Aikido, à la croisée des chemins
90 pages
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Aikido, à la croisée des chemins , livre ebook

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Description

Dans son livre « Aikido » Tamura Nobuyoshi, shihan d’aikido, écrivit : « Pour pratiquer l’art martial, vous étudiez la diététique, l’anatomie, la psychologie, la météorologie, l’astrologie, la géologie, la sociologie, etc. Pour le combat, ces études s’imposent, elles sont indispensables. »
De manière similaire, découvrir l’aikido peut éveiller la curiosité envers une multitude de domaines, histoire, religion, sciences, culture, etc.
C’est dans cet esprit que je vous invite à aller à la rencontre des anciennes écoles martiales japonaises (koryu) qui ont pu influencer sur la création de l’aikido, à plonger au cœur des mythes et légendes du shinto, racine de la pensée japonaise mais également découvrir certains personnages divers et variés qui ont chacun à leur manière apportés une pierre à l’édifice Aikido.

Informations

Publié par
Date de parution 28 mai 2018
Nombre de lectures 24
EAN13 9782312058771
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Aikido , à la croisée des chemins
Éric Grousilliat
Aikido , à la croisée des chemins
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2018
ISBN : 978-2-312-05877-1
Avant - propos
En 1988, me sachant intéressé par le Japon et sa vaste culture, ma mère me ramena une lourde encyclopédie sur les « Les arts martiaux du Japon ». Dans cet ouvrage joliment relié, un histoire résumée des samouraï et la présentation des budo classiques : le judo, le karate, le kendo et une discipline complètement inconnue pour moi à l’époque : l’aikido.
Fasciné par le descriptif et par les photos l’illustrant, dès la rentrée suivante, je vins observé ma première séance dans l’unique dojo de ma ville natale. Cela fait désormais pratiquement 30 ans, quasiment les deux tiers de ma vie.
Depuis ce jour, pris de passion, impossible d’arrêter. C’est sans doute cela qu’on appelle en japonais nyumon ( 入門 ), franchir la porte. Alors, certes, la pratique est et se doit d’être au centre de ce chemin de vie, tout comme la marche est au cœur de la randonnée en montagne, mais il me semble nécessaire ne serait-ce que pour la culture d’apprécier toutes les facettes du paysage.
Dans son sublime livre sobrement intitulé « Aikido », celui qui fut et demeure mon modèle, Tamura Nobuyoshi, écrit :
« Pour pratiquer l’art martial, vous étudiez la diététique, l’anatomie, la psychologie, la météorologie, l’astrologie, la géologie, la sociologie, etc. Pour le combat, ces études s’imposent, elles sont indispensables »
De manière similaire, découvrir l’aikido éveilla en moi une curiosité et un attrait pour une multitude de sujets plus ou moins en relation avec ma pratique, le Japon bien sur, sa culture, sa langue, mais également les origines et influences de ma discipline, la philosophie et la spiritualité l’imprégnant, etc.
C’est dans cet esprit de découverte qu’à travers ce livre, j’aimerai vous convier à voguer d’escale en escale sur les rives bordant le long fleuve que constitue la voie de l’aiki.

Tamura Nobuyoshi en 2001 – uke : l’auteur
Les koryu bujutsu, les origines martiales de l’aikido
Ueshiba Morihei était un homme de foi certes, mais c’était avant tout un passionné d’arts martiaux. Toute son existence, il pratiqua ardemment n’hésitant pas à se remettre en doute, à enrichir, à transformer sa pratique suite à la rencontre avec tel expert ou à la découverte d’une nouvelle école.
Même si il est depuis longtemps prouvé et reconnu que c’est l’école Daito ryu de Takeda Sokaku qui constitue et forme le socle fondateur de l’art de Ueshiba Morihei – certains auteurs comme Olivier Gaurin ou Guillaume Érard affirmant même que ce dernier enseigna jusqu’à la fin du Daito ryu – il est important de connaître l’impact qu’on eut d’autres courants martiaux sur son enseignement.
Dans cette première partie, je vais tenter de présenter quatre écoles anciennes (koryu 古流 ), plusieurs fois centenaires, qui eurent, à des degrés divers, un rôle dans l’élaboration de ce qui sera nommé officiellement à partir de 1942, aikido.

Y AGYU SHINGAN RYU
Ueshiba et le Yagyu shingan ryu
De 1903 à 1908, Ueshiba Morihei étudia l’école Yagyu shingan ryu ( 柳生心眼流 ) sous la direction de Nakai Masakatsu, dans le dojo de ce dernier à proximité d’Osaka. Ueshiba Morihei, alors âgé d’une vingtaine d’année effectuait son service militaire. L’école en question qui existe encore de nos jours se sépara au cours du temps en deux branches, celle de Sendai et celle d’Edo. C’est à cette dernière, connu actuellement comme le Yagyu shingan ryu taijutsu et aussi Arakido, que je vais consacrer ce chapitre.

