Histoire monétaire de l Europe de 1800 à 2007
297 pages
Français

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Histoire monétaire de l'Europe de 1800 à 2007 , livre ebook

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Description

Cet ouvrage s'inspire de la cliométrie, discipline de synthèse utilisant les données statistiques, les méthodes de l'histoire, les modèles scientifiques de l'économie. Il reprend l'interprétation de Dupriez de cycles longs monétaires, et lui donne un contenu pour le vingt-et-unième siècle. Quelles visions du monde successives ont marqué ces périodes et commandé les politiques monétaires ? Il s'intéresse aussi au destin de l'euro, qui serait de porter un projet social pour l'Union européenne.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2009
Nombre de lectures 390
EAN13 9782336264356
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2009 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296083677
EAN : 9782296083677
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Première partie : 1800 — 1873 - Une économie non monétarisée :
A) Aux sources de la monétarisation : B) Les formes de la monétarisation : C) Principales conquêtes juridiques institutionnelles de la monnaie. L’évolution de la monnaie secondaire « réserve de valeur » : D) La fluctuation des cours de la monnaie, du taux d’intérêt, et l’évolution de la masse monétaire : E) Les relations monétaires entre pays d’Europe, en particulier Angleterre, Allemagne, France : F) Les relations monétaires entre Europe et Etats-Unis d’Amérique : G) Liens entre évolutions cycliques — crise, croissance — de l’économie réelle et évolutions cycliques des données monétaires — masse totale, réserves monétaires, taux d’intérêt - : H) Situation monétaire de la fin de la période par rapport à la situation monétaire du début de la période :
Deuxième partie : 1873-1945. Une économie en cours de monétarisation. Les résistances à la monétarisation :
A) Le triomphe de l’étalon-or et le règne de l’étalon-Sterling jusqu’aux années 1920 : B) Monnaie et guerre en 1870, et les implications stratégiques de ces événements jusqu’en 1914 : C) Guerre civile, guerre, et processus de monétarisation. Contexte communiste : D) Les soubresauts institutionnels monétaires aux Etats-Unis : E) L’irrésistible ascension monétaire américaine : F) La France et la problématique de la stabilité et/ou de la force monétaire dans l’entre-deux guerres : G) Guerres monétaires, et guerre tout court : H) L’évolution des relations monétaires et guerrières interactives des pays européens tout au long de la période, de 1870 à 1920 : I) L’évolution des relations monétaires et guerrières interactives des pays européens tout au long de la période : le retour de l’option guerrière à partir de 1920, du fait du rejet du système : J) Situation monétaire de la fin de la période par rapport à la situation monétaire du début de la période : K) Mémorandum sur la situation de l’Homo Monetarius sur la période 1873-1945 :
Troisième partie. 1945-2007. Une économie en cours de monétarisation. Monétarisation moyennement avancée en 1945, bien avancée en 2007 :
A) 1945-années 1960. La mise en place d’un nouveau système, avant les déficits américains : B) Années 1960. La mise en place d’un nouveau système et les débuts rapides de son tremblement du aux déficits américains : C) 1970-1992. La construction du système monétaire européen. Du Plan WERNER au Traité de Maastricht : D) 1992-2005. La construction du système monétaire européen, comme possible solution à la crise du système monétaire international ? Du Traité de Maastricht jusqu’à six ans après le lancement de l’euro :
HISTOIRE MONETAIRE DE L’EUROPE DE 1800 A 2007 - De l’esprit des Lumières après le XVIII e siècle à la généralisation de l’économie monétarisée à partir du XXI e siècle. LEXIQUE - HISTOIRE MONETAIRE DE L’EUROPE DE 1800 A 2007 LEXIQUE DES TERMES BIBLIOGRAPHIE - HISTOIRE MONETAIRE DE L’EUROPE DE 1800 A 2007
Histoire monétaire de l'Europe de 1800 à 2007
De l'esprit des Lumières après le XVIIIe siècle à la généralisation monétarisée à partir du XXIe siècle

Philippe Jourdon
Première partie : 1800 — 1873 - Une économie non monétarisée :
A) Aux sources de la monétarisation :

