La Descente aux enfers de la finance
312 pages
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La Descente aux enfers de la finance , livre ebook

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Description

La crise financière a ébranlé nos sociétés et choqué les non-initiés qui se sont sentis dépassés par une technicité qui les laissait sans défense. Sauvées par les banques centrales, les banques ont retrouvé leur équilibre. Pendant que l’attention se focalisait sur la réglementation financière, les gouvernements ont continué à vivre au-delà de leurs moyens. Depuis 2008, la dette souveraine est passée de 30 à 63 billions de dollars. La politique monétaire alternative des banques centrales a quadruplé leurs bilans et réduit les taux d’intérêt à zéro, ou même plus bas, au détriment des épargnants. Le déni des gouvernements entraîne un risque de tsunami financier. Les gouvernements auront-ils le courage d’agir maintenant ? ou est-il déjà trop tard ? Ce sont ces questions essentielles qu’explore ce livre qui montre qu’il ne faut plus rien attendre des banques centrales, tant elles sont devenues juge et partie. Georges Ugeux est un spécialiste de la finance internationale qu’il enseigne à la Columbia University School of Law. Il a assumé pendant sept ans les fonctions de vice-président du New York Stock Exchange, puis a fondé Galileo Global Advisors, une société spécialisée dans le conseil international. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 mars 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782738147684
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB , MARS  2019 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-4768-4
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Préface

