Nouvelles de la forêt d Yveline
142 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Nouvelles de la forêt d'Yveline , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
142 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Ce livre se compose d’abord d’une brève histoire de l’Yveline, ce territoire au Sud du département des Yvelines, doté d’une géographie et d’une histoire magnifiques, de Pépin le Bref à Jacques Chirac, en passant par Henri IV.



Puis neuf nouvelles autour du thème de la forêt et de ses habitants : des histoires de chasseurs... et d’anti-chasse. L’histoire du plus vieux chêne de la forêt, un chêne qui parle aux enfants. Les rencontres d’un promeneur et de trois cerfs. L’aventure de quatre copains en goguette et aussi celle d’une maman sanglier très rusée. Des histoires d’animaux sauvages et de gens ordinaires dans une forêt extraordinaire.



Enfin, deux poèmes sur la forêt, de José Maria de Heredia, connu pour la perfection de sa langue française, qui habita au cœur de l’Yveline.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 juin 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414528660
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-52870-7

© Edilivre, 2021
Couverture : photo prise par l’auteur, le chêne du Vieux Baudet, route Goron, forêt de Rambouillet, un des plus vieux chênes de la forêt
Présentation
Ce livre se compose d’une brève histoire de l’Yveline, ce territoire au sud du département des Yvelines, doté d’une histoire spécifique et d’une géographie magnifique, puis de neuf nouvelles autour du thème de la forêt et de ses habitants. Enfin, deux poèmes choisis de José-Maria de Heredia, un immense poète connu pour la perfection de sa langue française, qui habita à Bourdonné, au cœur de l’Yveline.
Une brève histoire de l’Yveline
L’Yveline est le territoire où je vis.
C’est un ensemble de petites collines, de vallons ombragés, de plateaux cultivés et de villages, entre deux grandes plaines, à l’est la plaine de Versailles et à l’ouest la Beauce.
Il n’existe pas, à ma connaissance, de carte géographique précise de l’Yveline, je n’en connais pas tout au moins, mais si vous passez par ces petites villes charmantes comme Montfort-l’Amaury, Houdan et Saint-Léger, vous saurez où se trouve l’Yveline. La moins mauvaise carte me paraît celle du Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, le parc mal nommé, car Parc d’Yveline serait, convenons-en, une appellation mieux adaptée et plus conforme à l’histoire locale. Tout le monde connaît le département des Yvelines, le « 78 », mais je veux vous décrire l’histoire de l’Yveline au singulier, car ce territoire est en effet singulier.
Notre voyage en Yveline commence au VIII e siècle après Jésus-Christ. Pépin le Bref est le fils de Charles Martel, le chef de guerre qui a repoussé les musulmans au-delà de Narbonne. De petite taille, mais aussi énergique que son père, Pépin est d’abord maire du Palais, puis il est élu et sacré roi des Francs en 754. Depuis Soissons, il dirige un territoire qui s’étend sur l’Île-de-France et la Bourgogne d’aujourd’hui. Il a été éduqué par les moines de l’abbaye de Saint-Denis, au nord de Paris. Marié à « Berthe au Grand Pied », Pépin a de nombreux enfants, dont le futur Charlemagne.
Pépin le Bref connaît, probablement par la chasse, ce territoire à l’ouest de Lutèce, couvert de forêts, qui s’appelle déjà l’Yveline. Le mot est une déformation des mots latins silva aquilina , la forêt humide. Pépin a besoin de blé supplémentaire pour nourrir le peuple. Il décide de défricher la forêt d’Yveline et de la transformer en cultures agricoles. Il s’adresse aux moines bénédictins de l’abbaye de Saint-Denis, des spécialistes qui connaissent et conservent les rares livres d’agronomie de l’époque. Pépin ordonne au père supérieur de l’abbaye d’envoyer ses moines diriger les travaux de défrichement. En contrepartie, Pépin donne ce territoire à l’abbaye. Les moines agronomes parcourent la forêt, s’entretiennent avec les rares habitants et forment des équipes qui se mettent au travail d’abattage. Il faut ensuite arracher les souches avec l’aide de chevaux attelés. Des clairières se forment, on y détaille des planches, des poteaux et du bois de feu. Ces lieux éparpillés de défrichage du territoire sont à l’origine des villages actuels de l’Yveline. On donne à ces villages des noms de saints, Saint-Léger, Saint-Arnoult, Saint-Frédéric, ou des noms liés à la géographie, Montfort, Pontchartrain, Clairefontaine, ou encore des noms liés à d’anciens habitants, comme Boissy-sans-Avoir. Probablement qu’un homme appelé Boissy avait donné tous ses biens à sa paroisse pour rejoindre un ordre religieux mendiant, et par là même était devenu un « sans-avoir ». D’où le nom étrange du village de Boissy-sans-Avoir.
En trois siècles, le territoire de l’Yveline devient un damier de champs, de fermes agricoles et de bois. En 1097, le pape Urbain appelle à la Croisade pour que les chrétiens retrouvent leurs lieux saints de Jérusalem conquis par les Turcs, lesquels y interdisent les pèlerinages chrétiens. Une famille de Montfort-en-Yveline va se distinguer. Amaury, un homme qui a du bien, c’est-à-dire un cheval, une armure et une épée, s’enrôle à la Première Croisade. Après deux années de voyage, il participe à la sanglante prise de la Ville Sainte de Jérusalem, et s’en retourne ensuite chez lui, à Montfort. Il s’y marie et y fonde une famille, dont un fils aîné qui est baptisé aussi Amaury. Le fils part à la Deuxième Croisade et s’en revient. Et ainsi de suite. Cinq Amaury, chacun fils ou petit-fils du précédent, se battent lors de l’une des huit Croisades successives, et retournent à Montfort. Pour récompenser leur bravoure, un roi de France anoblit l’un de ces Amaury. Il devient comte de Montfort, et le village devient Montfort-l’Amaury. La famille des Amaury, comtes de Montfort, est au XIII e siècle la famille dominante de l’Yveline. Vers 1280, il se trouve que le duc de Bretagne cherche à marier son fils. Il y a une candidate, c’est Yolande de Montfort. La coutume est que la famille de la future épouse apporte une dot. Celle de Yolande, c’est l’Yveline. Yolande de Dreux, comtesse de Montfort, devient la femme d’Arthur II, duc de Bretagne. Le duché de Bretagne s’agrandit de l’Yveline, qui devient donc bretonne ; elle le restera jusqu’au mariage d’Anne, duchesse de Bretagne, avec le roi de France Charles VIII, en l’An de grâce 1491. Par ce mariage, la Bretagne s’unit à la France et l’Yveline rejoint le gouvernorat d’Île-de-France. Le nom de la duchesse Anne reste présent aujourd’hui dans des noms de commerces ou d’agences immobilières locales.
Lors des Guerres de Religion, au siècle suivant, l’Yveline garde la trace du passage d’Henri de Navarre, le futur Henri IV. Après la mort d’Henri III en 1589, Henri de Navarre est l’héritier de la Couronne de France, mais, ô horreur, il est protestant ! Il a donc contre lui les catholiques « ultras » rassemblés par les Guise et le duc de Nemours, et appuyés par les troupes du très catholique roi d’Espagne. Henri sait qu’il lui faut absolument prendre Paris, le lieu du pouvoir. Il en fait le siège pendant deux ans. Une de ses bases militaires est à Montfort-l’Amaury, dont un quartier s’appelle encore aujourd’hui le Camp Henri IV. Henri est un guerrier très tourné vers les jolies femmes. Montfort est à dix lieues, quarante kilomètres de distance de Mantes, où habite sa favorite, la très belle Gabrielle d’Estrées. On imagine le bel Henri faisant à cheval, d’une traite, le trajet de Montfort à Mantes pour y retrouver Gabrielle le temps d’une nuit avant de revenir au galop au Camp de Montfort au petit matin. Mantes s’appelle aujourd’hui Mantes-la-Jolie.
L’Yveline, après Henri IV, ne fait plus parler d’elle pendant deux siècles ; la Révolution abolit les anciennes provinces royales et crée les départements. L’Yveline se fond à partir de 1790 dans un grand département, celui de la Seine-et-Oise, avec une préfecture à Versailles. Peu à peu, elle disparaît et presque tous ses habitants oublient jusqu’à son nom. C’est en 1836 qu’a lieu le premier réveil. Cette année-là est créée la Société historique et archéologique de Rambouillet et de l’Yveline. Charles Mauquest de la Motte, puis Honoré d’Albert de Luynes, Auguste Moutié, Adolphe de Dion, archéologues, historiens, mécènes, en sont les premiers présidents. Le but est d’étudier et de raconter l’histoire de la région. Ils y réussissent, car 184 ans après, la Société est forte de près de 500 membres actifs.
En 1870, l’Yveline souffre. L’empereur Napoléon III a cru bon de déclarer la guerre à la Prusse, il a pris la tête de l’armée française et il a enchaîné les défaites : capitulation à Sedan avec 80 000 prisonniers, dans Metz assiégée le maréchal Bazaine se rend sans combattre. Strasbourg est encerclée, puis Paris est prise en tenailles. L’Empire s’écroule, la République est proclamée le 4 septembre. En Yveline comme ailleurs, la guérilla contre les soldats bavarois du général Von der Tann se déclenche, soutenue par l’espoir d’être secourus par l’armée française de la Loire. Partout, on tire au fusil de chasse sur les patrouilles allemandes. L’affaire remonte à Bismarck lui-même, qui décide d’employer la manière forte. Le 23 septembre, quatre maquisards sont exécutés à Mantes, puis un autre à Condé-sur-Vesgre. Le maire du Tremblay-sur-Mauldre est sauvé in extremis d’une exécution sommaire. Le 2 octobre, Rochefort-en-Yvelines est en flammes ; à Poigny, deux bergers sont étripés au sabre par des soldats allemands, un autre paysan est fusillé et le maire est pendu à la porte de sa mairie. Le 8 octobre, à Ablis, les Allemands fusillent, brûlent le village et embarquent une vingtaine d’otages. L’armée prussienne est trop forte face à une armée française en morceaux. La paix est signée le 1 er mars 1871 à Versailles.
Près d’un siècle plus tard, c’est le général de Gaulle qui redonne un destin à l’Yveline, en 1964. Son Premier ministre, Georges Pompidou, y a d’ailleurs acheté une maison de campagne, à Orvilliers, et il aime venir s’y reposer le dimanche.
Les deux hommes ont décidé de restructurer l’administration de la région parisienne, dont la population a crû rapidement. On crée des départements nouveaux. La Seine-et-Oise, jugée trop vaste, est découpée en quatre départements : au nord, le Val-d’Oise (95) ; au sud, l’Essonne (91) ; à l’est, les Hauts-de-Seine (92). Il reste de la Seine-et-Oise un tronçon encore important peuplé de plus d’un million d’habitants, mais comment l’appeler ? Charles de Gaulle souhaite donner au nouveau département le nom de « Versailles ». « Val de Seine » a également été proposé. Mais c’est le poète versaillais Jehan Despert qui souffle le nom « Yvelines », avec un « s », à Jean-Paul Palewski, alors pré

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents