La question écologique
157 pages
Français

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La question écologique , livre ebook

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Description

Il y a eu, tout au long des siècles, coaction, coadaptation et transformation réciproque entre les hommes et la nature qui lui sert de milieu. Or, avec la naissance de l'industrialisme capitaliste, a été perdu, en Occident, le sens de cette codépendance. La nature a été réduite à l'état de "ressource", d'instrument au service des finalités économiques et sociales de la société "moderne". Ce livre montre que la question écologique reste à double face, positive et négative, et propose des pistes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 21
EAN13 9782296472242
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La question écologique
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l'action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions

Bernard FORMOSO, L’identité reconsidérée. Des mécanismes de base de l’identité à ses formes d’expression les plus actuelles , 2011.
Isabelle LOIODICE, Philippe PLAS, Núria RAJADELL PUIGGROS (sous la dir.de), Université et formation tout au long de la vie, Un partenariat européen de mobilité sur les thèmes de l’éducation des adultes , 2011.
Maxime QUIJOUX, Flaviene LANNA, Raúl MATTA, Julien REBOTIER et Gildas DE SECHELLES (sous la dir. de), Cultures et inégalités. Enquête sur les dimensions culturelles des rapports sociaux , 2011.
Nathalie GUIMARD et Juliette PETIT-GATS, Le contrat jeune majeur. Un temps négocié , 2011.
Christiana CONSTANTOPOULOU (sous la dir. de), Récits et fictions dans la société contemporaine , 2011.
Raphaële VANCON, Enseigner la musique : un défi , 2011.
Fred DERVIN, Les identités des couples interculturels. En finir vraiment avec la culture ?, 2011.
Christian GUINCHARD, Logiques du dénuement. Réflexions sociologiques sur la pauvreté et le temps , 2011.
Jérôme DUBOIS (sous la dir. de), Les usages sociaux du théâtre en dehors du théâtre , 2011.
Isabelle PAPIEAU, La culture excentrique, de Michael Jackson à Tim Burton , 2011.
Aziz JELLAB, Les étudiants en quête d’université . Une expérience scolaire sous tensions, 2011.
Odile MERCKLING, Femmes de l’immigration dans le travail précaire , 2011.
Philippe ZARIFIAN
La question écologique
L’Harmattan
Du même auteur

Aux Editions L’Harmattan

Le travail et l’événement
Temps et modernité
La société post-économique, esquisse d’une société alternative
Quels modèles d’organisation pour l’industrie européenne
La nouvelle productivité
L’individu face aux mouvements du monde
Eloge de la civilité. Critique du citoyen moderne
L’autonomie dans les organisations. Quoi de neuf ?

© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-56602-6
EAN : 9782296566026
Chapitre 1 : La question écologique
1. Analyse

