Un aviateur de quinze ans
1313 pages
Français

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Un aviateur de quinze ans , livre ebook

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Description

Arnould Galopin (1863-1934)



"La grande épreuve commençait.


Jusqu’alors, les aviateurs avaient survolé les continents et traversé quelques bras de mer, mais à présent, ils se lançaient au-dessus de la plus grande mer du globe qu’ils allaient traverser dans toute sa largeur.


Pour se rendre compte de l’énorme distance qu’ils auront à parcourir, il faut prendre une carte, et l’on pourra ainsi apprécier ce que sera le nouveau raid de nos aviateurs.


Ce ne fut pas sans émotion que Francis vit l’avion s’engager sur la mer... Le temps était superbe, le ciel d’un bleu éclatant. Une légère brise ridait à peine la surface des eaux...


– Quelle est maintenant notre première escale ? demanda Laval.


– La Nouvelle-Calédonie... mais si besoin est nous pourrons atterrir dans les îles Chesterfield qui se trouvent entre le point que nous venons de quitter et la Nouvelle-Calédonie.


– Là, nous allons voir des forçats.


– Oh ! très peu...


– Cependant, je croyais qu’il y avait un bagne en Nouvelle-Calédonie."



Francis est un adolescent de 15 ans. Il travaille dans une usine d'avions afin de subvenir aux besoins de sa mère et de sa soeur malade. Mais l'argent manque tout de même.... Il décide de se faire embaucher comme mécanicien par deux aviateurs, M. Beaucaire et le commandant Tavernier, qui ont décidé de faire le tour du monde avec un aéroplane nouveau modèle. Francis est loin d'imaginer toutes les aventures qu'ils vont vivre !


Tome II

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782384420780
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0026€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un aviateur de quinze ans
Tome II


Arnould Galopin


Juin 2022
Stéphane le Mat
La Gibecière à Mots
ISBN : 78-2-38442-078-0
Couverture : pastel de STEPH'
lagibeciereamots@sfr.fr
N° 1076
Deuxième partie
Au-dessus de l’océan Pacifique
I
La mer phosphorescente

