Du capitalisme familial au capitalisme financier ?
394 pages
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Description

"C'est un ouvrage fort instructif, très bien écrit et complémentaire au "Swiss Made" de R. James Breiding."
Le Temps, 6 octobre 2015, Emmanuel Garessus.

Dans quelle mesure les grandes entreprises suisses ont-elles résisté à l'avènement du capitalisme managérial, puis financier ? À travers cette question, Stéphanie Ginalski poursuit deux objectifs principaux : mettre en évidence la persistance du capitalisme familial, longtemps associé à un mode de gouvernance dépassé, et éclairer les débats actuels sur le capitalisme financier par la perspective historique. Ces questions, d'une grande actualité, restent peu étudiées pour le cas de la Suisse. Ce livre comble ainsi une lacune importante.

À travers le cas de l'industrie des machines, de l'électrotechnique et de la métallurgie, l'auteur analyse l'évolution des modes de gouvernance des grandes entreprises suisses et, partant, celle des différentes formes de capitalisme au cours du XXe siècle. Elle adopte une démarche pluridisciplinaire qui relève à la fois de l'histoire d'entreprise et de la sociologie des dirigeants, tout en faisant appel, de façon novatrice, à différentes méthodes telles que l'analyse de réseau et la prosopographie pour mieux saisir la complexité du sujet.

Ce livre montre que durant la majeure partie du xxe siècle, la plupart des grandes entreprises du secteur étudié sont restées en mains familiales et ont ainsi largement résisté à la "révolution managériale". Si la fin du siècle est marquée par plusieurs changements qui confirment l'avènement d'un capitalisme dit financier ou actionnarial, les familles n'ont de loin pas disparu du monde de la grande entreprise pour autant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2015
Nombre de lectures 5
EAN13 9782889300532
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0165€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
S TÉPHANIE G INALSKI











D U CAPITALISME FAMILIAL AU CAPITALISME FINANCIER ?
L E CAS DE L’INDUSTRIE SUISSE DES MACHINES, DE L’ÉLECTROTECHNIQUE ET DE LA MÉTALLURGIE AU XX E SIÈCLE

















É DITIONS A LPHIL -P RESSES UNIVERSITAIRES S UISSES
Copyright





© Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2015 Case postale 5 2002 Neuchâtel 2 Suisse


www.alphil.ch

Alphil Diffusion
commande@alphil.ch


EAN Epub : 978-2-88930-053-2


Ce livre a été publié avec le soutien :
– du Bureau de l’Égalité de l’Université de Lausanne ;
– du Fonds national suisse de la recherche scientifique ;
– du Fonds des publications de l’Université de Lausanne ;
– de la Société Académique Vaudoise.

Illustration de couverture :
Gebr. Bühler Maschinenfabrik, Uzwil, Schweiz, / GRAPH. ANSTALT J.E. WOLFENSBERGER Z u RICH

