L Etat-parti chinois et les multinationales
242 pages
Français

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L'Etat-parti chinois et les multinationales , livre ebook

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Description

Le modèle mercantiliste imposé à la Chine par son "Etat-parti" fait les affaires des firmes multinationales. Fondé sur la répression du monde du travail et sur des pratiques protectionnistes, il permet aux profits et aux exportations d'atteindre un niveau record. Plus les salaires sont bas et le yuan sous-évalué, plus ces profits sont élevés : telle est la base de cette inquiétante alliance entre l'oligarchie chinoise et celle des dirigeants des multinationales, dont la conséquence est la désindustrialisation des pays développés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2014
Nombre de lectures 5
EAN13 9782336355528
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines
Collection dirigée par B. Péquignot, D. Rolland
et Jean-Paul Chagnollaud
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.

Dernières parutions

Philippe QUÊME, Finance et éthique. Le prix de la vertu... , 2014.
Maurice BERTRAND, Machiavel ou l’Illusion réaliste , 2014.
Cyril MARÉ & Rémi RAHER, Géopolitique de l’Arctique , 2014.
Chantal PERRAS, La coopération policière globale contre le trafic de drogue transnational, 2014.
Gaby NAVENNEC, Les souffrances sociales. De l’acceptation aux alternatives , 2014.
Julien PINOL, Essais nucléaires : 1961, une apothéose ?, 2014.
François COUDERC, Chronique d’une aventure politique ordinaire , 2014.
Gérard DAHAN, La manipulation par les sondages. Techniques, impacts et instrumentalisations , 2014.
Nadine JASMIN, Les mairies au défi des politiques d’égalité, 2014.
Georges Claude GUILBERT, Le genre des objets , 2014.
Guillaume FONGANG, Les Politiques agro-environnementales en France. Dispositifs de concertation et enjeux de gouvernance , 2014.
Françoise FRISCH, La boulotdiversité, Ensemble vers l’extermination du chômage , 2014.
Titre
Jean-Paul GUICHARD



L’État-parti chinois
et les multinationales

L’inquiétante alliance
DU MÊME AUTEUR
Antoine Brunet et Jean-Paul Guichard
La visée hégémonique de la Chine, l’impérialisme économique , L’’Harmattan, Paris, 2011, (mention d’honneur, prix Turgot 2012).
China’s strategy to rule the world (anglais), L’Harmattan, Paris, 2013.
Chiny, swiatowym hegemonem (polonais), Studio Emka, Varsovie, 2011.
Ekonomika imperializmou (ukrainien), Diaiypi, Simféropol, 2011.
Ekonomiski imperijalizam, hegemonijske teznje kine (serbe), Institut ekonomiskih nauka, Belgrade, 2011.
Gueopolitika merkantilisma (russe), Noviy chronographe, Moscou, 2012.
O objetivo hegemonico da China, o imperialismo economico (portugais), Actual, Coïmbra, Lisbonne, 2012.

Jean-Pierre Cabestan, Jean-François Di Méglio, Xavier Richet, Jean-Paul Guichard, Antoine Brunet, etc.,
China and the global financial crisis , Routledge, Londres, New-York, 2012.

Claude Berthomieu, Jean-Paul Guichard, Elena Ponomarenko,
La Russie, l’Europe et la Méditerranée dans la crise , L’Harmattan, 2013.

Josiane Auvret-Finck, Claude Berthomieu, Jean-Paul Guichard, Srdjan Redzepagic,
L’intégration euroméditerranéenne en panne , CEMAFI international, Nice, 2013.


Claude Berthomieu, Jean-Paul Guichard, Elena Ponomarenko, Srdjan Redzepagic,
La grande Europe en devenir , CEMAFI international, Nice, 2014.

Illustration de la couverture : Œuvre originale de Paul Conte,
d’après une fresque boudhique de l’époque Ming
Copyright

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-70563-7
REMERCIEMENTS
Le présent essai constitue une suite d’un ouvrage écrit avec Antoine Brunet, « La visée hégémonique de la Chine, l’impérialisme économique » (L’Harmattan, 2011). Depuis sa parution, les échanges entre nous furent très fréquents et féconds ; ils ont inspiré beaucoup des idées qui sont exposées dans ce qui suit ; qu’Antoine Brunet en soit vivement remercié et qu’il trouve ici le témoignage de mon admiration pour la perspicacité avec laquelle il sait décrypter l’actualité économique et géopolitique du monde.