La grande épreuve commençait.
Jusqu’alors, les aviateurs avaient survolé les continents et traversé quelques bras de mer, mais à présent, ils se lançaient au-dessus de la plus grande mer du globe qu’ils allaient traverser dans toute sa largeur.
Pour se rendre compte de l’énorme distance qu’ils auront à parcourir, il faut prendre une carte, et l’on pourra ainsi apprécier ce que sera le nouveau raid de nos aviateurs.
Ce ne fut pas sans émotion que Francis vit l’avion s’engager sur la mer... Le temps était superbe, le ciel d’un bleu éclatant. Une légère brise ridait à peine la surface des eaux...
– Quelle est maintenant notre première escale ? demanda Laval.
– La Nouvelle-Calédonie... mais si besoin est nous pourrons atterrir dans les îles Chesterfield qui se trouvent entre le point que nous venons de quitter et la Nouvelle-Calédonie.
– Là, nous allons voir des forçats.
– Oh ! très peu...
– Cependant, je croyais qu’il y avait un bagne en Nouvelle-Calédonie.
– Il existe encore, mais il ne contient presque plus de forçats... Depuis quelques années, on les envoie à la Guyane... Il ne reste plus en Nouvelle-Calédonie que les anciens, les vieux qui terminent leur vie dans l’île...
– Aurons-nous à redouter les cyclones ?
– Non... pas en cette saison, cependant, on ne peut rien assurer...
– Si nous étions pris par un ouragan, nous ne pourrions pas, cette fois, chercher refuge à terre.
– Non, nous n’aurions qu’une ressource, nous élever le plus possible, tâcher d’atteindre les régions où l’atmosphère est calme...
M. Paturel crut devoir expliquer les diverses variations de température, mais il le fit en termes tellement scientifiques que Laval et Francis ne comprirent rien du tout. Cependant le vieux savant continuait de discourir. L’avion filait à telle allure qu’il était obligé de crier pour se faire entendre, et le vent emportait ses paroles.
– Oh ! oh ! fit le Parisien, nous allons joliment vite...
– Oui, dit Tavernier... d’après mes calculs, nous faisons le kilomètre en dix-neuf secondes, ce qui représente exactement cent quatre-vingt-neuf kilomètres à l’heure... mais nous avons marché plus vite que cela.
– N’empêche que c’est une belle allure.
– Oui... et si nous pouvions la tenir longtemps tout irait bien...
– Pourquoi ne la tiendrions-nous pas ?
– Ne parlons pas de ça...
– C’est vrai...
On changea immédiatement de conversation. L’aéro survolait la mer à environ huit cents mètres. Beaucaire n’avait pas jugé nécessaire de s’élever plus haut pour le moment. À cette altitude, les bateaux que l’on apercevait paraissaient minuscules, on eût dit des jouets d’enfants.
– Bah ! dit le Parisien, nous sommes en sûreté sur le Pacifique... voyez tous ces bateaux... Dans le cas où il nous arriverait quelque chose, nous serions sûrs d’être secourus.
– Ne t’y fie pas, répondit Tavernier. Ici, la navigation est assez intense, parce que nous sommes encore près de la côte, et que tous ces bâtiments se dirigent vers le littoral ou s’en éloignent après avoir touché quelque port, mais au fur et à mesure que nous avancerons ils deviendront de plus en plus rares.
– C’est dommage... Enfin, on verra bien...
Tout à coup, le perroquet qui était toujours à bord se mit à crier :
– Vive la France !
– Ah ! fit Laval, comme c’est curieux ces oiseaux-là... Je lui ai bien répété plus de deux cents fois « Vive la France » et il ne voulait rien savoir... on aurait dit qu’il n’entendait pas... et voyez, il a retenu... Quand je vous disais que je ferais son éducation à ce coco-là. Je veux qu’avant la fin du voyage, il ait un vocabulaire des plus choisis... Maintenant qu’il sait crier : Vive la France, je vais lui apprendre les noms de tous les passagers... ensuite, je lui apprendrai à débiter des phrases amusantes.
Jusqu’à la nuit, toute l’attention se porta sur le perroquet, mais dans les régions voisines des Tropiques la nuit vient pour ainsi dire tout d’un coup, sans crépuscule. Cependant lorsque le soleil a disparu, il reste dans le ciel une sorte de lueur opaline qui permet encore de distinguer les objets à faible distance.
– Si nous étions sur un bateau, dit Tavernier, il faudrait allumer nos feux... feu vert à droite, feu rouge à gauche, mais ici cette précaution est inutile... Je ne pense pas que nous rencontrions des concurrents.
– Si, nous en avons, ils sont derrière nous...
– Oh ! ils ne doivent pas encore avoir atteint le littoral, car lorsque nous les avons quittés, leur moteur avait besoin d’une sérieuse réparation...
Il y eut un silence.
– Tant mieux, dit le Parisien... Ces English se sont vraiment montrés trop arrogants. Vous rappelez-vous quand ils nous ont croisés et que nous les avons salués... Est-ce qu’ils n’auraient pas dû nous rendre notre salut ? Au lieu de ça, ils sont passés, fiers comme Artaban... Voilà des choses que je ne peux admettre. Sur mer, quand deux bateaux se rencontrent, ils échangent des saluts... il doit en être de même pour les aviateurs... Tiens, mais, qu’est-ce que j’aperçois... regardez donc la mer, comme elle brille... on dirait qu’elle est éclairée par un phare, et cependant, je ne vois rien à l’horizon...
– C’est là un phénomène qui est très commun, répondit Tavernier, il est dû à la présence, soit de matières organiques en décomposition, soit d’animalcules vivants, lesquels sécrètent une matière qui vient à brûler au contact de l’air et répand une lueur plus ou moins vive.
– Oui, fit M. Paturel, qui était tout heureux de faire encore une fois montre de ses connaissances, M. Tavernier a raison... C’est à une sorte de mollusque appelé Pampas qu’est due le plus ordinairement la lumière dont brillent les eaux de la mer. Labillardière qui faisait partie de l’expédition commandée par d’Entrecasteaux, envoyée à la recherche de La Pérouse, raconte dans sa relation de voyage, un effet singulier de ce phénomène naturel, dont il fut témoin dans les environs du Cap. Les deux vaisseaux de l’expédition l a Recherche et l’ Espérance se trouvaient par le travers du golfe de Guinée. Le ciel chargé, vers le soir, d’épais nuages, annonçait l’approche de l’orage. La nuit était fort sombre. Appuyé au bastingage, Labillardière regardait la mer qui, tout à coup, parut comme une nappe de feu. Ce phénomène ne dura pas longtemps, mais la mer resta pendant le reste de la nuit, bien plus lumineuse que de coutume, et dans tous les points où elle était agitée, particulièrement dans le sillage du vaisseau, et vers le sommet des vagues. Labillardière eut la curiosité de prendre quelques bouteilles de cette eau lumineuse et la filtra. De petits mollusques très gélatineux transparents, de forme globuleuse, dont la dimension était tout au plus d’un tiers de millimètre restèrent sur le filtre et dès lors, l’eau perdit sa phosphorescence. Il la lui rendit à volonté en y plongeant de nouveau les petits mollusques. Ce phénomène, très simple, comme vous voyez, effrayait beaucoup les anciens qui croyaient voir là un présage et supposaient que c’étaient les divinités de la mer qui allumaient un feu intérieur pour brûler les vaisseaux...
II
Une saute de vent