Le terme Arakido , le « temple de Araki », fait allusion à Araki Mataemon (1594-1634), célèbre guerrier que la lignée Edo reconnaît comme « fondateur ». Son influence actuelle sur la tradition n’est pas très clair, il est possible qu’il est inspiré Koyama Samon ( Second soke de l’école et intermédiaire entre les deux lignées, Sendai et Edo ). Mais la rencontre entre les deux personnages n’a jamais eu lieu, et pour cause, Araki est mort 84 ans avant la naissance de Koyama en 1718. Comme de nombreux koryu (ancienne tradition martiale), le Yagyu shingan ryu taijutsu enseigne divers arts guerriers :
– Le yawara, l’art du combat à mains nus, et dont l’origine de lutte en armure transparaît toujours dans la pratique actuelle.
– Le kenjutsu, l’art du sabre du champ de bataille.
– Le bojutsu, qui implique le maniement du rokushakubo (bâton de 180 cm).
– Le iaijutsu, l’art d’utiliser le sabre à partir de la position rengainée.
– Le hojojutsu, l’ensemble des techniques de ligotage.
On classe cette école comme un sogo bujutsu, c’est-à-dire un art martial intégrant la pratique d’un grand nombre de disciplines armées ou non. On décrit la pratique de cette école comme étant musculaire, c’est-à-dire que l’utilisation du physique remplace la force brute.
La rencontre avec l’école
En 2008, lors d’un voyage au Japon, j’ai eu l’opportunité de goûter au Yagyu shingan ryu taijutsu en suivant l’enseignement direct du soke actuel (le 11ème de la lignée), Kajitsuka Yasushi. En tant que système traditionnel, on n’accède pas au cours sans autorisation, mais par chance, je fus mis en contact avec Mr David Kawazu-Barber, le contact anglophone de l’école, également expert de l’école Negishi ryu, qui aimablement me délivra une introduction pour un cours d’essai.
Ce premier contact eut lieu dans une petite ville de la préfecture Kanagawa , à 1 h de train de Tokyo . Le professeur responsable du cours était malheureusement absent ce soir-là, mais je fus gentillement pris en charge par les élèves, qui me montrèrent les trois premières techniques de base du yawara (jujutsu). Les mouvements étaient puissants mais je ne ressentais pas un usage excessif de la force mais plutôt une utilisation précise de tout le corps. Lorsque je subissais une technique, je tombais très près de mon partenaire, toutes tentatives de fuite auraient été en réalité dangereuses. L’efficacité mortelle de ces techniques était évidente, encore plus en imaginant que l’on devait normalement les subir en portant une encombrante armure. Certaines des techniques vues ce soir-là rappelaient celles du judo ou de l’aikido, les fondateurs de ces deux budo ont en effet en commun d’avoir pratiqué, à deux époques différentes certes, le ryu.
En fin de séance, nous abordâmes le travail au bo, dont la longueur et le poids me changea considérablement du jo auquel, en tant que pratiquant d’aikido, j’étais habitué. Là encore, l’utilisation du corps dans sa globalité est nécessaire pour manipuler cette arme. Ce fut une fin d’après-midi et un début de soirée des plus agréables et passionnants.
Ces premiers pas dans le monde du bujutsu ne m’avaient pas déçu et je repris contact avec Mr David Kawazu-Barber, à la fois pour le remercier de son aide et aussi pour lui demander s’il était possible de participer aux cours qui avaient lieu sur Tokyo. Il en parla à Kajitsuka sensei, qui aimablement donna son accord. C’est ainsi que le 18 février 2008, je me rendis dans le gymnase d’une école du quartier de Iidabashi, à Tokyo, muni cette fois d’une lettre d’introduction en tant que nouvel élève.

Kajitsuka Yasushi , 11ème successeur
Kajitsuka Yasushi est le 11ème et actuel soke du Yagyu shingan ryu taijutsu. Né en 1952, à Yokosuka, dans la préfecture Kanagawa, Japon. Il rejoint en juin 1965, le dojo du 10ème soke, Muto Masao, dans la ville de Zushi. En 1969, il débute avec son professeur, la pratique de l’école de sabre Shinkage ryu hyoho sous la direction de Otsubo Shiho. Ce dernier étudia auprès du 19ème et du 20ème soke de l’école et reçut l’autorisation de créer sa propre lignée dite « lignée Otsubo ».
En 1979, il déménage à Kuroiso, dans la préfecture Tochigi et en 1992, il débute l’enseignement des deux systèmes dans cette ville. En mars 2001, après le décès de Muto Masao, il devient le 11ème soke de l’école. Il existe un reportage datant des années 1970, réalisé par le Nippon budokan, où Kajitsuka sensei sert de partenaire à Muto sensei dans la démonstrati

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