Responsable d’édition : Inês Marques
R EMERCIEMENTS
C e livre, issu d’une thèse de doctorat effectuée entre 2007 et 2012 à l’Université de Lausanne, n’aurait jamais pu être mené à bien sans les diverses et nombreuses formes de soutien dont j’ai bénéficié tout au long de la réalisation de ce travail. Je tiens pour commencer à remercier très chaleureusement Thomas David, Hervé Joly et André Mach pour l’excellent encadrement qu’ils m’ont accordé au cours des différentes étapes de cette recherche. Leurs relectures attentives et leurs précieux conseils ont contribué de manière décisive à la progression de mon travail. Merci, en particulier, au premier de m’avoir toujours motivée à aller de l’avant, donné de très bonnes conditions de travail et soutenue pendant et au-delà de la thèse ; au second pour ses encouragements précieux et réconfortants ; au troisième pour avoir été aussi généreux de son temps quant à ma recherche. Ma reconnaissance va également aux membres de mon jury de thèse, la Directrice de recherche au CNRS Claire Lemercier et les Professeurs Felix Bühlmann, Jean-Claude Daumas et Laurent Tissot, pour leurs commentaires enrichissants et stimulants lors du colloque puis de la soutenance de thèse ; ils ont contribué de manière décisive à améliorer la version finale de ce travail.
J’ai également une pensée pour les moments partagés durant la réalisation du projet FNS sur les élites suisses avec mes anciens collègues de bureau et amis Andrea Pilotti, Frédéric Rebmann, Frédéric Widmer, Pierre Eichenberger et Steven Piguet. Je tiens à exprimer encore ma gratitude aux différentes personnes qui m’ont aidée au cours de la recherche en archives, en particulier Martin Lüpold aux archives économiques de Bâle, Britta Leise aux archives Georg Fischer et Tobias Wildi pour le fonds ABB.
La phase finale de cette recherche a bénéficié d’un financement d’un an et demi du Fonds national suisse de la recherche scientifique, qui m’a donné l’opportunité d’effectuer un séjour à l’étranger. Je remercie chaleureusement à cette occasion les membres du CSO de Paris Sciences Po et du LARHRA de l’Université de Lyon pour l’excellent accueil qu’ils m’ont réservé et pour les échanges très enrichissants qu’ils m’ont apportés. Un merci particulier à Claire Lemercier pour ses conseils avisés en analyse de réseau et pour le temps qu’elle m’a consacré. Je suis en outre reconnaissante aux différentes institutions qui ont apporté leur contribution au financement de ce livre : le Bureau de l’égalité de l’Université de Lausanne, le Fonds national suisse de la recherche scientifique, le Fonds des publications de l’Université de Lausanne et la Société Académique Vaudoise.
Cette thèse n’aurait, enfin, probablement jamais vu le jour sans le soutien précieux de mes proches. Je remercie en premier lieu ma mère de m’avoir toujours encouragée à suivre la voie qui me plaisait et sans qui je n’aurais pas pu arriver là où j’en suis aujourd’hui. Merci également à Daniela, Filipe, Kevin, Loïse, Magda, Marc, Valérie et Yann d’avoir été là pour moi ces dernières années. Une pensée particulière pour Patricia et Thalia, pour les relectures et la présence indéfectible.
L ISTE DES ABRÉVIATIONS
ABB
Asea Brown Boveri
ACMV
Ateliers de Construction Mécanique de Vevey
AEG
Allgemeine Electrizität-Gesellschaft
AFZ
Archiv für Zeitgeschichte
AG
Argovie
AIAG
Aluminium Industrie Aktien Gesellschaft
ArABB
Historisches Archiv ABB Schweiz
ASB
Association suisse des banquiers
ASM
Arbeitgeberverband schweizerischer Maschinen- und Metallindustrieller
ASUAG
Allgemeine Schweizerische Uhrenindustrie/Société générale de l’industrie horlogère suisse
BBC
Brown, Boveri & C ie
BE
Berne (canton)
BNS
Banque nationale suisse
BWI
Betriebswissenschaftliche Institut/Institut des sciences de l’entreprise
CEO
Chief executive officer
CFB
Commission fédérale des banques
CSCS
Confédération des syndicats chrétiens suisses
DHS
Dictionnaire historique suisse
EEE
Espace économique européen
EMG
État-major général
EPFL
École polytechnique fédérale de Lausanne
EPFZ
École polytechnique fédérale de Zurich
FH
Fédération des industries horlogères suisses
FTMH
Syndicat de l’industrie, de la construction et des services
+GF+HFA
Georg Fischer Historisches Firmenarchiv
IMD
International Institute for Management Development
INSEAD
Institut européen d’administration des affaires
LU
Lucerne (canton)
MBA
Master in business administration
MEM
Machines, électrotechnique et métallurgie
MFO
Maschinenfabrik Oerlikon
MIT
