Regards de travers
274 pages
Français

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Regards de travers , livre ebook

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Description

Si vous pensez que l'humour peut être sérieux, alors ce livre est fait pour vous.

Michel Vaujours a écrit ce livre pour tenter, malgré tout ce qui vous attriste, de vous inviter à sourire. Oui, sourire de ces travers des hommes politiques, des banquiers, des patrons indécents, de la mondialisation et de bien d'autres.


Sourire de ces travers, ce n'est pas sérieux, diront les grincheux. Ce livre aimerait vous prouver le contraire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 octobre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332754844
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-75482-0

© Edilivre, 2014
Avant-propos
Le mieux est l’ennemi du bien, parait-il. Mais le bien n’est pas l’ennemi du passable, et ni le passable, l’ennemi du médiocre. La recherche du bien serait donc la vertu absolue, à la différence de la recherche du mieux. Voici l’hommage rendu à la paresse des doués et au labeur des besogneux.
Me rangeant sans scrupule dans la première catégorie dès l’école, je réagissais parfaitement aux annotations « pas mal, mais peut mieux faire ». L’ennemi n’était pas loin, mais je résistais. Parfois c’était : « peut mieux faire, point. » C’était plus sournois, mais il en fallait plus pour céder à la menace. Oublions donc le mieux, le bien ne serait déjà pas mal.
C’est pourquoi je m’autorise ces pages, à la va comme je t’écris ou plutôt à la va comme je te parle, car il s’agit de dialogues imaginaires dont je dois, pour une large part, l’esprit aux échanges que j’ai eus (ou que j’aurais pu avoir) avec un homme, Paul, le grand frère que je n’ai pas eu. Français et libanais de pleines acceptions et non franco-libanais comme tant d’autres à la double nationalité économique. Ni mépris, ni opprobre dans cette distinction. Je sais que cette relation bi-nationale apporte beaucoup à notre pays. Mais Paul possédait plus, il possédait avec la même rigueur la double culture et la double sensibilité : celles du cœur et de l’esprit.
Nos origines et nos formations ne permettaient pas de prévoir une proximité particulière. C’étaient les circonstances et le jugement de notre patron qui nous avaient réunis.
De purement professionnelle, notre relation était devenue amicale, puis quasiment fraternelle.
Son souvenir m’aide à oser.
Donc, après des années à attendre le mieux qui ne viendra pas, je m’y mets. Avec l’espoir de vous distraire, évidemment. De vous faire sourire parfois, j’espère.
Sourire des travers des autres et même des miens. Jeter sur ces travers un gai regard comme le philosophe veut éclairer avec son gai savoir.
Sourire de ces travers, ce n’est pas sérieux, diront les grincheux. Je vais essayer de prouver le contraire. Et puis notre monde n’est pas si noir, ajouteront-ils. Peut-être. Encore que… D’ailleurs, le droit de railler les travers est un hommage à toutes les lignes droites.
Sourire de quelques jeux de mots, tant il est des sujets dont il vaut mieux tenter de rire plutôt que d’en pleurer. On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui, disait un fameux amuseur philosophe. Ici le souhait serait plutôt qu’on puisse rire d’un rien et quel que soit le lecteur. Encore faut-il oser quelques jeux de mots sans risquer de nuire à l’attention que l’on veut mériter. Combien de propos rigoureux ont été pervertis par l’envie irrésistible de faire un bon mot. Je montrerai donc de l’audace !*
D’ailleurs, dans les pays anglo-saxons, l’exposé le plus sérieux n’est pas dévalorisé a priori pour avoir commencé par la traditionnelle private joke. Sans aller jusqu’à rêver d’user du sourire passeur de message comme la commedia del’arte ou comme la comédie des Romains qui aspirait à corriger les mœurs par le rire, au moins aurais-je recherché le plaisir égoïste de pondre des mots, des bons, riches de leur astuce… et les autres.
La seule garantie que je puisse vous donner, c’est qu’ils ne sont pas issus de l’Almanach Vermot 1912, ni même d’un Canard Enchaîné plus récent. Non, j’en assume totalement la paternité. Et si par un quelconque hasard, vous veniez à en trouver un identique, j’en revendique néanmoins la paternité, car s’il est rare sauf au cinéma que plusieurs pères revendiquent la paternité des enfants, même les plus beaux, il n’est pas rare que l’on trouve plusieurs revendications pour de belles idées.
Si vous n’en riez pas, je ne vous en voudrai pas. Moi-même, il y a longtemps que je ne ris plus qu’à mes propres plaisanteries, les seules que je suis sûr d’avoir comprises.
De fait, il y aura aussi et surtout beaucoup de propos moins risibles, sur quelques perversions de l’âme humaine, quelques constats persifleurs sans doute sur nombre de sujets : la politique, les riches, le Moyen-Orient, l’économie, mais aussi la culture et les mœurs. Beaucoup de jugements plutôt sévères sous les sourires, une façon d’exprimer quelques réels soucis sans doute. Ce sont mes enfants, même athées, qui d’ailleurs m’appellent « notre père qui êtes soucieux » (plaisanterie éculée, mais opportune) Pardon ! Je ne blasphémerai plus.
