Dix ans de Camino - Tome III
298 pages
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Dix ans de Camino - Tome III , livre ebook

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Description

Marcher sur le Camino, c'est s'offrir une parenthèse, ouvrir une porte qui donne sur une nouvelle perception de notre monde extérieur et intérieur. Le Camino est un fleuve où circulent des millions de gouttes d'eau venant de tous les coins de la planète et se rendant au même endroit : Santiago et Fisterra, le bout des terres.
Une énergie magnifiquement positive remplit ce chemin des étoiles, que l’auteur nous invite à parcourir, à la rencontre des autres, de soi, de la Terre et du ciel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 novembre 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332739995
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-73997-1

© Edilivre, 2015
Chapitre I : Camino de la Plata 2008
C’est déjà l’été ! 4 saisons sont déjà passées depuis notre dernier Camino… Il est donc temps de repartir, et cette fois, ce sera direction le Sud, l’Andalousie, Séville, ville magique, départ du Camino de la Plata. Chemin rempli d’Histoire, où se mélangent les Romains, les Maures… et mille ans de pèlerinage vers Santiago.
Lundi 07 juillet 2008
Arrivée à Séville vers 9H du matin… ça y est ! Nous foulons le sol de l’Espagne, et nous sommes sur le Camino de la Plata, 3 ème Camino officiel espagnol… Après le Camino Frances et le Camino del Norte, via Camino Primitivo, voici le moment tant attendu de marcher sur le Camino de la Plata…
On nous avait prévenu, « faut pas le faire en été… Trop chaud ! »… Trop chaud ? Michèle garde sa polaire… Presque froid… Bernard ne transpire pas… Trop chaud ?…
Mais où sont les flèches jaunes ? Où sont les pèlerins ? Patience…
Nous nous dirigeons vers l’office de tourisme, puis posons nos affaires dans le couvent, l’hospederia Santa Rosalia, Calle Cardenal Spinola 8…… Qui accueille les pèlerins de Compostelle…
Pour l’instant nous nous mêlons aux touristes nombreux dans la capitale de l’Andalousie, la magie de Séville opère vite son charme… La cathédrale et sa tour « la Giralda », emblème de Séville, minaret de l’ancienne grande mosquée construit au XII ème  siècle, dans le style almohade, à l’instar de la Koutoubia de Marrakech. La tour est surmontée d’une lanterne au décor plus chargé, édifiée au cours du XVI ème  siècle.
Giralda, ou girouette, désigne la représentation de la Foi qui tourne au gré des vents au sommet de l’édifice. Il ne subsiste rien de la grande mosquée, à l’exception de la cour des Orangers (patio de los Naranjos). La cathédrale est un sanctuaire gothique tardif d’une taille gigantesque. Il fallait démontrer la suprématie du Christianisme sur l’Islam vaincu… A la croisée du transept les voûtes atteignent près de 60 m de hauteur…
Tombeau de Christophe Colomb… Nous cherchons les références Jacquaires… ça y est ! Une chapelle Santiago, à l’intérieur de la Cathédrale, dédiée à l’Apôtre et aux Chevaliers de l’ordre de Santiago. Saint Jacques y figure en grand « Matamores » (le tueur de Maures) – le lieu s’y prête – … Mais ça me dérange toujours autant. Le paradoxe du Chemin de Compostelle… Certains fanatiques chrétiens vénèrent Santiago pour ça ! Rien que pour ça, je m’arrêterais de marcher sur ce Chemin… Et pourtant je continue…
Cet antagonisme entre Christianisme et Islam, va nous poursuivre tout le long du chemin… Rajouté à cela, le passage des Romains… Ce Chemin s’annonce différent des autres… La mémoire de la violence des luttes est restée.
En parfaits touristes, nous montons tout en haut de la Giralda, d’où nous pouvons contempler Séville sous tous ses angles (à chaque palier, une trentaine, au total, Séville se découvre au Sud, au Nord, à l’Est, à l’Ouest).
L’Alcazar, le fleuron de Séville, est fermé le lundi… Désolation… Regrets… Mais demain matin nous partirons sur le Camino… Amis Pèlerins, n’arrivez pas un lundi à Séville !
Nous nous rattrapons par la visite de la Plaza d’Espagne (nous en verrons beaucoup, beaucoup d’autres, mais celle-là fait partie des plus belles). Nous assistons à la représentation de danseurs et danseuses de Flamenco, sous un ciel bleu et grand soleil… Complètement envahis par leur danse… Observons un genre de grand palais en demi-cercle, démesurément vide… Malgré sa beauté…
Nous nous laissons perdre dans les rues de Séville, nous imprégnions du mouvement, de l’ambiance sévillane…
Séville, point de départ vers la Gallice, vers le tombeau de Santiago, vers le bout du vieux monde à Fisterra, est un vrai cadeau, on prétend qu’elle fût fondée par Hercule, mais on dit aussi que les Phéniciens et les Grecs l’occupaient déjà. Capitale du royaume Wisigoth, elle devient arabe en 712. Plus tard, les expéditions vers l’Amérique s’embarquent depuis les rives du Guadalquivir (rives que nous aurons l’occasion demain d’admirer longuement… Mais ça, on ne le savait pas encore…).
Malgré la chaleur, nous faisons les fanfarons en ne cessant de comparer Séville avec Nîmes, où il y fait bien plus chaud… Nous paierons cette arrogance dès le lendemain…
Christian, ne regrette pas ton choix, même si tu nous manques !
Ce soir nous découvrirons le gazpacho et nous nous goinfrerons de nouilles avant de passer une nuit réparatrice.
