Les métamorphoses du droit
469 pages
Français

Les métamorphoses du droit , livre ebook

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469 pages
Français

Description

Cet ouvrage comporte une série d'études qui illustrent les évolutions et mutations du droit contemporain dans les disciplines juridiques. Les réflexions ici réunies constituent un panorama très large de l'état du droit, des tensions qui l'animent et de ses métamorphoses. Il est dédié à Jean-Marie Rainaud, professeur de droit public et Doyen honoraire de la Faculté de Droit de Nice.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2009
Nombre de lectures 317
EAN13 9782296241107
Langue Français
Poids de l'ouvrage 40 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

37
PREFACE
Lesliens que crée la proximité de l’âge et des disciplines
enseignées avec ceux que renforce l’amitié font que ce n’est pas la
première fois qu’il m’appartient de rendre un juste hommage à
Jean-Marie RAINAUD. Force est de constater que je ne m’en lasse
pas et qu’à chaque nouvelle réflexion sur ce sujet imposé je découvre
denouveauxmotifsàmonestimeetàmonadmiration.
L’absence de sous titre à cet ouvrage marqued’ailleurs que le
sujet que j’aborde ici ne se laisse pas facilement enfermer dans des
catégories, il ne connaît pas de limites intellectuelles, disciplinaires ou
autres. On ne pourrajamais dresser un portrait ressemblant de
Jean-Marie Rainaud, il n’existe pas de cadre assez grand pource faire.
Etencore, unepartimportante(l’essentielpeut-être)nouséchappe.
JMR, comme l’on dirait aujourd’hui, c’est d’abord et sans
doute surtout un père de famille exemplaire, et encorecette première
affirmation est-elle très réductrice. C’est un humaniste qui toujours eu
le souci d’incarner les valeurs qui font l’honneur de l’humanité. Si
cette dernière possède encore unhonneur, ce dont nous font douter les
nouvelles terrifiantes que charrie l’actualité, c’est à des hommes tels
queJean-MarieRainaudqu’elleledoit.
Cet humanisme, il a trouvé à l’exprimer dans les cadres les
plus divers. En premier lieu, comme il a déjà été dit, au sein de sa
famille. Il n’est ici qu’à remarquer combien ses enfants ont des
personnalités, toutes très fortes, mais si différentes, malgré quoi ou à
causedequoiilsontrepris unepartdelaflammequeleurpèreportesi
haut. La vielle amitié qui me lie à son épouse me permet de dire
combien elle a participé à cetteexigence d’incarnation et
d’exemplarité.
L’humanisme de Jean-Marie Rainaud s’est inscrit aussi dans
les multiples fonctions administrative qu’il a su remplir avec un égal
bonheur au sein de la Faculté aux destinées de la quelle il a présidé et
qu’il a marquée de sa forte empreinte. Mais au-delà mon témoignage8
perd sinon de sa valeur du moins de son authenticité. Ce que j’en sais
me vient de sescollaborateurs, de sont entourage de ses collègues ou
de ses relations. Je n’en ai pas été le témoin direct ; exilé pour un
temps en Savoie, mais je l’y retrouve tout à fait. Il m’excusera de
glisserrapidement, troprapidement, surces activités dont par ailleurs
ilneseprévautjamais.Ladiscrétion etlamodestiefontaussipartiede
ses qualités maîtresses. Elles ne s’estompaient peut-être que dans le
cadredesesactivitéssportives,autredomainedontlequelilexcelle.
La recherchedel’exhaustiviténousamène toutnaturellement à
évoquer,quellepalette!Sesactivitésmusicalesetlesmésaventuresde
sa flûte traversière ainsi que l’orchestre familial, symphonique
sûrementauniveaudessentiments.
Faut-il également rappeler ses activités littéraires dont nous
sommes tousles témoinsousonattachementau pays niçois,sonesprit
romanesque (où disparaît heureusement la rigueur du juriste) et la
multiplicitédeses talents.
Il faudrait encore ici invoquer l’alma mater. N’ayant pas le
piedmarinmonallusionn’irapasplusloin.
La plume court sur le papier (avant que de passer par une
machine à déshumanisation informatique). Après les activités extra
universitaires reste à évoquer l’ami encore que la pudeur
méditerranéenne nous interdit cependant d’être trop prolixe. Que le
temps a vite passé depuis l’époque où j’ai découvert
Jean-Marie Rainaud, d’abord dans ses activités ludiques, jouant au
foot dans les jardins de la Villa Passiflores (sur un terrain de basket si
