Dix ans de Camino Tome I , livre ebook

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Marcher sur le Camino, c'est s'offrir une parenthèse, ouvrir une porte qui donne sur une nouvelle perception de notre monde extérieur et intérieur. Le Camino est un fleuve où circulent des millions de gouttes d'eau venant de tous les coins de la planète et se rendant au même endroit : Santiago et Fisterra, le bout des terres.
Une énergie magnifiquement positive remplit ce chemin des étoiles, que l’auteur nous invite à parcourir, à la rencontre des autres, de soi, de la Terre et du ciel.

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Publié par

Date de parution

10 juillet 2014

Nombre de lectures

1

EAN13

9782332660602

Langue

Français

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-66058-9

© Edilivre, 2014
Prélude
Beaucoup de livres sur le Camino ont déjà été écrits ou sont en train d’être écrits et seront certainement encore écrits.
Je prends donc humblement le risque d’en rajouter un, en espérant que ceux qui ont marché sur ces Chemins puissent prendre du plaisir à s’y retrouver, et que les autres n’aient qu’une envie, celle de partir.
Le Camino, c’est quoi ? Tout simplement le Chemin de Compostelle en Espagne.
Tout comme en France, il y a plusieurs Chemins : le Camino Frances (le plus connu et parcouru) qui part de St Jean Pied de Port jusqu’à Santiago, Le Camino del Norte, de Bayonne à Santiago, et qui peut dériver sur le Camino Primitivo à partir d’Oviedo (en traversant la Cordillère des Asturies), le Camino de La Plata, de Séville en passant par Salamanque et qui peut se poursuivre par le Camino Senebrese, le Camino De Levante, de Valencia à Santiago, qui traverse la Mancha, et qui rejoint La Plata à Zamora… Sans compter le Caminho Portuguese, de Lisbonne à Santiago… Avec des variantes pour chaque Chemin.
J’ai posé mes premiers pas le 12 octobre 2002 à St Jean Pied de Port, et depuis j’ai parcouru tous ces Caminos y compris le Chemin d’Arles. Habitant St Gilles (du Gard), c’était la moindre des choses que de marcher sur « mon Chemin », St Gilles étant la première étape.
A raison de trois à quatre semaines chaque été, j’ai pu, et nous avons pu (car j’ai vite été rejoint par ma Nouvelle Bien Aimée, Michèle) marcher d’une seule traite sur le Camino Frances et celui du Portugal, les autres ayant été fractionnés en deux, sauf pour le Chemin d’Arles, découpé en 6 étapes… Ce qui, bien sûr, n’a pas la même saveur, mais conserve toujours la même ardeur : marcher vers Santiago !
Ville Magique, Cathédrale Magique… Mille ans d’histoires et de légendes, mille ans de pèlerinage, mille ans de vraies et de fausses croyances… Combien d’hommes et de femmes sont passés sur ces chemins ? Combien de pas ?
Marcher sur ces Chemins n’est pas « anodin », on n’y va pas comme pour faire le GR20 en Corse ou autre randonnée, si sportive et si belle soit-elle. Certains « marcheurs », que j’ai rencontrés, étaient partis comme on part sur un GR, je n’en ai rencontré aucuns qui ne soient pas revenus « Pèlerins ».
Pourquoi suis-je parti sur ces Chemins ?
La vie n’est pas toujours une trajectoire en ligne droite, elle prend parfois des « chemins de traverse » que l’on traverse comme l’on peut.
Cette année 2002 fût marquée par deux évènements : le divorce et la remontée à la surface de vieilles blessures de l’enfance.
Je me sentais descendre au fond d’un puits… Sans fond.
La rencontre inattendue avec une psychothérapeute a changé complètement cette trajectoire.
A l’issue de notre premier rendez-vous, elle m’a demandé de lui donner trois choses que je voulais faire. Les deux premières étaient évidentes : il fallait que je parle avec mes parents et mes enfants. La troisième, est « sortie » de ma bouche sans aucun contrôle « cérébral » : « Je vais aller à Compostelle ! »
Je me suis moi-même étonné de m’entendre prononcer cette phrase, comme si ce n’était pas moi qui parlait. Mais les mots étaient dits, les paroles prononcées… Elle me répondit « je note ! ».
A partir de là, les jeux étaient faits, les dés étaient lancés, les cartes abattues, j’allais faire ce que j’avais dit, en sentant très bien qu’une révolution intérieure était en marche.
Cette idée d’aller à Compostelle me taraudait depuis quelques années, mais quand j’avais déplié une carte routière et compté approximativement les kilomètres, j’avais remis ce projet pour ma retraite.
Je visualisais le premier jour, mettre mon sac sur le dos au petit matin et filer vers l’Ouest. Un sentiment de liberté et de je ne sais quoi m’envahissait alors. C’est ce « je ne sais quoi » qui m’intriguait.
Ce que je connaissais des Chemins de Compostelle, c’était tout simplement des petits flashs aux informations télévisées (que je regardais à cette époque) : PPDA, une fois par an, aux alentours de Pâques, nous parlait de ces pèlerins, avec images à l’appui. Ces gens avaient tous dans leur regard quelque chose qui m’intriguait, comme une Lumière. Ce qui me dérangeait, c’était l’image que j’en avais, quelque chose de « catho » dans le mauvais sens du terme, car je connais des cathos superbes, mais disons quelque chose d’un peu « coincé », quelque chose dans lequel je ne me reconnaissais pas, bien qu’étant issu d’une famille catholique pratiquante.
