L’Afrique est-elle économiquement intelligente ?
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Description

Dans la dramatique économique et commerciale ultra-libérale et mondialiste contemporaine, les entreprises africaines ont du mal à faire valoir et à diffuser les spécificités de leurs produits et services, à remporter des marchés off-shore ou à l’export, et à bâtir des coopérations équilibrées avec le reste du monde que ce soit l’Occident ou l’Orient. Pour assurer le dynamisme de l’économie africaine, les acteurs du tissu économique du continent doivent protéger leur patrimoine immatériel, identifier les risques et les opportunités qui s’offrent à eux afin d’être les ambassadeurs d’une Afrique conquérante et décomplexée.



Dans ces nouvelles grilles de lecture du monde, l’Afrique semble patauger dans une zone grise où les règles de l’économie de la maîtrise et de l’exploitation de l’information stratégique pour créer de la valeur durable dans une entité n’ont pas encore été adoptées par les principaux acteurs publics comme privés du continent. Et pourtant, faire de l’intelligence économique reviendrait à donner le sens du long terme à la compétitivité des économies africaines.



Après avoir essayé au recto et au verso sans succès plusieurs modèles de développement économique, le continent africain ne devrait-il pas se résoudre à miser sur l’intelligence économique comme vecteur de croissance, d’opportunités, de création d’emplois, de valeurs et de richesses ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 juin 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414474110
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-47410-3
 
© Edilivre, 2020
Introduction
L’intelligence économique a déplacé le combat économique du registre du marché à celui de l’information. Désormais, dans un monde globalisé et multiculturel, comment comprendre l’adversaire et même tout simplement le repérer ? Aux réseaux doivent répondre des réseaux, réseaux qui allient connaissance et action, créativité et réactivité. Avec un défi de taille : marier le monde du confidentiel et du secret à celui de l’information ouverte et de la communication 1 . Le combat ouvert par les nouvelles luttes de la guerre économique est sans pitié. La paralysie des uns fait l’agilité des autres et réciproquement. Dès lors, la sécurité doit être considérée de manière active, c’est-à-dire à la fois dans une dynamique d’ouverture synonyme d’opportunité et dans une prise en compte des risques liées à cette ouverture. Car les menaces sont multiples et de nombreux facteurs expliquent aujourd’hui que les actions offensives –légales ou illégalesse diffusent et se raffinent : accroissement de la pression concurrentielle incitant à franchir la ligne jaune, développement des technologies numériques multipliant les connexions et les effets de réseaux, augmentation des professionnels en charge de ces questions tant du côté offensif que défensif, etc 2 .
L’histoire rappelle la manière dont les États, les régions, les villes et les corporations ont fondé leur pouvoir économique et politique sur la maîtrise de l’information. Chaque culture a développé des capacités spécifiques d’intelligence du monde et se distingue par sa relation à l’information et à la connaissance. Avec la mondialisation des échanges, l’intelligence économique (IE) est peu à peu devenue une pratique internationale et un champ de recherche partagé. L’informatisation puis l’ère numérique ont irrigué ces différentes approches. Il est désormais indispensable de traiter professionnellement l’information, devenue une matière première essentielle dans un environnement totalement internationalisé, soumis à des formes de concurrence rudes et complexes, à des ruptures technologiques, des transformations économiques et des évolutions politiques et géopolitiques majeures. Pour intégrer ce contexte dans leurs stratégies, les acteurs économiques ont dû chercher de nouvelles méthodes et outils fondés sur la mobilisation croisée de champs disciplinaires distincts. Leur structuration a pris le nom, en France, d’intelligence économique 3 . Dans ces nouvelles grilles de lecture du monde, l’Afrique semble patauger dans une zone grise où les règles de l’économie de la maîtrise et de l’exploitation de l’information stratégique pour créer de la valeur durable dans une entité n’ont pas encore été adoptées par les principaux acteurs publics comme privés. Et pourtant, faire de l’intelligence économique revient à donner le sens du long terme à la compétitivité des économies africaines.
L’intelligence économique est une démarche, un état d’esprit qui concerne tous les acteurs de l’économie. Trop souvent associée aux grands groupes, elle concerne toute personne à la tête d’une organisation publique ou privée, tout dirigeant d’entreprise, d’organisme de recherche, d’administration, quelles que soient leur taille et la nature de leur activité. Plus largement, la mise en place réussie d’une démarche d’intelligence économique (IE) au sein d’une entreprise nécessite l’implication et la sensibilisation de l’ensemble des acteurs de l’entreprise. L’intelligence économique est aussi une organisation, qui consiste avant tout à mettre en place des méthodes et des outils. À ceux-ci s’ajoutent des compétences pour collecter l’information, l’analyser et la transformer en connaissance qui sera diffusée aux bons acteurs, sans omettre de la sécuriser 4 .
L’intelligence économique est à la fois :
 une gouvernance et une démarche managériale des entreprises et entités privées, une approche proactive de l’environnement extérieur et une méthode d’aide à la décision et à la définition d’une stratégie ;
 une politique publique mise en œuvre pour contribuer à la compétitivité des entreprises et des territoires et in fine préserver et créer de l’emploi, en anticipant et promouvant internationalement, en lien étroit avec les acteurs économiques non publics, les intérêts stratégiques de tous ordres du pays ; cette politique se distingue des politiques sectorielles ou thématiques, comme par exemple la politique industrielle, en raison de la diversité des critères qui la structurent ;
 un domaine de recherche croisant économie, sciences de gestion, sciences et technologies de l’information et de la communication, sciences politiques, droit, sciences humaines, en particulier sociologie et psychologie, et utilisant pleinement les potentialités offertes par le numérique (alliance des techniques de l’informatique, des télécommunications et de l’audiovisuel) pour construire peu à peu une véritable discipline.
Les différentes méthodes d’intelligence économique issues des États, de la recherche académique, de l’entreprise et d’autres entités se distinguent et se fécondent. Ces méthodes associent celles de la stratégie, de la prospective, de la documentation, de la planification stratégique, de la gestion des connaissances, de la gestion des risques et du lobbying 5 .
L’intelligence économique (IE) est un mode de gouvernance devenu obligatoire pour une entité évoluant dans un environnement compétitif c’est-à-dire aujourd’hui quasiment toutes, directement ou indirectement. Elle est par nature transversale et peut donc apparaître foisonnante dans ses applications, quoiqu’elle soit très structurée dans ses principes et ses méthodes. L’IE fait encore aussi parfois l’objet de faux-sens, sa sémantique actuelle peut y conduire 6 . Ainsi, dans ce domaine assez nouveau sur le continent africain, il était nécessaire de définir ses termes, ses objectifs, ses phases et son cadre, pour que tous en Afrique puissions échanger sur un terrain commun, dans un monde où la compétition des idées et la conviction des esprits en amont est devenue une clé essentielle de la réussite de tout projet et d’émergence de toute économie. Les décideurs dans le domaine public comme privé sur le continent africain n’utilisent jusqu’à ce jour pas l’intelligence économique pour déterminer, défendre et promouvoir activement leurs intérêts stratégiques. Or, d’économique, l’intelligence est devenue stratégique. Nous ne pouvons véritablement accéder à un sursaut de développement économique sur le continent africain que si tous les acteurs publics et privés africains internalisent dans leur vision l’usage des quatre directions clés de l’intelligence économique et stratégique : la compréhension et l’anticipation de notre environnement extérieur, la prévention de ses risques, l’exploitation de ses opportunités et l’accroissement de notre présence internationale publique et privée, et enfin, la sensibilisation des hommes, sans lesquels rien n’est possible. Il en va de notre niveau de vie et de nos emplois. L’irruption de ce que l’on appelle le numérique modifie la donne à tous les niveaux. Il nous appartient d’autant plus de tracer des lignes, principes et méthodes d’une gouvernance fondée sur un traitement professionnel de l’information, évitant autant que possible les idées reçues et tous les conforts de la pensée 7 .


