La libre concurrence en procès
183 pages
Français

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La libre concurrence en procès , livre ebook

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Description

Le dogme libéral selon lequel la concurrence serait un stimulant indispensable pour notre économie est en train de s'effondrer. Bien que la concurrence soit une réalité incontournable dans une économie de marché, l'expérience montre qu'elle est nuisible pour la grande majorité des acteurs économiques. Ses effets dépendent essentiellement de la manière dont elle est pratiquée, sur le plan individuel aussi bien que sur le plan collectif. Cet ouvrage démontre qu'elle est en train d'agir comme un puissant facteur de désintégration sociale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2007
Nombre de lectures 245
EAN13 9782296921184
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La libre concurrence

en procès
DU MÊME AUTEUR


Le défi de la qualité, Éd. d’Organisation, 1978
La maîtrise de la qualité, Éd. d’Organisation, 1980
La gestion de la qualité administrative, Éd. d’Organisation, 1983
Qualité et productivité, même combat, Éd. du Moniteur, 1987
Les six samouraï de la qualité , Economica, 1990
Le paradigme de la qualité , Economica, 1997
La qualité à l’école, Economica, 1998
Une qualité à la française , Economica, 2000
Traité de la qualité, Economica, 2000
Management de la qualité (4 e édition), Economica, 2005
Qualité totale, et plus encore, L’Harmattan, 2006


www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

© L’Harmattan, 2007
ISBN : 978-2-296-02542-4
EAN : 9782296025424

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
J EAN- M ARIE G OGUE


La libre concurrence
en procès


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Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud,
B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.