par Jean-Claude Trichet, ancien président de la Banque centrale européenne

Le livre de Georges Ugeux est inclassable. C’est un ouvrage foisonnant dans lequel on trouve un verbatim de la crise financière née en 2007 et 2008, multipliant les commentaires instantanés sur les événements au moment même où ils se déroulent. On y trouve une succession de méditations sur l’ensemble des questions financières se posant avec acuité tout au long de la crise mondiale. On y trouve aussi imprécations et indignations.
Il ne faut pas que le lecteur s’attende à être toujours d’accord avec les multiples dimensions critiques et chacune des recommandations de l’auteur. C’est mon cas ! À titre d’exemple, ce qui est dit des politiques non conventionnelles des banques centrales ne me paraît pas conforme avec ce que moi-même, mes collègues européens et étrangers et mon successeur avons vu, vécu, expérimenté et décidé, au service de nos concitoyens pour éviter des catastrophes qui eussent été dramatiques pour eux. De même, nombre de ses réflexions sur les banques et le secteur financier, plusieurs de ses analyses et réflexions immédiates sur de nombreux événements mondiaux et européens associés au développement de la crise ne rencontrent pas un assentiment immédiat. C’est que les décideurs ont un point de vue différent de l’observateur le plus éclairé. Ceux-là doivent comparer en permanence les diverses décisions possibles, leurs conséquences probables et se convaincre que le chemin finalement choisi conduit à une solution meilleure que toutes les autres possibles. Celui-ci peut se concentrer sur la décision prise qui comprend toujours avantages et inconvénients et il peut en souligner les inconvénients sans être contraint de comparer en permanence ce qui est arrivé avec « ce qui aurait pu être », le fameux « contrefactuel ».
Sur tous ces sujets, le grand intérêt du livre est d’être un témoignage considérable et sincère, développant plusieurs dimensions critiques, parfois discutables mais stimulantes et reflétant toujours un esprit du temps.
Je partage le sentiment de l’auteur sur plusieurs points importants, en particulier sur les mauvaises gestions macroéconomiques des pays avancés dans les années précédant la crise, sur la détérioration de la culture du risque dans le secteur financier privé et sur la persistance malheureuse de la croissance excessive de l’endettement public et privé dans la plupart des pays, avancés ou émergents.
Georges Ugeux est un témoin exceptionnel, un banquier atypique, un financier non conventionnel, un communicant profondément original, un universitaire transversal. Peu d’auteurs peuvent prendre sur l’évolution d’un processus économique et financier historique, unique depuis la Seconde Guerre mondiale, simultanément, le point de vue du banquier et celui du financier privé – qu’il a été à la Société générale de Belgique, chez Morgan Stanley ou chez Kidder Peabody and Co – et le point de vue du responsable d’un très grand marché d’actions – lorsqu’il était vice-président du New York Stock Exchange. C’est déjà beaucoup, mais l’auteur a plusieurs autres angles de vision : celui d’une institution financière publique, en tant que président du Fonds européen d’investissement, filiale de la Banque européenne d’investissement (BEI), celui de l’enseignant à la Columbia Law School et enfin le regard acéré du journaliste blogueur.
S’agissant des banques centrales des pays avancés, elles se sont engagées dans des politiques monétaires non conventionnelles pour éviter le développement de crises économiques et financières gravissimes. Ce sont les analyses contrefactuelles effectuées par les banques centrales des pays avancés qui expliquent que toutes, y compris celles appartenant aux pays culturellement les plus « sages », comme la Banque centrale de Suisse, se soient montrées aussi imaginatives et aussi audacieuses. Ayant à faire face à une crise de très grande ampleur dont les causes étaient multiples et comportaient des défaillances de toutes natures, privées et publiques, macroéconomiques, microéconomiques et financières, aussi bien que des éléments d’instabilité systémique nouveaux associés aux ruptures technologiques et à la mondialisation, les banques centrales se sont efforcées d’éloigner le plus possible la menace d’une grande dépression qui eût été pire que celle des années 1929-1930.
Je crois donc qu’il est juste de souligner l’extrême gravité de la situation de l’ensemble des pays avancés. Mais en dénonçant les achats de valeurs négociables par les banques centrales, en particulier les valeurs des Trésors, sur les marchés secondaires de dette, on met en cause l’effet (et non la cause) de la situation économique et financière très menaçante des pays avancés que les banques centrales ont dû contrecarrer.
Cela ne veut pas dire que l’imagination et l’intrépidité des banques centrales, dans tous les pays développés, n’aient pas elles-mêmes des effets secondaires auxquels il faut faire très attention. Mais ce sont les situations structurelle, économique et financière des États-Unis, du Japon, de l’Europe et des autres pays avancés qu’il faut redresser vigoureusement et sans tarder.
Les banques centrales n’ont pas perdu leur indépendance parce qu’elles ont acheté massivement des valeurs des Trésors des pays avancés. Je puis témoigner, en tout cas, qu’aucune des décisions prises en Europe dans ce domaine n’a été prise par le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) sous l’influence de la sphère politique. J’aurais même tendance à retourner complètement l’argument. C’est, grâce à l’indépendance des Banques centrales, particulièrement au début de la crise financière, que des décisions nouvelles, rapides et très audacieuses ont pu être prises alors que les différentes sphères politiques auraient sans doute été incapables de les prendre aussi rapidement. C’était le cas dans la zone euro, le 9 août 2007, lorsque nous avons décidé de donner sans limite la liquidité que le marché monétaire recherchait désespérément : quelle institution politique pouvait décider, en trois heures, de fournir 95 milliards d’euros de liquidité à l’économie européenne ? C’était aussi le cas des États-Unis immédiatement après le dépôt de bilan de Lehman Brothers : la FED a pris immédiatement des mesures très importantes sur le plan domestique aussi bien qu’en liaison avec les autres banques centrales. Ces mesures étaient absolument indispensables. Nous savons que le Congrès n’aurait jamais pu les prendre si elles avaient été de son ressort, non seulement parce que des reproches véhéments ont été faits à la Banque centrale américaine par plusieurs sensibilités politiques influentes aux États-Unis, mais aussi parce que le Congrès lui-même a refusé, dans un premier temps, le programme de sauvetage TARP présenté par l’exécutif américain à un moment dramatique où le système financier et la Bourse s’effondraient.
S’agissant du secteur bancaire et financier, il est vrai qu’avant la grande crise financière des années 2007 et 2008, des déviations anormales de comportements et de culture étaient apparues. L’auteur le souligne. Le Groupe des 30 dont j’étais le président a mis en évidence ce phénomène en publiant plusieurs rapports comportant plusieurs recommandations pour redresser la situation. Ces déviations ne tenaient pas seulement aux imperfections des règles prudentielles mais aussi à des cultures d’entreprise qui étaient anormales comme cela ressortait, en particulier, des échanges d’e-mails au sein des entreprises concernées. Les mesures préconisées insistaient sur la nécessité d’un changement fondamental des cultures d’entreprise pour renforcer les valeurs éthiques et la déontologie, et pour placer au centre des décisions la culture du risque, auparavant négligée au profit de considérations essentiellement commerciales, ceci à tous les niveaux des entreprises concernées – conseils d’administration, direction exécutive et responsables de toute nature. Les promotions et rémunérations devaient elles-mêmes être beaucoup plus complètement en ligne avec l’éthique et la culture renouvelée des institutions financières concernées.
D’importants progrès dans la bonne direction ont été réalisés au cours des trois dernières années. Mais beaucoup reste à faire, comme le suggère Georges Ugeux. Il faut continuer à travailler à ces changements aussi profonds que nécessaires. L’importance de ces transformations culturelles ne saurait être sous-estimée. Nos économies ont un besoin crucial de banques et d’institutions financières capables de financer leur développement, d’aider à la sélection des meilleurs projets, de permettre aux nouvelles idées, à l’innovation et à la créativité technologiques de se développer. C’est pour cela que la confiance dans les institutions financières est essentielle ; confiance dans leur rectitude, confiance dans leur déontologie, confiance dans leurs valeurs éthiques.
En revanche, je ne pense pas qu’il soit légitime de critiquer le renforcement, en effet considérable, des règles de prudence faisant suite à la crise. C’est vrai qu’elles imposent un travail beaucoup plus important qu’aupara

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