Histoire juridique des interdits cinématographiques en France
257 pages
Français

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Histoire juridique des interdits cinématographiques en France , livre ebook

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Description

La censure du cinéma est telle un énorme iceberg. La partie émergée est une immense montagne d'interdits écrasant les films : censures économiques, politiques, religieuses, groupes de pression privés et publics... L'auteur éclaire la partie immergée, la plus dangereuse, formée d'un arsenal meurtrier d'institutions et de textes juridiques et jurisprudentiels ne cessant de frapper les films. Ce livre, partant de l'interdit originel, la circulaire de 1909, pour s'arrêter au récent décret de 2001, retrace l'histoire juridique des interdits cinématographiques en France.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2007
Nombre de lectures 330
EAN13 9782336276373
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Histoire juridique des interdits cinématographiques en France (1909-2001)

Albert Montagne
Champs visuels
Collection dirigée par Pierre-Jean Benghozi, Raphaëlle Moine, Bruno Péquignot et Guillaume Soulez

Une collection d’ouvrages qui traitent de façon interdisciplinaire des images, peinture, photographie, B.D., télévision, cinéma (acteurs, auteurs, marché, metteurs en scène, thèmes, techniques, publics etc.). Cette collection est ouverte à toutes les démarches théoriques et méthodologiques appliquées aux questions spécifiques des usages esthétiques et sociaux des techniques de l’image fixe ou animée, sans craindre la confrontation des idées, mais aussi sans dogmatisme.
Dernières parutions
Trudy BOLTER (dir.), Cinéma anglophone : la politique éclatée, 2007.
Lydia MARTIN, Les adaptations à l’écran de romans Jane Austen : esthétique et idéologie, 2007.
René PREDAL, Ciméma sous influence , 2007.
Noël BURCH (textes réunis et présentés par), Revoir Hollywood, 2007.
Almut STEINLEIN, Une esthétique de l ’ authentique : les films de la Nouvelle Vague, 2007.
Steven BERNAS, L ’ impouvoir de l’auteur(e), 2007.
Anna Maria KRAJEWSKA, Des visages de l’amour à travers la série télévisée Ally McBeal, 2006.
Andrea SEMPRINl, Analyser la communication II, 2006.
Cyrille ROLLET, La circulation culturelle d’un sitcom américain . Voyage au cœur de Growing Pains. Tome 2, 2006.
Cyrille ROLLET, Physiologie d’un sitcom américain. Voyage au coeur de Growing Pains. Tome 1, 2006.
Jean-Pierre ESQUENAZI et André GARDIES (sous la dir.), Le Je à l’écran, 2006.
Evelyne JARDONNET, Poétique de la singularité au cinéma , 2006.
Pietsie FEENSTRA, Les nouvelles figures mythiques du cinéma, espagnol (1975-1995) , 2006.
Marie FRAPPAT, Cinémathèques à l’italienne. Conservation et diffusion du patrimoine cinématographique en Italie , 2006.
À Serge, mon père, pour tout son cinéma, À Hélène et Marcel OMS, pour l’amour partagé du 7e Art !
Merci À Jean SAGNES pour avoir bien voulu dirigé ma thèse, À Michel CADÉ pour m’avoir encouragé à la publier, À Jacques VERDIER de l’Institut Jean Vigo, À Marc CRAVES pour sa correction, À Jean-Marie CONSTANT, François GALLIAY et Jean-Pierre HENRI ...
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@.wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296041929
EAN : 9782296041929
Sommaire
Page de titre Champs visuels Dedicace Remerciements Page de Copyright PRÉFACE AVANT-PROPOS INTRODUCTION - PROTOHISTOIRE DU CINÉMATOGRAPHE: NOUVEAU SPECTACLE, NOUVELLE CENSURE (1895-1919) . PREMIÈRE PARTIE - LE CADRE JURIDIQUE DU CINÉMA FRANÇAIS
CHAPITRE 1 - LE CINÉMA FRANÇAIS INORGANISÉ : L’AVANT-C.N.C. (1909-1946) CHAPITRE 2 - LE CINÉMA FRANÇAIS ORGANISÉ : LE CENTRE NATIONAL DE LA CINÉMATOGRAPHIE (C.N.C.)
DEUXIÈME PARTIE - LE CONTRÔLE JURIDIQUE PRÉVENTIF DU CINÉMA FRANÇAIS
CHAPITRE 3 - LES CENSURES NATIONALES DE POLICE SPÉCIALE ET LES RÉGIMES JURIDIQUES DU CINÉMA FRANÇAIS CHAPITRE 4 - LA CENSURE CENTRALE DU MINISTRE CHARGÉ DU CINÉMA CHAPITRE 5 - LES CENSURES LOCALES DES POLICES GÉNÉRALES
TROISIÈME PARTIE - LE CONTRÔLE JURIDIQUE RÉPRESSIF
CHAPITRE 6 - DE LA VAGUE ÉROTIQUE A LA DÉFERLANTE PORNOGRAPHIQUE CHAPITRE 7 - LE CONTRÔLE DU JUGE ADMINISTRATIF SUR LES FILMS PORNOGRAPHIQUES ET VIOLENTS CHAPITRE 8 - LE CONTRÔLE RÉPRESSIF DU JUGE JUDICIAIRE, UNE FORTE PÉNALITÉ ET UNE DOUBLE CENSURE
CONCLUSION FILMOGRAPHIE des principaux métrages BIBLIOGRAPHIES HISTORIQUES ET JURIDIQUES ANNEXES
PRÉFACE
À toutes les époques et dans tous les pays, la même question se pose aux gouvernants et à travers eux à la société dont ils sont censés exprimer la volonté et les intérêts : la liberté de l’artiste, du créateur, doit-elle être totale, sans rivage ? Peut-on tout dire ? Peut-on tout montrer ? Peut-on tout imaginer ? En d’autres termes, est-ce qu’une liberté d’expression sans limites ne présente pas des dangers pour la société, pour les institutions de l’État, pour la famille, pour la religion ou pour l’idéologie dominante, pour l’individu même ? Lorsque la réponse à cette question est positive, lorsque l’autorité estime que l’œuvre intellectuelle ou artistique transgresse le socialement correct, le politiquement correct, le religieusement correct, le moralement correct, voire l’esthétiquement correct, alors l’interdit s’abat sur l’œuvre intellectuelle ou artistique et quelquefois sur l’auteur lui-même. Du point de vue du législateur, il n’y a pas d’exception culturelle et c’est ainsi que le délit d’outrage à la pudeur peut frapper un simple individu sur la voie publique ou un artiste. Lorsque, en 1857, Baudelaire pour ses Fleurs du Mal est condamné pour délit d’outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, c’est parce qu’il contrevient aux règles morales de l’époque.

