De l olympisme au handisport
79 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

De l'olympisme au handisport , livre ebook

79 pages
Français

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Description

Mandy François-Elie, médaillée d'or aux Jeux Paralympiques de Londres 2012 et double championne du monde handisport à Lyon en 2013, nous entraîne dans les coulisses d'un voyage d'une autre nature, prélude à ses performances. Lorsqu'elle subit un A.V.C. en décembre 2008, à seulement 19 ans, sa vie bascule. Finis les rêves de victoire et de médailles qui remplissaient son quotidien d'athlète de haut niveau. Elle décrit les multiples épisodes et nombreux rebondissements de ce combat épique pour revivre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2014
Nombre de lectures 14
EAN13 9782336690384
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Rue des Écoles
Le secteur « Rue des Écoles » est dédié à l’édition de travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc. Il accueille également des œuvres de fiction (romans) et des textes autobiographiques.

Déjà parus

Malka (Jean), Le désir d’apprendre , 2014.
Martory (Yvon), Le Syndrome de Blas , 2014.
Larbodière (Marie-Flore), Une année singulière , 2014.
Bastien (Barbara), Carnets de femmes , 2014.
Servin (Michel), L’entretien froid , 2014.
Bizet (Claude), Oser l’impossible , 2014.
Lassère (Bernard), Un avenir de gloire , 2014.
Gonse (François), Professeur d’anglais en Chine , 2014.
Temple (Henri), Théorie générale de la nation , 2014.
Marc (Jacques), Paroles en l’air , 2014.
Adam (Norbert), Mes jeunes années courent dans la campagne… , 2014.
Beauvais (Paul), À la vie… À la mort , 2014.

***

Ces douze derniers titres de la collection sont classés par ordre
chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation
du contenu des ouvrages, peut être consultée
sur le site www.harmattan.fr
Copyright

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-69038-4
Préambule
Écrire l’histoire de Mandy pour Mandy un moment passionnant et une expérience inoubliablement émouvante. Répondre oui à la question « peux-tu être mes yeux, mes oreilles, mon nez, ma bouche, mes mains », être fidèle, ne pas trahir. À vrai dire, dès la première rencontre, l’envie, le besoin de parler, de comprendre, d’écouter sont apparus simplement, spontanément, chaleureusement et sont demeurés intacts jusqu’au bout.
Francine Narèce
Chapitre 1 Une angine ? Vous avez dit… une angine ?
Mercredi 10 décembre 2008, 9h00, je suis couchée dans ma chambre, le téléphone sonne près de mon lit. Je décroche. C’est ma mère.
– Allo, Mandy, c’est maman
– Maman… oui…
– Allo, Mandy, tu vas bien ?
– Oui… non…
– Tu as pris ton petit déjeuner ?
– Oui… non…
– Passe-moi papa.
– Oui… papa
– Je suis là, Marie-Alice. Tu vois comme elle parle. Elle ne répond que par oui ou non.
– Ça dure depuis trop longtemps Paul. Tu n’as pas remarqué qu’elle ne dit rien d’autre. Comment tu l’as trouvée ce matin ?
– Je ne sais pas. Je l’ai à peine vue, elle n’a pas voulu manger. Je ne sais pas, tu rentres quand ?
– Je ne vais pas traîner, j’ai encore deux petites choses à faire au bureau. Ma mère m’a demandé de lui faire un peu de carburant et après je rentre. Une collègue m’a dit de faire le 15. Tu veux appeler en m’attendant ?
– D’accord, j’appelle mais rentre vite. On est un peu perdu ici sans toi. Elle ne va pas bien du tout, je commence vraiment à m’inquiéter.

Papa raccroche et compose le 15. Je l’entends.

– Bonjour madame. Je vous appelle au sujet de ma fille. Elle ne se sent pas bien.
– Pouvez-vous nous dire votre nom monsieur s’il vous plaît ?
– François-Elie, Paul François-Elie. C’est au sujet de ma fille.
– Pouvez-vous m’indiquer votre adresse, monsieur, s’il vous plaît ?
– Morne Pitault, allée des Hibiscus au François.
– Quel âge a votre fille monsieur ?
– Dix-neuf ans.
– Quels troubles avez-vous observés ?
– Elle ne parle plus, elle répond par oui ou par non, c’est tout.
– Je vous passe le médecin de service.
– Merci. Oui bonjour docteur.
– Parlez-moi des symptômes que vous avez observés.
– Depuis quelques jours, elle parle peu, elle mange peu. On est allé chez le médecin. Il pense que c’est une angine.
– Vous comprenez ce qu’elle dit ?
– Elle parle à peine et à cause de ces troubles, hier elle a trébuché en montant l’escalier.
– Comment cela s’est-il passé ?
– Elle a eu du mal à soulever la jambe droite.
– Et cette nuit ?
– Elle a bien dormi.
– Et ce matin ?
– Pareil. Par contre, elle ne sentait plus son côté droit… Ma femme l’a frictionnée avec de la lotion Foucaud et lui a demandé ce qu’elle sentait quand on la touchait…
– Monsieur donnez-moi votre adresse très précise.
– Le François, Morne Pitault, rue des Hibiscus. Juste après le premier pont. Il y a un panneau de limitation de vitesse à l’entrée, c’est la villa jaune avec des fenêtres marron, il y a un pickup Toyota garé devant…
– Nous arrivons de toute urgence. Enlevez le pickup s’il vous plaît. Préparez votre fille monsieur.
– Oui, merci docteur.

