La Facture des idées reçues
657 pages
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La Facture des idées reçues , livre ebook

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Description

Les idées reçues ont un coût : tel est le propos de ce livre qui montre – chiffres à l’appui – combien nos œillères idéologiques nous coûtent cher. Qu’il s’agisse de l’innovation et du rôle prétendument positif des brevets, de la taxe carbone et de son efficacité pour lutter contre le réchauffement climatique ou des vertus démocratiques de l’élection, les bonnes consciences de tous bords en seront pour leurs frais. Avec constance et rigueur, Fabrice Houzé nous oblige à revenir aux faits, décortique les chiffres et avance des propositions : supprimer les brevets, remplacer le vote par le tirage au sort ou taxer la viande, etc. Dérangeant parfois, pédagogique toujours, ce livre est à mettre entre les mains de tous ceux qui veulent mieux comprendre l’économie. « J’ai dévoré ce livre. C’est le nouveau Freakonomics ! » Michel Godet. Fabrice Houzé est ingénieur de formation. Passionné par l’économie et la finance, il est devenu trader et signe ici son premier livre. Le livre a été récompensé par la Mention d’honneur du grand prix Turgot et le Prix Spécial des directeurs financiers.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 janvier 2017
Nombre de lectures 8
EAN13 9782738135728
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dessins de JERE Cartoons © O DILE J ACOB , JANVIER  2017 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-3572-8
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Aux hommes et aux femmes ouverts d’esprit et de cœur.
À Sarah.
Chers lecteurs économistes,
« Si vous ne pouvez pas expliquer un concept à un enfant de 6 ans, c’est que vous ne le comprenez pas vraiment. »
Kurt V ONNEGUT .

Chers lecteurs idéalistes,
« Rendez les choses aussi simples que possible, mais pas plus simples. »
Albert E INSTEIN .

Chers lecteurs de gauche et de droite,
« Les sujets les plus difficiles peuvent être expliqués à l’esprit le plus lent s’il n’en a pas déjà formé une idée ; mais la chose la plus simple ne peut être expliquée à l’homme le plus intelligent s’il est fermement persuadé qu’il sait déjà, sans l’ombre d’un doute, ce qui se trouve devant lui. »
Léon T OLSTOÏ .
Préface

