Emplois sportifs et saisonnalités

Hassen Slimani, Christophe Guibert

Description

L'objet de ce livre est de présenter les résultats d'une enquête réalisée dans le département des Landes portant sur « l'emploi sportif » propre aux activités nautiques. Il s'agit d'interroger les manières dont les acteurs associatifs, politiques et économiques les appréhendent. Le livre est traversé par le souci d'objectiver les effets des variations saisonnières dans l'exercice même de chaque pratique et plus particulièrement leur redéfinition pour s'adapter à l'économie touristique.

Sujets

• Sport
• Sociologie
• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 octobre 2011
• Nombre de lectures: 25
• EAN13: 9782296469075
• Langue: Français

Extrait

Emplois sportifs et saisonnalités
L’économie des activités nautiques : enjeux de cohésion sociale
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
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ISBN : 978-2-296-55280-7
EAN : 9782296552807
CHRISTOPHE GUIBERT

HASSEN SLIMANI

Emplois sportifs et saisonnalités

L’économie des activités nautiques : enjeux de cohésion sociale

Préface de JACQUES CARTIAUX

L’Harmattan
Des mêmes auteurs :

GUIBERT C., L’univers du surf et stratégies politiques en Aquitaine , Paris : L’Harmattan, 2006.

GUIBERT C., LOIRAND G., SLIMANI H., Le sport entre public et privé : frontières et porosités , Paris : L’Harmattan, 2009.

Image de couverture :
Carte postale « Les Landes »
Entreprise Guelfi, Vieux-Boucau-les-Bains
Préambule
L’étude présentée dans cet ouvrage a été commanditée en 2009 par l’Observatoire des Métiers de l’Animation et du Sport en Aquitaine (OMASA) à l’initiative du Directeur départemental de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP) des Landes.
En réponse positive à l’appel d’offre de cette étude, Christophe Guibert, chercheur à Espaces et Sociétés d’Angers (UMR CNRS 6590), a réalisé le travail de terrain et rédigé avec Hassen Slimani le rapport définitif. Gildas Loirand et Arnaud Sébileau, membres de l’équipe « Corps et Sports » du Centre Nantais de Sociologie (EA-3260) de l’université de Nantes, ont participé aux comités de pilotage et à la réunion de restitution finale des résultats en 2010 1 .
Le présent ouvrage a reçu un soutien financier de la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale (DRJSCS) d’Aquitaine 2 .
1 Christophe Guibert est maître de conférences à l’UFR ITBS de l’Université d’Angers ; Gildas Loirand est maître de conférences à l’UFR STAPS de l’Université de Nantes ; Arnaud Sébileau est enseignant-chercheur à l’IFEPSA de l’Université catholique de l’Ouest ; Hassen Slimani est maître de conférences à l’IFEPSA de l’Université catholique de l’Ouest.
2 Les auteurs remercient par ailleurs Philippe Sanchez, de la Mission d’études, d’observation et de statistique (MEOS) d’Aquitaine, pour son étroite collaboration à chaque étape de ce travail.
Préface
C’est avec beaucoup de plaisir que je rédige cette préface et répond ainsi à l’honneur que me font les auteurs d’introduire cet ouvrage.
Avec ses missions d’études et l’observatoire des métiers de l’animation et du sport, la DRJSCS d’Aquitaine a choisi de mener des travaux de qualité, directement opérationnels, qui répondent à une réelle attente de ceux, services de l’Etat, collectivités locales ou opérateurs associatifs, qui mettent en œuvre la politique sportive de la région. Les sujets associés aux activités physiques et sportives sont nombreux et nous ne pouvons tous les traiter, dans le cadre de l’observation du moins. Dès lors, chaque année, le choix des investigations à mener doit répondre aux préoccupations des populations, mais aussi aux caractéristiques des territoires.
À l’image de la région Aquitaine, le département des Landes attire des dizaines milliers, sinon des centaines de milliers de visiteurs chaque année, lors des périodes estivales. Bien sûr, c’est à son littoral que l’on pense en premier lieu, surtout lorsqu’il s’agit d’activités nautiques. Mais le département des Landes c’est aussi des lacs et des cours d’eau, des canaux et des rivières. L’activité économique y est importante et les emplois, directs ou indirects, y représentent un enjeu conséquent.
À la demande du Directeur départemental en charge des sports, nous avons commandé une étude afin de mieux connaître les problématiques de l’emploi saisonnier dans le secteur des sports nautiques. L’introduction de l’ouvrage pose la question : « De quel emploi sportif parle-t-on ? ». Les réponses sont multiples et soulèvent d’autres questions : « De quels employés parle-t-on ? De quels employeurs ?, Y a-t-il un ’’saisonnier type’’ de l’emploi sportif ? » Avant tout, l’activité sportive, compétitive et de loisir, est volontaire, en ce sens qu’elle n’est pas imposée. En particulier, les sports liés au tourisme vivent les aléas des activités qui ne sont pas considérées comme nécessaires à la survie, et l’inconstance en est un. Cette inconstance peut dans notre cas se traduire en saisonnalité. Or, si l’on peut en mesurer les effets économiques, on ne sait que peu de choses sur les caractéristiques de ses acteurs et ses conséquences pour la cohésion sociale.
Au delà du rapport d’étude, conforme à nos attentes, les auteurs ont proposé de valoriser et d’approfondir l’investigation par l’écriture de cet ouvrage. De notre côté, il nous a paru souhaitable de favoriser la production d’un document de portée plus vaste, à même de poursuivre la réflexion avec une dimension sociologique. Je suis convaincu du caractère incontournable de cette dimension, grâce à laquelle on maintient le champ étudié dans son contexte.
Dans les pas des spécialistes en ce domaine, nous suivons, au long de l’ouvrage, les voies qui permettent de comprendre les mécanismes de la saisonnalité des emplois, dépassant le simple constat d’instabilité, voire de « précarité » qui sert de lieu commun. Ce livre, complément utile à l’étude sur laquelle il s’appuie, offrira une vision plus globale et de ce fait en facilitera sans doute les transpositions, à d’autres disciplines, à d’autres territoires.

