L Inde, "pharmacie du Sud"
180 pages
Français

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L'Inde, "pharmacie du Sud" , livre ebook

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Description

Surnommée "la pharmacie du Sud", l'Inde produit aujourd'hui une grande partie des médicaments génériques contre le sida, le cancer et la tuberculose distribués dans les pays en développement. Elle devient donc à la fois un acteur incontournable du commerce pharmaceutique et un interlocuteur central des négociations commerciales et sanitaires internationales. Par l'étude historique et sociologique de ces éléments, cet ouvrage livre une réflexion intéressante sur l'émergence indienne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mars 2015
Nombre de lectures 20
EAN13 9782336372297
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Dernières parutions

Points sur l’Asie
Collection dirigée par Philippe Delalande

Dernières parutions

Peh BUNTONG, Le développement socio-économique au Cambodge, 2013.
Camille LAPORTE, L’aide au développement en Corée du Nord. Efficacité et évaluation , 2012.
Antoine MAIRE, La Mongolie en quête d’indépendance . Une utilisation stratégique du développement minier, 2012 .
Frédéric BERAHA, Apprendre de la Chine et s’y orienter , 2012.
Anna OWHADI RICHARDSON, Les Instituts Pasteur du Vietnam face à l’avenir. Alexandre Yersin à l’heure d’internet , 2012.
Olivier van INGELGEM, L’agriculture sud-coréenne , 2012.
Tierry GUTHMANN, Précis de politique japonaise, 2011.
Yvonne CAPDEVILLE, Dominique LEVESQUE, La Faculté des Sciences d’Orsay et le Vietnam. De la solidarité militante à la coopération universitaire (1967-2010), 2011.
Antoine MALINAS, La lutte des sans-abri au japon , 2011.
Claude HELPER, La Dénucléarisation de la Corée du Nord et la Succession de KIM Jong-il, dans le contexte géopolitique et de sécurité en Asie-Pacifique , 2010
Mathieu BARATIER, Les Chinois aujourd’hui , 2010
Carla DI MARTINO, Le Pakistan, islam et modernité. Le projet de Benazir Bhutto , 2010.
Vincent GREBY, Le nouveau Népal. Le pari d’une utopie , 2010.
Raoul Marc JENNAR, Trente ans depuis Pol Pot. Le Cambodge de 1979 à 2009 , 2010.
Thierry GUTHMANN, Shintô et politique dans le Japon contemporain , 2010.
Raphaël GUTMANN, Entre castes et classes. Les communistes indiens face à la politisation des basses castes , 2010.
Changxing ZHAO, L’enseignement non gouvernemental en Chine , 2009.
Lionel BAIXAS, Lucie DEJOUHANET, Pierre-Yves TROUILLET, Conflit et rapports sociaux en Asie du Sud , 2009.
Maja A. NAZARUK, La prostitution en Asie du Sud-Est , 2009.
Anne BUISSON, Alphabétisation et éducation en Inde , 2009.
Jean-Pierre CABESTAN et Tanguy LE PESANT, L’esprit de défense de Taiwan face à la Chine , 2009.
Titre

Marie-Liesse Lefranc





L’Inde, « pharmacie du Sud »

