Le cri de l épargnant
119 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Le cri de l'épargnant , livre ebook

-

119 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'épargne n'est pas un jeu, c'est une nécessité soumise à une fiscalité lourde, compliquée et changeante. L'épargnant peut faire appel à un professionnel, mais celui-ci est avant tout un commercial dont les propositions méritent d'être analysées. Ce manuel donne les outils nécessaires à cette analyse, illustre la démarche de gestion de patrimoine par des études de cas et donne la possibilité, dans les cas simples, de gérer son épargne soi-même de façon efficace et prudente.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2014
Nombre de lectures 29
EAN13 9782336694931
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Copyright
© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-69493-1
PRÉFACE
Dans cet ouvrage, Thierry Foucart réussit le pari difficile d’être simple, clair et complet dans une matière aride et mouvante. Son propos sera d’une aide précieuse pour les épargnants qui veulent comprendre les produits qui leur sont offerts et faire des choix les plus avisés possible. Le livre est très didactique, il fixe les repères avec quelques définitions utiles, il explique les notions nécessaires pour avancer dans la jungle des supports d’épargne que proposent les banques et autres institutions financières. Pour permettre d’avancer dans le maquis des marchés financiers, il donne quelques règles d’analyse et d’appréciation. Il n’oublie pas d’évoquer les règles juridiques et fiscales susceptibles de favoriser la transmission du patrimoine ou de peser sur elle ou sur l’investissement.
Ensuite, l’auteur s’applique à exposer des cas pratiques qui complètent l’information et la précisent. L’épargnant pourra se référer utilement à ce guide pour savoir s’il vaut mieux emprunter ou prélever sur son compte d’épargne pour acheter sa voiture, s’il est préférable d’investir en actions ou dans l’immobilier, s’il est intéressant de donner à ses enfants et quoi et à quel âge… L’auteur reste prudent pourtant, il sait que toute décision d’investissement ou d’épargne demeure un choix éminemment personnel, fonction d’un environnement propre à chacun. Il note les avantages du marché des actions, mais il souligne que la bourse n’est pas un casino. Il insiste sur les aspects psychologiques de tout placement qui rentrent en jeu dans la décision à côté des aspects purement financiers : un épargnant doit aussi être à l’aise avec son choix, confiant dans sa décision et dans les interlocuteurs auxquels il a pu confier la mise en œuvre de la solution retenue.
Le monde change vite, très vite. Nous ne sommes plus au XIX ème siècle pendant lequel la monnaie est restée stable et durant lequel la rente a représenté environ 5 % du capital placé de manière régulière. Depuis lors les produits d’épargne se sont multipliés et complexifiés ; ils évoluent sans cesse. Leur compréhension est souvent malaisée et le meilleur conseil à donner à un épargnant est sans doute de ne pas investir dans des produits qu’il ne comprend pas. Si ce conseil avait été suivi, Madoff n’aurait pas pu prospérer. Selon le système dit des échelles de Ponzi, il proposait des rendements stables et élevés rémunérant les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants. Dans un marché qui était alors erratique, un gestionnaire avisé devait se rendre compte qu’un tel produit ne pouvait pas exister sans quelque manigance frauduleuse !

La fiscalité aussi change en permanence. L’imposition des plus-values immobilières et mobilières fait du yo-yo au gré des majorités politiques et des récriminations des contribuables en colère à juste titre. Les droits d’enregistrement bougent également : sur les donations et les successions, le montant de la franchise est passé en peu d’années de 50 000 € à 150 000 € puis 100 000 €, et dans le même temps la durée de reconstitution de cette franchise passait de 10 ans à 6 ans puis 15 ans. Les réformes sont parfois annulées avant que d’être appliquées comme ce fut le cas par exemple pour les droits d’enregistrement sur les actions modifiés trois fois en à peine plus d’un an.

