Rêve de Gange, rêve d Everest
156 pages
Français

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Rêve de Gange, rêve d'Everest , livre ebook

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Description

« À la sortie d'un village, j'aperçois des troupeaux de cochons qu'on emmène le long des champs de riz ou de paddy. Un vieux monsieur portant un sac sur la tête s'arrête. Il me regarde de ses yeux écarquillés, sans un mot. Un arrêt restaurant dans une salle propre décorée de tentures roses, ressemblant à la Turquie ou à l'Asie centrale. Un couple de Kanpur m'invite à visiter la ville ce soir. Les voyages sont faits de rencontres imprévues. » Dans ce carnet de voyage illustré de photographies, Jean-Pierre Jouveau raconte l'étonnant périple qu'il a accompli à vélo (affectueusement nommé «?sa vagabonde?») à l'autre bout du monde. Son goût immodéré de l'aventure en bandoulière, il part à la découverte d'autres cultures et de personnes aux modes de vie radicalement différents du sien. Il y observe le triste spectacle de la pauvreté, mais aussi la richesse des traditions propres à ces lointains pays et leur vitalité. De l'Inde au Népal, de l'hindouisme au bouddhisme, du Gange à ses sources sacrées, l'auteur poursuit son rêve et partage avec le lecteur sa quête des sommets himalayens et d'Everest perdus dans les nuages...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342159769
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rêve de Gange, rêve d'Everest
Jean-Pierre Jouveau
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Rêve de Gange, rêve d'Everest
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
 
À Ramji,
À Mima,
Qui m’ont donné le meilleur !
 
 
 
 
« Pourquoi tu pars ? », me demande-t-on souvent.
Question à laquelle je réponds invariablement
« Et, pourquoi vous restez ? »
Le frisson du départ, les préparatifs, l’angoisse avant le grand bond ne me lâchent pas à la veille de ce grand jour.
Mais quel plaisir de partir vers l’inconnu, de ne pas savoir ce que demain sera fait, de ne pas savoir ce qui se cache derrière un virage, derrière une montagne, au bout de la route…
Delhi, Jaipur, le Gange, Varanasi ensuite le Népal et son Himalaya m’attendent mais demain les quelques kilomètres jusqu’à l’aéroport de Genève, ce sera déjà partir à l’autre bout du monde !
 
 
 
 
L’aventure de la route de la soie s’est poursuivie avec ma Vagabonde et c’est la fin de ce voyage que je vous propose de réaliser.
On va parcourir l’Inde du Nord, sa pauvreté, sa diversité culturelle et ethnique, son hindouisme toujours difficile à appréhender. On va découvrir le Gange, descendre sur les ghats de Varanasi (Bénarès) et contempler le spectacle féerique de l’Aarti Ganga. On va le longer avant de rejoindre l’Hugl, une autre branche du Gange et arriver dans la bruyante, harassante et foisonnante cité de Calcutta. Et puis ce sera le Népal et ses montagnes himalayennes avant le trek en direction de l’Everest.
Au long de cette route souvent encombrée, usante, cassante, on va y faire des rencontres merveilleuses comme les mouettes sur le Gange, tourbillonnantes, étincelantes, inoubliables, même envolées sur l’autre rive du Gange…
Samedi 1er novembre, jour J, jour de voyage, jour nouveau, jour de renaissance.
Toute une matinée à ranger les affaires dans les sacoches mais ça y est, je suis prêt à sauter avec ma Vagabonde dans l’aventure. Sékouba m’accompagne jusqu’à la gare routière. Il me tend sa main gauche et moi la mienne. « C’est une coutume », me dit-il, « c’est pour être sûr de se revoir ». « Bonne chance », me lance-t-il, pendant que je monte dans le bus.
Genève, l’aéroport, aucun problème pour en sortir, une piste cyclable passe devant. Je rejoins mon hôtel à La Ferney Voltaire entre piste d’envol et vaches dans les prés. Un Formule 1 à côté d’un Novotel, j’ai choisi, bien sûr le plus modeste. Pour un cycliste, ça convient parfaitement. Je peux y laisser le vélo dans la chambre. Première fois que je couche avec ma Vagabonde !
Dimanche 2 novembre, je retrouve des barbus au petit-déjeuner, alors les jihadistes, de retour de Syrie ?
Le froid mord mes doigts sur la route de l’aéroport. Les vaches s’en moquent. Un grand oiseau aussi qui s’envole bruyamment. Ma vagabonde est bien et vite emballée.
Après le décollage, les Alpes, des sommets enneigés à perte de vue, un fleuve qui serpente dans une large vallée, une mer de nuages et ça y est, c’est Francfort et son grand aéroport.
Toute la journée à attendre dans la salle d’embarquement. Je me repose allongé sur les banquettes comme les avions de la Lufthansa à l’aile de queue bleue avec un oiseau dessiné dessus dans un rond jaune, posés sur le tarmac comme de grands oiseaux blancs endormis, attendant patiemment leurs passagers.
Au minibar, le café est un peu cher (trois euros) mais c’est un bon poste d’observation pour les mangeurs de saucisses (bradwurst) et les passagers qui se pressent devant les comptoirs de la Turkish Airlines. Beaucoup de Turcs, ici (l’Allemagne est un grand pays d’immigration turque) mais bien sûr le monde entier s’y croise et s’entrecroise. « One World », est écrit en grosses lettres sur la carlingue de l’avion de la Qatar. J’erre dans les allées entre duty free et boutiques de luxe : Bulgari, Christ, Versace, Tiffany…
Le chic restaurant Kuffler et Bucher tranche avec le populaire Mac Do mais tous deux par de larges baies vitrées dominent les pistes d’envol. Tout le monde a droit à sa part de rêve.
J’atterris au Deli Bros, un café-restaurant où on peut voir la grande Kuche où s’affairent les cuisiniers.
De plus en plus d’Indiens, des sikhs devant les comptoirs d’embarquement d’Air India. C’est parti, les portes d’embarquement s’ouvrent comme les portes du ciel vers le géant Boeing 787 qui nous emporte, tel un fauve rugissant, dans la nuit.
Les lumières de Francfort et puis plus rien, les écrans, les films, les vidéos, la carte du vol derrière les sièges remplacent le ciel d’un noir d’encre comme une tablette magique. En espérant qu’ils ne nous tirent pas dessus ! On m’a conseillé de dire au pilote d’éviter l’Ukraine car il y a déjà eu un tir malencontreux ! À l’est de ce pays au cours du conflit pro russe/ukrainien. Inch Allah !
Lundi 3 novembre, le voyage fut long comme si l’on avait traversé la terre et la nuit. Ce matin, c’est grand beau, le grand oiseau semble immobile dans le bleu, hésite puis se décide à descendre dans cette folie qu’est Delhi. Ma vagabonde vite remontée, Indira Gandhi ne me fait pas souffrir. Je sors de l’aéroport comme une fleur. Il ne fait pas trop chaud et l’autoroute n’est pas trop encombrée, j’y trouve même un rick shaw, des vélos qui se traînent le long de la file de gauche. Enfin, des feux, de grandes avenues le long de parcs, résidence du Président. Ensuite, après le grand stade de cricket, ça se corse, plus de circulation, les bus sont à la queue leu leu, pas facile de doubler. Je repère India Gate mais je me paume un peu.