ma mémoire ne me trahit pas) avec quelques personnalités de ma
génération, futurs notaires (oh cruel souvenir de G. Deloche, brillant
parmilesbrillants,quinous aabandonné trop tôt), voirebâtonnier.J’y
découvrais une intense joie de vivre, un enthousiasme communicatif
(trait de caractère bien niçois mais qui ne s’associait pas à une autre
caractéristique des enfants de ce pays: la colère vindicative et
vengeressequeJean-MarieRainauddevaitignoreroumaîtriserdansle
souci du respect de l’autre). Il me revient en mémoire aussi quelques
parties de pétanque organisées sous la Haute autorité et le Haut
patronage de Francis Salomon. Souvenir pénible pour moi qui malgré
mes origines ne brille pas particulièrement dans l’exercice de ce sport
de haut niveau (y compris le niveau des décibels qu’il engendre
nécessairementcarlecommentaire yestplusimportantquel’acte).9
Enfin, reste à évoquer la raison, qui au-delà de l’amitié,
explique la réalisation de cet ouvrage: il me faut évoquer le collègue.
Le premier qualificatif qui me vient alors à l’esprit est "brillant". Le
Professeur Jean-Marie Rainaud fut en effet particulièrement
"brillant": orateur infatigable auquel l’inspiration ne fit jamais défaut,
il a été un enseignant "lumineux", sa personnalité transcendant la
matière enseignée, et porteur de clarté même dans les domaines les
plus techniques et les plus complexes. Brillan t et original dans la
mesure où il a toujours su trouver plus queles autres dans les
domaines qu’il abordait, n’appartenant à aucune école sa nature en a
fait un "maître". A tout cela il faut ajouter les dimensions qu’il a su
donner à ses enseignements et à ses recherches: largeur de vue et
profondeurdusavoiretdesanalyses.
Que direencore d’une personnalité qui fut en réalité pour
l’auteurdeceslignes unmodèle, unmodèleirritantcarinimitable.
Le destinataire de ces quelques lignes, bien pauvres au regard
de la richesse du sujet abordé, a été autorisé parcelui-ci à reproduire
icilediscoursprononcélorsdesondépartàlaretraite.
Si j’en crois le carton que j’ai reçu et la mission dont j’ai été
investiparleDoyen,noussommes réunisenl’honneurdeMonsieurle
ProfesseurJean-MarieRainaudàl’occasiondesondépartàla retraite.
Si, en bon juriste, je m’en tiens aux termes mêmes qui ont été
utilisés tant oralement que dans l’invitation écrite, je ne peux qu’être
surprisdeschoixeffectués.
+D’abordenraisondeleurobjetmême:
-jeneconnaispas "Monsieurle ProfesseurJean-MarieRainaud"
-etje ne croispas,nefut-cequ’uninstantderaison,qu’ilconnaisse le
terme même de "retraite" et encore moins qu’il ait un tempérament lui
permettantdepratiquerlachose.
+ Ensuite, en raison du choix de l’orateur, je suis sans doute le
plus mal placé pouraborder le sujet qui m’est proposé n’ayant aucune
vocation particulière au panégyrique, qui n’est pas dans ma nature, et
enparticulieraupanégyriquedece"MonsieurleProfesseur" tant,10
- d’une part, ses mérites éclatants, du fait du parallélisme de nos
carrières, ne pouvait faire de moi qu’un concurrent (donc
potentiellement unjalouxou unenvieux),
- d’autre part, je suis très prêt de suivre son exemple et mon départ se
rapproche à son tour inexorablement, de telle sorte que vous avez pris
lerisqued’entendre undiscours"d’anciencombattant".
I-QUANTAL’OBJETDUDISCOUR S
Comme je l’annonçais d’entrée de jeux, je ne connais pas cet
êtreadministratifquis’appelleofficiellementleProfesseurJean-Marie
Rainaud, Doyen honoraire, et le Jean-Marie Rainaud que je connais
biennesauraitprendresaretraite.
A-Jean-MarieRainaudn’apasété unProfesseur
Le propos peut paraître paradoxal. Il ne s’agit pas de contester
les titres,j’allaisdireemportéparl’habitude, "del’impétrant"maisma
longue carrière m’a permis de rencontrer un certain nombre de mes
collègues qui "professaient" à tout propos et le plus souvent hors de
propos, y compris en parlant de la météo. Ce n’est pas à cette espèce
là qu’appartient Jean-Marie. Il ne lui a jamais traversé l’esprit de
"professer", je crois même qu’il n’a jamais conçu sa fonction comme
un métier, comme une profession, mais bien plus comme une mission,
une exigence, la laïcitém’interdit de parler de sacerdoce, m&

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