De l'antilope à la locomotive

Baïdy Dia

Description

L'auteur couvre la tranche historique de 1900 à nos jours : c'est-à-dire plus d'un siècle et demi d'histoire économique de cette province du Kajoor qui se situe au coeur même de l'ancien bassin arachidier non loin de Thiès et Tivaouane... L'histoire sociale et économique est examinée en détail passant au crible la traite arachidière, les maisons de commerce, l'artisanat local et l'émergence des premières élites Ngayonaises.

Sujets

• Histoire
• Économie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 09 avril 2018
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9782336837413
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Baïdy DIA




De l’antilope à la locomotive
Ngaye Mékhé
Histoire économique et sociale d’une ville escale du Kajoor (Sénégal) de 1900 à nos jours


Préface du professeur Mamadou KANDJI Postface du pofesseur Oumar SOCK
Copyright




























© L’Harmattan-Sénégal, 2018
10 VDN, Sicap Amitié 3, Lotissement Cité Police, DAKAR
http://www.harmattansenegal.com
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EAN Epub : 978-2-336-83741-3
DÉDICACE


À Serigne Béthio Thioune,
Guide spirituel et éminent ajoor qui m’a souvent promené à travers l’histoire économique et sociale du Kajoor.
REMERCIEMENTS


Je voudrais avant tout dire toute ma dette de reconnaissance aux populations de Ngaye Mékhé pour avoir bien voulu m’accueillir dans leurs maisons et m’avoir fourni les informations précieuses dont j’avais tant besoin pour la rédaction cette monographie.
À défaut de pouvoir citer toutes les personnes ressource, j’en nommerai quelques-unes. À Ndiop : M. Babacar Fall, professeur d’histoire à la retraite ; à Ngaye Djitté : M. Lamine Sylla, ancien boutiquier chez les Kabaz et l’imam Moussa Djitté ; au quartier Lébou : M. Saliou Samb, ancien boutiquier chez les Izaure, M. Moussa Guèye, directeur d’école, M. Mansour Khouma, ancien fonctionnaire à l’INEADE et M. Mamour Djitté ; à Kipp Ga : M. Sady Sall, agent d’état-civil ; M. Élimane Diagne de Ngaye-Diagne.
Au quartier Mbambara aussi plusieurs personnalités m’ont été d’un apport inestimable. Je tiens à les remercier très chaleureusement pour m’avoir accueilli à leur domicile et m’avoir fourni des renseignements sans lesquels la monographie serait incomplète : M. Pape Fall Mandiémé, entrepreneur, M. Mamadou Guèye, instituteur à la retraite, M. Boubacar Mbaye, agent technique d’agriculture à la retraite, Mme Oumy Guèye, ancienne conseillère municipale, Mme Fatou Diakhaté, monitrice en alphabétisation, et M. Sidy Ndaw et toute la famille Ndaw.
J’apprécie à sa juste valeur la contribution majeure des « gardiens du temple » : M. Njin Diop du village de Mékhé, M. Ibra Déguène Niang de Koul, M. Meuck Tine de Mérina Ndakhar, et, enfin, M. Doudou Samb, président des communicateurs traditionnels de Ngaye Mékhé.
La rédaction d’une monographie sur un territoire donné nécessite forcément l’encadrement et les conseils avisés de chercheurs chevronnés. Aussi renouvellai-je mes remerciements à l’endroit de M. Mamadou Kandji, professeur émérite des Universités, préfacier de cette monographie, sans qui celle-ci verrait difficilement le jour.
Je remercie sincèrement M. Oumar Sock, natif de Ngaye Mékhé et professeur émérite des Universités, qui m’a fait l’honneur de postfacer ce travail, et surtout pour m’avoir balisé la voie de mes contacts avec Régis Cathala dont l’apport a été plus que déterminant.
Bien entendu, je n’oublie pas le soutien et les encouragements de ma famille, plus particulièrement de ma tante Farma Tall, et de mes frères, Mamadou Dia et Serigne Abdoulaye Dia, qui ont fait montre d’un très grand engagement à mes côtés lors des multiples enquêtes de terrain.
Dès le début de mon projet, plusieurs institutions m’ont accompagné et fourni une précieuse documentation qui m’a permis d’approfondir des éléments notés çà et là lors de mes enquêtes de terrain : la mairie de Ngaye Mékhé, les bibliothèques de l’Université Cheikh Anta Diop et les Archives nationales du Sénégal.
Que toutes ces personnes physiques et morales veuillent bien trouver ici l’expression de ma profonde gratitude !
Baïdy DIA Enseignant-chercheur FASTEF, UCAD
PRÉFACE