Face à cette prétention, s’oppose la liberté individuelle, le désir légitime de l’intellectuel et de l’artiste d’exprimer ce qu’ils ressentent et de le faire à leur façon et c’est l’intérêt même de la société dans laquelle ils évoluent de faciliter cette expression car une société bardée d’interdits ne peut évoluer, étant ainsi condamnée à reproduire indéfiniment les mêmes schémas. Il est clair qu’à partir du moment où, dans un pays, les forces dominantes doivent composer avec leurs adversaires, à partir du moment où la démocratie progresse, la liste des interdits diminue : le pluralisme ouvre des espaces de liberté. Mais rien n’est jamais acquis et ceux-ci peuvent à nouveau diminuer lorsque la société se juge en danger de mort, en cas de guerre, par exemple, ou parce que la démocratie est elle-même menacée de l’intérieur : peut-il y avoir liberté pour les ennemis de la liberté ? C’est une question qui n’a pas fini de diviser. Si l’on examine cette question pour un pays comme la France depuis le début du XXe siècle, ce qui est l’objet de cet ouvrage dans ce domaine spécifique qu’est le cinéma, on ne peut que constater une évolution vers toujours plus de liberté.

Le grand intérêt de l’étude que nous présente Albert Montagne est de nous offrir une synthèse riche et très argumentée sur la question. Il nous montre comment le cinéma a d’abord été assimilé à un spectacle de curiosité et que ce n’est que progressivement qu’une législation spécifique le concernant a été mise en place. Les grands événements politiques ont pesé de tout leur poids sur cette législation : la guerre de 1914-1918 bien sûr mais aussi le Front populaire, l’Occupation, la Libération, les guerres coloniales, le mouvement de mai 1968. Ce dernier événement surtout est important en ce que ses effets n’ont certainement pas fini de se faire sentir sur notre société. Or mai 1968 représente une avancée rarement égalée dans le passé dans le sens du rejet de toute autorité, d’une permissivité touchant tous les domaines de la vie sociale et de l’hédonisme. L’auteur est parfaitement à l’aise au milieu du maquis des textes présentés et analysés avec pertinence grâce à sa triple formation d’historien, de juriste et de cinéphile. Ce sont là trois qualités non seulement précieuses, mais on peut dire indispensables à qui veut aborder ce thème de la censure au cinéma. Albert Montagne domine son sujet et le fait avec beaucoup d’esprit et d’humour. Il peut ainsi introduire dans son approche la distanciation nécessaire à toute étude de type scientifique. On peut adhérer ou non à quelques-unes de ses trouvailles linguistiques mais elles ne laissent pas indifférent et égaient souvent un propos qui sans cela aurait été bien austère. Ajoutons que la très riche bibliographie qu’il nous présente achève de faire de cet ouvrage un instrument de travail très précieux.

Implicitement, tout au long de son étude, Albert Montagne se place du côté de la liberté de création et les exemples de censure cinématographique totale ou partielle qu’il donne et qui ont frappé des films comme Zéro de conduite , La Religieuse ou encore Bel

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