Patrimoine, Images, Mémoire des paysages européens

Laure Levêque, Ruiz Arbol Maria, Pop Liliana

Description

Paysages d'aujourd'hui / paysages d'autrefois : ce livre invite le lecteur à démêler leurs imbrications mouvantes, au coeur de grands enjeux de société dont témoigne ce patrimoine culturel que sont les paysages européens. Les 30 cas présentés font émerger la longue mémoire enfouie de l'histoire de l'Europe. L'ouvrage illustre aussi la pluralité des démarches de recherche et d'analyse, inséparables désormais des politiques de protection et de sauvegarde du patrimoine environnemental et paysager comme des pratiques de valorisation de ce bien culturel commun et non renouvelable.

Sujets

• Géographie
• Histoire

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 janvier 2010
• Nombre de lectures: 26
• EAN13: 9782296246690
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 69 Mo

Extrait

CollectionHistoire, Textes, Sociétés

Pour questionnerl’inscriptiondu sujet socialdans l’histoire, cette
collectionaccueille des recherches très largement ouvertes tantdans la
diachronieque dans leschampsdu savoir.
L’objetaffiché estd’explorercomment unensemble deréférentsapu
structurerdans sa dynamiqueun rapportau monde.Dans lavariété des
sources– écrites ou orales–, elleseveut lelieud’une enquêtesur la
mémoire,sesfondements,ses opérationsde construction,ses refoulements
aussi,ses modalitésconcrètesd’expressiondans l’imaginaire,singulier ou
collectif.

Éditeurs :

Laure Lévêque

María Ruiz delÁrbol

Liliana Pop

Traduction et révision des textes/translation and revision of texts :
English/anglais : Liliana Pop
French/français : Laure Lévêque
Composition/book design : Laetitia Vitaux

COST– the acronym for EuropeanCOoperation in the field of
Scientific andTechnicalResearch – is theoldestandwidest
Europeanintergovernmental networkforcooperationin research.
Established by the MinisterialConference inNovember 1971,
COST is presently used by thescientific communities of35
Europeancountries tocooperate incommon researchprojects
supported by nationalfunds.

The funds provided byCOST –less than 1% ofthetotal valueof
theprojects–support the COST cooperation networks (COST
Actions) throughwhich,withonlyaround €20 million per year,
morethan 30,000European scientistsare involved in research
having atotal valuewhich exceeds€2billion per year.Thisis
the financial worthofthe Europeanaddedvaluewhich COST
achieves.

A“bottom upapproach” (the initiativeoflaunching a COST
Actioncomesfrom the European scientists themselves),“àla
carteparticipation” (onlycountriesinterested in the
Action participate),“equality of access” (participationis open
also to thescientific communities of countries notbelongingto
the EuropeanUnion)and“flexiblestructure” (easy
implementationandlight management oftheresearch initiatives)
arethemaincharacteristics of COST.

As precursor of advancedmultidisciplinary research COST has
averyimportant role for therealisation ofthe EuropeanResearch
Area(ERA)anticipating and complementingthe activities ofthe
FrameworkProgrammes, constituting a“bridge” towards the
scientific communities of emerging countries, increasingthe
mobility ofresearchersacrossEurope and fosteringthe
establishment of“Networks of Excellence”in many key
scientific domains such as: Physics, Chemistry,
Telecommunicationsand InformationScience,
Nanotechnologies, Meteorology, Environment, Medicine and
Health, Forests, Agriculture and SocialSciences.Itcoversbasic
andmore appliedresearch and alsoaddressesissues
ofprenormativenatureor ofsocietalimportance.

PREFACE

Parlerdu paysage comme d’un patrimoine
peut sembler une banalité.Ellen’est pas toujours
allée desoi.Et, aujourd’huimême, ilestencoreloin
d’êtrevraimentacquisde considérer lepaysage
commeobjetàpartentière d’un patrimoine commun
et non renouvelable, endépitdesavancées réalisées
aveclaConvention Européenne duPaysage(2000).
Cevolumeveut s’inscrire dans la dynamique
qu’elle a impulsée et qu’illustrent,notamment,les
diverses publicationsetinitiatives réaliséesau sein
del’ActionCOST A27 qui a affronté, aucoursde
débats souventanimés, aussi bien les problèmesde
recherche, deméthodes,queles questions– deplus
en plus prégnantesaujourd’hui – depréservation, de
valorisationetde gestiondes paysagesculturelsbâtis
dans lasuite desgénérationsetemblématiquesdu
patrimoinepaysagerdel’Europe.
Ona doncvoulu rassemblerici des
propositionsentées sur lesexpériences venuesdesdivers
horizonsdel’espace européen,quisont le fruitdes
perspectives les plus
récentesdelarecherchescientifiquesurdes paysagesconçuscomme
d’authentiques passeursdemémoire.
Ces propositions,quiprennentencompte des
réalitéshistoriques précisément référées, envisagent,
àpartirdelaprofusiondes types
paysagers–paysages rural,urbain,minier, agraire...–,la
constitutiondu paysage comme concept opératoirepour
penser l’emboîtementdesformesdu mondequ’ona
pu lire aussi bienen termesdepuzzleque
delabyrinthe.Enattestel’inflationdequalificatifsetd’ex-
pressions qui en précisent lescontourset, en

