9782381533506
51 pages
Français

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Description

Un chef d’entreprise est un chef d’orchestre qui doit déchiffrer une partition, appelée l’avenir, afin de la faire exécuter par un orchestre appelé le corps social de son entreprise. Le protagoniste se rend compte qu’en échangeant avec les cadres, les collaborateurs, les syndicalistes, les actionnaires, et son conseiller particulier, il redécouvre son entreprise. Il prend conscience que l’économie étant avant tout une affaire humaine, l’entreprise au cœur de notre monde socio-économique doit évoluer, renaître. Face aux nouvelles réalités humaines, sociales, économiques et environnementales qu’il convient désormais de concilier, il devient nécessaire de sensibiliser les dirigeants à l’utilité de la culture et de l’histoire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 décembre 2020
Nombre de lectures 6
EAN13 9782381533513
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Renaissance de l’entreprise
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité
Pierre Tabarin
La Renaissance de l’entreprise
Management

 
 
Comme chaque mardi matin, Nicolas Sidot avait une réunion avec son patron, afin de faire le point des résultats commerciaux de la semaine, du mois ou de l’année, suivant les époques. Et il s’y rendait, à la fois, amusé et inquiet. Amusé, car il connaissait par cœur les manies, habitudes ou autres mantras de son PDG. Inquiet, car les résultats de l’entreprise n’étaient guère brillants et son avenir incertain. Bien que celle-ci, plus que centenaire, ait de nombreuses fois fait la preuve de ses capacités d’adaptation et de résilience. Le PDG actuel, Dominique Belcour représentait en effet la quatrième génération à la tête de la « SLIP », Société Lyonnaise d’Investissements Patriotiques. Fondée en 1890 par son arrière-grand-père Aristide Belcour, puis gérée de main de maître par François, puis Jacques, ses fils et petit-fils, elle avait échu à Dominique. Histoire classique d’une vieille famille lyonnaise de savoir-faire industriel, de mentalité industrieuse, de conviction que tout était industrialisable même l’indu, c’est-à-dire ce qui, à un instant va à l’encontre des règles ou des usages. Et, en ce mardi, Dominique souhaitait faire savoir à Nicolas, le Directeur commercial de la société, qu’il n’était pas satisfait des résultats du mois dernier, ni en termes de volume, ni en termes de marge, ni en termes de parts de marché. Il faut dire que la SLIP avait eu une histoire assez mouvementée.
 
 
La création de l’entreprise
En 1890, Aristide Belcour, technicien de formation, fut, comme sa famille et de nombreux Français, stupéfait par la défaite de 1870. Aussi décida-t-il de mobiliser quelques capitaux familiaux, et son savoir-faire, pour permettre à la France d’être plus forte, plus apte à vaincre un ennemi éventuel, en se concentrant sur des productions essentielles, utiles à l’indépendance du pays comme à sa puissance. D’où cette idée de se mobiliser autour d’investissements patriotiques, en créant « BIP BIP » soit Belcour Investissement Patriotique. La double onomatopée ayant une vocation mnémotechnique, afin que chacun puisse mieux mémoriser le nom de l’entreprise. La guerre de 1870 avait montré que les troupes françaises ne possédaient pas un équipement optimum, aussi était-il urgent de travailler à de nouveaux équipements militaires, aussi bien en textile qu’en armes. Et compte tenu, de la longue tradition textile de la région lyonnaise, BIP BIP se dirigea vers la fabrication de bandes molletières. Elles eurent un bon succès puisque les poilus de la Première Guerre mondiale en furent équipés. En 1917, François qui venait de succéder à son père avait constaté les faiblesses de l’armée française et en avait déduit qu’il était urgent, une nouvelle fois, de travailler à de nouveaux équipements militaires, aussi bien en textile qu’en armement. Et compte tenu du savoir-faire textile de l’entreprise familiale, il se lança dans la fabrication de nouveaux uniformes où les tissus et les formes, des vareuses et autres képis, devaient évoluer. Toutefois en y ajoutant une nouvelle activité, à base de cuir, afin de mettre en œuvre une fabrication de guêtres destinées à remplacer les bandes molletières. Et à cette occasion la BIP BIP devint la « FBIP » soit François Belcour Inventions Patriotiques, François voulant par-là témoigner de son engagement personnel et, au-delà, de la nécessité de toujours innover. En 1947, Jacques lui succéda et comme ses prédécesseurs, il constata, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale que l’armée française avait perdu la guerre et, qu’en conséquence, il était urgent, une troisième fois, de travailler à de nouveaux équipements militaires. Toutefois sa femme, née Marie Louise Martin de la Ferrière, héritière d’une vieille famille de soyeux, lui fit remarquer qu’il n’était peut-être point opportun de se limiter, une nouvelle fois aux investissements militaires et que le patriotisme devait aussi être défendu dans de multiples autres domaines. Ce qui amena à la transformation de la société qui devint société anonyme, avec un objet plus large qu’exprima la SLIP Société Lyonnaise d’Investissements Patriotiques. Ainsi la racine lyonnaise était conservée et valorisée. La finalité de l’entreprise confirmée, à savoir le développement par l’investissement. Et la nature de ceux-ci pouvant être diverse comme le précisait l’utilisation du pluriel. Mais la création de la SLIP constituait une vraie rupture dans l’histoire familiale puisqu’il s’agissait, à la fois, de lui donner une dimension nouvelle, des ambitions de croissance, et ce, avec l’arrivée inévitable de nouveaux actionnaires. En outre à cette époque la notion de société de capitaux en était à ses débuts, se substituant peu à peu à la notion de sociétés de personnes. Il s’agissait à l’évidence d’une révolution culturelle. En outre que fallait-il penser de cette notion de patriotisme ; n’était-elle pas quelque peu surannée ? La fin de la Deuxième Guerre mondiale était encore proche, et les ressentiments très forts, entre ceux qui avaient ou auraient combattu, résisté, collaboré et ceux qui s’étaient abstenus ou avaient fait du commerce.
 