Mes remerciements vont aussi à un certain nombre d’auteurs : en citer quelques-uns permettra au lecteur de situer le discours qui lui est proposé.
Merci à William Petty : avec son « Arithmétique politique », il avait vu clair, avant tout le monde, sur la question du mercantilisme ; il est rejoint, un siècle et demi plus tard, par Friedrich List qui procède à une très intelligente lecture de l’histoire rendue accessible au public français grâce à Emmanuel Todd dont certaines analyses sont particulièrement bienvenues. Une mention pour Karl Marx : sans être toujours d’accord avec lui, notamment sur le commerce extérieur, il faut convenir que sa vision d’ensemble vaut le détour ! On peut regretter le décès prématuré de John Maynard Keynes car au moment de la conférence de Bretton Woods, il commençait justement à discerner toute l’importance d’un équilibre du commerce extérieur mondial. Un grand merci à mon professeur Maurice Allais qui avait compris où nous menait la mondialisation, à Simon Leys qui savait bien quelle était la réalité de la Chine “communiste” et à Edward N. Luttwak qui en souligne les dangers pour le monde d’aujourd’hui.

Et puis, parce que les bêtises qu’on entend ici ou là, à droite ou à gauche, sont toujours très instructives et qu’ils n’en sont pas avares, il faut remercier tous les inconditionnels du libre-échange et de la mondialisation “heureuse”, tous ceux qui luttent avec opiniâtreté afin que, comme ils le disent, « le monde ne retourne pas au protectionnisme » ; ils sont très nombreux, journalistes, hommes politiques, universitaires, experts, philosophes : je ne citerai personne pour ne pas faire de jaloux.
INTRODUCTION
Une « Grande alliance » de l’oligarchie rouge de la Chine et du management des firmes multinationales : est-ce possible, en quoi cela peut-il nous concerner ?

L’Europe est dans le marasme ; on pourrait presque dire qu’elle est « l’homme malade du monde » ; les Etats-Unis, le Japon et même bon nombre de pays émergents se débattent, eux aussi, dans des difficultés plus ou moins fortes. Contraste étonnant : la Chine aux inégalités particulièrement criantes étale une insolente croissance. Ces évolutions très différentes les unes des autres ne sont pas indépendantes ; il y a un lien entre elles : le commerce international et ses déséquilibres. Le monde d’aujourd’hui est marqué par le mercantilisme, celui de la Chine en tout premier lieu qui, grâce à des pratiques protectionnistes agressives que le reste du monde a la faiblesse de tolérer, réalise de façon récurrente d’énormes excédents commerciaux qui sont la contrepartie des déficits de ses partenaires. L’Allemagne aussi réalise de très importants excédents, ce qui est l’indice d’un problème très grave, à l’intérieur même de la zone « euro ».

La crise de l’endettement qui sévit dans la plupart des pays riches résulte pour l’essentiel des déficits extérieurs de ceux-ci. Mais pourquoi donc ces pays ne se protègent-ils pas d’une concurrence déloyale afin de préserver leur tissu industriel et d’arrêter le processus de sa désagrégation ? Certes, les « experts » nous répètent en substance : il ne faut surtout pas que le monde retourne au protectionnisme, ce serait une catastrophe ! Ils ne se rendent pas compte, ces ignorants, que le monde ne risque certainement pas de « retourner » au protectionnisme puisqu’il y est déjà, grâce principalement à la Chine ! Ce ne sont cependant pas eux qui fabriquent le consensus qui prévaut, dans les pays développés, en faveur du maintien du statu quo dans les relations commerciales internationales ; il y a un autre facteur bien plus puissant : les firmes multinationales.

Comment la Chine, un pays misérable il y a peu, aurait-elle pu devenir la première puissance industrielle et commerciale du monde sans le concours de ces firmes, précisément ? Lorsqu’à l’instigation de M. Deng Xiaoping, l’Etat-parti fit prendre à la Chine le grand virage capitaliste, il veilla bien à ce que soit conservé le cadre totalitaire ; dès lors, l’ouverture au monde permit un essor fulgurant du pays : grâce aux « joint-ventures » avec les multinationales qui apportaient leurs technologies et grâce à la sous-traitance dont les donneurs d’ordre étaient des entreprises occidentales ou japonaises. Ces firmes, dont les profits étaient bridés par les lois sociales et le fonctionnement même des systèmes démocratiques, purent trouver alors le moyen de balayer ces obstacles : le Parti Communiste Chinois leur offrait d’immenses masses de travailleurs exploitables à merci, une aubaine pour les profits !

Cela explique cette grande alliance entre l’oligarchie politico-affairiste à la tête de l’Etat-Parti qui tient la Chine et le management des firmes multinationales. Le « modèle » de croissance ch

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