Otwere et justice traditionnelle chez les Mbosi (Congo-Brazzaville)
240 pages
Français

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Otwere et justice traditionnelle chez les Mbosi (Congo-Brazzaville) , livre ebook

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Description

L'auteur découvre que l'institution suprême de la société Mbosi, Otwere, avait doté son peuple d'une civilisation. Parmi les éléments d'identité de cette civilisation, il souligne le système de justice dans le milieu Mbosi Olee. Après avoir décrit l'organisation et le pouvoir de la justice traditionnelle Mbosi, Joseph Itoua décèle l'existence de deux Codes qui ordonnent et règlent deux grands domaines de la vie sociale, le Code de mariage et le Code de succession.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 49
EAN13 9782296472723
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Otwere et justice traditionnelle
chez les Mbosi

(Congo-Brazzaville)
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions

Arlète TONYE, Épargnants d’Afrique, inquiétez-vous !, 2011.
Patrice ITOUA « Lepatrick », Le cinquantenaire économique du Congo-Brazzaville. Fonctionnariat et entreprenariat, 2011.
Pape Moussa SAMBA, Léopold Sédar Senghor, philosophe de la culture, 2011.
François Lonsény FALL, Mon pari pour le Guinée. Le changement est possible, 2011.
Emmanuel YENSHU VUBO, Inventer un nouvel espace public en Afrique. Le défi de la diversité ethnique, 2011.
Yaya KONE, Anthropologie de l’athlétisme en Afrique de l’Ouest, La condition de l’athlète, 2011.
Anna M. DIAGNE, Sascha KESSELER, Christian MEYER (éd.), Communication Wolof et société sénégalaise. Héritage et création, 2011.
Fabrice AGYUNE NDONE, Changement social chez les Makina du Gabon, 2011.
B.H.MOUSSAVOU, Prisons africaines. Le cas du Gabon, 2011.
MOTAZE AKAM, La sociologie de Jean-Marc Ela, 2011.
Léon Modeste NNANG NDONG, L’effort de guerre de l’Afrique. Le Gabon dans la Deuxième Guerre mondiale (1939-1947), 2011.
Joseph MBOUOMBOUO NDAM (sous la dir.), La microfinance à la croisée des chemins, 2011.
Benoît AWAZI MBAMBI KUNGUA, De la postcolonie à la mondialisation néolibérale Radioscopie éthique de la crise négro-africaine contemporaine, 2011.
Joseph ITOUA


Otwere et justice traditionnelle
chez les Mbosi

(Congo-Brazzaville)


L’Harmattan
Du même auteur


Institution traditionnelle otwere chez les Mbosi
(Congo-Brazzaville), L’Harmattan, 2010.

Les Mbosi au Congo : Peuple et civilisation,
L’Harmattan, 2007.


© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55361-3
EAN : 9782296553613

