288
pages
Français
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2014
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Ebook
2014
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Publié par
Date de parution
11 décembre 2014
Nombre de lectures
5
EAN13
9782332755414
Langue
Français
Roland Grivaud, Vendéen, se prend de passion pour les Pyrénées vers l'âge de quarante ans. La retraite venue, il peut enfin se consacrer à ses « escapades pyrénéennes ».
Dans ce livre, l’auteur retrace son quotidien où ses randonnées, le plus souvent en solitaire, prennent la plus grande place. Il nous conduit de vallées en vallées, à la découverte de cols, lacs ou sommets. Il partage avec les lecteurs le plaisir qu’il ressent en regardant une belle aurore, un beau crépuscule, un bel orage aussi, un paysage somptueux, en découvrant une fleur endémique... Son amour pour les Pyrénées n'a d'égal que son amour de la liberté.
Publié par
Date de parution
11 décembre 2014
Nombre de lectures
5
EAN13
9782332755414
Langue
Français
Couverture
Copyright
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN numérique : 978-2-332-75539-1
© Edilivre, 2015
Introduction
Pour ceux qui me connaissent, ce n’est pas un secret : j’aime les Pyrénées. Pour leur beauté, leur diversité, les grands espaces sauvages qu’elles offrent encore, l’authenticité de leurs villages, hors des sites touristiques. Françaises ou espagnoles, elles sont une et multiples. Toutes les saisons y sont belles. Et si ce n’était que la flore m’y attire davantage au printemps et en été, j’aurais du mal à dire laquelle je préfère. L’automne y décline de telles couleurs et l’hiver les pare de tels enchantements !
Depuis longtemps, je caresse le projet d’y vagabonder tous azimuts, de la Méditerranée à l’Atlantique, pour compléter ma connaissance de la flore, découvrir et mémoriser l’essentiel de leur topographie et de leur géologie.
La vie, jusque là, ne m’en a pas laissé le loisir, sauf dans les Hautes-Pyrénées où les vacances familiales m’emmenaient toujours et d’où mes autres escapades ponctuelles ne se sont guère éloignées. Maintenant en retraite, j’ai du temps et une relative liberté. Toutefois, cette découverte doit obéir à deux conditions : être efficace et la moins onéreuse possible. L’efficacité veut que je sois entièrement libre de mes mouvements et de mes décisions, donc indépendant de tierces personnes, donc seul. Quant au moindre coût, je le trouverai dans l’autonomie. La solution que je vais expérimenter peut répondre à ces deux critères : le Musso, 4x4 acheté pour cela il y a deux ans, m’emmènera au départ des randos, qu’elles démarrent depuis des routes ou au bout de pistes plus ou moins chaotiques, et m’offrira le gîte et le couvert. Siège arrière enlevé, l’espace dégagé est suffisant pour dormir et ranger mon intendance. Le réapprovisionnement en nourriture, dont je peux emporter l’essentiel, se fera en fonction des besoins et au hasard des traversées.
Je viens d’élaborer un programme avec un choix d’alternatives de part et d’autre d’un axe principal. Il peut durer quinze jours ou plus. Tout dépendra de ma forme physique, de l’humeur du ciel et aussi de ma capacité à gérer ma solitude.
Au rythme de quinze jours par an, je n’en ai pas fini, me direz-vous ! Certes, mais comme je le dis plus haut, ma liberté n’est que relative. Il me faut encore concilier plusieurs paramètres. Ah ! Femme, enfant, budget !!! Et puis, ce n’est qu’un début !
Citation
« Jamais je n’ai aussi bien pensé, n’ai autant vécu, n’ai aussi bien été moi-même que dans les longs voyages que j’ai faits seul à pied »
J-J ROUSSEAU
Je peux aimer bien des choses, mais je ne trouve de sujets d’émerveillement que dans la nature, et particulièrement en montagne…
Quinze jours dans les Pyrénées en juin 2001
Mon programme :
– la GARROTZA – Catalogne – ancienne zone volcanique
– la TOSSA d’ALP (2531m) – Catalogne –
– Serra d’ENSIJA (2327m) – Catalogne –
– Site des CAMPORELLS et pic MORTIERS (2605m) – Pyrénées Orientales –
– Etang de COMTE – Haute-Ariège –
– Refuge des BESINES et pic des BESINIELLES (2632m) – Haute-Ariège –
– MONTCALM (3077m) et PIQUE d’ESTATS (3143m) – Haute-Ariège –
– Lac de BETHMALE – Ariège – puis transfert au col du POURTALET – Pyrénées – Atlantiques –
– Pics frontières d’ANEOU (2364m) et de CANAOUROUYE (2347m) – Pyrénées-Atlantiques –
– Peña FORATATA (2295m) – Haut-Aragon –
– Vertice d’ANAYET (2559m) – Haut-Aragon –
Lundi 11 juin 2001 – Arrivée en Catalogne par les Pyrénées orientales et le col du Perthus
Après un voyage sans problème au cours duquel j’ai prévenu Jacques, mon ami toulousain, de ma présence dans les Pyrénées pour une quinzaine de jours, j’arrive dans la zone volcanique de la GARROTXA par le col du Perthus et Figueras en fin d’après-midi. Au détour d’un virage, je découvre le village de Castellfolit, perché sur ses orgues basaltiques. Par rapport au soleil, le moment est bon pour la photo, sous un ciel malheureusement un peu encombré. Mais comme je ne reviendrai pas ici demain, je prends un cliché du site. Je poursuis ma route et trouve le parking de Can Serra, point de départ de ma rando du lendemain, où je m’installe pour la nuit.
Au menu : soupe au potiron, bolino riz à l’espagnole, banane.