Il faut donc se renseigner avant d’investir et ce guide y participera activement. Il n’empêchera pas bien sûr de prendre conseil auprès de financiers compétents et reconnus ou d’avocats compétents, chacun dans son domaine. C’est un coût supplémentaire, mais si le conseil est de qualité, il doit éviter de faire de mauvais choix et peut permettre d’en faire de bons. Car dans une époque en mutation constante, il faut rester attentif aux moindres nouveautés de la législation et aux mouvements des marchés.
Chaque investissement doit également s’inscrire dans une vision d’avenir. Habituellement, l’épargne est constituée en vue de besoins futurs, fussent-ils éventuels, ou pour préserver son conjoint ou ses enfants, pour aider ceux-ci à partir dans la vie, leur transmettre ce qu’on a reçu… L’épargne se situe donc dans le temps long alors même que notre époque vit de plus en plus dans le temps court. La France en particulier n’a pas encore pris la mesure des nécessaires changements à apporter à la gestion de l’épargne ainsi qu’en témoigne sa politique en matière de retraite. A rebours du monde moderne, elle continue de croire à la viabilité des systèmes de retraite par répartition, ce qui tout à la fois conduira à la pénurie les futurs retraités, bientôt plus nombreux que les salariés actifs qui payent leurs pensions, et l’empêche d’ores et déjà de disposer des moyens de financer les investissements productifs auxquels participent activement les fonds de pension dans beaucoup d’autres pays.
La fiscalité elle-même devient si lourde que les épargnants sont tentés de se diriger vers les produits qui leur permettront de disposer d’avantages fiscaux, qu’il s’agissent d’investissements Duflot ou de projets outre-mer par exemple. Et c’est vrai que les impôts sur le patrimoine en France représentent 3,4 % du PIB, soit l’un des taux les plus élevé des pays de l’OCDE, et que les revenus du patrimoine sont plus taxés en France que ceux du travail, contrairement à ce que d’aucuns prétendent, puisque, par exemple, dans la tranche supérieure, les dividendes sont taxés au taux de 66,3 % (impôt sur les sociétés au taux de 38 %, prélèvement de 3 % sur les bénéfices distribués, impôt sur le revenu et CSG/RDS) tandis que les salaires, dans la même tranche, sont assujettis à un taux de 57,5 % en ce compris la CSG/RDS et hors surtaxe Fillon et hors abattement de 10 %. Et néanmoins, il est dangereux de se laisser guider dans ses choix d’épargnant ou d’investisseur par des motivations purement fiscales. La fiscalité est une contrainte à prendre en compte, mais elle est souvent mauvaise conseillère. Elle a conduit beaucoup de contribuables à acquérir des logements locatifs défiscalisés mais impossibles à louer et à vendre ou à se retrouver propriétaires d’actifs situés dans les départements outre-mer et sans valeur !

La bonne épargne est le fruit de la prudence et de l’initiative ; elle exige de savoir s’informer ; elle demande de l’attention et de la sérénité. Elle suppose ainsi bien des qualités. Puisse ce petit livre contribuer à les réunir.

Jean-Philippe DELSOL
Avocat fiscaliste
Administrateur délégué
de l’Institut de Recherches
Économiques et Fiscales (IREF)
INTRODUCTION
Épargner pour sa retraite, pour assurer la sécurité financière du conjoint, pour transmettre un patrimoine, pour se garantir en cas de dépendance, ce n’est pas un jeu ; c’est une nécessité qui résulte des difficultés de longue date du système actuel de protection sociale. Et cette épargne est soumise à une fiscalité qui s’alourdit au fur et à mesure que ce système s’épuise.
D’où l’obligation de prendre soi-même son avenir en main : tout le monde en est conscient, mais comment procéder ? L’immobilier est peu rentable et son avenir n’est pas assuré, l’investissement en Bourse a fortement déçu de nombreux épargnants, les taux d’intérêt des placements financiers baissent, les impôts et taxes augmentent. Le gouffre du déficit public semble sans fond.
La complexité fiscale et financière de notre société est devenue telle que le particulier a du mal à s’y retrouver : PEE, PEA, PERCO, PERP, OPCVM, lois Malraux, Scellier, de Robien, Duflot, DSK, démembrement, quotité disponible, donation-partage, en avancement d’hoirie, clause de préciput, unités de compte, … l’étrangeté de tous ces acronymes n’incite guère chacun à se prendre en charge.
L’épargne est donc devenue une affaire de spécialistes ou qui se prétendent tels. Tout le monde est sollicité par des agents d’assurances, des conseiller

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents