On t attend à Taipei
178 pages
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On t'attend à Taipei , livre ebook

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Description

On t’attend à Taipei est le récit de cinquante ans de bourlingue professionnelle de l’auteur à travers le monde. Il en a vu de toutes les couleurs dans l’entreprise MegaGlob’s, une multinationale imaginaire, on le suppose. Car une vraie entreprise ne survivrait pas à ce qu’il raconte. Bourré d’anecdotes souvent drôles, de situations improbables, vécues de Moscou à Tokyo ou Buenos Aires, de personnages, dans l’entreprise ou ailleurs, trop vrais pour être réels le récit nous tient en haleine. L’auteur nous décrit avec humour sa propre ascension, peu ordinaire, qui l’amènera de Périgueux à Taipei. En définitive, il nous donne à penser que l’entreprise, en général, est comme un théâtre où se succéderaient des jeux, des rôles, imitant la vie, composés de drames et de fêtes, et joués par des acteurs, pros ou parfois amateurs, des roublards ou des généreux ou parfois même, au bord de la folie, comme des personnages de Tchekhov.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 mars 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342367393
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par les Éditions Publibook,
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
http://www.publibook.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-36739-3

© Éditions Publibook, 2023
Du même auteur
Une vie peut en cacher une autre
Récit – 2001 – Épuisé
Récits proches
Nouvelles – 2002 – Publibook
Tiède Respiration d’automne
Poèmes – 2003 – Publibook
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Nouvelles – 2005 – Éditions Blue Horizon
N’apprends rien sinon tu vas mourir
Roman – 2007 – Publibook
Dérobade
Photos-poèmes – 2010 – Blurb
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Poèmes – 2010 – Publibook
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Photographies – collectif – 2011- Éditions Patou
Trop zen pour toi
Roman – 2011 – Publibook
100 % Japon
Photographies et textes – 2011 – Blurb
Zigzags d’un homme du monde
Chronique de voyages – 2016 – Publibook
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Le sumo – Photographies et textes – 2021 – Blurb
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La Frivolité du chagrin
Roman – 2022 – Publibook
Fragmentation
Photographies – 2022 – Blurb
Dédicace
À Bernard Bénard
Père spirituel
Préface Par Alexia Balivot
C’est au Japon que j’ai rencontré Gilles Hanauer pour la première fois. Il méditait dans un temple zen à Kyoto où il avait ses habitudes. La veille, il était à Shangaï et la semaine suivante, il serait à Buenos Aires. Il travaillait, me dit-il, pour une immense multinationale, MegaGlob’s, dont je n’avais pourtant jamais entendu parler.
Quand, des années plus tard, il me fit lire les épreuves de ce livre, j’ai sursauté sur le mot « autofiction » comme catégorie littéraire. Quel étrange mot. Je ne connaissais qu’une seule œuvre d’autofiction celle de Marcel Proust, excusez du peu. C’est le maître absolu de ces récits où réalité et inventions se mêlent savamment. Une demi-vérité donc, enjolivée, enrichie, déformée ou partielle. Selon Wikipédia, l’autofiction est le récit d’événements de la vie de l’auteur plus ou moins romancée. Dans son cas, l’auteur ici, et selon ses dires, a pu voir certains de ses souvenirs s’altérer, et il a pu se tromper de bonne foi, sur les lieux, les noms, les faits, les entreprises et les anecdotes rapportées.
Ce qui compte à ses yeux, c’est la trame de la vie et l’atmosphère qui régnait dans l’entreprise, en général, durant ses quarante dernières décennies, et dont la fameuse MegaGlob’s en serait en quelque sorte une synthèse. D’ailleurs, en le lisant, il semble qu’à l’époque, une farandole permanente traversait l’entreprise, compensant la dureté des mœurs professionnelles. On peut en douter. De la même manière, aucune des entreprises décrites ici n’aurait pu survivre à tant de dysfonctionnements, d’incompétence, d’excès et à de telles mœurs. Quelle imagination ! Mais les très nombreuses anecdotes qu’il conte sont savoureuses, parfois dérisoires et souvent drôles et passionnantes. L’auteur n’hésite pas à se ridiculiser, à parler de ses échecs, bien que, la plupart du temps, il se présente à son avantage. C’est un commercial dans l’âme.
Gilles Hanauer est un être fécond. Il a bourlingué aux quatre coins du monde, à titre personnel et professionnel, et s’est intéressé au multiculturalisme pour mieux comprendre les relations humaines de cultures différentes. Il nous les fait vivre à travers ses négociations de la Chine au Brésil, via Moscou ou Taipei, en nous dressant au passage un tableau des particularités culturelles de nombreux peuples. « Parler des autres, c’est parler de soi », dit-il.
Gilles Hanauer nous donne à penser que l’entreprise est comme un théâtre où se succéderaient des jeux, des rôles, imitant la vie, composés de drames et de fêtes, et joués par des acteurs pros ou parfois amateurs, des roublards ou des généreux, ou parfois même, au bord de la folie, comme des personnages de Tchekhov.
Depuis cette première rencontre à Kyoto, j’ai suivi la mutation de Gilles Hanauer vers le conseil, la photographie, l’écriture et bien d’autres activités. Ce livre de fiction reste un fantastique tour du monde de cinquante-sept années de labeur.
Alexia Balivot *


* Spécialiste de l’autofiction, Alexia Balivot a été journaliste au Quotidien du Quotidien durant vingt ans, et correspondante de ce journal dans de nombreux pays. Elle a reçu en 2013 le grand Prix Calimaro.
– 1 –
« Hey Gilles ! On t’attend demain à Taipei. »
Il n’y a pas plus direct et ça vient de mon patron, un boss de MegaGlob’s, l’une des plus immenses multinationales du monde. Avec son sourire séducteur n° 5, c’est ainsi que le beau gosse m’interpelle dès que j’ai franchi le seuil de son bureau – moquette blanche, épaisse et moelleuse comme une chantilly italienne. Il s’adresse à l’un de ses valets en costume trois pièces. Avec un zeste de familiarité, de proximité, comme le pratiquent les gens du Nord. Du nord de l’Europe, car celui-là est norvégien. Il n’est pas dépourvu d’instinct et de finesse. Pas comme les Hollandais. Je dis ça comme ça.
Quinze bons mètres séparent le seuil de la porte de son bureau design nordique car, tel un président de la République, chaque nouveau directeur général transforme son nouveau bureau à son goût, toujours coûteux. Par chance jusqu’à présent, nous avons échappé aux goûts d’un patron indien ou turkmène.
Le boss, en bras de chemise, fine cravate rouge de prix, est en bascule dans son fauteuil de cuir hypra-mode, riches bottines croisées sur le bureau en verre. Un bureau vide comme il se doit, à l’exception d’un écran d’ordinateur extra-plat au clavier blanc et d’une simple feuille de papier vierge avec, posé en travers, un stylo extra-fin en or.
Il prend quelques secondes à remettre ses pieds à terre en faisant mine de consulter le fin dossier qu’il tient à la main – manucurée. Sur la table basse – design nordique – entourée de canapés gris Riche & Bobois, un bouquet de fleurs comme on en voit à l’Élysée s’ennuie. Je sais qu’il est changé tous les jours par contrat.
— Pourquoi tu souris ?
Les Nordiques ont le tutoiement facile.
Je ne peux pas lui dire que son plateau de bureau vide est un vieux truc éculé d’un mec qui se veut chef de la tour de contrôle. D’un mec qui ne se prend pas la tête avec les détails, ses généraux étant là pour ça. Rien sur la table signifie donc tout dans la tête. Un vrai stratège, selon lui, c’est un type qui n’a pas besoin de supports. Comme Carlos Ghosn, Patton, Mère Teresa.
— Parce que j’adore les clients quand ils sont bien en colère, dis-je narquois.
Il rit comme un enfant. Presque attendrissant. Les femmes de la boîte sont folles de lui. Elles ne savent donc pas que les enfants devenus grands sont aussi des prédateurs ? Ce prince devant moi, alors que je m’assois sans qu’il l’ait proposé, est un dangereux félin dominateur patelin.
Je le sais. Je le côtoie depuis des années. Et déjà au temps où il n’était qu’un as du marketing surfait, il n’y avait pas plus sûr de lui et pas de plus beau parleur. Un enfant normal n’oublie ses jouets qu’en grandissant et passe alors à autre chose. Lui, depuis le début, il vise haut. Le top de l’entreprise. Issu de famille patricienne, polyglotte, intelligence situationnelle, caméléon charmeur, n’ayant même pas peur de son ombre, beau comme un Apollon modelé au design nordique, prototype de l’ambitieux, il coche 120 % des cases pour accéder au sommet. D’ailleurs nous étions plusieurs à avoir misé sur l’animal dès ses quarante-cinq ans.
Un temps, alors qu’il était directeur du commerce de la zone Europe, je l’avais eu comme patron fonctionnel. Nous nous réunissions tous les trois mois dans un coin d’Europe pour faire un point sur les clients internationaux qui nous harcelaient, et à définir nos stratégies de réponse. Je savais comment fonctionnait le fauve et lui connaissait ma loyauté, mes capacités à résoudre des embrouilles commerciales compliquées, en faisant preuve de ma créativité. Mais c’était entendu, on ne jouait pas dans la même division. J’étais pour lui un bon tranquillisant comparable à une cure de Lexomil. Et je savais, et il savait que je savais, qu’il me dézinguerait à n’importe quel moment dès que son moindre intérêt à le faire serait en jeu. Voire, un jeu.
Mon Norvégien clôt le dossier qu’il fait glisser d’une pichenette vers moi. C’est bien ce que j’avais entraperçu, il n’y a qu’une feuille avec trois fines lignes écrites de son écriture en pattes de mouche.
— OK, pas besoin de dessin. Tu files là-bas et tu arranges vite fait ce micmac avec ces cons.
Comme consignes il n’y a pas plus light. Traduction, je fais ce que je veux comme je le ferais pour moi-même. Cela tombe bien, c’est ma ligne de conduite. Contestable, j’en conviens. De toute façon, il s’est déjà levé en souplesse et contourne son bureau.
— J’aurais préféré venir avec toi comme au bon vieux temps. Ciao Gilles et good luck mon vieux.
Au passage, il me tape dans le dos comme un bon copain que je ne suis pas. Le bon vieux temps auquel il fait référence est je pense celui de batailles avec ces distributeurs puissants qui nous boycottaient pour une broutille. Mon équipe et moi entamions d’âpres tractations en coulisses avec nos « ennemis », jusqu’à trouver un accord parfois bancal, et le jour J, une réunion au sommet des deux côtés, avec les patrons, entérinait la proposition élaborée par leurs tiers, nous. Notre boss pouvait alors se vanter auprès du DG monde d’avoir sauvé la planète grâce à son savoir-faire. À vrai dire, tout le monde s’en fichait. On attendait la prochaine crise.
Dans ma vie, j’ai été tour à tour directeur commercial, marketeur, organisateur, formateur, confident, négociateur local, national, international, coordinateur commercial France, Europe, lanceur de produits dans les ex-p

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