La Vengeance de Lady Sarah
66 pages
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La Vengeance de Lady Sarah , livre ebook

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Description

Méfiez-vous du rouge à lèvres d’une femme


Trompée par son baronnet de mari, Lady Sarah Graham-Moon, cinquante-quatre ans, se venge en distribuant aux habitants du village les meilleurs vins de la cave de l'infidèle - non sans avoir lacéré ses plus beaux costumes et maculé sa voiture de peinture...


Treize nouvelles au travers desquelles nous passons des états d'âmes d'un congélateur à des récits plus pragmatiques, de simples arrêts sur image à une balade au fil de la vie. Un conte, pour la poésie, un soupçon de violence, pour plus de réalisme, un voile de mystère, pour le suspense, un détour par les îles, pour l'exotisme, un peu d'amitié et un cri d'amour : mixez le tout et vous obtenez un recueil attrayant et attachant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 janvier 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782368325711
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lavengeance de Lady Sarah
Etautres nouvelles
La SAS 2C4L — NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demandeet pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui enendosse la pleine et entière responsabilité
Francine Rey-Terrin


La vengeance de Lady Sarah
Etautres nouvelles
Lavie est comme une boîte de chocolats…
Salejournée pour
Anthony
De lourdes gouttes de pluie clapotent contre lesvolets clos, entre lesquels la pleine lune s’immisce et auréoled’une clarté opaline les murs de la chambre. Le cadranlumineux tremblote dans la nuit ; le temps semble immobileAnthony Debourg se tourne et se retourne une fois encore. Les drapssont moites et froissés. Des fourmillements dans les mollets,Anthony fixe les chiffres fluorescents de son radio réveilcomme s’il pouvait d’un regard les faire défileret s’arracher à cette nuit qui s’éternise.Il regarde Sophie qui dort doucement, sa poitrine se lèverégulièrement et ses cils vibrent dans un soupir.

Il est nerveux. Ce rendez-vous, cet après-midi…S’il décroche ce contrat faramineux, c’est sûr,le fera passer chef de secteur. Evidemment il fera encore plus deroute, mais les avantages compenseront largement cet inconvénient.Lui qui aime tant être en déplacement, visiter sesclients, démarcher ses futurs acheteurs, un jour en Savoie, lelendemain en Ardèche ou tout autre département de larégion Rhône-Alpes. Les repas dans les petits restosgastronomiques d’étapes et le gentil hôteldouillet que son entreprise lui réserve tout au long de sonparcours ; la voiture de service, les copains de l’équipeavec lesquels il entre en compétition à celui quidécrochera le meilleur contrat ou la plus grosse vente. Cescollègues qui comme lui partagent le goût du jeu etparient ensemble à l’hippodrome de Parilly le samediaprès-midi…
Sophie n’aime paspasser la semaine seule, elle le lui reproche à tout bout dechamp. Pour lui, elle n’a repris son travail de laborantinequ’aux quatre cinquièmes, afin de pouvoir s’occuperde Tom le mercredi. Elle lui rappelle en toute occasion qu’ellea mis sa carrière entre parenthèses, et qu’elles’étiole petit à petit dans la routine et lequotidien. Ces derniers temps, il y a comme un flottement entre eux,c’est pour cela qu’il est rentré ce mardi soirsouper et passer la nuit avec sa femme. Il ne veut pas la perdre,mais son boulot…
 
Six heures trente, le réveilsonne. D’un geste rapide Anthony éteint la stridulation infernale et saute vivement sur sesdeux pieds. Le passage dans la salle de bain est long et minutieux.Il discipline ses cheveux courts et châtains, quis’assortissent si bien à son regard noisette. C’estson atout caché, celui qui fait flancher la balance du boncôté quand il lance un regard enjôleur àson vis-à-vis. Il vérifie la blancheur de son sourireet teste l’efficacité de son nouveau rasoir àtrois lames. Ses vêtements sont déjà prêts.Un tee-shirt blanc, une chemise gris foncé à finesrayures et une cravate grise à liseré qui se marie avecsa veste et son pantalon noir, sans oublier sa ceinture Hugo Boss àboucle allongée en métal matifié. La parfaitetenue de VRP ! Son petit déjeuner est vite avalé,Sophie vient de se lever et l’embrasse distraitement. Elle sentla sueur tiède, son haleine est chaude et invitante. Anthonysent une boule lui monter en haut de la gorge. Doucement elle lerepousse et il pose un baiser sur ses cheveux bouclés.
 
— Tu te rappellesque Tom joue ce soir contre les minimes de Gerland. Ce serait bienque tu sois là. 
— Je sais mapuce, mais c’est impossible, j’ai un gros client tout àl’heure et si tout marche comme je l’espère,j’enchaîne sur Chambéry. Je voudrais bien, c’estvrai, je t’assure. Embrasse Tom pour moi. Bonne journéema chérie.
 
Anthony sort et dévalel’escalier en courant. De lourds nuages gris traversent leciel, le vent commence à souffler. La voiture est froide ettarde à démarrer. La révision aurait dûêtre faite le mois dernier, mais comme toujours, pas le temps !Enfin elle toussote et se secoue. Il embraye, passe la premièreet le voilà parti. 

Quatorze heures, Ecully,siège de la société Nespart. Anthony arendez-vous avec l’architecte pour examiner la demande despuits de lumière. Il est le revendeur exclusif des vasistas,fermetures ajourées et toutes les protections qui laissentpasser l’éclairage. Si l’architecte valide laproposition initiale, c’est un contrat de plusieurs dizaines demilliers d’euros. Il deviendra ainsi le meilleur vendeur d’AirProtect. Avec son ancienneté et son chiffre d’affairesannuel en constante progression, le poste tant convoité dechef de secteur lui tombera dans l’escarcelle.
En attendant, il se dirigevers le distributeur de boissons et insère une pièce.Il récupère son gobelet et sirote le café ameren grimaçant. Il pose sa mallette de démonstration surune table basse, s’assoit dans un fauteuil en Skaï vertolive. Il est tendu et regarde sa montre. Ce faisant, le cafédanse dans son récipient en plastique et giclemalencontreusement au beau milieu de sa cravate. Anthony fulmine. Ilse lève brusquement pour se diriger vers les toilettes afin delimiter les dégâts. Il enlève sa cravate etentreprend de la tamponner doucement entre deux feuillets de mouchoiren papier. Maintenant il y a une grosse auréole et plusAnthony essaye de l’éliminer, plus le tissu boit et plusla tâche s’étale.
À cet instant laporte s’ouvre. Un homme grand et svelte, en sweat et jeanmoulant, entre et se dirige vers les lavabos. D’un signe dementon il salue Anthony qui honteusement fait le dos rond et rentrela tête dans les épaules. Il sent le regard moqueur etnarquois que le visiteur ne doit pas manquer de lui adresser, ce quile met en rage. Sans prévenir, une gêne empourpreAnthony, la présence de l’inconnu lui noue les intestinset des picotements lui picorent le haut du dos.  L’hommes’essuie les mains et sort en faisant grincer la porte. Hochantla tête, Anthony s’avoue vaincu et enroule la cravateautour de son poing qu’il enfonce au fond de sa poche de veste.Il défait le dernier bouton de sa chemise et regarde letableau dans le miroir, espérant que son interlocuteur seraplus réceptif à son discours qu’à sa tenuevestimentaire.

Il réintègrela salle d’attente juste à temps, une jeune secrétairevient le chercher et le conduit auprès de Monsieur Dubois,l’architecte de Nespart. Ce dernier le reçoit dans unepièce claire aux murs tapissés de plans et de photos dechantier. Le bureau est encombré de dossiers et de chemisesrouges numérotées au marqueur en travers de lacouverture. En un rituel bien huilé, poignées de mains,présentations, une petite discussion d’ouverture, tousdeux prennent place de chaque côté de la table deréunion avant d’entrer dans le vif du sujet qui lesintéresse.
Anthony se lance dans unlong monologue, une belle démonstration des avantagesinégalables de ces sources d’éclairage quioffrent praticité et esthétisme. Il déploie toutson savoir-faire, lance des chiffres sur les économiespotentielles et les tableaux de financement. Il déplie sesmaquettes et donne toutes les informations comme un manuel de montageparlant.
Au fil de la conversation,Anthony sent que son client vient de lâcher prise et que sonattention lui fait défaut. Il n’aime pas ça,monte d’un cran dans la persuasion, étale sesprospectus, essaye de raccrocher son interlocuteur… Mais ilsait par expérience que son amorce est mouillée et quele gros poisson qu’il croyait ramener dans ses filets est entrain de s’échapper. D’ailleurs ce dernier regardesa montre, s’excuse mollement, trouve prétexte d’uneréunion urgente et imprévisible qui est venues’intercaler dans son emploi du temps déjà sichargé, et met fin à l’entretien sans mêmeavoir fixé de date pour une prochaine rencontre. Anthony estdépité, bafoué dans son honneur de représentant.Son front perle de gouttelettes, il se tamponne avec un mouchoir. Lalueur d’espoir qui l’avait envahi quelques minutes plustôt s’est totalement résorbée, ne luilaissant dans la bouche qu’un goût amer. Il a envie devomir. Il sent le fin duvet de sa nuque se hérisser, secontentant de soupirer lourdement, fournissant à l’évidenceun suprême effort de volonté pour se relâcher.

Une fois son matérielde démonstration remballé, Anthony se raccroche àsa mallette et sort de l’entreprise le cœur lourd et lagorge sèche. Ce contrat, il le croyait si proche, si tangibleet surtout si acquis ! Il secoue la tête, ne comprend pasce qui s’est passé. Une phrase maladroite, une réponseévasive. Peut-être a-t-il mal évalué sonclient et s’est-il laissé porter par la vague de sessuccès récents… Toujours est-il qu’il estlà, sur le perron, sa serviette à la main et déprimépour la journée. Pour noircir un peu plus le tableau, ilpleut. Bien évidemment il n’a pas de parapluie.
Anthony trottine jusqu’àsa voiture et s’engouffre dedans avant qu’un déluged’eau et de grêle ne le submerge. Il tourne la clef decontact, rien ne s’allume. Réessaye, le tableau de bordreste lamentablement sombre, comme mort. Anthony tape rageusement dupoing sur le volant et laisse échapper un juron. Décidemmentce n’est pas son jour. Il attend que le gros de l’aversese calme, et sort du véhicule, la valisette en guise decouvre-chef. Il regarde désespérément àdroite et à gauche, arpente la route à la recherched’un arrêt de tram ou de bus, dans les zonesindustrielles, il n’y a guère de transports en commun.Mettant les pieds dans une flaque d’eau, Anthony entreprend demarcher et décide que mouillé pour mouillé,autant avancer.
Au bout de dix minutes ungros Range Rover noir aux vitres teintées le dépasse etlui éclabousse le bas de son pantalon. Anthony fait un bond decôté et fulmine. À son grand étonnement,le véhicule ralentit et s’arrête quelques mètresplus

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