Dans la solitude des pas d un marcheur
142 pages
Français

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Dans la solitude des pas d'un marcheur , livre ebook

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Description

2060 kms à pied, le tout en autonomie complète. 14 kgs de perdus... Compostelle sans aucune complaisance, aucun filtre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 mars 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414425334
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-42571-6
 
© Edilivre, 2020
Prologue
Tout a commencé avec Maxime…
Maxime, c’est notre petit atteint du syndrome de l’X fragile, maladie génétique incluant une déficience intellectuelle. Cela implique un comportement autistique mais pas seulement. Il y a également des troubles du langage, une motricité perturbée ainsi que des troubles du comportement tels que l’hyperactivité.
Ses vingt ans marquent un passage important dans sa vie, celui de devoir changer d’établissement. Pour un jeune homme dans sa situation rien n’est simple et c’est avec beaucoup de difficultés que nous cherchons une fondation susceptible de l’accueillir dans les meilleures conditions. Pour ce faire, il effectue des stages d’intégration au sein de ces maisons et c’est ainsi que nous en sommes arrivés à un quatre novembre, date du premier jour de sa période d’essai.
Son centre se situant dans notre ville d’habitation, nous avons décidé en haut lieu, à savoir chez nous que je l’accompagnerai le matin et irai le rechercher le soir, soit un total de huit kilomètres. Huit petits kilomètres… à pied !
Alors, on va me dire que ce n’est rien qu’une jolie balade et encore, pas d’une traite. Que c’est bon pour la santé, que… que… que… sauf que moi j’ai en horreur la marche. Le plus loin où j’accepte d’aller c’est de mon canapé à la cuisine et ce parce que le réfrigérateur s’y trouve.
Deux semaines durant je fais contre mauvaise fortune bon cœur, le temps de la durée de son stage. Deux semaines à faire les couillons parfois sous la pluie et d’autres dans le vent… En fait non, pas que les couillons parce que pour être honnête, ces petites marches nous ont plu autant à l’un qu’à l’autre. Peut-être même plus à moi parce qu’elles me rapprochaient de Maxime et qu’elles occasionnaient moult discussions que nous n’avions pas en temps ordinaire.
Le lundi suivant alors que c’en est fini de nos trajets pédestres, que Maxime a réintégré son établissement habituel, mon amoureuse au boulot, je me retrouve seul avec mon bol de thé à repenser à ces derniers jours. Je me sens bien. Presque imbattable. J’ai du souffle, la patate, j’ai envie de tout… Puis allez savoir pourquoi, j’associe cette bonne énergie au fait d’avoir marché. C’est vrai qu’à la fin, ces deux aller-retours n’étaient qu’une formalité contrairement au début où je félicitais quelques bancs salvateurs.
Je suis là par cette belle matinée avec du temps pour moi. Mes baskets sont à vue d’œil. Il y a un peu de soleil…
Bah oui, pourquoi ne pas sortir faire quelques pas et m’offrir le luxe d’engloutir ces huit kilomètres en une seule fois ?
J’enclenche donc l’application podomètre de mon téléphone et referme la porte de chez moi. En un jet de pierre j’atteins le centre de la ville et me lance rue après rue à la redécouverte de ma commune que je ne connais plus. Parfois d’une enseigne ou d’une porte se réveille un souvenir de je ne sais où et me voici quelques années en arrières… ce magasin qui a remplacé celui-ci, et celui-là qui n’est plus une droguerie mais une banque. Eh oui la vie passe aussi, pas seulement ma jeunesse…
Au fil des jours j’enfile les kilomètres. Neuf, puis dix… de onze je passe à treize, quatorze… Tout doute en moi s’estompe. En fait, j’aime l’exercice de la marche. J’aime parce que j’éprouve des sensations de liberté, d’euphorie, de puissance. Je sens mon corps transporté par la dopamine et ai l’impression que mon esprit s’aiguise. C’est un peu comme si vous entriez dans une espèce de transe. Vos pensées se focalisent à un endroit et lorsque vous en sortez, vous vous apercevez que vous avez effectué tant de distance sans même vous en apercevoir. J’aime vraiment mais le problème avec ce que l’on aime c’est qu’on ne peut s’empêcher de recommencer…
De nature très curieuse, je lis ce que je peux trouver sur internet et oui bien sûr, bien évidemment, je ne peux décemment continuer mes pérégrinations avec mes baskets pourries qui prennent l’eau dès que j’éternue et me compriment les pieds. Tout marcheur se respectant bannira des expressions françaises celle qui dit “être bête comme ses pieds” et mettra au panthéon celles qui intiment de se mettre sur le pied de guerre pour mieux mettre les pieds dans le plat.
Le marcheur prendra plus soin de ses pieds que de n’importe quelles autres parties de lui-même car il sait que s’il veut aller loin, il doit ménager sa monture.
Me voilà donc chez Décathlon au rayon de mon cœur et là, c’est un peu comme un gourmand que l’on plonge chez un confiseur ; le souci du choix se pose…