Massachusetts Institute of Technology
NE
Neuchâtel (canton)
NW
Nidwald
OPA
Offre publique d’achat
PDC
Parti démocrate-chrétien
PRD
Parti radical-démocratique
PSS
Parti socialiste suisse
SA
Société anonyme
SAEG
Swiss-American Electric Company
SBS
Société de banque suisse
SFIS
Société financière italo-suisse
SFSIE
Société franco-suisse pour l’industrie électrique
SG
Saint-Gall (canton)
SH
Schaffhouse (canton)
SIG
Schweizerische Industrie-Gesellschaft
SIP
Société genevoise d’instruments de physique
SLM
Schweizerische Lokomotiv- und Maschinenfabrik
SNV
Schweizerische Normen-Vereinigung/Association suisse de normalisation
SO
Soleure (canton)
SSE
Société suisse des entrepreneurs
SSIH
Société suisse pour l’industrie horlogère
SWA
Schweizerisches Wirtschaftsarchiv/Archives économiques suisses
SZ
Schwytz (canton)
TG
Thurgovie
UBS
Union de banques suisses
UCAPS
Union centrale des associations patronales suisses
UDC
Union démocratique du centre
UMS
Usines métallurgiques suisses SA
UPS
Union patronale suisse
USAM
Union suisse des arts et métiers
USCI
Union suisse du commerce et de l’industrie
USP
Union suisse des paysans
USS
Union syndicale suisse
VATI
Verband der Arbeitgeber der Textilindustrie
VSM
Verein schweizerischer Maschinen-Industrieller
VD
Vaud
VS
Valais
ZG
Zoug (canton)
ZH
Zurich (canton)
I NTRODUCTION
« I l est dans la nature des sociétés anonymes que seul un petit nombre d’actionnaires puisse exercer une influence continue et décisive sur la marche de l’entreprise  », déclarait Max Huber-Escher (1874-1960), fils du cofondateur d’une des plus grandes firmes suisses, l’Aluminium Industrie Aktien Gesellschaft (AIAG), à l’occasion du 50 e  anniversaire de la société, en 1938 1 . Dans quelle mesure cette affirmation correspond-elle à la réalité et est-elle encore pertinente à l’heure actuelle ? Quelles sont les personnes qui font partie de ce «  petit nombre d’actionnaires  » ? Les héritiers – comme le laisse supposer la position de Max Huber-Escher, alors président et administrateur délégué d’AIAG ? Ont-ils été remplacés par les investisseurs institutionnels, avec l’avènement du capitalisme financier à la fin du XX e  siècle ? Quel pouvoir reste-t-il aux managers, dont l’émancipation en tant que catégorie sociale distincte de celle des propriétaires au cours de la seconde révolution industrielle aurait abouti à la fin de la société capitaliste, selon les tenants de la « révolution managériale » ? Ces questions semblent d’autant plus importantes et d’actualité au vu des multiples crises et scandales économiques qui, en Suisse comme ailleurs, ont fortement ébranlé la légitimité des dirigeants économiques durant ces dernières années. En témoigne, entre autres exemples, la récente initiative populaire suisse « contre les rémunérations abusives » – dite « initiative Minder », du nom de son instigateur – visant à renforcer le pouvoir décisionnel de l’Assemblée générale sur la question des rémunérations des dirigeants des entreprises, largement approuvée lors des votations de mars 2013.
L’objectif principal de ce livre consiste à identifier l’évolution des modes de gouvernance des grandes entreprises suisses et, partant, celle des différentes formes de capitalisme au cours du XX e  siècle. Plus précisément, cette contribution a pour but de mettre en évidence la forte persistance du capitalisme familial en Suisse et d’identifier ses formes et son évolution au cours de la période considérée. Longtemps associé à un mode de gouvernance historiquement dépassé ou à une forme de retard économique, le capitalisme familial fait depuis quelque temps l’objet d’un important regain d’intérêt au sein de la recherche scientifique, en particulier en histoire économique. De manière plus générale, les questions liées à la gouvernance d’entreprise et au poids des dirigeants familiaux représentent un thème d’actualité, qui suscite une large attention également en dehors du champ académique 2 . En effet, de nombreux auteurs ont récemment montré que le capitalisme familial, historiquement lié à la première révolution industrielle, a su, en partie tout du moins, « survivre » aux capitalismes managérial et financier qui lui ont succédé (voir notamment C OLLI 2003 ; D AUMAS 2003 ; C OLLI & R OSE 2008 ; L UBINSKI 2010). Si le constat s’applique également à la Suisse, le sujet reste cependant encore peu étudié pour ce pays. Cette recherche a ainsi pour but de combler une lacune en sciences sociale

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