Mais comme beaucoup, je m’étais éloigné de l’Eglise, de la messe et de tous les rites propres aux religions, dont les prières.
Je me plongeai donc dans toutes les revues et livres que je trouvais parlant des Chemins de Compostelle. Je découvris l’Histoire ou la Légende de St Jacques, cet apôtre parti en Espagne pour convertir au Christianisme les populations ibériques, son peu de succès, son retour en Galilée, sa décapitation, son retour (ou du moins celui de son corps) en barque avec ses quelques disciples qui souhaitaient l’enterrer en Galice, leur arrivée vers Padron, la conversion de la reine Lupa après quelques évènements miraculeux, jusqu’au jour où, presque mille ans après, la sépulture fût découverte par un ermite, Pelayo, guidé par une étoile brillante.
Je découvris aussi les différents miracles attribués à St Jacques, dont la Légende du « pendu dépendu », que l’on retrouve d’ailleurs dans d’autres endroits en Europe, et bien sûr le « Santiago Matamores » avec son cheval blanc et son épée, descendu du ciel pour pourfendre les Maures. Cette image là ne me plaît pas beaucoup, voire pas du tout, car j’ai rencontré des pèlerins qui faisaient le Chemin pour demander à Santiago de « débarrasser » la France comme il l’a fait en Espagne.
Comme quoi sur ce Chemin là on rencontre également la haine, le racisme et l’obscurantisme.
Je préfère donc garder en tête l’image d’un Apôtre peut-être pas comme les autres, qui nous fait marcher depuis plus de mille ans sans que l’on ne sache vraiment pourquoi.
Que l’on soit croyant ou non croyant, on marche et ça marche !
Toutes ces lectures me donnaient encore plus envie de partir.
Chapitre I Un chemin initiatique
J’avais dix jours devant moi pour les vacances de la Toussaint. J’avais bien compris la « règle » : si tu n’as que dix jours devant toi, pars de chez toi, tu t’arrêteras là où tu t’arrêteras, et tu reviendras plus tard. Cela ne me convenait pas, il fallait absolument que j’aille à Santiago et Fisterra, quitte à déroger à la règle.
Je pris la décision de partir de St Jean Pied de Port et de marcher jusqu’à Pampelune : le passage à Roncevaux me paraissait important. Ensuite je prendrais le car pour reprendre ma marche avant l’Ocebreiro jusqu’à Santiago, et si je n’avais pas le temps de marcher jusqu’à Fisterra, je reprendrais le bus… Tel était mon plan.
Je ressortis du grenier mon vieux sac à dos de mes 18 ans… (J’en avais 44…)
Mes parents voulurent m’accompagner en voiture d’Aigues-Mortes jusqu’à St Jean Pied de Port.
Leur attention me touchait beaucoup et j’acceptais cette offre.
Arrivés à St Jean Pied de Port, je me rendis aussitôt à l’Association des Amis de St Jacques pour le premier tampon sur ma Crédencial…
Je leur expliquai le chemin que je souhaitais faire.
Les réactions furent immédiates : « Tu ne dois pas faire ça ! Marche le temps que tu as, et tu reviendras… »
J’acquiesçais gentiment pour ne pas les vexer, car pour ces personnes, j’avais le sentiment de commettre un sacrilège. Ma décision était irrévocable, sans comprendre vraiment pourquoi, il était impératif que j’aille à Santiago et Fisterra, d’une manière ou d’une autre. J’aurais pu y aller directement en train, en avion ou en car, mais je souhaitais marcher quand même un peu.
Roncevaux, le sacrifice du bélier et mon Bâton.
C’est donc au petit matin du Dimanche 13 octobre 2002 que mes parents m’accompagnèrent en voiture jusqu’à Hunto, fin du goudron et début du Chemin.
Superbe spectacle : point de vue magnifique au lever du jour, les brumes se dissipent.
L’Emotion de l’Au-Revoir. Nous nous quittons les yeux humides. Je mets mon sac sur le dos : une bonne montée bien raide m’attend. De nombreux pèlerins sont déjà sur le Chemin.
Ce n’est que quelques années plus tard, en relisant ces mots que j’avais griffonnés, que je ressenti ce moment comme une deuxième naissance, une deuxième « mise au Monde ». Mes parents m’avaient accompagné ici, comme des parents qui donnent la main à leur enfant lors de ses premiers pas, puis le lâchent doucement pour qu’il puisse s’envoler seul au Monde.
J’entame directement une bonne grimpette surplombant la vallée qui se réveille, pour arriver à la Table d’Orientation. Premier arrêt : Olivier était là ! Comme s’il m’attendait.
Nous avons fumé une cigarette ensemble. Je ne savais pas que nous allions partager ce Chemin durant quelques jours.
Ses premières paroles furent « Je t’ai vu avec tes parents, c’était émouvant … »
Ses mots eurent une résonnance particulière, comme si cet individu pouvait lire en moi.
Après avoir fumé sa cigarette, il me proposa de marcher ensemble.
J’étais parti avec l’idée de marcher seul, mais me souvînt de quelques conseils « Sur le Chemin, reste ouvert à toutes les opportunités, laisse-toi guider… »
Je ne pu m’empêcher de penser également au Petrus de Paulo Coelho, et décidais intérieurement de l’appeler ainsi.
Je répondis donc : « ok ! », sentant que pour la première fois depuis fort longtemps, je lâchais quelque chose, je mettais ma confiance dans un individu que je ne connaissais pas, qui m’intriguait, qui allait m’ouvrir des portes et m’initier à un Nouvea

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