Celui qui n abîmera plus les plantations
127 pages
Français

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Celui qui n'abîmera plus les plantations , livre ebook

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Description

Septembre 2005. À l’aube du départ de la maison familiale, Yonas laisse derrière lui, en plus de sa chambre vide, ses parents. Pris dans un tourbillon de souvenirs, plus drôles et émouvants les uns que les autres, ils se remémorent les années qui viennent de leur filer entre les doigts.


Cette famille, c'est un peu de vous, c'est un peu de nous, c’est un peu de tout. Cette histoire, ce sont des départs en vacances chaotiques, des repas brûlés, des Coupes du monde, des fêtes de Noël, des fous rires, des engueulades, de la tendresse. C'est la vie tout simplement. C’est l'enfance, l'adolescence et la parentalité dans les années 80 et 90, portées et guidées par les musiques de l’époque, comme compagnes de lecture, de voyage...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juin 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381536040
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Celuiqui n'abîmera plus les plantations
LaSAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires deproduction participant à la réalisation de cet ouvragene sauraient être tenus pour responsables de quelque manièreque ce soit, du contenu en général, de la portéedu contenu du texte, ni de la teneur de certains propos enparticulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ilsproduisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'unéditeur tiers, qui en endosse la pleine et entièreresponsabilité.
MAGALI STOURME
Celuiqui n'abîmera plus les plantations
Cette histoire m’a étéinspirée alors que je repeignais, avec ma fille, sa désormaisancienne chambre, pour en faire un bureau. Elle s’installait àl’étage de notre maison, dans un espace plus grand, etje me rendis compte que c’en était terminé de sonenfance. Tout à coup, elle se mit à chanter l’unde ces tubes de l’année 2000 : J’aides petits problèmes dans ma plantation, de Kana.
Cette simple ritournelle, ainsi quele contexte, qui signifiait pour moi la fin d’une époque,a fait naître le scénario que vous vous apprêtez àlire.
Chaque chapitre s’est ensuitegreffé, comme une évidence, aux musiques que j’écoutaisdans mon enfance et mon adolescence.
Delà est donc né le clan Caporossa.
Cette famille, c’est un peu devous, c’est un peu de nous. Ce sont des départs envacances chaotiques, des repas brûlés, des fous rires,des engueulades, de la tendresse, des joies, des peines. C’estla vie tout simplement.
Et bien que certaines anecdotesm’aient été inspirées par des amis qui ontpartagé avec moi des tranches de leur vécu, par mesenfants qui m’en font, parfois, voir de toutes les couleurs, etpar ma propre enfance qui a été une enfance d’uneautre époque, dans les années quatre-vingt et nonante,où tout semblait plus fun et plus léger qu’aujourd’hui,je tiens à préciser que «  touteressemblance avec des personnages existants ou ayant existéest purement fortuite. »
Enfinpresque.
ÀLouis et Margot,
età Vous, dont les enfants grandissent bien trop vite
1. L’étés’en est allé

« Summerhas come and passed
L'étéest venu et s'en est allé
The innocent cannever last
L'innocence nepeut pas durer éternellement
Wake me up whenseptember ends
Réveille-moiquand septembre prend fin »