Papa raccroche. Il a l’air affolé. Comment va-t-il pouvoir me préparer ? La seule fois où maman nous a laissés, Michel et moi avec lui, il était déboussolé, perdu, moi habillée avec les vêtements de Michel, ça pouvait encore aller, un jeans, un T-shirt. Il avait habillé Michel en petite fille ! Jusqu’à aujourd’hui, j’en ris encore !
J’ai mal à la tête, j’ai de plus en plus mal mais le spectacle qu’il m’offre dissipe ma douleur et je le regarde en souriant. Il a l’air inquiet. Des rides que je ne lui connaissais pas sont apparues sur son front. Il tourne en rond dans ma chambre, comme un lion en cage. Ah ! Il a fini par trouver un sac. Mais qu’est-ce qu’il fait ? Qu’est-ce que je vais faire avec un maillot de bain à l’hôpital, des baskets, oh la la, des pointes ? Ma tenue de l’équipe de France junior ? Il va dans la salle bain. Il remplit le sac d’accessoires de maquillage et d’onglerie.
Mon pauvre papa n’a rien compris. Papa, coucou, je vais à l’hôpital. Je ne vais pas à la plage ni en boîte ni à l’entrainement.
Maman est enfin arrivée, elle est là. Mais pourquoi me met-elle une jupe ? Non mais j’hallucine ! Une jupe longue écossaise plissée, oh mon Dieu, pas ça ! Comment a-t-elle pu la trouver. Je l’avais cachée bien au fond de ma commode. C’est incroyable ! Ah, mais non ! C’est abuser ! Elle attendait une occasion pour me la faire porter ! Maman comment peux-tu me faire ça ? Trahison ! Trahison ! En 2008, me faire porter une jupe écossaise à bretelle ! Maman, fais en sorte que personne ne me voit avec ce kilt, surtout pas les copains de l’AMEP 1 ! Ah ! Mon Dieu, c’est pas possible, c’est pas possible, me faire ça à moi, ma propre mère en qui j’ai toujours eu confiance. Je voulais porter le jeans déchiré que j’ai acheté le mois dernier à Fort-de-France avec mes copines. Non maman ! Non maman ! Pas cette horrible jupe, on aurait dit une nappe ! Par pitié, par pitié, à cause de toi, je vais être ridicule, je vais ressembler à rien avec ta jupe. Je ne veux pas ta jupe, maman ! C’est une horreur !
J’aurais tellement voulu lui dire mais aucun son ne pouvait sortir de ma bouche. J’ai l’air de quoi là maintenant ? Je n’en sais rien. J’entends des voix inconnues. Ils sont déjà là. Aucun son ne peut sortir de ma bouche. Je devrai compter sur papa et maman pour me faire comprendre. Bientôt, je serai totalement prise en charge par les médecins et les pompiers qui arrivent.
Hier papa et mon frère Michel en me relevant de ma chute m’ont massacré en toute indifférence, mes merveilleux, extraordinaires ongles des doigts de pied que j’ai eu tant de mal à décorer, à peindre, à sculpter, à vernir, à limer. J’avais sculpté un papillon différent sur chacun d’eux que j’avais serti de strass et de brillants. Je voulais qu’ils ressemblent au tatouage que j’ai à la taille. Et ils ont tout massacré. C’est ça les mecs ! Ils ne comprennent rien à la vraie beauté, au travail qu’il faut pour atteindre la perfection, aux sacrifices que nous faisons pour être belles.
Maman me sourit mais elle pleure. Elle a fini de m’habiller. J’ai eu droit à un chemisier, je ne sais pas où elle est allée le chercher ! Un vieux chemisier de grand-mère blanc ! C’est habillée comme ça que je vais me rendre à l’hôpital !
Je voudrais dire à maman de ne pas pleurer. Papa n’a pas réussi à retenir ses larmes. C’est la premiè

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