1.1. Définition de la question écologique
La question écologique n'est pas récente. Elle existe depuis que l'homme, au sens générique du terme, est apparu sur Terre. Il n'existe pas de vie sociale et individuelle humaine sans insertion dans un milieu naturel.
Le mot "écologie" possède une définition qu'il est bon de rappeler. Il vient du grec : oikos, qui veut dire maison et logos, qui signifie, approximativement, discours de la connaissance.
Le Petit Robert en donne la définition suivante : "Etude des milieux où vivent les êtres vivants ainsi que des rapports de ces êtres entre eux et avec le milieu".
Nous proposons de dire : l'écologie parle de la façon dont les humains habitent la Nature et développent un savoir à ce sujet.
C'est quand l'écologie devient politique qu'elle devient active, qu'elle intervient de manière consciente et volontaire sur cette manière d'habiter notre planète.
En prenant l'écologie comme question qui se pose en permanence aux hommes, de manière historique et concrète, nous dirons qu'elle relève du rapport entre les hommes et la nature, en précisant aussitôt que l'homme n'est pas seulement un être social. Il est lui-même un être de nature de par son corps, sur le plan à la fois biologique et psychique. Dès lors le rapport entre hommes et nature est aussi un rapport des hommes à eux-mêmes, à la façon dont ils pensent et pratiquent la question du corps, avec la nécessité de sa survie, de sa vie et plus largement du renforcement ou de l'affaiblissement de ses dispositions physiques et psychiques.
Néanmoins, nous savons qu'il n'existe pas de rapport entre hommes et nature, sans rapports sociaux, donc internes à la société humaine, noués à ce propos. L'un des plus anciens est le rapport social entre hommes et femmes, qui ont toujours entretenu une relation à la nature différenciée, dont la division du travail entre les deux sexes porte explicitement la marque, et ceci jusque dans les sociétés les plus reculées, dont nous ayons connaissance.
Poser la question écologique dans ces termes induit, dans les débats politiques actuels, à une double rupture :
- rupture avec tous ceux qui pensent et affirment que la question écologique est une question récente, simplement apparue avec le capitalisme et qui ne voient cette question qu'en termes négatifs, de risques, de détériorations, de catastrophes, posant d'entrée de jeu la question écologique sur des bases tronquées.
- rupture avec toute la tradition du mouvement socialiste, qui a traité du rapport entre hommes et nature derrière le concept de "forces productives", hommes et nature étant réduits à leur simple capacité productive et les relations entre les deux termes pensés en fonction de la maîtrise instrumentale des ressources offertes par la nature et transformées par l'homme pour développer, à l'infini, cette capacité productive. Ce que, dans la tradition marxiste on appelle "forces productives", doit être considéré à partir d'un rapport, qui est précisément le rapport hommes / nature, que nous appelons: le rapport écologique , et c'est au sein de ce rapport, selon la façon dont il est conçu et pratiqué dans une société déterminée, que les forces productives sont activées et développées, et donc orientées.
Donner la priorité au concept de rapport écologique et y resituer, à titre second, le concept de forces productives représente une véritable révolution intellectuelle pour le mouvement d’inspiration socialiste, révolution qui n'est pour l'instant qu'amorcée.

1.2. Question écologique et civilisation occidentale
Chaque culture, chaque civilisation a pris, dans sa trajectoire historique, la question écologique d'une manière qui lui est propre, même si nous sommes à un moment clef de l'histoire humaine où les civilisations se rejoignent et s'interpellent pour entretenir un rapport global entre humanité concrète et nature terrestre. Moment inédit, au sein duquel il est de notre responsabilité de reconsidérer les fondements et la trajectoire propres de la civilisation occidentale, dont l'influence sur la société mondiale n'est plus à démontrer.
Il est très juste de dire que la question écologique doit être vue comme une question de civilisation. Traiter d'un tel sujet est, bien entendu, une entreprise énorme. Nous sommes obligés d'aller à l'essentiel, quitte à caricaturer et simplifier ce fondement en termes de civilisations. Nous marquerons la double influence qu'ont eue la Grèce antique et le foyer judéo-chrétien, qui s'est étendu, plus tardivement, à l'Islam dans son foyer arabe.
a - A partir de Platon et d'Aristote, La Grèce antique a institué une coupure nette entre ce qui relève de la cité humaine, de la société, lieu par excellence de développement de l'éthique et du politique, donc de la liberté, et ce qui relève des grands mécanismes de la Nature, dont les mécanismes célestes portent témoignage et dont le mouvement est strictement déterminé, hors de portée de l'action humaine. Dès lors, par exemple, l'organisation de la vie politique et les préoccupations éthiques, relatives à ce qu'Aristote appelle "la vie bonne", ne concernent que les rapports internes à la société humaine, en l'occurrence : à la Cité. Les rapports entre hommes et nature échappent complètement à ces préoccupations. Nous avons hérité de cette coupure. Elle reste toujours présente dans nos manières ordinaires de penser. Une large partie de notre héritage culturel reste cen

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