Son rôle en matière de santé mondiale et commerce international



Préface de Philippe Douste-Blazy
Copyright





















© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-72240-5
PRÉFACE
Mardi 18 novembre 2014, le Programme commun des Nations Unies contre le VIH-sida (Onusida) publiait son rapport annuel. « Nous avons infléchi la courbe de l’épidémie. A présent, nous avons cinq années pour la briser, sinon l’épidémie rebondira à nouveau » . L’Onusida y enjoint la communauté internationale d’assurer, d’ici 2030, l’accès de 95 % des personnes séropositives aux traitements antirétroviraux.
Le paragraphe de ce rapport est, à mes yeux, l’un des plus grands sujets géopolitiques du 21 ème siècle : l’accès universel aux médicaments essentiels.
Autrement dit, pourquoi condamner à mort un enfant parce qu’il est né au « mauvais endroit » ? Il n’y a pas de pire injustice ! Et pourtant… l’ensemble de la communauté internationale semble l’accepter. Comme si la valeur d’un être humain sur la terre n’était pas la même partout…
L’accès aux médicaments peut se concevoir en termes de prix – le produit est-il abordable, y compris pour les populations pauvres ? –, de disponibilité – le produit est-il présent en quantité suffisante, là où se trouvent les malades ? – ou de qualité – le produit est-il distribué sous des formes efficaces et adaptées aux malades ?
En 2005, l’Inde rejetait la demande de brevet de la firme pharmaceutique Novartis pour le Glivec, un traitement innovant contre le cancer du sang. Contestant cette décision, les dirigeants de Novartis entamaient des poursuites devant les tribunaux indiens. Le 1 er avril 2013, après plusieurs années de bataille judiciaire, la Cour Suprême de New Delhi limitait la brevetabilité du Glivec sur le sol indien. Cette décision fut saluée par Médecins Sans Frontières et d’autres acteurs de la santé mondiale comme une victoire pour l’accès aux médicaments. L’industrie pharmaceutique indienne s’est en effet développée en produisant des versions génériques de molécules conçues par des entreprises de recherche-développement telles que Novartis. Surnommé la « pharmacie du Sud », le pays est l’un des premiers fournisseurs de médicaments génériques à bas prix auprès des pays en développement.
Une telle bataille judiciaire est le symptôme de déficiences de la coopération et de la solidarité internationales qu’il convient de corriger, afin de garantir l’accès des populations aux Biens Publics Mondiaux. Elle témoigne des restrictions que la protection de la propriété intellectuelle impose en matière de concurrence et de copie, contribuant au prix élevé de certains traitements. Ne nous méprenons cependant pas : les difficultés d’accès aux médicaments sont multiples, et entretiennent parfois peu de liens avec l’existence de brevets pharmaceutiques.
Endiguer l’épidémie du VIH-sida et améliorer l’état de santé des populations nécessitera une vision plénière de ces enjeux.
Fort heureusement, les solutions tendant à équilibrer les intérêts commerciaux et humains au sein du marché pharmaceutique mondial sont nombreuses. La propagation du VIH-sida a contribué au développement de réseaux d’ONG, de fondations et d’institutions financières qui s’allient aux Etats et aux organisations internationales pour favoriser l’accès des populations aux médicaments essentiels. Suivant la ligne dessinée par les Nations Unies au travers des Objectifs du Millénaire pour le Développement, ces acteurs – parmi lesquels le Fond Mondial pour la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, la Bill & Melinda Gates Foundation, UNITAID ou le Medicines Patent Pool – travaillent au renforcement de l’aide sanitaire internationale.
Des moyens de financement innovants sont mis en œuvre. UNITAID tire plus de la moitié de ses fonds d’une taxe sur les billets d’avion, et finance l’accès aux traitements et aux produits de diagnostic du sida, du paludisme et de la tuberculose dans les pays en développement.
Ainsi UNITAID aura permis de financer les traitements de 8 enfants sur 10 soignés contre le sida dans le monde de 2008 à 2012 ou encore de 351 millions de traitements contre le paludisme.
Mais UNITAID finance également le « Medicines Patent Pool » (MPP), organisation qui œuvre pour améliorer l’accès aux traitements contre le VIH dans les pays en développement.
Son action porte sur l’un des défis majeurs pour assurer un accès équitable à des médicaments de qualité à bas prix : la nécessité de partager les brevets. Le « Medicines Patent Pool » négocie des licences avec les titulaires de brevets et des sous-licences sont ensuite octroyées par le MPP à des fabricants de médicaments génériques.
Le « Medicines Patent Pool » a, à ce jour, signé des accords de licence avec des entreprises pharmaceutiques telles que AbbVie, Bristol-Myers Squibb, Gilead Sciences, F. Hoffmann-La Roche et ViiV Healthcare (Glaxo et Pfizer) pour des antirétroviraux prioritaires. Ces licences concernent approximativement 90 % des personnes touchées le VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Ainsi, dix fabricants de médicaments génériques ont obtenu des sous-licences auprès du MPP. De plus, la concurrence entre les fabricants de génériques entraîne une baisse des prix et donne déjà des résultats. À titre d’exemple l’accord de licence signé en 2011 avec Gilead Sciences a contribué à faire baisser le prix d’un médicament de 45-87 % en deux ans.
L’action du MPP dans la santé mondiale constitue une véritable révolution. Uniquement axé sur le sida pour l’instant, ce concept permet pour la première fois de voir les malades habitant dans les pays les plus pauvres bénéficier des mêmes médicaments que les malades habitant dans les pays les plus riches.
Par ailleurs, des pratiques commerciales alliant la protection de l’innovation et l’accès aux médicaments ont émergé : les licences volontaires, l

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