Dépenses publiques et croissance économique
276 pages
Français

Dépenses publiques et croissance économique , livre ebook

-

276 pages
Français

Description

Cet ouvrage est consacré au rôle de l'Etat dans la croissance économique. Il veut aider les économistes conscients de la nécessité de sortir de la science(-fiction) néo-classique à identifier les faiblesses de cette dernière, à dénoncer ses liaisons avec le néo-libéralisme et à trouver les voies d'entrée en résistance hétérodoxe afin de contribuer à la transformation du monde actuel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 401
EAN13 9782296248731
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Introduction

Cet ouvrage,quitraite deseffetsdesdépensespubliques surla croissance
économique, entendapporter unecontributionàladémonstration dufait que le
courantnéo-classique,actuellement(etmalheureusementpour untempsencore)
hégémonique en économie, estde natureascientifique etidéologique.À
quelquesnuancesprès–que nous sauronspointer–,cecivautpourl’ensemble
decpe «aradigme »qui, pardelà sadiversité et son expansion, présenteune
remarquable homogénéité de méthode etd’esprit.Son postulatdebase est que
lesphénomènes socio-économiquespeuvent s’expliquer àpartirdes seuls
comportementsdesindividuset queceux-ci, opérant selon lesmécanismesdu
marché,sont susceptiblesd’amener une harmoniecollective. Ce livreseveut
doncaussi,bien modestement,une incitation et uneaide pour touteset tousles
jeuneséconomistes qui ontpris conscience de lanécessité desortirdu
maintreamnéo-classique, étape parétape,afin d’espérerpouvoirêtreàlafois
rigoureuxdansleurs recherchesdecompréhension dumonde et réellement
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utilesdansleurseffortsdetransformationsociale .Carnousconstaterons que
les tentativesdestinéesàtenir un discours« progressiste »àl’intérieurdu
courantdominant sontinéluctablementcondamnéesàl’échec, de parles
contraintesimposéesparlesinstrumentsmêmes quisontmisen œuvre.
Toutefois, pourcritiquerefficacementl’orthodoxie économique, il est
nécessaire de la connaître en profondeur, et tout spécialement sesoutils quisont
aussitechniques que divers.Notretâcheconsisteradonciciàguiderle lecteurà
travers une exploration des travauxnéo-classiquesdanslesélémentsde la
théoriecomme de l’empirie,afin d’identifierleursincohérenceset
inconsistancesinterneslesplusgraves, maisencore et surtoutpourdévoiler,
derrière leur rigorisme formel, lesliaisonsétroites qu’ilsentretiennentavecles
politiquesnéo-libérales qui nous sontimposéesdepuis troisdécennies.

Larecherche des sourcesde la croissance économique etdesactionspar
lesquellesl’État seraiten mesure de lesinfluenceramotivé plusieurs
contributionsfondatricesde l’économie politique,avantetaveclesclassiques
libéraux.L’évolution de lathéorie de la croissance,quiallaitparlasuitese
structurerdansla confrontation entre lesmodèleskeynésiens– dontl’instabilité
appelaitlarégulationconjoncturelle de l’activité économique parl’État– etles
formalisationsnéo-classiques– lesquelles, en impliquantl’exogénéité du taux
decroissance,se débarrassaientde lanécessité d’interventionspubliques–,a

1
Nousinvitonsici le lecteurà consulter untravailcomplémentaire duprésentouvrage:
Herrera(2010).
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longtemps laissé dans l’ombre laquestion ducontenudespolitiquespubliques
susceptiblesde produireun impact surla croissance de longterme.Au-delàdes
perfectionnementsmathématiques qu’ilsfournissent, lesmodèlesditsde
«croissance endogène» ontpermisdepuis quelquesannéesderouvrirles
chantiersde ladéfinition desattributsconcretsde l’action de l’Étaten économie
de marchécapitaliste.Ce nouvel ensemblethéorique macro-dynamiques’est
certesconstitué en opérantdesempruntsàd’autreschampsderecherche
contemporains(à commencerparlamicro-économie néo-classique) eten
conservantdesattachesavecdesintuitionsplusanciennes.Maisen procédantà
l’« endogénéisatdion »uprogrès technique –c’est-à-dire en le faisant résulter
descomportementsd’investissementd’agentsmotivésparle profit–, les
théoriciensemmenésparPaulM.RomeretRobertE.Lucasallaientoffrirau
courantnéo-classique de puissantsmoyenspour seréapproprierle phénomène
de la croissance, entant quesanature estfondamentalementéconomique.Leurs
modélisations,toutcommequelques-unesdecelles quisuivirent, ontmontré
dans quelle mesure il devenaitpossible deconcevoir quecertainesdifférences
de politiquespubliquesentre économiescapitalistesimpriment–
etconditionnentdurablement– des trajectoireshistoriquesdecroissance divergentes.

