Coopération sportive française en Afrique
352 pages
Français

Coopération sportive française en Afrique , livre ebook

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352 pages
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Description

L'histoire de la coopération sportive française en Afrique est celle du passage du statut de colonie à l'indépendance des Etats africains. Ce passage se construit d'abord dans la mise en place d'une méthode dite "sport facile" et de mise à disposition de cadres techniques français. Passant ensuite d'une coopération de formation à une coopération de projet, celle-ci doit permettre la prise en charge du sport africain par les Africains eux-mêmes. Réussite ou échec ? Néocolonialisme ou accession à la responsabilité, formatage ou initiation ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 332
EAN13 9782296451407
Langue Français
Poids de l'ouvrage 12 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Coopération sportive française en Afrique 1960-2000
Nous sommes conscients que quelques scories subsistent dans cet ouvrage. Vu l’utilité du contenu, nous prenons le risque de l’éditer ainsi et comptons sur votre compréhension.
© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-13906-0 EAN : 9782296139060
Marcel PineyCoopération sportive française en Afrique 1960-2000
Points de vue Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga-Akoa Déjà parus
Cyriaque Magloire MONGO DZON,Pour une modernité politique en Afrique, 2010. Thierry AMOUGOU,Le Christ était-il chrétien ? Lettre d'un Africain à l'Eglise catholique et aux chrétiens, 2010. Thimoté DONGOTOU,Repenser le développement durable au e XXI siècle, 2010. Martin KUENGIENDA,République, Religion et Laïcité, 2010. Maurice NGONIKA,Congo-Brazzaville: 50 ans, quel bilan ?, 2010. Dieudonné IYELI KATAMU,La musique au cœur de la société congolaise, 2010.Mahamat MASSOUD,La Banque des États de l'Afrique Centrale, 2010. SHANDA TONME,Analyses circonstanciées des relations internationales 2009, 2010. Alassane KHODIA,Le Sénégal sous Wade, 2010. Gérard BOSSOLASCO,Éthiopie à la une. Journaux et publicités. 1865-1935, 2010. Jean-Célestin EDJANGUE,Les colères de la faim, 2010. Jean-Célestin EDJANGUE,un volcan en sommeilCameroun : , 2010. Gilbert TOPPE,.Communication politique et développement en Côte d’Ivoire,2010. Alexandre WATTIN,Les détachements Hawk Épervier au Tchad 1986-1989, 2010. Essé AMOUZOU,Gilchrist Olympio et la lutte pour la libération du Togo, 2010. Alexandre GERBI,Décolonisation de l’Afrique ex-française, 2010.
« Moins le blanc est intelligent, plus le noir 1 lui paraît bête »
1 André Gide «Voyage au Congo, Carnets de route», écrit en 1927. Paris 2000, Gallimard.
à Michel Deronzier, qui m’a fait découvrir l’Afrique… …et à tous ceux, hommes et femmes, rencontrés sur la longue piste africaine… … Alain (s), Jacques (s), Christian (s), Reynald, Delphine, Pierre (s), Guy, Pascal, Jean Louis, Xavier, Lucile, Adoh, Robert, Zoumana, Antonin, Boukary, et tous les autres.
Avant-propos Faisant suite à quelques 70 années de colonisation, les Etats francophones de l’Afrique sub-saharienne accèdent à l’Indépendance vers 1960. Désireux de garder une influence sur ces nouveaux pays, l’Etat français met en place une aide au développement, organisée sous le vocable de «Coopération française». S’appuyant notamment sur des hommes et des femmes, fonctionnaires ou privés français, techniciens ou enseignants, la coopération française va investir dans tous les domaines de la vie d’une nation : éducation, agriculture, industrie, commerce, communications, médias, culture, infrastructures, justice, police et armée. La coopération bilatérale française a aujourd’hui 45 ans d’âge, soit à peine moins que la colonisation arrivée à son terme. Cette histoire, comme toute histoire du temps présent, n’est pas achevée et n’inspire pas encore les livres d’histoire. S’appuyant sur des accords entre Etats, entre la France, pays donateur, et l’Etat africain, pays demandeur, l’aide au développement trouve ses justifications tant sur des plans humanistes, politiques, hégémoniques qu’économiques, comme au temps de la colonisation. Les progressistes africains et français peuvent parler de « néo-colonialisme ». Plus prosaïquement, la France est sans doute là pour éviter qu’il y en ait d’autres. Un peu à l’identique de la pacification coloniale où l’objectif était de faire vite avant que 2 les autres pays coloniaux , la Grande Bretagne surtout, ne prennent pas une part trop importante du gâteau. Cette coopération évolue notablement depuis 1980. D’une coopération quasi exclusivement bilatérale, l’aide française au développement intègre progressivement 3 une coopération multilatérale par le biais de l’Europe et du FED , et au travers des institutions européennes et des institutions de «Bretton Woods», à savoir la banque mondiale et le Fonds monétaire international. 