Le passage en société anonyme
Ce ne fut pas simple, car il fallait trouver plusieurs actionnaires ayant les mêmes motivations et, si possible, les mêmes intérêts et éventuellement envisager une introduction à la Bourse de Lyon, créée en 1845, et très active depuis les années 1920, avec le développement de la production hydroélectrique dans les Alpes. En outre, le Crédit Lyonnais, la plus ancienne des grandes banques françaises, fondée en 1863 par le Lyonnais Henri Germain, souhaitait suivre cela de près. Ce dernier ayant inventé un système de rémunération des petits dépôts afin de financer le développement de l’industrie locale. Outre donc Jacques et Marie Louise, pouvaient ou souhaitaient être partie prenante, la sœur de Jacques, mais Marie Louise ne le voulait pas, car elle estimait que celle-ci, religieuse de son état, était loin des affaires d’ici-bas. Ainsi que le père de Marie Louise, Léopold Martin de la Ferrière, avocat bien connu sur la place, ancien bâtonnier, et élu local. Mais Jacques ne le souhaitait pas afin de rester maître chez lui. À qui donc faire confiance ? À qui accorder des actions et à quel niveau fixer le capital de démarrage ? De plus, l’histoire de la SLIP était liée aux aléas militaires du pays ce qui lui donnait une image peu appréciée de ceux qui estimaient que son développement était dû aux déboires militaires nationaux. D’où le rejet de la part des nationalistes et des antimilitaristes. D’où la circonspection des milieux financiers, ce qui amena Jacques à préciser les orientations auxquelles il pensait afin de séduire les investisseurs. C’est ainsi qu’il retint comme axes de développement la capacité à travailler les fibres naturelles et synthétiques ainsi que la prise en compte de la mode qu’il conviendra désormais de suivre ; Lanvin, Chanel et Dior ayant lancé un mouvement qui ne s’arrêtera plus.
Jacques, qui était homme de marketing et de finance, plus que de production, parvint à ses fins, mais la SLIP connut une évolution en deux phases, car les conceptions des nouveaux venus que furent Cardin, Saint Laurent ou Courrèges bousculèrent très vite les maisons traditionnelles. Ce qu’accentua la mode des années 1970 avec de nouvelles matières, de nouveaux coloris, dans le cadre du courant psychédélique qui traversa les sociétés du monde entier. Aussi, après quelques années chahutées jusqu’à la fin des années 1970, la SLIP reprit peu à peu le dessus, gr

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