Mardi 08 Juillet
Séville – Guillena (officiellement 22.7 km… En réalité, et spécialement pour nous, un petit détour de 15 km nous est offert sur les rives du Guadalquivir = 37.7 km)
Démarrons à 6H45, frais comme des gardons, confiants en l’avenir, avec le traditionnel café froid (petites doses achetées à Inter avant de partir, soit une quarantaine de doses dans le sac… Ingrédient très très précieux pour démarrer une journée de marche dont on ne sait jamais à l’avance ce qu’elle nous réserve), lait chocolaté et gâteaux secs dans le ventre.
Respectant les consignes du Livre (guide « le Chemin de la Plata » de Jean Yves Grégoire aux éditions Rando), attendons sereinement de voir apparaître le pont Triana, tout en longeant le Guadalquivir, il fait bon, les espagnols font leur jogging, ou du vélo, walkman sur la tête, de 7 à 77 ans.
Les tags sont magnifiques, la vie est belle, mais 1H30 plus tard, le pont Triana refuse toujours d’apparaître…
Le doute s’installe. Nous demandons « a donde està el puente Triano ? »… Et cruelle déception, c’était celui qui s’appelait Isabelle II, juste à la sortie de Séville, soit 1H30 plus tôt, soit 7.5 km avant…
Ce n’était qu’une petite mise en jambe dit Bernard, toujours positif…
Le climat étant doux à souhait pour marcher, nous retournons sur nos pas, rencontrons la première flèche jaune et le 1 er pèlerin, 2 h plus tard. La vingtaine gaillarde, en forme, qui fait ce camino par petits bouts de 2 ou 3 étapes, car il doit travailler.
La chaleur commence à pointer le bout de son nez.
Après une bifurcation qui nous fait traverser un parking de camions, accessoirement camp de gitans, le petit jeune prend son envol et nous sème allègrement… Nous marchons si lentement ????
Marchons jusqu’à Santiponce, des orangers tous les 5 mètres sur les trottoirs… Dépaysant…
Passons près du site romain Italica que nous ne visiterons pas pour cause de détours matinaux qui ont permit à Râ de s’élever dans le ciel et de nous chauffer la tête…
Nous faisons quand même une pause sandwich bière avec le chorizo le pire du monde, et repartons à 13 H, heure la (presque) plus chaude…
Ronds-points d’autoroutes, passage sous des ponts d’autoroute… (sympa le Camino !)… pour déboucher… Enfin sur un chemin fléché de 13 km… Tout droit, dont de longs km sur une piste interminable sans aucune ombre (« la sombre », en espagnol)… Les hispaniques ont un sens de l’humour un peu particulier… Il y a des moments où l’on a envie d’être sombre (sobre ?)… Oui, parce que la bière avec 40 °, Ce n’est pas conseillé…
Donc le soleil brille en Andalousie… La chaleur s’installe +++…
Trouvons la première ombre 2 heures plus tard… Michèle rougit et s’allonge…
Bernard tente de boire de l’eau de la bouteille, et regrette de n’avoir pas apporté des sachets de thé, tellement l’eau est chaude.
Autour de nous, des champs de tournesols, de maïs, de pommes de terre, d’oliviers… A perte de vue.
Michèle dérougit… Mais pas ses pieds : ampoules à l’horizon. Nous repartons passablement assommés par la chaleur qu’un petit air traître nous empêche de réaliser pleinement. C’est, arrivés à Guillena, à 16 H avec personne dans les rues, que nous mesurons la puissance de la chaleur.
Allons à la police, comme indiqué sur le guide, nous renseigner pour l’albergue : une salle de sport très rudimentaire, d’après le jeune pèlerin espagnol que nous retrouvons dans un bar. Il semble insister lourdement pour nous signifier que ce n’est pas pour nous.
Non, mais pour qui nous prend-il ? Nous avons fait 2 caminos déjà ! Ah ces jeunes ! Nous allons quand même voir, et effectivement ce n’est pour personne. Le gardien nous prévient d’un air écœuré que c’est pas top… Nous rentrons… CHOC !
Cabinets infâmes, sans porte, donnant sur le vestiaire, donnant sur des ersatz de douches qui coulent sur des matelas pourris, éventrés. Le sol est sale, les murs sont sales… Après quelques brefs instants de concertation, nous décidons d’aller à l’hôtel.
A peine rentrés dans la chambre, nous cherchons la clim… Elle que nous avons toujours refusée jusqu’alors. La chaleur est étouffante, nous devons nous allonger d’urgence ! Avons le contrecoup de la journée, ce qui ne nous empêchera pas de bien manger et boire, en savourant un bon menu pèlerin. Prenons des forces pour demain.
Mercredi 09 Juillet
Guillena – Castilblanco de los Arroyos (officiellement 19 km, en réalité 19 + 5 de détours = 24 km)
Nuit reposante, malgré grosse cania !
Partons au lever du soleil à 7H15 avec un café con leche gentiment offert par la serveuse. Vraiment sympa ! Serions-nous sur le Camino de Santiago ? Merci !
Quittons le village d’un pas alerte, il fait doux à 7H15 ! Evitons de peu un 1 er détour grâce à un espagnol en tracteur qui nous fait signe d’aller dans l’autre sens… Serions-nous sur le Camino de Santiago ? Merci !
Nous descendons dans le lit du rio Rivera de Huelva (presqu’à sec), puis nous trompons encore de pont et plus d’anges pour nous remettre sur le bon chemin… cqfd… Petit détour de ¾ H… On s’améliore ! Demain sera encore mieux !
Le soleil s’est levé, il est 8H, il nous éblouit en pleine face. Bernard refuse toute crème solaire et lunettes ! Je le dira

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