4 Encore aujourd’hui, ce que l’on appelle les «pays du champ», ont toujours comme 5 monnaie le Franc CFA géré par le Ministère français des Finances . Parler de la coopération sportive et de l’assistance technique en Jeunesse et en Sport en Afrique en général et au Burkina Faso en particulier s’inscrit bien évidemment dans cette coopération au développement. A titre indicatif, le dernier assistant «Jeunesse et Sport» français a quitté le Burkina Faso en juillet 2005. 6 Lors d’un repas privé, le Directeur de l’IUFM de la Réunion m’a dit, il y a quelques années, sachant que j’avais été moi-même coopérant : « La coopération ? C’est quant même l’histoire d’un échec ! »
2 Faire vite avec peu de moyens entraîne des dérives dramatiques dont la désastreuse mission « Voulet-Chanoine » qui se termine par l’assassinat du colonel Klobb.3 Fonds européen de Développement.4 Il faut lire les pays relevant du champ de compétences de la Coopération française5 Dévalué par Edouard Balladur, Premier Ministre français6 Institut Universitaire de Formation des Maîtres
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A cette affirmation péremptoire, j’avoue que j’étais incapable de me positionner. Et j’en suis certainement au même point aujourd’hui, enfin pas tout à fait. La seule chose que je sais, c’est que cette coopération où s’investirent des hommes et des femmes fut avant tout une aventure humaine. J’ai eu la chance de travailler dans deux pays de l’Afrique sub-saharienne : le Burkina Faso et la Guinée Conakry. Si le premier eut une coopération forte, le second, coupé du monde sous le pouvoir de Sékou Touré, n’a commencé à solliciter la coopération française qu’après la mort de celui-ci en 1984. L’écart, je dois bien l’avouer était énorme. A des cadres Burkinabé souvent compétents, réflexifs et entreprenants s’opposaient des agents guinéens techniquement dépassés et peu performants, noyés encore dans l’idéologie du «parti de masse» et dans la «jeunesse du parti», avec malgré tout, en Guinée comme au Burkina des gens d’exception. Même avec ce regard comparatif, je suis bien incapable aujourd’hui de dire l’avenir. Qui sera demain, de la Guinée ou du Burkina Faso, le pays le plus dynamique et le plus porteur de succès économiques et sociaux ? Certes le Burkina Faso a les hommes et les femmes capables de son développement, mais la Guinée, en retard sur ce point a l’avantage d’une géographie plus riche. Compte tenu des aléas politiques mais également climatiques, compte tenu des tensions actuelles en Côte d’Ivoire et des flux de population dont la presse se fait l’écho actuellement et de la gestion des problèmes liés à l’alimentation, à l’eau, à l’éducation et à la santé, il ne me semble pas possible de prédire quelque avenir que ce soit. Si nous sommes pessimistes et négatifs nous dirons que l’Afrique est mal partie. Si nous sommes optimistes et positifs nous dirons que les Africains ont dans leurs mains les clés de leur propre développement. 7 Dans une économie mondialisée, c’est l’Occident, mécanique et énergétique qui impose sa loi : la loi du marché. Bel anthropomorphisme car le marché n’a jamais établi de loi ; c’est l’homme le plus fort qui impose ses lois pour son propre profit. Il en est de même de l’histoire de l’Education physique en France. Lorsqu’on parle de «Guerre des méthodes», il faut comprendre «la lutte opposant les concepteurs de ces méthodes afin de conquérir le pouvoir». En Afrique, la méthode sportive peut s’étudier à l’identique. Pour revenir à la coopération, j’espère qu’il n’y aura pas de loi pour qualifier celle-ci de « bienfait pour l’humanité » afin de permettre à la France et donc à l’occident de se donner bonne conscience. Il est souhaitable que cette coopération, au moins dans ses aspects humains, soit observée par des yeux impartiaux, dans sa nécessaire globalité et sa totalité. Il en est de même pour l’esclavage, toute mesure et proportion gardée : restreindre l’esclavage et la traite à la phase européenne et prétendre que l’esclavage en Afrique s’est créé à partir d’une demande occidentale peut relever d’un révisionnisme réducteur et 8 dangereux . Les organisations internationales ont critiqué la politique de coopération de la 9 France , essentiellement dans la mise en place d’une assistance technique pérenne 7 « Race et histoire », Claude Lévi-Strauss, Unesco, 1952. Folio essais, Denoël.8 « Traite et esclavage, du passé au présent », Roger Botte, CNRS-EHESS, in revue « Esprit » p. 188-208, août-septembre 2005.9  La Coopération française au développement, Yves Tavernier. La Documentation Française, Paris 1999.
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