Fin de l âge d or du Dollar
204 pages
Français

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Fin de l'âge d'or du Dollar , livre ebook

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Description

Alors que les accords de Brettons Woods de 1944, son oeuvre, a fait de l'équilibre courant la règle, l'Amérique se délie 25 ans plus tard, révoquant la convertibilité du Dollar puis la stabilité des changes. Sa politique monétaire a été plus une manifestation de puissance que l'application de la théorie monétariste au service de la création des richesses. Les "19 glorieuses" d'A. Greenspan lui auront été fatales : déclin industriel, déséquilibre extérieur abyssal et finances publiques en perdition.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 13
EAN13 9782296503243
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La fin de l’âge d’or du dollar ?
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.Fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96581-2
EAN : 9782296965812

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Mustapha BABA-AHMED


La fin de l’âge d’or du dollar ?


L’Harmattan
Questions Contemporaines
Collection dirigée par
B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.

Derniers ouvrages parus

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Joachim MARCUS-STEIFF, La société sous-informée, 2012.
« Je crois que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour
nos libertés que des armées permanentes. Si le peuple américain
permet aux banques privées de contrôler l’émission de sa monnaie,
d’abord par l’inflation, puis par la déflation, les banques et les
sociétés priveront le peuple de toute propriété jusqu’à ce que leurs
enfants se réveillent sans abri sur le continent que leurs pères
avaient conquis ». Paroles du père fondateur des Etats-Unis.
Introduction
Dans « Le néomonétarisme stade suprême du capitalisme, impasses et désordres », nous avons montré que le déclin industriel américain a commencé dans les années 1960, et que ce déclin s’est accompagné de déficits extérieurs irrépressibles en relation avec la financiarisation effrénée qui a manqué de faire sombrer l’économie. L’emprise des marchés structure les équipes gouvernementales qui doivent servir les intérêts des investisseurs ; la démocratie a changé d’adresse : le marché remplace l’urne et l’argent les convictions.

Le monde des universitaires est interpellé par les « sans » : les cohortes de démunis qui prolifèrent comme ils ne l’ont jamais fait depuis la Grande Dépression. Des voix font preuve de témérité pour dénoncer la pensée économique dominante. Mais en réalité, rien de bien révolutionnaire : la pluralité des idées que défendent ces voix cherche la durabilité du système économico-financier. C’est louable que ces voix s’insurgent contre la pensée hégémonique et contre le conformisme ravageur qui ont fini par jeter une chape sur la liberté académique ; la réaction est bien tardive : ces voies étaient absentes lorsque des ajustements étaient imposés aux pays de la périphérie.

Il est difficile dans l’imaginaire des personnes qui se penchent sur la crise actuelle de dissocier celle-ci du rôle qu’A. Greenspan a joué au cours des années qui ont fait la grandeur de l’Amérique à la fin du siècle dernier et jusqu’à la crise.

Véritable profession de foi, le livre d’A. Greenspan est un chef d’œuvre qui reflète l’extrême compétence de l’homme et sa hauteur de vue. Sa lucidité n’a d’égale que la profondeur de son analyse des situations qui n’ont aucun secret pour lui. Sa démarche rappelle la précaution allégorique que prenait un professeur de mathématiques qui commençait ses démonstrations en disant « Rien ne prouve a priori que X est inférieur à 5 ; démontrons cependant que X n’est ni égal ni supérieur à 5 ». Point d’idée touchant de près ou de loin le champ multidimensionnel et complexe qui doit être appréhendé à l’effet de se forger une opinion en matière économique et financière étrangère à son intelligence ni à sa perspicacité.

La question qui vient, alors, à l’esprit est : pourquoi cet homme illustre n’a pas anticipé les désordres qui sont nés au moment de son départ ? Lui qui a véritablement régné sur la banque centrale américaine durant près de vingt ans. Lui qui a été adoubé par des présidents républicains et démocrates. Lui qui est arrivé au poste avec les éléments majeurs en matière d’innovations financières. Lui qui a accompagné ces dernières avec beaucoup de maîtrise et peut être encore avec beaucoup plus de sympathie.

Libéral au sens de farouchement opposé à toute intervention de l’Etat, il l’est par conviction autant que de par son parcours. Forgé d’abord au processus de décision en matière microéconomique, il a fréquenté les milieux décisionnels du gouvernement fédéral durant un certain temps avant de se trouver projeté au poste redoutable de président de la Fed. Autant dire donc que l’intelligence des affaires économiques et financières ne pouvait avoir aucun secret pour lui, d’autant que les métiers qu’il avait exercés auparavant ont conforté chez lui une formation universitaire ad hoc. Comment cet homme, dont le poste semblait être fait spécialement pour lui, a-t-il pu être pris par surprise par une évolution dont les racines étaient pourtant très largement irriguées par des facteurs économiques et financiers fortement et durablement enracinés dans le modèle défendu, voire imposé par son pays au reste du monde ?

Certes, il est plus facile d’apprécier les évènements après leur survenance. Parce qu’elles font intervenir l’homme, l’économie et la finance demeurent des approches d’autant plus approximatives que les décisions des acteurs ont acquis, avec les moyens modernes d’information et de communications, des capacités foudroyantes d’impacts. Il n’empêche ; la lecture attentive du livre révèle qu’A. Greenspan, selon les analyses qu’il restitue comme fondement des positions qu’il a prises, s’est à tel point focalisé sur les agrégats et les comportements financiers que ceci l’a empêché de percevoir les renseignements hautement significatifs que pouvaient apporter des indicateurs fondamentaux de l’économie réelle.

A l’égard des produits financiers, il manifeste une doctrine – respectable – de croyance imperturbable en les vertus du marché pour réaliser la régulation la plus efficace et l’allocation optimale des ressources. Il mettrait son veto à toute tentative de régulation officielle et de contrôle gouvernemental. Il soutient avec force qu’il ne pouvait imaginer, tout au plus, que des dysfonctionnements marginaux et passagers. On ne peut lui faire l’affront de penser qu’il ne comprenait pas les montages financiers sophistiqués ni les stratégies des acteurs les plus avisés. Ses affirmations péremptoires quant à l’absence totale de risques de dysfonctionnements majeurs susceptibles de résulter des stratégies et comportements des acteurs de la finance moderne restent, un an avant le déclenchement de la crise, un camouflet pour sa perspicacité. Ses convictions affichées donnent à comprendre, en effet, que s’il devait avoir à refaire les analyses après la survenance de la crise, il referait certainement les mêmes analyses.

Qu’est-ce à dire ? Ce n’est pas A. Greenspan qui s’est trompé ; c’est le monde qui n’aura pas été suffisamment en phase avec la théorie du

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