Quatre Espagnols qui pique-niquaient à l’autre bout du parking plient bagages et je me retrouve seul sous les étoiles.
Mardi 12 juin 2001 – Zone volcanique de la GARROTXA – Catalogne –
Je me réveille avec le jour, vers 6 h. Pas mauvaise, la première nuit dans le Musso. Le ciel est dégagé et la petite fraîcheur matinale due à une forte rosée est vite résorbée par les calories du petit déjeuner d’abord, par les rayons du soleil ensuite. Ce petit-déjeuner, classique, (thé, pain d’épices énergétique, pain-beurre) le restera tout au long de mon escapade. Et c’est parti pour la rando de mise en jambes autour des volcans « El Croscat » et « Santa Margalida ».
Ils sont vraiment très vieux, ces volcans (le dernier aurait craché il y a 11.000 ans !). La région est parsemée de dômes boisés entre lesquels s’insèrent parfois des zones agricoles fertiles. Mais l’origine volcanique de la Garrotxa n’est vraiment encore apparente qu’en raison des traces laissées par l’homme, particulièrement sur le volcan « El Croscat » où l’exploitation aujourd’hui abandonnée d’une carrière de pierres et granulats permet « d’entrer » dans le cœur de ce volcan. Parfois aussi, au bord d’un chemin ou d’une route, un talus laisse apparaître ces matériaux à l’aspect et aux couleurs significatifs de leur origine. En fait, un touriste non averti pourrait traverser cette région sans se douter qu’il s’agit d’une ancienne zone volcanique, la seule peut-être des Pyrénées. La balade de quatre heures sans se presser, dont une petite demi-heure seulement au contact de la géologie volcanique sur « El Croscat », se déroule essentiellement sur des chemins ombragés.
En résumé, si l’on aime les volcans, mieux vaut aller là où ils crachent encore. Et comme ceux que je viens de côtoyer n’ont rien de très montagnard, et que c’est bien la montagne qui m’attire dans les Pyrénées, je m’empresse, dans l’après-midi, de rejoindre des lieux plus accidentés. Ma jonction avec la Sierra de Cadi se fait par Ripoll et la Pobla de Lilet, avec une incursion au col d’Arrès par Camprodon, puis, à Queralbs par Ribès de Freser, remarquable village relié à Nuria par un train à crémaillère. L’endroit est tentant et l’accessibilité à la crête frontière facile à partir du terminus mais il y a deux hic : le prix trop élevé pour un séjour qui ne fait que débuter (train A-R 120F + auberge 16OF soit 280F), et le ciel qui s’ennuage sérieusement dans cet immense amphithéâtre réputé pour ses brouillards subits. Je rebrousse donc chemin et reprend ma traversée vers Baga, première ville à l’est de la Sierra de Cadi où je vais chercher des informations sur ce parc naturel. La route, pittoresque mais très sinueuse et souvent étroite, nécessite une attention permanente. On parle français à « la Maison du Parc », ce qui rend bien service à l’ignare que je suis, et je me retrouve peu après au refuge Rebost, accessible en voiture et ouvert toute l’année sauf ce soir car, la clientèle ne se manifestant pas, le gardien a décidé de prendre quelque repos à Barcelone. Cependant, j’ai l’eau courante d’une source captée, et une petite plate-forme où garer le Musso à peu près horizontalement pour la nuit. En somme tout le confort ! Mais le temps se gâte. Vite, le repas : soupe de légumes, bœuf bourguignon, riz au lait. Et comme il me reste du temps avant la nuit et peut-être la pluie, je m’impose une petite toilette.
Mercredi 13 juin 2001 – TOSSA d’ALP (2531m), Sierra de Cadi, Catalogne –
La pluie n’arrive en fait, judicieusement, qu’après le petit-déjeuner, très vite et après de très belles éclaircies nocturnes pendant lesquelles j’ai rêvé au soleil du lendemain. Bien entendu, je rouscaille tout en décidant de laisser passer le temps en montant en voiture au col de Pal, tout proche, où j’aurais dû me rendre à pied par la montagne. J’y rencontre des ouvriers chargés de l’entretien des lignes électriques, à l’abri dans leur 4 X 4 en attendant le reste de l’équipe. Nous échangeons quelques mots sur le temps et ce que je fais ici, puis, leurs collègues les ayant rejoints, je me retrouve seul dans la mélasse.
J’examine la carte et essaie de comprendre la topographie des lieux pendant les petites éclaircies qui commencent à se succéder sous l’effet d’un vent assez fort, et me redonnent de l’espoir. Pour me dégager l’horizon et me dégourdir les jambes pendant que le soleil s’installe, je grimpe sur un promontoire rocheux d’où deux isards me surveillent. Dans les anfractuosités, je découvre, pour la seconde fois seulement dans les Pyrénées, quelques saxifrages intermédiaires. La plante, petite et gracile, se confond facilement avec son habitat. Peut-être aussi n’est-elle pas si commune ? Effectivement, de là-haut, j’y vois beaucoup mieux. La Tossa d’Alp (2531m) se redresse à peine au bout d’une longue crête, toute en creux et en bosses, qui me semble tout à fait praticable et commence près d’ici. Le ciel bleuit à vue d’œil mais les paysages restent un peu opaques sous l’effet de l’évaporation de la pluie du matin. Tant pis pour les photos ! C’est parti pour la Tossa d’Alp.
Le cheminement se fait sur un terrain tantôt herbeux, tantôt rocheux, en longeant, si on le souhaite, des à-pics aux roches très colorées. Au débouché d’un promontoire, vent de face, je tombe sur une très importante harde d’isards (environ 40). Je m’aplatis instantanément tout en changeant l’objectif de mon appareil : compte-tenu du nombre et de la distance – à peu près 100m –, il devrait en rester quelqu