L’ouvrage du docteur Baïdy DIA suscite l’intérêt de son lecteur dès le début. Dans cette monographie à la fois riche, dense et bien documentée, l’auteur couvre la tranche historique de son sujet de 1900 à nos jours ; c’est-à-dire plus d’un siècle et demi d’histoire économique et sociale de cette province du Kajoor qu’est Ngaye Mékhé qui se situait au cœur même de l’ancien bassin arachidier, non loin de la ville historique de Thiès et des foyers intellectuels et religieux que furent et demeurent Tivaouane, Pire, Ndiassane, Coki, etc.
Chercheur talentueux, bien informé et pétri d’histoire des idées, d’anthropologie culturelle et sociale, d’histoire de la littérature anglaise et de théorie littéraire, l’essayiste était dès le départ bien équipé pour organiser son matériau à partir d’une solide culture qui est venue se greffer sur son vécu d’un terroir où il est né et a grandi. Ce que l’on constate dès les premières lignes de l’essai, c’est la passion du chercheur qui vient se superposer à l’amour du terroir, de son terroir à lui.
La monographie examine, avec la plus grande attention, l’histoire sociale dans ses dimensions multiples et les rapports que celle-ci entretient avec l’histoire économique. Elle passe au crible la traite arachidière, les maisons de commerce, l’artisanat local et l’émergence des premières élites ngayoises.
Pour ce faire, le monographe s’est forgé une méthodologie qui répond parfaitement, de par sa perspective transhistorique, à sa préoccupation de baliser toute la période de l’histoire postcoloniale entendue comme ce qui précède, encadre et suit la période coloniale.
La structure d’ensemble de l’étude est organisée en dix chapitres qui dégagent chacun une périodisation qui en définit l’orientation globale et en fixe l’ensemble des clauses normatives. L’étude se subdivise en trois grandes parties : « 1600- 1930 : un terroir au cœur du Kajoor » ; « Migration, peuplement et aménagement du territoire », et enfin « Ngaye Mékhé, un important pôle économique 1900- 1960 ». La première partie est une enquête sur les origines de la ville, sur les questions identitaires et la position stratégique de Ngaye Mékhé dans le Kajoor. La seconde aborde les vagues migratoires et l’aménagement du territoire à partir des Quatre Communes de plein exercice ; du Soudan français ; du Kajoor profond et de l’Occident avec l’installation des maisons de commerce, principalement bordelaises.
La troisième et dernière partie examine les questions économiques : le commerce de détail, la traite arachidière au niveau de l’escale de Ngaye sur les années 1910-1911, 1929-1930, etc. ; la cordonnerie, cheval d’orgueil des Ngayois, le chemin de fer et ses adjuvants comme moteurs de l’économie locale ont aussi retenu l’attention du monographe.
Chaque chapitre de l’essai se définit comme le prolongement du précédent et l’amorce du chapitre suivant ; le tout tendant à donner à l’étude une certaine fluidité heuristique qui en facilite et la lecture et la cohérence globale. Une bibliographie de très grande qualité, deux index, des tableaux, des planches, photos, des figures et des cartes viennent couronner l’organisation de ce brillant essai.
Tout compte fait, la monographie du docteur Baïdy DIA est celle d’un chercheur averti : un historien des idées, un humaniste qui se soucie de la préservation de la culture locale qu’il articule au global et au mondial. Rien dans cet essai n’a été laissé au hasard. Les recherches ont été bien menées à partir de l’histoire locale (interviews, enquêtes et questionnaires) contrôlée et vérifiée à partir des archives locales et nationales.
Les historiens, les chercheurs, les décideurs des politiques publiques, territoriales et locales la liront – j’en suis convaincu – avec profit.
Mamadou KANDJI Professeur titulaire des universités de classe exceptionnelle Doyen honoraire de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, UCAD Officier de l’Ordre International des Palmes Académiques du CAMES
INTRODUCTION


S’il existe un important territoire du Kajoor dont on n’a pas encore assez visité l’histoire, c’est bien Ngaye Mékhé. De par sa position stratégique entre Dakar et Saint-Louis, l’océan Atlantique et les anciennes capitales du royaume, cet ancien territo