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Introduction générale
L’attitude réductrice d’une opinion européenne qui fait de l’Afrique noire un monde sans culture, sans civilisation s’étend jusqu’au niement, rejet de l’existence d’une organisation de justice propre aux sociétés de ce continent.
Or, en tant que société, les pays d’Afrique noire sont des lieux de vie. La vie en société doit être comprise comme un ensemble de liens qui unissent les hommes, membres de cette société, des rapports qui définissent leurs relations et déterminent les domaines d’exercice de leurs intérêts. Ces liens et ces rapports sont souvent causes des heurts et des conflits meurtriers quand cet exercice d’intérêts a lieu au-delà des règles qui limitent leur fonctionnement.
Toute société où les bornes ne sont pas dressées autour des intérêts individuels et/ou de groupe, des membres, où le fonctionnement des rapports entre ces individus est laissé au hasard des libertés ne peut se prévaloir d’une place dans le concert de sociétés organisées.
La société Mbosi Olee, comme nous l’avons démontré dans notre étude sur « L’institution traditionnelle Otwere chez les Mbosi Olee » disposait d’une institution suprême et supérieure pour son organisation et pour la régulation de la vie en son sein : Otwere.
Sous les règles et les lois d’Otwere, la société Mbosi a vécu et a sécrété sa culture et engendré sa civilisation. Parmi les éléments d’identité de cette civilisation Mbosi, il nous faut souligner son système de justice.
La justice en pays Mbosi dans son ensemble, en particulier en pays Mbosi Olee, est l’une des facettes du pouvoir d’Otwere.
Pour exercer ce pouvoir, Otwere devait réguler les rapports entre les membres de cette société, définir les règles qui prescrivent les bornes aux intérêts des hommes.
Si, nous le verrons dans ce livre, l’exercice de la fonction justice semble être un acte libéral, Otwere lui fournissait les hommes, membres d’Otwere, qui jugeaient et disaient le droit à son nom.
Dans le présent livre, nous ne pouvons manifester l’ambition de réaliser une étude de droit coutumier qui relève des spécialistes du droit.
Extrait de notre thèse de doctorat Unique d’histoire, cette étude nous a permis de déceler et relever les éléments de conduite d’affaires en milieu Mbosi, sous l’égide et la protection d’Otwere. C’est dans ce cadre que nous avons décidé d’étudier Otwere en tant que système judiciaire.
Mais, au-delà de cet intérêt, cette étude porte en soi un objectif scientifique rêvé, dans la mesure où, pour l’Afrique Centrale en général et le Congo-Brazzaville en particulier, les études approfondies sur la justice ancestrale ou traditionnelle sont rares. Aussi, pour la saisir, pour en connaître les fondements, les manifestations et les objectifs, se plonger dans son cadre naturel, c’est-à-dire des sociétés traditionnelles du Congo, indispensable, était-il afin d’interroger de l’intérieur ce système pour apporter un éclairage certain sur son organisation, son fonctionnement et ses supports.
Pour une étude de cette dimension, nous nous proposons de clarifier tour à tour les points ci-dessous :
1 – Le système de justice Mbosi en tant que pouvoir traditionnel. Cette partie renseignera sur :
•l’organisation et le pouvoir de la justice traditionnelle Mbosi ;
•le rôle de la justice en société Mbosi ;
•le fonctionnement de la justice traditionnelle en société Mbosi.
2 – L’esquisse du droit Mbosi en tant que cadre institutionnel de la justice. La partie s’articule sur :
•les caractères généraux du droit Mbosi ;
•le dommage en droit Mbosi ;
•la responsabilité civile impliquée par le droit Mbosi.
3 – Les supports procéduraux de la justice, comme :
•les procédures pénales ;
•les procédures de réconciliation.
L’étude de ces trois premières parties conduit à déceler l’existence de deux Codes spéciaux qui, avec les supports procéduraux, semblent constituer la matrice du droit Mbosi. Nous voulons les mettre en exergue pour le lecteur. Ce sont :
4 – Le Code de mariage qui s’ordonne comme suit :
•objet et procédure du mariage ;
•la dot ;
•caractéristiques de la dot.
•Les obligations des mariés en société traditionnelle Mbosi.
5 – Le Code de la succession qui s’ordonne comme suit :
•le sens de la succession en droit traditionnel Mbosi ;
•la dévolution successorale en droit Mbosi ;
•les biens présents à la succession ;
•le partage de la succession.
Avant la conclusion, nous avons osé terminer cette étude par une analyse comparative en mettant face à face le Code de la succession Mbosi et le Code de la famille de l’État congolais.
Notre conclusion qui sera le concentré de la présente étude pour mieux fixer le lecteur se terminera, avant d’annoncer la déchéance du système de la justice, par une opinion : « la justice en société Mbosi Olee, comme dans tant d’autres du monde, révèle tous les caractères de pouvoir : pouvoir judiciaire des peuples Mbosi ».
PREMIÈRE PARTIE Le système de justice traditionnelle Mbosi
La vie dans une société peut être définie comme l’ensemble des liens qui unissent les individus, des rapports qui définissent leurs relations et déterminent les domaines d’exercice de leurs intérêts. Ces liens et ces rapports sont souvent causes des heurts et des conflits, quelquefois meurtriers entre les membres quand cet exercice d’intérêts ont lieu au-delà des règles qui limitent et orientent le fonctionnement de ces liens et de ces rapports.
Toute société où les bornes ne sont pas dressées autour des intérêts des hommes et où le fonctionnement des rapports entre ses hommes est laissé libre, est, sans doute, sujette à l’anarchie. La société Mbosi Olee n’était pas une société d’anarchie. Grâce à Otwere, elle disposait d’une organisation qui régulait les liens et les rapports entre ses membres. Otwere définissait les règles d’ordre et exerçait le pouvoir judiciaire.
C’est à l’étude de l’organisation et de la pratique (fonct

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