Greenday,Wake me up when september ends


—  Et voilà, c'est le dernier. Quellepoisse avec cette porte ! T'es vraiment le spécialisteYonas !
Ilétait quasiment minuit et ils venaient de monter le derniercarton. Au troisième étage, sans ascenseur, et sansfaire de raffut, histoire de ne pas déjà se mettre àdos tous les habitants de l'immeuble. Yonas et ses parents avaientpassé la moitié de la journée àempaqueter et transporter ses affaires.
Ilemménageait pour la première fois dans un petitimmeuble, situé en plein centre-ville, à quelqueskilomètres à peine de la maison familiale. Le quartierétait assez calme, bien que proche des commerces et des ruesanimées. Il s’y plairait assurément.
—  Tu veilleras dorénavant à neplus laisser claquer la porte quand tes clés sont àl'intérieur. D'ailleurs, demain matin, va faire un doublequ'on gardera à la maison, parce que t'imagines, si lapropriétaire doit revenir de Bruxelles chaque fois que çat'arrive… Et je suis prête à parier que çase produira encore. Et qu'elle finira par trouver ça moinsdrôle, et toi, elle te trouvera tout de suite moins charmant.
—  Hahaha, toi aussi tu as remarquécomme elle me matait, hein m’man, je suis sûr qu'au fondça lui a fait plaisir de revenir. Déjà, àla signature du bail, elle me regardait, mais d'une façon !Si je lui avais proposé une cohabitation, elle aurait signéà deux mains.
Liseleva les yeux au ciel en lui caressant tendrement la joue.
Toni,le père de Yonas, intervint, alors qu'il alignait correctementla pile de caisses à bananes :
—  Heu, t’exagères pas un peulà ? Tu te crois irrésistible ? Bon, ok t'esmon portrait craché mais ne sois pas si sûr de toi nonplus ! Ceci dit, la petite voisine de palier qu'on a croiséetout à l’heure a l'air super mign… Ouiiicchh !Gentille et serviable.
Lisevenait de donner, innocemment, un coup de coude dans les côtesde son mari, feignant la jalousie lorsqu’il avait prononcéces paroles. Yonas et son père aimaient bien plaisanter àpropos des filles, même si le jeune homme était un rienplus timide et réservé que son paternel. De surcroit,quand Tim, le cadet, était encore là, et qu'ils s'ymettaient tous les trois, la mère de famille en devenaitchèvre !
Tonidisait toujours à ses fils : « Maman,on la fait monter plus vite que des blancs en neige aurobot-pâtissier .»
Enobservant ses parents se taquiner gentiment de la sorte, Yonas avaiteu un léger pincement au cœur. C'est ce genre de petitescène qui lui manquera au quotidien.
Cen’était un secret pour personne, Lise avait beaucoup demal à le confier à Dame Indépendance.
—  Tu veux de l'aide pour faire ton lit ?Ce n’est pas facile d'enfiler seul la housse de couette…Ou comme il est tard, si tu préfères, tu peux encorerentrer avec nous et dormir à la maison ce soir, une petitedernière fois…, avait-elle dit d’un airsuppliant, papillonnant des cils et l’enserrant de ses bras.
Cegenre de scène là, par contre, il s'en passeravolontiers à l’avenir. Il aimait sa mère plus quetout évidemment, mais à vingt-quatre ans, il étaitquand même temps de couper le cordon. Lise avait toujours ététrès mère poule avec ses enfants, et les laisser volerde leurs propres ailes n’était pas chose aiséepour elle.
—  Non maman, ça ira je t'assure. Vousm'avez déjà plus qu'aidé, vous devez êtrecrevés tous les deux. Vous allez rentrer bien sagementprofiter de votre nuit en amoureux. En plus, avec ta rentréedes classes lundi, je suppose que demain, tu as une tonne de boulotqui t’attend. Je t’imagine déjà préparertes traditionnelles petites étiquettes à accrocher auxporte-manteaux et je ne voudrais pas que tu en coupes une de traverssous prétexte que tu étais fatiguée àcause de moi.
Liseétait institutrice dans la petite école de leurvillage, et le mois de septembre était l'un de ses préférés.Elle clamait toujours haut et fort que tant qu'elle ressentirait lamême excitation des premiers jours de septembre, pareille àcelle de son enfance, c'est qu'elle était toujours faite pource métier. Cette période de l'année, pour elle,c'était l'odeur du cuir des nouvelles chaussures, ladécouverte de nouvelles frimousses et le retour à unevie disciplinée, après deux mois de relâchement bienmérité. Quand Tim et Yonas, enfants, se montraient unpeu jaloux de l'attention et de l'affection qu'elle portait àses élèves, elle en prenait un, sur chacun de sesgenoux, et les rassurait en leur disant que même unevingtaine d’élèves affectueux ne suffiraientjamais à les remplacer. C'est d'ailleurs en partie pour cetteraison que Yonas avait programmé son déménagementà cette date. Pour passer un dernier été auprèsd'elle. Le timing était parfaitement choisi : il savaitqu'elle serait tellement absorbée par son travail et sesnouveaux petits loups, comme elle appelait ses écoliers,qu'elle ruminerait moins sur le départ de son fils.Inconsciemment, il avait rendu service à son pèreaussi : tout un été à devoir consoler safemme, Toni n’aurait pas supporté.
Yonaspoussa gentiment ses parents vers la sortie en taquinant son pèresur le fait qu’il allait enfin avoir sa tranquillité,maintenant que ses fils n'étaient plus dans ses « pattes ».Il allait pouvoir consacrer tout son temps libre à son petitpotager et à bichonner ses fleurs.
Enfin !Plus personne n’allait lui écraser ses parterres, luisaccager la belle pelouse tondue en couloirs bien droits.
Touteleur enfance, lui et son frère avaient entendu Toni leshouspiller :
«  Nemarchez pas là, je viens de semer  »,ou encore : «  Lesballons, j’ai déjà dit, pas dans mesplantations  ».Et eux cumulaient les bêtises, n’ayant que faire desréprimandes de leur père. Quelque part

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