La mer, au bout d’un certain temps, redevint sombre...
– Ah ! dit Laval, c’était plus joli tout à l’heure... Ça manque de gaieté maintenant... Dieu qu’il fait noir ! Tantôt on voyait des milliers d’étoiles, maintenant elles sont cachées par de vilains nuages.
– Oui, fit Tavernier... et cela est assez inquiétant.
– Vous craignez un orage.
– Oh ! un orage, ce n’est rien...
– Un cyclone !...
– Je n’ai pas dit cela...
Personne n’osa plus interroger le commandant. Il semblait soucieux, et ce n’était probablement pas sans raison.
L’aéro filait toujours à belle allure avec un ronflement régulier. Les aviateurs demeuraient silencieux...
– Brrr ! fit tout à coup le Parisien, on dirait que le vent se lève...
– Oui, répondit M. Paturel, et il augmente de violence de minute en minute...
Beaucaire s’élevait, pour tâcher d’atteindre des régions plus calmes, mais soudain une violente bourrasque fit pencher l’appareil, et on entendit un long craquement.
– Oh !... fit M. Paturel, qui avait roulé dans la carlingue...
L’avion demeurait toujours penché, pareil à un navire que le vent couche sur l’eau et qui ne peut se redresser. Enfin, par une habile manœuvre, Beaucaire parvint à reprendre son aplomb. Dès lors, l’aéro se tint parfaitement en équilibre, et reprit sa marche en ligne droite.
– Quelle secousse !... s’écria le vieux savant... Si je ne m’étais pas cramponné, je passais par-dessus bord... Pourvu que nous n’ayons pas encore un coup de vent semblable.
– Je ne crois pas, répondit Tavernier... Ces sautes brusques de vent s’appellent des « salts », elles sont assez fréquentes sur le Pacifique. Le jour, on peut les prévenir, car on les voit venir, mais, la nuit, elles sont très dangereuses.
– Si, par précaution, M. Beaucaire s’élevait un peu ?
– Cela n’avancerait à rien, car on ne peut prévoir à quelle altitude ces claques de vent vont se produire. Tantôt, elles éclatent à la surface de la mer, tantôt à plusieurs milliers de mètres en l’air...
– Heureusement que notre avion est solide, dit le Parisien...
– Certes, il l’est, fit Tavernier, mais tout à l’heure, il y a eu un craquement.
– Oui, j’ai entendu, dit Laval.
– Moi aussi, murmura M. Paturel...
– C’est sûrement un hauban qui a sauté, affirma Francis...
– Ne croyez-vous pas, commandant, demanda le Parisien, que nos haubans sont un peu faibles ?
– Non... ce sont nos ridoirs qui n’ont pas assez de résistance...
Pendant qu’avait lieu cette conversation, Francis examinait les haubans...
– C’est celui d’arrière qui a cédé, dit-il, mais en pleine nuit, je n’ose aller le réparer...
– Attends, je vais y aller, dit Laval.
– No

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