I. L’initiation de la monétarisation et ses trois piliers :
Au tournant du XIX e siècle, les économies européennes sont encore agricoles. A. SMITH, dans son « Discours sur l’origine de la richesse des nations », a prophétisé la révolution industrielle. Celle-ci, qui va commencer durant cette période, est intimement liée au processus de monétarisation. En effet, c’est le passage d’une économie agraire, axée sur une grande part d’auto production, à une économie créant des surplus, générant de la croissance, croissance et surplus qui sont précisément de la monnaie. Ainsi, ROSTOW a pu bien décrire le « décollage économique » comme nécessitant la disponibilité d’une épargne portant un taux d’épargne de 10 %. L’épargne, c’est une monnaie privée ; ce qu’on appelle la monnaie, c’est la monnaie publique. Il y a aussi le crédit ou, si l’on préfère, la dette. Ces trois éléments sont intimement liés : ils sont le moyen pour l’Etat de développer un S.A.C (système d’assurance de la croissance), qui permet de redistribuer auprès des agents citoyens des « droits monétarisés » constitués de ces trois éléments, qui sont des parts de ce système d’assurance de la croissance.

Il convient tout d’abord de voir le développement des trois formes piliers de ce système. Nous passerons plus rapidement sur la première et la dernière, car c’est la seconde (la monnaie) qui nous intéresse. Mais gardons à l’esprit que ces trois piliers forment un trépied d’un nouveau système économique : système économique non traditionnel, mais monétarisé.

II. La monnaie primaire et la monnaie secondaire, lors des trois principaux cycles marquant la période 1800-2003 :
Que nous faudra-t-il étudier d’autre pour structurer notre analyse / développement ? Après les formes, il faudra étudier le fond, c’est-à-dire la signification de ce système dans une perspective historique, en termes psychologique, historique, juridique, institutionnel. Nous étudierons aussi les liens fond / forme, c’est-à-dire fin / moyen, dans une logique empruntée à la sociologie fonctionnaliste : les « choses de la monnaie » pour atteindre et réaliser la fonction de la monnaie au sens anthropologique, par rapport au jeu que constitue la monnaie. Cela boucle notre approche déductive, que nous confrontons à l’histoire de trois périodes. Il faut quand même préciser que notre conception de l’homme « monétarisé » nous pousse à croire que cet homme recèle une certaine schizophrénie : en particulier, il divise les choses en « choses de la nature » et « choses de la culture », ou « besoins essentiels » et « besoins découlant du paraître ». Il est porté à présenter les choses sous leur jour le plus favorable, le plus « civilisé », pour mieux les vendre et participer à la création de la valeur ajoutée, de la croissance, du surplus. La monnaie, qui a un rôle d’intégration sociétale dans ce contexte, doit être elle-même « couverte » par une garantie qui lui serve de caution, et qui participe de son identité comme un « double », garant de la protection de la schizophrénie de l’homme occidental moderne. Cette caution de la monnaie dans son acception la plus commune, c’est-à-dire de la monnaie unité de compte, c’est la monnaie réserve de valeur : elle sert à l’infrastructure économique pour se compter et se retrouver, sans attribuer de plus-value à cette infrastructure. La monnaie réserve de valeur est une garantie juridique. Elle découle de la superstructure juridique. Elle sert à bloquer un système pour le protéger. Il nous faudra montrer que, si la monnaie « primaire », ou monnaie unité de compte, a connu une existence cyclique entre 1800 et 2007, son ange gardien et double protecteur, ou monnaie réserve de valeur, a également connu des cycles et a même « muté », changeant plusieurs fois de nature à l’occasion de ces cycles, créant chaque fois une nouvelle relation entre la superstructure et l’infrastructure, relation évoluant à la manière d’un serpent, forme dans laquelle se complaît la monnaie.
B) Les formes de la monétarisation :

I. Développement de l’épargne (aspect microéconomique) :
En Grande-Bretagne sont créées des caisses d’Epargne (1798-1817) sous contrôle de l’Etat. Un peu plus tard, entre 1834 et 1836, y sont émises pour 105.000.000 Livres de nouvelles actions. Des banques se créent (quarante-deux nouvelles banques provinciales en 1836). Le cours des actions monte. A partir de 1837 commence une phase de liquidation, d’où baisse de la bourse.

En Prusse, sont aussi créées des Caisses d’Epargne (en 1835) avec cent mille adhérents et seize millions de marks de dépôts. De même en France, un peu plus tard (1835-1845), cent vingt-deux à trois

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