Dernières parutions

Jean-Loup CHAPPELET, Les politiques publiques d’accueil d’événements sportifs, 2006.
Bernard SALENGRO, Le management par la manipulation mentale, 2006.
Yves MONTENAY, Retraites, familles et immigration en France et en Europe, 2006.
Jacques MYARD, La France dans la guerre de l’information, 2006.
Daniel IAGOLNITZER, Lydie KOCH-MIRAMOND, Vincent RIVASSEAU (dir.), La science et la guerre, la responsabilité des scientifiques , 2006.
Mohammed REBZANI, L’aide aux victimes de la discrimination ethnique, 2006
Jean-Jacques LAFAYE, La Marche de l’homme, 2006.
Jean-Jacques LAFAYE, L’Offrande perpétuelle, 2006.
Emile JALLEY, Wallon et Piaget, 2006.
Alice LANDAU, Théorie et pratique de la politique internationale , 2006.
Cyril DI MEO, La face cachée de la décroissance, 2006.
Florence SAMSON, Outreau et après ? La Justice bousculée par la Commission d’enquête parlementaire , 2006.
Pierre-W. BOUDREAULT (dir.), Beaux risques politiques et interdépendance culturelle, 2006.
Ndolamb NGOKWEY, A propos des femmes, des Noirs et du développement, 2006.
Prologue Une question obsédante
« Seule la victoire compte. » Cette phrase qu’on entend sur les stades ne traduit pas seulement le désir bien légitime d’une équipe sportive ; elle résume en quatre mots un sentiment, largement diffusé par les médias, qui est à la base de la culture moderne. Le besoin de se mesurer aux autres et de gagner par tous les moyens domine la pensée occidentale, que ce soit en politique, en économie, dans le travail des adultes, dans l’éducation des jeunes, et même dans les loisirs. La plupart de nos activités sont envisagées dans le cadre d’un combat qui ne peut se terminer qu’en faisant des gagnants et des perdants. Nous n’imaginons même pas qu’il puisse en être autrement.
L’obsession de la concurrence atteint son paroxysme aux États-Unis. La concurrence a toujours existé dans les sociétés humaines, mais les dirigeants américains s’ingénient à créer artificiellement des situations de concurrence, à utiliser de nouvelles méthodes pour faire des gagnants et des perdants – surtout des perdants. La presse américaine présente la vie quotidienne dans tous les domaines en termes de compétition. Les émissions de type Star Academy abondent à la télévision. Le plus bel exemple de compétition dans le monde du spectacle est la cérémonie des oscars à Hollywood, à laquelle d’ailleurs la France n’a rien à envier. Quant au monde de l’industrie, un humoriste américain a fait remarquer que les salariés doivent constamment se battre les uns contre les autres, chacun voulant non seulement se montrer le plus compétitif, mais aussi remporter le titre de « personne la plus coopérative ». Certaines vedettes veulent absolument se comparer à des gens célèbres, même quand aucune compétition n’est prévue. C’est ainsi que dans un article paru il y a quelques années dans le Washington Post, un chanteur d’opéra déclarait qu’il voulait ravir à Luciano Pavarotti, star des années 90, le titre de « meilleur ténor mondial ».
On peut objecter que la soif de compétition existe depuis longtemps dans les sociétés humaines. Les historiens sont bien placés pour savoir que cette tournure d’esprit n’est pas récente. Ainsi voyait-on à l’époque de la Renaissance les riches marchands de Bologne édifier dans la ville des tours de plus en plus hautes, ce qui était une manière symbolique d’affirmer leur rang dans l’échelle sociale. On raconte que certaines tours sont tombées parce que leurs bases auraient été sapées par des concurrents au cours d’expéditions nocturnes. En France, à l’avènement de Louis XIV, les hommes de pouvoir se livraient à une concurrence sans merci ; ainsi s’explique la disgrâce de Nicolas Fouquet, surintendant général des Finances, qui eut l’audace de construire à Vaux un château plus somptueux que celui du Roi à Versailles. Néanmoins les erreurs du passé ne doivent pas justifier celles du présent ; la vie en société serait certainement plus facile si les hommes pensaient moins à la compétition.
Qu’est-ce qu’une réussite ?
Commençons par dissiper une confusion de langage. Gagner, remporter une victoire, ce n’est pas nécessairement la même chose que réussir, atteindre un objectif. Et perdre, ce n’est pas nécessairement la même chose que subir un échec en luttant contre un adversaire. Quelqu’un qui s’applique à une tâche domestique, par exemple réparer une serrure, peut dire « c’est gagné » sans avoir l’esprit de compétition. Et quand on dit qu’une personne lutte contre la maladie, qu’elle a vaincu la maladie, on s’exprime évidemment au figuré. Le langage ne permet pas de distinguer nettement la volonté de réussir dans une action et celle de gagner dans une compétition. Ces deux attitudes ne sont pas identiques et ne sont pas nécessairement liées. Ainsi voit-on souvent des personnes ayant une grande volonté de réussite sans aucun désir de l’emporter sur quelqu’un.
Pour comprendre ce qui peut inciter un individu ou un groupe à lutter contre d’autres, il est nécessaire de distinguer une situation structurellement neutre, caractérisée par le fait qu’aucun individu ni aucun groupe n’est obligé d’entrer en concurrence, et une situation structurellement compétitive, dans laquelle des individus ou des groupes sont forcément en concurrence, qu’ils le veuillent ou non, même si quelques-uns prétendent le contraire. Par exemple deux boulangeries dans une même rue se trouvent en situation de concurrence, c’est un fait. Au contraire, deux établissements de l’Éducation nationale en France ne le sont pas, ou plutôt ne devraient pas l’être.
Les économistes libéraux disent que la concurrence est un facteur d’efficacité et de progrès. Pour eux la cause est entendue : il faut absolument créer des situations compétitives. Ils considèrent qu’une entreprise qui n’est pas en situation de concurrence – et c’était le cas de toutes les entreprises françaises du secteur public avant l’application du traité de Nice – est un milieu où règnent la paresse et la médiocrité. Ils disent que c’est pour améliorer les performances que les entreprises doivent être ouvertes à la concurrence. La politique libérale viserait donc à favoriser les clients et les actionnaires des entreprises. Comme les économistes ne sont pas des gens naïfs, je doute fort de leur sincérité ; la baisse constante depuis vingt ans du pouvoir d’achat des classes moyennes aux États-Unis vient démentir leurs affirmations. La pseudo théorie d’Adam Smith selon laquelle la « libre » concurrence se

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