Une manifestation de sikhs, leurs turbans, leurs drapeaux orange, « nationalists », écrit sur une pancarte, me désoriente. Je demande, je trouve Conaugh Place et sa ronde infernale, puis la grande gare, mais pas de Pahorganj. Je demande à nouveau, un rick shaw driver me remet sur le bon sens en me soulevant le vélo, vers le quartier des hôtels, les grandes enseignes. Des hommes en procession, rejoignent-ils la manif ? Ils transportent, comme un sarcophage, un corps entouré de bandelettes, un mort qui a provoqué la manif ?
Par de petites rues, des ruelles minuscules où chaque parcelle fait commerce, je me retrouve par hasard dans Main Bazar Street en apercevant l’enseigne de l’hôtel All is Well. Tout est bien qui finit bien, semble-t-il me dire. Are Krishna est vite repéré. Je m’y écroule, ne négociant même pas le prix. En descendant, il flotte comme une odeur d’encens qui parfume les rues. Je trouve Radu du Rajasthan, m’annonce-t-il. « Namasté », c’est le respect chez les Hindous, m’explique-t-il en joignant ses mains. Il m’accompagne à la banque où les distributeurs de billets fonctionnent comme ils veulent.
Delhi est un livre ouvert où chaque rue, chaque échoppe pourrait en écrire un. C’est une longue liste à la Prévert interminable et foisonnante : marchand de vêtements, souvenirs, marchands ambulants de cocooné , petit biscuit rond cuit sur les braises, de lassi, de fruits, hôtel dans les moindres ruelles, klaxons de voitures, rick shaws et leurs sonnettes, se faufilant au milieu des passants, femmes en saris, tunique et pantalon large, les hommes en tenue européenne. J’ai l’impression d’avoir quitté Delhi, la veille et de retrouver son ambiance colorée et bruyante avec une chaleur guère moins suffocante. La nuit avec les enseignes lumineuses, les lampes des marchands ambulants et la circulation, la rue prend des allures fantasmagoriques et toujours aussi bruyante et stressante. Je ne retrouve pas Rosy au Diamond Café sans doute partie en voyage. Je m’arrête au Nirvana restaurant mais le nom est bien pompeux pour un service qui laisse à désirer. Je commande un vegetable biryiani. Il est aussi coloré, d’une belle couleur orange, qu’épicé. Fallait commander « not spicy », me conseille le jeune garçon serveur. En repartant, une vache dans une ruelle sombre, une femme assise devant un pas-de-porte, tous les deux semblent abandonnés par la foule de passants jamais s’arrêtant.
Mardi 4 novembre, bruyant la chambre, à l’extérieur avec les klaxons de la rue mais aussi à l’intérieur les bruits de sonnettes, les interpellations, les discussions bruyantes entre hommes et femmes de la chambre voisine.

C’est l’émeute pour le lord Krishna Birthday, une soupe au lait et amandes et raisins secs que l’on sert dans de petites coupelles avec la musique. Un peu, le Secours Pop indien. Un peu plus loin au bout de la rue, un militaire sous son parasol en haut d’une guérite organise comme il peut la circulation. Dès qu’on s’éloigne de la Main Bazar, on trouve des coins atypiques, des femmes faisant la cuisine dans la rue, un marchand de légumes caché sous sa toile, des gens qui trient des tas de linge, deux femmes entièrement voilées sous leurs saris, des temples hindous, des couturiers, une dame et son sac de pommes de terre sur la tête, des coiffeurs…
À l’Everest Bakery, un sandwich à l’avocat fait mon affaire, peut-être pas celle de mon estomac. La photo du plus haut sommet de la terre s’étale sur le mur orange.
Encore des tours dans le quartier et au-delà, quand je franchis la grande avenue comme le Rubicon pour voir ce qu’il y a de l’autre côté. Toujours des temples hindous, des vendeurs de toutes sortes, des hôtels aux enseignes géantes. Je me retrouve dans le Main Bazar au My Bar, sa musique techno assourdissante sur laquelle se

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