On l’aura compris, notre propos s’attacherapourl’essentielàdécrire des
phénomènesde longterme.Enconséquence, l’attentionseraprincipalement
focaliséesurlesimpactscausésparl’accumulation de différentesformesde
capital, eten particuliercellesd’entrecesformesdontladynamique est
impulsée pardesinvestissements relevantdechoixeffectuésparl’État.Dès
lors, il nes’agiraplusd’appréhenderlesinvestissementspublicscomme des
composantesde lademande –angle privilégié parl’analyse desdéséquilibresde
financespubliques qui fonde lesplansdestabilisation etd’ajustement
structurel –,maiscomme desélémentsde flux venantincrémenter,côté offre,
des stocksdecapital.Bienque non dénuée de problèmes,comme nousle
verrons,cetteapprochecommanderadans une large mesure la classification
retenue pourlesdépensespubliques,selonqu’elles sontde nature directement
« productivoe »unon:on définiralespremièrescomme exerçantleurseffets
danslafonction de production macro-économique;letraitdistinctif des
secondesétantl’amélioration dubien-êtresocial desindividusdansleur
programme d’optimisation de lafonction d’utilitéagrégée.Cescatégories
fonctionnellesnerecouperontdoncquetrèspartiellement,sansjamaisles
recouvrir toutàfait,cellesdescomptesbudgétairesnationauxde dépenses« en
capitael »tfon« dectionnement».Àtitre d’exemple,c’estparceque les
dépensesderémunérationsdescomposantesdufacteur travail employéesdans
lesecteurd’éducations’interprètentd’abordcommeun investissementen
formation decapital humain,traduisant un effortd’épargne,qu’elles seront
tenuespourproductives.Inversement,seront traitéescomme non productives
lesdépensesmilitairesencapital physique,cardéterminantle niveaudesécurité
desagents,argumentde leurpanierdeconsommation.Parcommodité, dece
qu’une dépenseseraplacée dansl’un oul’autre des termesde l’arbitrage entre

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« investissement »– exerçant son influencesurle produit–
et«consommation » –àimpact surl’utilité –, ilsuit qu’elleseradite « productive » ounon.
Notre démarcheconsistera àprogresserencombinantlesméthodes théorique
etempirique.Danslathéorie, onaurarecoursàlamodélisation
macrodynamique, dans uncadrestandardaussibienqu’encroissance endogène, et, de
manière plusinnovante, enrapprochant théorie de la croissance et théorie des
jeux.Dansl’empirie, onutilisera alternativementlesoutilsde l’économétrie des
séries temporellesetdecelle de panel, ens’efforçant, danslamesure du
possible, de proposerdesanalysescomplètementintégrées,articulantla
construction debasesde données statistiquespropres, desformalisations
originalesetdes tentativesdevérification empiriqueappropriées.Pourne pas
risquerdevoirdisparaître les relationsentre lesdépensespubliquesetla
croissance de longtermesousl’impactdechocsextérieursàlasphèreréelle et/
ouàl’économie nationale, nous« neutraliserons» dans unetrèslarge mesure
leseffetsdesfacteursmonétairesetfinanciers(tauxdechange, endettement…)
ainsiqueceuxliésaucommerce international –comme le fontle plus souvent
lesmodèlesnéo-classiquesdecroissance.Nousproposeronscommesupportet
illustration de nos raisonnementsl’analysecomparée de plusieurspaysdits« en
développement».L’étude deséconomiesde l’Inde etduPakistan, notamment,
servira assezfréquemmentet sousdesangles variésde filconducteur.Cesdeux
pays,quicomptentensemble non loin d’un milliard etdemi d’habitants,aux
racineshistoriquesetculturellesmêlées, ontexpérimenté des stratégiesde
développementdanslesquellesl’État s’estlourdementimpliqué, etdontles
différences(de degré plus que de nature)sontpourpartie gomméesparle fait
qu’elles serejoignent quantàleurs résultatshistoriquementdécevantsentermes
decroissance duPIB(ouafortioriduPIBpercapita) etderetombées sociales.
L’une desexplicationsdecetterelative faiblesse de la croissance enIndesurla
longue période etde l̵

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