Les sciences du sport en mouvement
402 pages
Français

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Les sciences du sport en mouvement , livre ebook

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Description

Un ensemble de renouvellements paradigmatiques profonds ont marqué le champ académique depuis une vingtaine d'années. Comment les sciences du sport ont-elles fait face à ces innovations épistémologiques ? Les ont-elles prises en compte ou négligées ? Suivant quelles modalités ? La mise en oeuvre des programmes innovants par les STAPS enrichit-elle en retour les espaces académiques qui les avaient originellement produits ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 43
EAN13 9782296487741
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Sciences du sport en mouvement
Mouvement des savoirs
Collection dirigée par Bernard Andrieu
L’enjeu de la collection est de décrire la mobilité des Savoirs entre des sciences exactes et des sciences humaines. Cette sorte de mobilogie épistémologique privilégie plus particulièrement le déplacements de disciplines originelles vers de nouvelles disciplines. L’effet de ce déplacement produit de nouvelles synthèses. Au déplacement des savoirs correspond une nouvelle description. Mais le thème de cette révolution épistémologique présente aussi l’avantage de décrire à la fois la continuité et la discontinuité des savoirs :
un modèle scientifique n’est ni fixé à l’intérieur de la science qui l’a constitué, ni définitivement fixé dans l’histoire des modèles, ni sans modifications par rapport aux effets des modèles par rapport aux autres disciplines (comme la réception critique, ou encore la concurrence des modèles). La révolution épistémologique a instauré une dynamique des savoirs. La collection accueille des travaux d’histoire des idées et des sciences présentant les modes de communication et de constitution des savoirs innovants.
Déjà parus
Isabelle JOLY, Le corps sans représentation. De Jean-Paul Sartre à Shaun Gallagher , 2011.
Yannick VANPOULLE , Epistémologie du corps en STAPS , 2011.
M. G. IGUALADA, Anarchisme , traduit et préfacé par Guillaume DEMANGE, 2010,
Denis LELARGE, L’Encyclopédie sociale d’Otto Neurath , 2009.
Henri VIEILLE-GROSJEAN, De la transmission à l’apprentis- sage : contribution à une modélisation de la relation pédagogique , 2009.
Gérard FATH, Laïcité et pédagogie , 2009.
Antoine ZAPATA, Pratiques enseignantes : Agir au service de valeurs , 2009.
Monique MANOHA et Alexandre KLEIN (dir.), Objet, bijou et corps. In-corporer , 2008.
Thierry AUFFRET VAN DER KEMP et Jean-Claude NOUËT (dir.), Homme et animal : de la douleur à la cruauté , 2008.
Sous la direction de Matthieu Quidu