1 Nicolas MOINET, Les sentiers de la guerre économique 1 – L’école des nouveaux « espions » , 2018, p. 167.

2 Nicolas MOINET, Les sentiers de la guerre économique 1 – L’école des nouveaux « espions » , 2018, p. 170.

3 Délégation interministérielle à l’intelligence économique (D2ie), Intelligence économique – Références et notions clés , 2015, p. 13.

4 Délégation interministérielle à l’Intelligence économique (D2IE), Le guide de l’intelligence économique , 2014, p. 14.

5 Délégation interministérielle à l’intelligence économique (D2ie), Intelligence économique – Références et notions clés , 2015, p. 14.

6 Délégation interministérielle à l’intelligence économique (D2ie), Intelligence économique – Références et notions clés , 2015, p. 7.

7 En ce sens, Délégation interministérielle à l’intelligence économique (D2ie), Intelligence économique – Références et notions clés , 2015, p. 7.
1. Un peu d’histoire
La Grande-Bretagne a été la première puissance économique mondiale de la révolution. Dès la création des premières manufactures textiles, l’intelligence économique a joué un rôle fondamental dans la maîtrise de l’innovation technique. Ainsi, pour protéger la machine à filer le coton, les manufactures du Lancashire faisaient peser sur les ouvriers de métier des menaces de sanctions draconiennes au cas où ils dévoileraient les caractéristiques de cette invention à des marchands étrangers (ainsi l’amputation de la main). L’information tient aussi un rôle central dans les conflits d’influence autour de la commercialisation des produits pétroliers. A la fin du siècle dernier, les autorités britanniques placèrent un ancien responsable des services secrets à la tête de l’Anglo Persan Oil pour contenir les ambitions européennes de la multinationale américaine Standard Oil. Cette synergie entre le monde du renseignement et le monde industriel correspondait à une tentative de réponse aux multiples facettes du problème pétrolier au Moyen-Orient coloniales, avec la défense des intérêts de l’empire face aux autres empires coloniaux, géostratégiques avec l’interdiction à la Russie tsariste de contrôler l’Iran, culturelles et ethniques avec la gestion des contradictions inter-arabes, économique

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