corporatistes dans le secteur social, c’est avant tout souligner la richesse de la diversité interprofessionnelle. Rire de soi-même au milieu de tout ça, c’est faire preuve d’un peu d’humilité dans nos aspirations de « sauveurs d’humanité ». En ce sens, le rire n’est pas la moquerie.
Le problème avec le rire, je vous l’accorde, c’est qu’il est largement interprétatif, comme la parole d’ailleurs. S’exprimer c’est prendre un risque, toujours. Le risque d’être incompris. Il faut composer avec cette part d’aléatoire dans tout système de communication.
Se taire cependant, c’est encore plus dangereux. C’est laisser le champ libre aux prêcheurs mal intentionnés. Le rire a quant à lui une véritable dimension émancipatrice. Ce n’est sans doute pas anodin si certaines dictatures ou systèmes de pensée font la chasse aux humoristes qui dérangent leurs petites entreprises monocéphales.
Oui parce que le rire invite à penser, réfléchir, élaborer. Quand bien même on ne soit pas d’accord avec un sujet exprimé, il provoque toujours une réaction, invite à se positionner.
Certains de s’offusquer déjà : «  ah mais c’est trop facile de rire des plus faibles, ils ne peuvent pas se défendre  ».
C’est d’abord un postulat bien négatif que de sous-estimer le pouvoir de discernement d’un public. Ensuite, raisonner de la sorte c’est faire l’erreur de considérer le rire comme une arme contre laquelle il faudrait forcément «  se défendre  » alors qu’il n’est qu’un outil de lien social. Enfin, rire de tout implique l’acceptation de rire de soi. S’inclure dans les sujets du rire, c’est faire un pas vers l’autre.
Beaucoup d’auteurs ont théorisé sur le rire et ses fonctions. Des étudiants en travail social se penchent aussi régulièrement sur ce thème dans leurs travaux d’analyse des pratiques. Mais le rire échappe souvent aux cadres, par définition. Tenter de le définir, c’est aussi absurde que de prétendre contenir du sable fin dans sa main un jour de grand vent.
Vive le lâcher-prise !
Pour un déchiffrage aisé des acronymes, petit glossaire disponible en fin d’ouvrage.
~
Chroniques déjantées d’un cadre un peu hors cadre
 
Le respect de l’anonymat ?
Inspirons nous du secteur hospitalier qui a trouvé la parade.

~
« Bonjour je suis actuellement en 2 ème année d’éducateur spécialisé à l’IRTS et je suis à la recherche d’un stage de 1 ère année »…
De plus en plus difficile de trouver des terrains de stages on dirait, non ?
~
« C’est pas parce que la journée internationale des droits de l’enfant (20 novembre) précède la journée mondiale de la télévision (21 novembre) que ça te donne le droit de te coucher plus tard deux soirs de suite petit con ! »
~
« Vené les gars ! On fai pété le court de céfran se matin et on va québlo le lyssé ».
Euh… Et si vous démarriez la manif juste après le cours de français ?
~
A l’occasion du Black Friday, grosse démarque sur les prix de journée !
On annonce par exemple jusqu’à – 75 % sur les MNA.
La grande braderie du social est annoncée.
Profitez-en.
~
— Nous porterons une attention toute particulière aux projets qui prendront en compte la problématique de l’accès à l’emploi des parents isolés et sans solutions de garde.
(Prérogative CAF annoncée dans les priorités de financement de la politique de la ville).
Un projet « vente de congélateurs », ça marche ?
~
Dans les coins un peu reculés et faiblement peuplés, y a moyen que tu deviennes parfois l’éduc de tes potes. (emprunt à Célia Carpaye)
Tu ne vois alors plus tes amis de la même façon certes.
Mais dans ce cas-là, tu peux toujours te rassurer en te disant que ça aurait pu être pire si tu avais été proctologue ou gynécologue.
#gênance
~
Appréciation de fin de stage :
« M. a réalisé un stage d’une très grande qualité. Impliquée, sérieuse, elle a su témoigner de compétences clairement attendues dans le cadre de l’accompagnement des jeunes et de la protection de l’enfance. M. sait analyser les situations en mettant facilement sa pratique en lien avec les concepts théoriques importants. Ce sens analytique lui a permis de trouver une place adaptée dans l’équipe et auprès des usagers. Elle a réalisé des accompagnements éducatifs efficaces, dans un respect absolu du cadre d’intervention et avec des capacités empathiques évidentes. M. a su faire preuve également de compétences rédactionnelles appréciées de l’équipe. C’est en toute confiance que le service a pu lui confier une place éducative à part entière.
Dommage toutefois que, lors de son dernier jour de stage, elle ait mis un sucre dans mon café en me le servant alors qu’elle a toujours su que je le buvais sans sucre. Espérons que cette faute grossière ne lui coûtera pas la validation de son stage ».
~
La bonne parole éducative :
— Bin vous savez les jeunes, nous vivons dans une société de consommation à outrance. Le capitalisme nous bouffe tous, à petit feu. Il faut savoir résister, affirmer des choix forts, lutter, s’opposer, défendre une éthique. On veut nous vendre de l’instantané, du prêt à consommer, du produit à tout prix. Moi je vous le dis les gars, aujourd’hui plus que jamais on doit se poser les bonnes questions. Quel avenir veut-on laisser aux générations futures ? Enfin bref, on va pas refaire le monde ici et maintenant…
— Kévin, t’as fini ton Big Mac ? On t’attend je te signale.
~
— Je peux te voir quand pour mes démarches administratives ?
— Passe sur ma permanence le mercredi entre 10h et 12h.
— OK mais pourquoi t’appelles ça une permanence si tu n’y es pas en permanence ?
(Je sens qu’il va me casser les couilles lui pour ses démarches)…
~
— Alors ce stage, ça s’est bien passé ?
— Oui très bien. Le patron m’a juste dit que je devrais prendre plus d’initiales.
Abadakor. On n’en a pas fini du débat sur la discrimination patronymique !
Manifestement, en termes d’insertion, mieux vaut avoir un nom à particules (avec plus d’initiales donc) qu’un nom particulier.
~
On parle aujourd’hui de « dialogue de gestion » entre nos institutions et leurs partenaires financiers.
...

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