Jacques CARTIAUX,
Directeur régional de la jeunesse, des sports
et de la cohésion sociale d’Aquitaine.
Introduction générale
Si l’objet de ce livre est de présenter les résultats de l’enquête réalisée dans le département des Landes en 2009 et porte sur les problématiques de « l’emploi sportif » appliquées aux activités nautiques, il a aussi pour finalité d’interroger les manières dont les acteurs associatifs, politiques et économiques de ce territoire les appréhendent. Reprenant les éléments d’enquête les plus significatifs du rapport de mission présenté en avril 2010 auprès des instances locales 3 , cet ouvrage entend en apporter une interprétation sociologique plus ample. Dans un premier temps, il s’agit de reprendre l’ensemble des données et de leur appliquer une grille de lecture à même de faire émerger la permanence des rapports de force et de sens qui structurent les enjeux transversaux et spécifiques de l’économie landaise des activités nautiques. La théorie des variations saisonnières de Marcel Mauss 4 permettra ainsi de repenser les causes et les effets de transformation de morphologie sociale des populations liées de près (les résidents) ou de loin (les touristes) au marché du « tourisme sportif ». Dans un deuxième temps, à l’aune des émigrations et/ou immigrations professionnelles, il s’agit d’objectiver les intérêts qu’ont les élus locaux des univers sportif et politique à se pencher sur le devenir des travailleurs saisonniers hors saison.
De quel emploi sportif parle-t-on ?
Parler « d’emploi sportif » dans les activités nautiques revient, tout d’abord, à évacuer deux difficultés. La première vise à préciser ce que recouvre l’expression relativement floue « d’emploi sportif » et les multiples conditions dans lesquelles les travailleurs saisonniers peuvent exercer leurs activités. S’agissant des conditions d’accueil et d’encadrement au sein des clubs, des entreprises commerciales et/ou des collectivités territoriales offrant des prestations de services d’activités physiques ou sportives, pas nécessairement compétitives ou marchandes, c’est reconnaître d’une part que l’engagement de ceux dont c’est la profession, comme pour les bénévoles ou « travailleurs associatifs 5 », constitue une forme d’activité productive contribuant à la fois à reconduire cette offre et à produire un certain nombre de « richesses » économiques et humaines. C’est d’autre part rompre avec l’id&