Le bon sens à contre-courant des idées reçues
par Michel Godet

La bonne prévision n’est pas celle qui se réalise, mais celle qui conduit à l’action pour éventuellement empêcher qu’elle se réalise. En tant que prospectiviste qui entend éclairer l’action présente à la lumière des futurs possibles souhaités ou redoutés, je me suis souvent senti comme la vigie sur le Titanic , alertant en vain les officiers de quart, qui refusaient de m’entendre annoncer le risque de collision. Tant qu’on n’est pas dans l’iceberg, la croisière et le bal peuvent continuer ! Et, quand on y est, le réflexe des hommes politiques est toujours le même : « Il est trop tard, il faut mettre les chaloupes à la mer ! », même si l’on sait qu’il n’y a pas de place pour tout le monde. Le temps politique, celui des échéances électorales, est trop court pour le temps économique, social et écologique. Le court terme rend aveugle et irresponsable face au long terme. L’envahissement des préoccupations de communication dans le monde politique n’arrange rien à l’affaire : les médias sont soumis à la dictature de l’immédiat, qui, même sans importance, s’impose et balaye l’information. « Nouveau et vu à la télé » devient un passeport de crédibilité suffisant pour être répété en boucle.
Face à cela, j’ai la maigre consolation d’avoir entendu les hommes politiques de droite et de gauche me répondre : « Vous avez raison, mais c’est électoralement suicidaire. » C’est particulièrement vrai pour tout ce que j’ai pu dire et écrire sur les effets pervers de la course aux diplômes, le consensus sur le chômage entre les acteurs dominants du jeu social, les menaces sur la politique familiale, l’échec de l’intégration des populations immigrées notamment dans le 93 1 , et sur le silence assourdissant face au suicide démographique de l’Europe à l’horizon 2050 ! Les médias commencent en effet tout juste à s’alarmer du fait qu’en 2016, pour la première fois en Europe, le nombre de cercueils a dépassé celui des berceaux. Il est intéressant de relever que c’est déjà le cas en Allemagne depuis 1971, en Italie et en Russie depuis 1991, au Japon depuis 2006. Le phénomène ne devrait concerner la France qu’après 2050. Cette situation contraste avec celle plus dynamique de l’Amérique du Nord toujours à 2 enfants par femme contre 1,5 en Europe.
Je saisis l’occasion de cette préface pour remplir ma fonction de lanceur d’alerte sur la tectonique démographique, même si je sais que je ne serai plus là en 2050 pour regretter de ne pas avoir été entendu. L’Amérique du Nord verra sa population augmenter de 75 millions d’habitants, et l’Inde de 400 millions, dépassant ainsi la Chine. Au contraire, l’Europe des 28 stagnera et perdra 49 millions de personnes en âge de travailler dans la tranche des 20-64 ans, dont 11 millions pour l’Allemagne ! En France, d’ici à 2050, seuls les retraités de plus de 65 ans et notamment les plus de 80 ans verront leur nombre augmenter respectivement de 6 et 4 millions. Il faudra des bras et des cerveaux pour compenser ces pertes. Dans le même temps, la population d’Afrique devrait augmenter de 1,3 milliard. C’est dire si la pression migratoire sur l’Europe va être plus forte que jamais !
Si seulement 1 % du surcroît de la population africaine s’installait en France d’ici à trente-cinq ans, cela ferait quand même 13 millions d’habitants en plus dans l’Hexagone, soit 20 % de la population ! Quand on songe que la fragile Union européenne a été ébranlée en 2015 par 1 million de réfugiés politiques, on se rend compte qu’elle ne devrait pas attendre pour se préparer à de telles perspectives. Elle devrait s’inspirer du Canada qui n’hésite pas à pratiquer une politique de quotas en fonction des besoins du marché du travail. L’intégration se fait aussi par le brassage des cultures dans les écoles. Or, quand il y a trop de sable, le ciment ne prend pas. Pour accueillir le maximum de sable, il faut plus de ciment, c’est-à-dire d’enfants parlant la langue du pays. Pour rester ouverts au monde, il faudrait donc relancer la fécondité en Europe dès maintenant. Mais qui parle de politique familiale dans une Europe qui permet qu’il y ait des lieux de vacances interdits aux enfants, tolérant seulement les animaux familiers ?
La chasse aux idées reçues est un sport passionnant mais risqué pour la réputation. Certains pourraient interpréter ce sport intellectuel comme un exercice facile : il suffirait de prendre le contre-pied des idées dominantes pour garantir le succès médiatique. En réalité, ramer à contre-courant impose des efforts considérables. L’écueil immédiat est d’être considéré comme un provocateur (alors que seule la réalité est provocante).
Avant tout, je m’appuie sur la vision la plus globale possible. Mon métier consiste à recoller les morceaux d’un puzzle, bien connus chacun séparément, mais rarement assemblés pour montrer la signification de l’ensemble. On l’a compris, je ne suis plus tout à fait économiste, je suis un peu historien et peut-être suis-je devenu sociologue – s’il faut croire les journalistes qui me présentent comme tel. Cette vision globale et l’indépendance d’esprit m’ont conduit à des diagnostics souvent contraires aux opinions dominantes. C’est aussi ce qui anime Fabrice Houzé.
Il est plus facile de penser comme tout le monde, car on n’a pas à se justifier. Et le monde de la science n’y échappe pas. Maurice Allais, prix Nobel d’économie, explique que « tout progrès scientifique réel se heurte à la tyrannie des idées dominantes des establishments dont elles émanent. Plus les idées dominantes sont répandues, plus elles se trouvent en quelque sorte enracinées dans la psychologie des hommes, et plus il est difficile de faire admettre une conception nouvelle, si féconde qu’elle puisse se révéler ultérieurement 2  ». Toutes mes prises de position *1 , fondées sur le bon sens et la vérification des faits, m’ont valu une réputation d’inclassable 3 . Le bon sens n’est ni à droite ni à gauche, mais ailleurs et autrement. Le rejet des partis politiques traditionnels montre que les Français sont demandeurs de ce bon sens.
La chasse aux idées reçues est en réalité une forme d’hygiène intellectuelle, toujours salutaire. Les chasseurs sont suffisamment rares pour que Fabrice Houzé m’ait interpellé dès notre première rencontre. J’ai trouvé chez lui cette curiosité et cette capacité à aborder les sujets de tous horizons, sans idée préconçue, cette rigueur pour compiler les faits et disséquer les chiffres. J’ai dévoré son manuscrit comme je l’avais fait de Freakonomics [« L’économie incongrue »]. Ce livre de Stephen Dubner et Steven Levitt a connu un grand succès en librairie, tant les conclusions avancées par ces chercheurs étaient contraires aux idées reçues circulant depuis des années dans les médias.
On découvrait ainsi dans Freakonomics que la baisse de la criminalité à New York dans les années 1990 tenait beaucoup plus à la légalisation de l’avortement vingt ans auparavant – diminuant le nombre d’enfants sans père ni repères – qu’à la politique de tolérance zéro de la police. Cette thèse a eu le talent d’irriter à la fois la droite (elle offre une justification à l’avortement), la gauche (elle stigmatise les mères pauvres afro-américaines) et les économistes (elle utilise des méthodes non standard) ! Pourtant, Steven Levitt, économiste diplômé de Harvard et du MIT, prétendait simplement conjuguer une étude rigoureuse des faits avec son bon sens : « L’économie n’est pas idéologique. Elle n’est pas politique. Elle n’a rien à voir avec le politiquement correct. Vous devez simplement aller où vous mènent vos réponses 4 .  »
Fabrice Houzé relie lui aussi des domaines à première vue sans rapport, de manière incongrue en apparence. Il pourrait bien être notre freakonomiste . Entre autres idées freak , il nous apprend que, loin d’encourager l’innovation, les brevets la gênent et freinent sa diffusion. En effet, ceux-ci sont avant tout une source de rentes indues, qui ne valent guère mieux que les licences de taxis. Pour lutter contre le réchauffement climatique et préserver la planète, il nous exhorte à renoncer à la viande plutôt qu’à notre voiture. Les comportements vraiment écologiques ne sont pas ceux réclamés par les écolos.
Fabrice Houzé remet aussi au goût du jour des vieilles idées toujours d’actualité. Si tout a déjà été dit, tout le monde ne l’a pas encore entendu, et une découverte est souvent une r

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