Et puis d’abord elles vont me servir à quoi ces chaussures ? À des balades ? Des grandes randonnées ? Des trekkings ? On s’oriente davantage sur de la haute et moyenne montagne, des régions désertiques ? On se dirige sur de la basse, de la tige intermédiaire, de la haute, de la Gore-tex, avec ou sans pare-pierre, de la rigide, de la crantée ?
Aïe ! Ça y est, j’ai mal à la tête… Je n’en sais rien. Je n’en sais rien et surtout je n’y connais rien du tout.
Je hèle à la volée une vendeuse à qui je fais rater sa pause-café parce que je lui fais don de mes mille questions. Entre parenthèses je souligne le professionnalisme des vendeurs de cette enseigne qui savent eux de quoi on leur parle. Je fais donc appelle à cette demoiselle qui éclaire patiemment mon ignorance et me propose un modèle.
Elles sont moches mais j’ai l’impression qu’elles ont été faites sur mesure. Oui, mais elles sont moches ! Oui mais ce sont celles dans lesquelles je suis le mieux. Les autres me sembles plus lourdes. Bon… va pour les moches, après tout je ne vais pas descendre les marches de Cannes avec. Je dois faire dans l’efficacité et non pas dans le style.
Je me décide aussi pour une veste coupe-vent et imperméable. Pas terrible non plus mais à ce qu’il paraît, je pourrais me doucher avec, alors…
Ah oui, j’allais oublier les chaussettes de randonnée anti-ampoule.
Juste derrière chez moi, j’ai la chance d’avoir un chemin de randonnée appelé le chemin des roses qui fait place au tronçon d’une ancienne voie ferrée. D’un bout à l’autre, il s’étend sur dix-sept kilomètres environ et dans la tête, j’ai idée de le faire aller et retour. Trente-quatre kilomètres. Et là je serai bien. Bien pourquoi, faut pas me le demander mais c’est ce que je veux. Je ne dis pas que cela se fera du jour au lendemain et je ne mets pas non plus la charrue avant les bœufs mais c’est comme ça que j’avance dans la vie. Je suis un homme de défis et sans eux, je ne vois pas l’intérêt de sortir de mon fauteuil.
Je parcours donc depuis peu sur le chemin des roses qui me voit absorber une quinzaine de kilomètres journellement et je comprends aujourd’hui l’extrême importance d’être bien équipé dans ce type d’activités comme dans tout ce que l’on fait dans la vie que ce soit sportivement ou autre. Je ne regrette absolument pas ni l’achat de mes chaussures, ni celui de mon coupe-vent qui me fait oublier la dureté de cette fin d’automne.
Je me suis également équipé d’un bâton de marche que j’ai taillé dans je ne sais quelle espèce d’arbre et qui maintenant m’accompagne d’abord comme un soutien puis comme un ami. En effet, c’est une véritable aide dans la marche qu’il vous apporte de part une meilleure stabilité amenuisant ainsi les risques de vous tordre la cheville et il allège véritablement les efforts qu’il vous faut faire pour randonner. Je ne me vois plus marcher sans et d’ailleurs j’apprends dans mes lectures que jadis, il faisait partie de la panoplie du parfait pèlerin…
Ce bâton de marche nommé aussi Bourdon leur servait non pas seulement à ce dont je viens de parler mais aussi pour se défendre des attaques de bandits de grands chemins qui étaient usuelles à cette époque. Ils s’en servaient aussi pour repousser les chiens zélés…
Je ne parle plus que de ça et ne m’intéresse qu’à ça.
Un soir, mon amoureuse me rappelle une randonneuse que nous avions rencontrée lors de vacances précédentes à Saint-Jean-du-Gard. Elle voyageait avec son fils sur les traces de Robert Louis Stevenson qui ouvrit la voie de cette randonnée au 19 e  siècle dont on peut lire l’aventure appelée « Voyage avec un âne dans les Cévennes »
Ils parcouraient environ 25 kilomètres par jour et le soir se reposaient dans des gîtes. C’est vrai, je n’en avais plus souvenir…
A l’époque, j’avais trouvé cela totalement fou, ne comprenant quel plaisir on pouvait éprouver à marcher pour marcher avec le poids d’un sac à dos pesant peut-être la masse d’un cheval mort. Peut-être même avais-je souri comme un benêt, ce ne serait pas se tromper de genre que de m’attribuer cette contre qualité et voilà qu’aujourd’hui je n’aspire qu’à ce loisir. Comme quoi, qui n’a pas encore traversé la rivière, ne doit pas se moquer de celui qui se noie.
Après m’être quelque peu gaussé de ces randonneurs, c’est mon amoureuse qui me brocarde à ce sujet me soufflant que je finirai par faire le chemin de Compostelle. Et pourquoi pas ?
Je ne possède que de vagues notions sur ce sujet et comme de coutume, Internet vient à ma rescousse. En fait, pour rétablir une vérité, il n’y a pas un mais plusieurs chemins. Ces chemins prennent leur source en divers endroits. À l’origine le marcheur fermait la porte de chez lui et se mettait en route pour rejoindre une des voies officielles et atteindre Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne. Santiago De Compostela…
Pour la plupart, il s’agissait de catholiques pratiquants que la foi poussait à cette dévotion. Maintenant, les chemins se partagent aussi bien avec les fidèles du Seigneur que les agnostiques ou encore, comme je le suis, les athées.
Pour en re

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