Je pense aussi à un chapitre sur les critiques, il y a tant à dire… Quoique, non ! Pas les critiques, ou alors plus tard, si j’ai réussi. Aujourd’hui, je me sentirais obligé de les caresser, alors que si j’ai réussi…, ils ne perdent rien pour attendre !
Ce n’est pas que je réfute les critiques, les amateurs comme les professionnels. Et s’ils sont allés au bout de la lecture, donc au bout de leur indulgence, je leur dois déjà un grand merci. C’est qu’ils savent depuis Destouches, et même l’Antiquité, parait-il, la facilité de la critique et la difficulté de l’art. Va donc pour le jugement des critiques ! D’abord celles sans doute empreintes d’affection de ma famille et de mes amis, puis le cas échéant celles de lecteurs dont l’éventuelle mansuétude ne devra rien à l’affection…
Vous avez remarqué qu’entre critiques et auteurs, la relation n’est pas simple. Un auteur déjà reconnu, n’accepte pas facilement un jugement peu flatteur. Ce faisant, il n’est ni le premier, ni le dernier, à s’aigrir de la réserve, fut-elle justifiée, après avoir joui des louanges, fussent-elles excessives.
Alors que faire dans mon cas, moi qui n’ai jamais goûté l’ivresse de la reconnaissance, ni la détresse du dénigrement. Aucune raison donc (pour le moment) de vitupérer les critiques et leur incapacité à reconnaitre le talent !
Et puis mon courage n’a jamais atteint le palier de la témérité. J’oublierai donc les critiques.
Ne reculons pas l’échéance, il est temps d’écrire.
Introduction
« Au fait, tu sais, je vais écrire un bouquin. »
Je n’avais pas osé dire un livre. Paul était un homme beaucoup trop cultivé. Avec lui, on ne plaisantait pas avec la littérature. J’avais toutefois dû l’étonner. Quelques secondes de perplexité sans doute et il finit par réagir.
« Pourquoi pas ? De nos jours, seule une hausse vertigineuse du prix du papier pourrait endiguer l’incontinence des éditeurs. N’importe quel footeux, le moindre animateur de télévision fait un livre, enfin fait faire, un livre, enfin un bouquin, sur sa vie, son œuvre. Alors pourquoi pas toi ? Encore que tu ne me paraisses pas avoir les titres de gloire, je veux dire la notoriété, parce que les titres, il y a des spécialistes pour ça, comme pour les étiquettes. »
Je voulais lui en dire un peu plus.
« Je suis sérieux. J’espère que tu auras le sarcasme moins saignant quand tu le liras. »
Visiblement, il en fallait plus pour le convaincre.
« Moi aussi, je suis sérieux. J’aime trop les livres. Enfin, les bons. On ne devrait laisser éditer que les bons. On donnerait ainsi le goût du bien écrit et du bien pensé. Tu te rends compte ! On raserait beaucoup moins de forêts finlandaises et beaucoup moins de lecteurs aussi. »
Il était rare que Paul s’adonna aux plaisanteries. Cela tenait au sujet, sans doute.
Et il poursuivit : « C’est comme les vins. On ne devrait laisser produire que des bons. Trop de vins tuent le vin. Trop de livres tuent le livre. Il faut toujours plus produire pour toujours plus vendre. On développe la soif de médiocrité au lieu de former au plaisir de la qualité. »
Je le relançais : « Et la liberté, que fais-tu de la liberté ? Celle du marché, de l’offre et de la demande ? »
Il ne me laissa pas poursuivre.
« La liberté, elle a bon dos. Parle-moi de consommation, oui ! Les livres, c’est comme les habits, les émissions de télé : il faut décoder le produit que cachent les promos, comme l’on dit. L’homme est un marché pour l’homme. Tu sais, comme le loup. Alors je rêve de résistance à l’abaissement encore plus que de liberté, dans ce domaine comme dans d’autres. » Et c’était vrai. Toute sa vie le prouvait.
Restait à lui montrer ma détermination. « Tu n’arriveras pas à m’arrêter, ni à me donner mauvaise conscience. Pourquoi aurais-je mauvaise conscience avant d’avoir écrit. Avoir écrit ce que je crois connaître et librement. J’ai envie d’écrire tout haut ce que je pense tout bas. »
Paul était un frère avec le meilleur de l’indulgence que ce lien peut impliquer. « Je ne veux pas te décourager. En parlant de bouquin, pardon, je ne pensais pas à ton livre en particulier, mais à tous ces produits du même nom. Un bon titre, un bon nègre, un bon attaché de presse et on a un bon produit. Un bon livre, c’est moins sûr. Au fait, as-tu déjà au moins un bon titre ? »
Je ne pouvais pas me dérober. « Bon, je ne sais pas. Peut-être : Des soucis et des hommes, mais c’est déjà pris. J’ai pensé à Dialogue des mœurs. Mon bon maître Antonin Fabre aurait été surpris de ma référence à Lucien et à son dialogue des Morts. Un peu prétentieux, non ? Je pense à regards de travers.
Paul n’avait pas l’air très convaincu. « De toute façon, le titre compte – un titre incitatif à la lecture ou en tout cas à l’achat – mais pour moi, moins que le texte. Je te vois plein d’espoir et c’est normal… à ce stade ! Tu as certainement des idées, je n’en doute pas. J’attends de les lire. Et puis, sais-tu écrire ? Je n’ai jamais lu que tes rapports et tes notes. Sans vouloir te froisser, on est loin de la littérature. Alors, courage ! ».
Visiblement le doute l’emportait sur la conviction. Sans doute voulait-il encore m’inciter à réfléchir. « Et pense quand même aux millions d’hommes et de femme

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