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dessinantchaquejourdenouveauxavatars–pay-
sagesocial, économique,politique,syndical,
culturel… –, fontdu paysageun vocablepensésans
frontière.
Sans reveniricisur lesdiscussions oiseuses
qui interrogent sansfin lapréexistence du mot oude
la chose,nousavons prisacte delapuissance des
représentationsanciennes, antiquesdéjà, et,quand
bien même il paraîtdifficile de contester laprimauté
delanotion,nousavons pris leparti demaintenir
ouvertel’approche fécondantequ’offrela
dualitélinguistiquelandscape/paysage.
Lapluralitéterminologique engage, eneffet,
larichesse des voies qui convergentdanscet univers
paysager qui, aucoursdes millénaires, a enchanté et
captivépoètes,peintres, hommesdelettres,
historiens, géographes, architectes,voyageurs, cesacteurs
majeurs quiontcontribué, aveclesacteursengagés
dans les travauxdeterrain, à installer lepaysage au
cœurdela culture européenne.
La confrontationdesapprochesetdes points
devue avouluallerau-delà delajuxtapositiondes
cas, au-delà dela dualitélinguistique et
terminologique,pour retrouver lescheminsaufildesquels
s’estconstituéelalongue histoire des paysages.
Lapartfondatricequirevientau paysage dans
la genèse desidentitéseuropéennes selit très tôt,
dans les représentations quinous sont parvenues, et
quiremontentaux originesépiquesdelalittérature.
Etcequi est vraipour l’Europeméditerranéenne
qu’illustrela guerre de Troie,sevérifie dans les
sagasdel’Europe du nord.Au reste,l’espace-temps

mythiquequi a
constituéundénominateurcommunen unifiantdesespaceshétérogènes,
aparadoxalementdonnévie à desidentités régionalisées
oùdes paysages-types,véritables marqueurs
spatiaux,sesontimposésaucoursdel’histoire comme
référentsidentitaires.C’est vrai delavigne, en
France, enEspagne, et jusqu’enAllemagnerhénane.
C’est vrai desgrandes voiesd’eau, fleuveoucanal.
Tous paysages où letravaildeshommesamaîtrisé et
modelélanature,qu’il s’agisse desarchitectures
sacrées oudesarchitectures techniques, agricoles ou
minières.
Ilenestdu paysage comme de ceque Pline
l’Ancien revendiquepour levin,luipour
quilasélection s’opèreparle suffrage du temps.Au-delà de
l’effacementinéluctable,le fait queles sociétés se
soient reconnuesaucoursdel’histoire danscertains
paysagesenfonde durablement
lavaleur-culturelleajoutée, commepar uneopération naturelle
desélection.Ilen va ainsi du paysage emblématique de Las
Médulas, évoquéjustement parPlinel’Ancien, et
e
jusqu’auXIXsiècle, avant quelareconnaissance
par l’UNESCOnevienne en sanctionner laportée
emblématique.Ilen va ainsi duflécheur urbain que,
dans toutel’Europe, construit la cathédrale, après les
grands monumentsdel’Antiquité.
Sentis, dans une approchepragmatique
comme constitutifsdel’espace devie etdetravail,
les paysages ont très vite étéperçuscomme des
vecteursconsubstantielsdel’identité collective, eten
celatravaillés pardes opérateursidéologiques que
cesoitau niveau national,régional ou local.
Parfoisbouleversés,marqués même de
blessures– fussent-ellesenfouies–les paysages quine
cessentdeserecomposer n’enenregistrent pas
moins,pourtant,lesgrands moments retenuscomme
jalons qui balisentetbornent les voieséprouvéesde
lamémoire collective et lesconstituenten
patrimoine inaltérable.Siles paysagesde guerre en sont
l’incarnation laplus obvie,les processus
transformateursàl’œuvres’inscrivent leplus souventdansdes
formes singulièrement pluscomplexeset
quiselaissent malaisémentdéchiffrer.Ainsiles« Troubles»
irlandais passéscontinuent-ilsd’informer
laperception,l’appréhensiondenotreregard etdepolariser
lesidentités, identités nationalescomprises.On
touchelà, danscepalimpsestequ’est lepaysage, en
mêmetemps qu’aufonctionnement
natureldelamémoire du sol, àsescapacitésderésilience,seules
susceptiblesde dépasser les traumatismesdormantset
de créer lesconditions nécessaires pourconstruire

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unavenir ouvert.
Le casdu parc à fabriques qui, dès la findu
e
XVIIIsiècle,s’estconstitué commeuncadre
desélectiondepaysagesculturels,occupe, dans l’histoire
des
paysages,uneplaceoriginale.Ilestemblémati