Les Sciences du sport en mouvement
Innovations et traditions théoriques
en STAPS









L’HARMATTAN
© L'HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-96354-2
EAN : 9782296963542
PREFACE
Bernard ANDRIEU.
Faculté du sport Nancy ; EA 4360 APEMAC/EPSa, Metz.
Pierre Bourdieu, dans un texte rédigé entre octobre et décembre 2001 et conçu comme une nouvelle version du dernier chapitre de son dernier cours au Collège de France Science de la science et réflexivité, estime nécessaire de faire une analyse sociologique de la réflexivité méthodologique en excluant la psychologie. Si être un savant est bien un métier, la réintroduction de l’idée d’habitus dans le cœur même du travail conduit à affirmer qu’un « savant est un champ scientifique fait homme » 1 et non l’inverse. Il serait vain selon Bourdieu, de chercher à distinguer « les causes de l’action et les raisons d’agir », car s’il y a bien des dispositions génératrices des pratiques scientifiques, « pour une grande part » elles sont « inconscientes, transposables, qui tendent à se généraliser » 2 : passages d’une discipline à une autre, contact interdisciplinaire entre sciences mais aussi des habitus particuliers liés à la trajectoire et à la position dans le champ 3 .
C’est à cela que Matthieu Quidu, avec nous et d’autres si pertinents dans son volume, travaille dans la voie interdisciplinaire qui nous a été promise lors de la fondation des Staps. La constitution du champ 4 des Staps a pu trouver dans ces gymnastiques avec l’anthropologie, comme dans d’autres disciplines comme la philosophie, la psychologie ou la sociologie, les concepts et les méthodes de son propre développement. Le recours à des concepts comme images du corps, techniques du corps, pratiques corporelles, schéma corporel, processus sensori- moteurs, schèmes moteurs… prouve combien la description stapsienne n’est pas seulement une importation interdisciplinaire mais une modélisation spécifique dans une inventivité propre des terrains, des objets et des modèles. Bernard Michon disait déjà en 1989 combien l’émergence des premiers éléments d’une sociologie du sport entre 1960 et 1969 relevait plutôt de « réflexions sociologisantes, voire sociologiques » (Michon, 1990, 7) selon une organisation qui relevait de plusieurs paradigmes disciplinaires. Entre 1969 et 1978, la radicalisation de la pensée critique (Neff, 1974) sur le corps se demande, question toujours vive aujourd’hui, si « l’émergence de questionnements sociaux à propos du corps n’accroit pas les difficultés de la constitution d’une sociologie du sport » (Michon, 1990). Entre 1978 et 1985, le renouvellement vient du « développement de l’histoire des pratiques d’exercice corporel » jusqu’à la création en 1983 de la Société française de sociologie du sport dans le droit fil des cursus Staps depuis 1975 et du corps universitaire en 1981. Les travaux de 1979 de l’INSEP sur la Sociologie du sport, l’impact sociologique de Pierre Bourdieu (1978), Jacques Defrance (1978), Christian Pociello (à la fois sociologue et historien par sa thèse) et la sociogenèse sportive des pratiques et des équipements (Pociello, 1974 ; Puig, 1980 ; Hoibian, 1997), Yvon Leziart (1984) doivent partager désormais le terrain avec l’histoire, numéro Spécial Histoire de l’INSEP en 1980, des savoirs du corps de Paul Corizon (1978), Pierre Arnaud (1981, 1983), Gilbert Andrieu (1972, 1975, 1986), Georges Vigarello (1976), André Rauch (1981) et Thierry Terret (1992).
Pas d’hybridation paradigmatique ici mais une occupation plurielle des trois disciplines avec une démarcation qui s’est mise en place dans les années 90 par les successeurs. L’anthropologie et la sociologie culturelle du sport (Adam, 1985), une anthropologie sportive (Barthelemy, 1999), l’ethnologie sportive (Bargach, 1994 ; Baroni, 1996 ; Pruneau, 2001) et l’ethnologie des cultures sportives populaires (Gaboriau, 1986 ; Lamoureux, 1987) se constituent en renouvelant les analyses. Jean Paul Callède (2005) a pu démontrer très bien ce passage de la Sociologie du sport (1963-1983), à la Sociologie des pratiques sportives (1984-2005) par les travaux sur les pratiques innovantes (Rocher, 1984 ; Bessy, 1990 ; Loret, 1995 ; Travaillot, 1995 ; Jorand, 2000 ; Jallat, 2001) sur les salles de gym, la glisse, la voile, le vol libre ou les stades.
La réflexion sur le vécu corporel (Herr, 1990) est venue de la psychomotricité, de la danse, de l’expression corporelle et des sciences de l’éducation en ouvrant le débat sur la conscience. L’anthropologie de l’expression et du vécu corporel aurait pu faire les frais de l’historicisme du sport sans Claude Pujade-Renaud, Jean Jacques Petit, Liliane Texier, Marguerithe Routhier et Alain Hebrard (1973-1974), puis l’Anthropologie des techniques du corps en 1984 avec Nancy Midol, et enfin l’anthropologie de la conscience corporelle (Le Scanff, 1990 ; Perrin, 1998 ; Vuillemin, 1998) en santé et bien être. Une anthropologie des loisirs corporels (Lefèvre, 1986), entre la sociologie des loisirs de Dumazedier & Reau (2011) et l’histoire des loisirs d’Alain Corbin, a pu se développer dès les travaux de Guy Haye et de Robert Lopez (1974). L’introduction des femmes dans la sociologie du sport, notamment avec le groupe de l’INSEP avec Catherine Louveau, Françoise Labridy et Annick Davisse, dénonce la masculinisation de la sociologie du sport et annonce la féminisation des objets alors même que les actrices sont des agents du changement de normes dans les luttes innovantes d’Alice Millat.
La nécessité historique d’une épistémologie, engagée par nous depuis 1985 mais déjà mise en œuvre par Jean-Michel Berthelot, Georges Vigarello, Michel de Certeau, Luce Irigaray, dans la constitution d’un champ aussi émergent, dont nous avions pu faire l’épreuve, jugée aujourd’hui militante, en 2006 avec le Dictionnaire du corps et dont nous continuons à apprécier la diversité avec la revue Corps aux éditions CNRS et le blog du corps , s’impose par la multiplication des objets d’études sur le corps sans toujours une méthodologie claire.
En postulant « l’historicité radicale de la corporéité », de ses techniques, de ses productions, de ses habitus et de ses représentations, Jean-Marie Brohm avance l’idée qu’il faudra remplacer l’histoire des mentalités par une historiographie des mentalités corp

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